F01-115 [INGENIEUX]

Comment vous êtes-vous senti lors de votre éveil? Quel était votre état d'esprit, vos premières pensées?

S'éveiller avait été douloureux. Compliqué. F01-115 était nauséeuse, perturbée, mal à l'aise. La lumière du néon brûlait ses yeux sensibles et la blancheur écoeurante de la pièce ne l'aidait guère à se détendre. En apprivoisant son corps du bout de ses doigts, elle était aussi parvenue à retrouver son calme, tant bien que mal.

Son esprit était embrouillé, brumeux, ne permettant guère à la femme de former des pensées cohérentes. Elle avait peur. Faim. Soif. Mal, partout. Mais surtout aux yeux. Ses yeux blessés par la lumière. Trop intense. L'angoisse avait donné naissance à une colère, vite évanouie quand la porte s'était ouverte, quand la perspective d'un autre environnement lui était apparue.

Se lever. Sortir. Découvrir. Le monde de F01-115 était bien trop restreint, bien trop limité pour l'instant, et il lui fallait l'étendre. En prendre le contrôle. Et cela commençait par son identité. Tick, s'était-elle renommée. Tick, comme le bruit de ses prothèses cliquetant contre le sol...

Comment vous sentez-vous par rapport à la perspective d'être lancé dans un endroit inconnu peuplé de gens qui, comme vous, n'ont aucun souvenir de leurs vies passées? Craignez-vous que tout ceci ne soit qu'une mise en scène? Croyez-vous devoir cohabiter avec des gens dangereux?
Qu'est-ce que la Ruche ? F01-115 n'en a pas la moindre idée et toutes les théories qui peuvent lui venir sont d'une absurdité sans nom. Une colonie extraterrestre ? Une expérience scientifique ? Une sorte de télé-réalité stupide ? Quoi que cela puisse être, Tick ne sait rien, sinon qu'elle doit y vivre et que c'est là tout ce qu'elle connaît.

Aucun souvenir. Aucun passé. Et, visiblement, elle n'est pas la seule dans ce cas. Une pensée qui la rassure. Au moins un point commun avec tous ces gens. Quelque chose qui les rapproche, dont ils peuvent parler, discuter, débattre. L'idée qu'ils puissent se jouer d'elle et être en possession de leurs souvenirs ne l'a jamais effleurée. Tick fait confiance aux gens. Aveuglément.

Elle ignore tout d'eux et n'en sait pas plus sur elle-même. Comment a-t-elle perdu ses jambes ? D'où lui viennent ses prothèses, qui semblent avoir été créées spécialement pour elle ? Pourquoi est-elle aussi sensible ? Aussi intense ? Tick aime à croire qu'elle a toujours été une bonne personne, mais n'en a aucune certitude. Alors, au quotidien, elle agit comme tel. Tente de venir en aide aux autres. De vivre en paix avec elle-même. Ou l'idée qu'elle possède d'elle-même, en tout cas.

Comment pensez-vous agir dans ce nouvel environnement ? Allez-vous suivre le mouvement ? Les règles ? Êtes-vous un leader naturel qui cherchera à regrouper les gens? Voudrez-vous vous rendre utile auprès des autres ? Chercherez-vous à percer le mystère de la ruche ?
Refuser l'appellation "F01-115" avait été son seul acte de rébellion. Tick s'est relativement habituée à la vie dans la Ruche, bien que la blancheur éblouissante du lieu mettait à mal son hypersensibilité sensorielle. Il n'est pas rare que la femme noue un quelconque tissu sur ses yeux en guise de bandeau, se fiant à ses autres sens pour évoluer dans les bâtiments.

Elle traîne plus généralement dans la serre et dans la salle de sport, faisant quelques incursions de temps à autre dans la salle commune pour emprunter un livre et en remplir les pages de ses pensées, aussi riches qu'imprévisibles. Un journal intime, un recueil de poésies, d'histoires... Entre ses mains, le livre s'emplit de vie et de créativité.

Tick aime les gens, à dose raisonnable. Elle fuit les contacts physiques, les bruits, les attitudes trop exacerbées. Elle n'est pas à l'aise avec les conventions sociales, dont elle peine à comprendre les règles implicites.

Pourtant, elle essaie. Va vers les autres. Tente de se rendre utile, autant que possible. L'idée de refuser d'aider quelqu'un lui est insurmontable. Laisser un autre dans sa peine lui semble impossible. Profondément empathe, elle cherche le bonheur des autres, à effacer leurs tourments, dont elle ressent malgré elle tout le poids.

Cette vie étrange à la Ruche, Tick a fini par s'en accommoder. Installant des routines dans son quotidien généralement tranquille, elle n'en dérive guère et ne fait donc pas partie de ceux qui cherchent à percer le mystère de la Ruche. Elle ne connaît rien d'autre que cet endroit et envisager de se plonger dans l'inconnu déclenche chez elle de véritables crises d'angoisse.

Qu'ils tentent de découvrir tous les secrets de la Ruche, Tick n'empêche personne de le faire. Mais si elle peut éviter de se lancer cette entreprise, elle s'en passe volontiers...
Possédez-vous un signe distinctif? Un bijou? Une alliance? Un tatouage?
Ses prothèses sont probablement l'un de ses signes les plus distinctifs. Noires, stylisées, elles doivent valoir une fortune et sont parfaitement adaptées à sa morphologie. Elles lui permettent de marcher et courir avec aisance, à une vitesse admirable.

A son poignet, un bracelet noir en silicone, d'une grande simplicité. Tick le porte souvent à ses lèvres pour le mordiller, un geste qui lui est venu instinctivement peu de temps après sa sortie de La pièce. C'est une façon pour elle de retrouver son calme.

⬡ ⬡ ⬡ ⬡ ⬡

Ses yeux s'étaient ouverts sur une blancheur lumineuse. Trop intense. Un grognement avait glissé sur ses lèvres, tandis que la femme plaquait ses mains sur son visage, se recroquevillant sur elle-même. Sa gorge était sèche. Son coeur battant. Au sein de son crâne, une migraine persistante, que la lumière du néon n'améliorait guère...

Elle ne pouvait pas parler. Elle parvenait tout juste à penser. Un tintement étrange résonnait dans la pièce. Quittant son visage, ses mains allèrent instinctivement se poser sur ses jambes, la source même de ce bruit. La sensation sous ses doigts, cette froideur métallique, la poussa finalement à ouvrir les yeux.

Deux prothèses, un travail d'orfèvre, complétaient son être en lieu et place de la chair qui aurait dû s'y trouver. La femme les caressa, un geste étrangement rassurant qui remplaçait peu à peu l'angoisse et le malaise qui avaient envahi son âme. Ce lieu où elle s'était réveillée, sans souvenir, sans raison d'être, sans but... Il ne lui plaisait pas.

Elle n'avait pas la force de se relever. Pas encore. Alors, à quatre pattes, ses paupières papillonnant face à cette source agressive de lumière qui lui était imposée, elle explora son environnement. Ses mains, plus principalement, faisaient le travail. Son épiderme, sensible, scrutait les matières qui lui étaient présentées. La douceur des vêtements blancs qui la paraient, la froideur de ses prothèses, la dureté désagréable du sol...

Qu'était donc ce lieu ? Qu'y faisait-elle ? Qui était-elle ? Au fur et à mesure que son esprit s'éclaircissait, des questions naissaient, mais aucune réponse. Le vide. Le néant. Comme cette pièce blanche. Blanche, blanche, blanche. Sa soif de découverte avait vite été comblée, à l'inverse de ses besoins physiques.

Recroquevillée dans un coin, se concentrant sur sa respiration, elle tentait de chasser la panique qui voulait prendre possession de son corps et de son âme. Ses sentiments, aussi intenses que ses sensations, étaient difficiles à combattre. Les contrôler était peine perdue. Un faible cri lui échappa et son poing fermé frappa le mur contre lequel elle était adossée, ses dents se refermant durement sur ses lèvres charnues.

Une voix robotique s'éleva, lui tirant un sursaut :

« Bonjour F01-115. Bienvenue dans la ruche. »

Elle cessa immédiatement de frapper le mur, digérant l'information qui venait de lui être envoyée. Une porte, dont elle venait tout juste de remarquer la présence, s'était ouverte, mais elle n'était pas encore prête à quitter la pièce. F01-115... C'était ainsi que la voix l'avait nommée. F01-115... Habitante de la ruche...

Elle n'aimait pas cette appellation. Si froide, si impersonnelle, à l'image de cette satanée pièce... F01-115. Elle ne répondrait pas à ce nom-là. C'était décidé. Mais si elle ne s'appelait pas ainsi... Alors, qui était-elle supposée être ?

Difficilement, s'appuyant sur le mur, elle parvint à se relever, fit quelques pas hésitants. Tick, tick, tick, ses prothèses martelaient le sol, donnant naissance à ce bruit étrangement familier. Tick, tick, tick. Un sourire distrait naquit sur les lèvres de la femme. Tick, tick, tick. Oh. Elle connaissait déjà sa nouvelle identité. Tick. Tick, c'était parfait. Tick, c'était unique. Tick.


⬡ ⬡ ⬡ ⬡ ⬡

Derrière l'écran je m'appelle Tick et j'ai 23 ans. J'ai connu le forum sur PRD et mes premières impressions sont un concept génial et un design vraiment sympa, j'ai hâte d'en savoir plus . Je confirme avoir lu les règlements du forum et les règlements de la Ruche et je m'engage à les respecter dans la joie et la bonne humeur, OUI. Ce personnage N'EST PAS UN DC. Dernière chose, J'ACCEPTE un jumeau pour mon avatar.