H01-27 [INSOUMIS]

Comment vous êtes-vous senti lors de votre éveil? Quel était votre état d'esprit, vos premières pensées?

T'es sérieux mec ? Tu veux vraiment savoir comment je me sens. Là, tout de suite. Sans même me dire ni bonjour ni merde, ou prendre la peine de te présenter. Juste comme ça. Ici et maintenant. À vif. Sur le moment, rien que parce-que tu me l'as demandé. Ouais. Je sais pas, mais t'as rien de plus intéressant à faire ? Genre t'occuper de ton cul. Quoi, je te choque ? Va te faire foutre !

Non mais c'est vrai, essaie seulement de te mettre un peu à ma place. Imagine. Qu'est-ce que je pourrais bien te dire que tu ne saches pas déjà ? Objectivement parlant, que dalle. Alors tu crois encore que ça te plairait à toi qu'on te pose des questions à la con et auxquelles tu ne trouves pas de réponses ? Je pense pas. Pas la peine de chercher à me la mettre à l'envers. T'es transparent. OK. Tout ce que je peux te dire dans l'immédiat, c'est que je me sens vide. Absent. Que plus rien ne ressemble à ce que j'ai pu connaître avant. Enfin, je crois. Tu vois, ça repose surtout sur des impressions. Des sensations. Rien de concret. Il ne s'agit que de mon intuition. Le reste, c'est assez bizarre. J'arrive pas à me l'expliquer. C'est comme un black out total. Une putain de panne générale. Quand je tente de me souvenir, de rassembler mes idées, rien ne vient. C'est le néant. Et crois-moi, c'est flippant.

Par contre, il y a un truc de certain. J'ai la gerbe. Mon estomac grogne depuis que j'ai ouvert les yeux. Ma tronche me fait mal et à chaque fois que mon cœur remonte au bord de mes lèvres, rien ne sort. En gros, y'a pas moyen d'expulser la gêne. Du coup, j'en suis arrivé à supposer qu'on m'a peut-être drogué. Qui ? Pourquoi ? Quand ? Comment ? Te casse pas. Je finirais tôt ou tard par le découvrir. Et ce jour là, c'est ton scalpe que je prendrais. Pour ça, pas besoin de prénom. Pas besoin de savoir qui je suis. Pas besoin. Mes instincts suffiront à me porter et à me rappeler les bons gestes. Ceux de mes ancêtres.

En attendant, j'ai voulu me relever. Me remettre debout sur mes deux jambes. Mais c'est mission impossible de garder un minimum d'équilibre. Fais chier. Bref. C'est clair ? Tu les as tes réponses. Puis bon, c'est quoi ce bordel ? Autour de moi, tout est blanc. Avec une merde de néon au plafond. Tu sais, un de ceux qui te crèvent les yeux tellement leur lumière est aveuglante.

C'est quoi tout ce bordel ? La pièce dans laquelle je me trouve ne me paraît pas être très grande. En face, il y a une porte. Une porte qui conduit je ne sais où, tu me prends pour un débile. Donne-moi une bonne raison de m'engager dans le couloir qu'elle me laisse deviner à sa suite. Vas-y, je t'écoute. Tant que tu y es, profites-en aussi pour essayer de me convaincre de garder ces fringues sur le dos. Je me rappelle pas avoir été interné dans un asile psychiatrique. Le blanc, c'est pas ma couleur préférée tu vois. Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, ma peau est brune. Mes cheveux noirs et mes yeux couleur chocolat.

Fais-toi une raison mec. Quel que soit cet endroit, c'était pas un bon plan de ta part de m'y amener. Mon peuple est fier et conquérant. Ne crois pas que tu pourras facilement me garder enfermé entre ces quatre murs. Jusqu'à preuve du contraire, je suis un homme libre. Tiens-toi le pour dit !

Comment vous sentez-vous par rapport à la perspective d'être lancé dans un endroit inconnu peuplé de gens qui, comme vous, n'ont aucun souvenirs de leurs vies passées? Craignez-vous que tout ceci ne soit qu'une mise en scène? Croyez-vous devoir cohabiter avec des gens dangereux?

Encore et toujours des questions. C'est quoi ton problème ? Je t'avoue que je serais curieux de le savoir. Puis je veux pas dire, mais les mecs trop curieux ça ne m'a jamais inspiré confiance. Des connards, j'en ai connu un paquet. Des putains d'hypocrites qui se la jouent mecs concernés pour mieux te baiser. De là où je viens, c'est une réalité. Tu vas me dire que de ça non plus je peux pas m'en souvenir. Sauf que je le sais. C'est tout. Je te demande pas de te justifier toi quand tu me racontes ta vie, alors merci de me rendre la politesse. Après, t'en fais ce que tu veux. Moi je dis ça, je dis rien. Tu piges ?

Ici comme ailleurs, c'est donnant-donnant. La charité, la bonté d'âme, la générosité, ça fait déjà un sacré bail que j'y crois plus. T'es pas d'accord avec ça ? Bah tu sais quoi, on en reparlera quand les tiens auront été victimes d'un génocide. Alors concrètement, la vérité c'est que je ne me sens pas plus d'une façon que d'une autre à la perspective de me retrouver lancé dans un endroit inconnu peuplé de gens dans ma situation. Pour reprendre tes propres termes. Il en faut un peu plus pour m'impressionner. C'est inscrit dans mon sang, dans mes gênes, dans mes origines. Et tout ce que je crains en ce bas monde se résume à la colère de Wakan Tanka. Notre Grand-Esprit. Notre père. Qui il y a longtemps déjà, nous avait prédit le massacre des amérindiens. Les vrais américains. Que nous devrions vivre dans des maisons carrées, que les troupeaux de bisons disparaîtraient et que l'homme blanc viendrait prendre nos terres.

Tout ça pour dire que j'ai l'habitude de me battre, et de ne jamais renoncer. À mes yeux, il n'y a des gens dangereux que lorsqu'il y a des hommes mal intentionnés. Est-ce que c'est ton cas ? Je vais finir par le croire. T'es là, sans être là. Planqué. Quelque part, sans te montrer. Peut-être occupé à m'observer, à régler les moindres détails de cette mise en scène à laquelle tu as fait allusion. Toi. Cet inconnu vers lequel j'ai enfin réussi à m'élancer. D'un pas mal assuré. Tanguant et avançant à tâtons. Quitte à prendre appui sur les murs blancs, n'osant pas vraiment les toucher. Les lèvres sèches. Le cœur battant tellement fort que j'ai cru le sentir exploser à plusieurs reprises. La vision trouble, la tête qui tourne, pris de nausées toutes plus violentes les unes que les autres. Le coton de mes vêtements collant à la fine pellicule de sueur qui recouvre à présent ma peau. Et des frissons remontant le long de mon échine. Super. Le tout, même si je prétends ne pas avoir peur. Même si je t'assure que je suis parfaitement à l'aise à l'idée de devoir faire face à des étrangers. Même si je t'emmerde. Qui que tu sois. En gros, ça signifie simplement que tu peux oublier l'idée qu'on deviennent potes. On ne se doit rien. Je ne te dois rien. Que tu aies envie de te la jouer mec trop concerné, c'est ton problème. Pas le mien. Alors lâche-moi, et vite.

Tout ce que j'espère à ce stade, c'est qu'on ne viendra pas me faire chier. Dans le fond, j'ignore de quoi je suis capable. Si toute cette agressivité que je te crache à la gueule est le résultat du stress ou si c'est quelque chose de plus profond. La colère que je ressens me semble tellement familière. Comme une seconde nature. Je sais pas. Je sais plus. Je voudrais pouvoir réfléchir, seulement j'y arrive pas.

Comment pensez-vous agir dans ce nouvel environnement ? Allez-vous suivre le mouvement ? Les règles ? Êtes-vous un leader naturel qui cherchera à regrouper les gens? Voudrez-vous vous rendre utile auprès des autres ? Chercherez-vous à percer le mystère de la ruche ?

Comment je pense agir dans ce nouvel environnement ? Non mais, ça t'arrive de réfléchir parfois…qu'est-ce que tu veux que j'en sache ! Je viens à peine de débarquer. Et au cas où ce détail t'aurait échappé, je suis pas vraiment devin. Alors mis-à-part planter ma tente de sudation dans ton sol pour interroger les esprits, je vois pas. Puis tu commences à sérieusement me les briser. Fous-moi la paix. Je te jure, ça va mal se terminer. Ne t'en déplaise, j'en ai ma claque de me soumettre à ton petit interrogatoire.

Rentre-toi une bonne fois pour toute dans le crâne que je ne suis pas qu'un numéro en plus. J'en ai rien à battre de tes règles. Seules les miennes comptent, je n'obéis qu'à moi-même. Donc non mec. Je ne vais pas suivre le mouvement comme un animal domestiqué. Je ferais ce que j'ai à faire, pile au moment où je dois le faire, sans attendre qu'un tel ou un tel me donne son accord. Et si t'es blanc, je te conseille de bien choisir tes mots. Parce-qu'il n'est jamais bon de forcer un cheval sauvage à aller dans une direction qu'il n'a pas choisi. En plus d'être libre, je suis indomptable. Dommage pour toi. Tu l'auras compris, je n'ai pas l'âme d'un héro. Les autres devront se débrouiller. Faut pas m'en vouloir, mais le plus important à cette heure, c'est de trouver un moyen de se tirer. De sortir de cette prison aseptisée. Sans âme. Limite lobotomisée, robotisée, presque irréelle. J'ai cru halluciner en voyant un bras artificiel me tendre un papier lorsque j'ai atteint la sortie. Où est-ce que je suis tombé ?

Sur ce papier, il y a une espèce de plan de la…ruche. T'es quand même bien secoué mec. C'est toi qu'on devrait enfermer ici, histoire de protéger le reste de la société. J'y vois flou en plus. Attends. Clignant des paupières, j'ai ensuite plissé les yeux. C'est pas génial, mais c'est déjà moins pire. Apparemment, ce plan indique l'emplacement des différents espaces accessibles et leurs fonctions. Ainsi que celui de la chambre qui m'a été attitrée. Ce luxe, je vais pas m'en remettre. En ce qui concerne tes règles, tu sais où tu peux te les mettre. Je vais les laisser à ceux qui se pissent dessus et qui les respecteront pour se protéger.

Quoi qu'il en soit, t'as saisi pourquoi je ne veux pas m'investir avec les autres. Faut savoir être lucide. Tu peux pas aider les gens quand tu ne sais pas où tu vas. Qu'ils se regroupent si ça leur chante. Qu'ils se rendent utiles si ça leur donne l'impression de faire quelque chose d'important. Qu'ils cherchent à percer le mystère de cet endroit. Pour ma part, je préfère encore tout faire péter.

Tu crois quand même pas que je vais sagement attendre que ça se passe. Sinon, t'es naïf. Avec un peu de chance, je vais trouver d'autres renégats à qui ma philosophie plaira. Tu sais ce qu'on dit, l'union fait la force. Ne pas vouloir me positionner en leader ou en modèle à suivre, ne veux pour autant pas dire que j'ai l'intention de rester seul dans mon coin. Ne pas avoir pour objectif de suivre comme un abruti le reste de la meute et refuser d'apporter ma contribution pour des choses que je juge futiles, ne veux pas forcément dire que je ne me prépare pas à passer à l'action. Méfie-toi de l'eau qui dort. Juste, reste sur tes gardes. Ne pas voir la surface de l'eau s'agiter, ne signifie pas que ses fonds sont calmes.

Ce n'est pas faute de t'avoir prévenu, maintenant, à tes risques et périls.

Possédez-vous un signe distinctif? Un bijou? Une alliance? Un tatouage?

Des boucles d'oreilles et un collier qui ne quitte jamais mon cou. Puis un bracelet à chaque poignet. Des élastiques pour mes cheveux qui sont soient attachés en queue de cheval ou tressés, soient détachés. Ça dépend de mes humeurs.

⬡ ⬡ ⬡ ⬡ ⬡

Test rp (facultatif) Vous pouvez, si vous le désirez afin de vous imprégner davantage de l'univers, écrire sous forme de rp vos premiers instants dans la ruche.

⬡ ⬡ ⬡ ⬡ ⬡

Derrière l'écran je m'appelle Elijiah et j'ai 30 ans. J'ai connu le forum Par l'intelligence artificielle en personne et mes premières impressions sont très bonnes. Je confirme avoir lu les règlements du forum et les règlements de la Ruche et je m'engage à les respecter dans la joie et la bonne humeur, OUI . Ce personnage N'EST PAS UN DC. Dernière chose, JE N'ACCEPTE PAS de jumeau pour mon avatar.