Éclaires-moi Ft. H03-2

Tu avais espéré, visiblement à tord, que tes nuits de sommeil trouveraient une amélioration au fil des journées qui s'écouleraient. Que l'insomnie persistante trouverait sa finalité en l'épuisement inévitable de ton corps qui ne pourrait faire mieux que simplement dormir, te refusant une quelconque forme de sieste en journée pour ne pas non plus dormir de trop et dépasser le couvre-feu. La crainte de te faire coincer pour non respect des règles te donnant bien davantage la nausée que le manque de sommeil. Cette nuit, comme tant d'autres, tu avais donc trouvé le sommeil sur sa finalité, bien trop près de ce moment où la lumière s'alluma pour agresser ton regard commençant à s'étirer contre tes joues en de disgracieuses cernes trahissant sans peine ton état. Ce matin où tu aspirais simplement à rabattre le pan de ta couverture contre ta tête pour espérer obtenir quelques maigres minutes supplémentaires, mais n'eût pas le temps de le faire. Sursautant plutôt en sentant la couverture se faire tirer du côté opposé du lit alors que tu essayais d'émerger pour comprendre ce qui pouvait bien se passer. La chose aurait pourtant dû te sembler évidente, ayant toi-même fait expérimenter cette source de stresse à quelqu'un lors de ton arrivé. Tu poses une main contre ton torse, prenant quelques grandes inspirations pour te calmer avant d'entreprendre te redresser pour t'asseoir dans le lit, trouvant du regard la chevelure rousse s'étant éloignée. « Hey ça va aller, ne t'en fait pas. » Ta voix est douce et calme alors que tu l'observes en esquissant un sourire que tu espères rassurant, cherchant comment la calmer avant toute chose bien davantage que lui expliquer d'emblée le détail de tout ce bordel que tu sais trop bien être tout autant déstabilisant que le réveil. Surtout lorsque le réveil ne s'est pas fait dans la solitude d'une chambre vide.

Tu frottes tes yeux, tentant de maigrement chasser la fatigue qui te tiraille avant de poursuivre. « Je sais que tu te sens perdue, que tu te demandes ce qui se passe. Je sais que tu ne te souviens de rien et que tu ne sais pas qui tu es. Je suis comme toi, je suis passé par là. » Tu ne sais pas si ton approche fonctionnera, mais tu ne le sauras pas sans essayer de toute façon. Espérant surtout ne pas laisser la fatigue te faire dire un mot de trop que tu pourrais regretter, ne te sentant assurément pas en pleine possession de tes moyens. « Je vais tout t'expliquer ne t'en fait pas. Je ne te ferai pas le moindre mal. Ça va aller... » Je tends le bras pour prendre ma chemise que j'avais posé sur la table de chevet près de moi la veille pour l'enfiler en lui laissant le temps de décompresser, ne voulant assurément pas la brusquer. Pas pour ça, pas pour la suite de ce que je devrai lui dire lorsque les questions viendront assurément se presser contre ses lèvres. Tant de questionnements qui me semblaient encore si près de mon propre esprit qui peinait toujours à accepter que la grande majorité n'avaient pas trouvé de réponse.

Tu lui laisses le temps de s'accoutumer à son environnement, à sa personne, à toi... À ce trou béant dans son esprit qui se comblera immanquablement de questions auxquelles tu sais trop bien que tu n'arriveras pas à fournir de réponses satisfaisantes compte tenu de tout ce qui reste inexpliqué entre ces murs. Tu essaies simplement de la rassurer au mieux, de ne pas la brusquer et lui laisser le temps de respirer un bon coup avant que la panique ne vienne la gagner à nouveau. Tu sais que le choc est puissant, que la réalité est douloureuse et que cet instant difficile ne sera que le premier d'une longue lignée où tu ne seras pas toujours là pour l'aider. C'est ta chance, en ce moment, de faire au mieux pour lui rendre cette épreuve un peu plus supportable en essayant de lui faire comprendre que malgré la solitude elle ne sera jamais seule. Que vous êtes tous, malgré vos différences et vos façons de réagir vous étant propres, coincés dans la même situation. Tu l'observes poser le regard sur ses bras couverts de tatouages absolument sublimes de ce que tu découvres alors qu'elle relève sa manche pour les observer, tendre un bras dans ta direction comme si elle cherchait de l'aide pour se relever avant de finalement se résigner. Il vaut probablement mieux qu'elle reste assise de toute façon pour ce que tu t'apprêtes à lui expliquer.

Tu attires tes genoux à toi, toujours sous les draps, pour enserrer tes jambes de tes bras et y poser ton menton en soupirant. Cherchant les bons mots encore une fois pour bien faire le point sur la situation sans l'effrayer davantage. « Je me suis réveillé comme toi, il y a quelques semaines, dans un lit avec quelqu'un sans savoir qui je suis ni où je suis et encore moins qui était couché dans le même lit que moi. Hum... certains arrivent dans un lit vide, c'est plus simple j'imagine, mais on a été un peu malchanceux de notre côté. Alors je sais un peu comment tu te sens. » Tu fais abstraction du fait que dans ton cas ton éveil s'est également poursuivit de la gestion d'une crise de panique beaucoup plus sévère que la tienne, la révélation n'apportant rien de bon à la situation de toute façon puisqu'elle fait partie de ton évolution propre. Tu déglutis avant de poursuivre. « On est plusieurs, beaucoup, je ne pourrais pas dire combien parce que je n'ai pas compté, coincés dans cet endroit. Là on se trouve dans un logement, visiblement le tient maintenant, mais il y a plus en dehors. Il y a de quoi vivre et survivre disons. »

Tu te grattes le menton en fixant le mur avant de poursuivre, avant d'ajouter encore un peu avant de lui laisser le temps de laisser les informations cheminer à son esprit. « J'aimerais te dire que je sais ce qu'on fait ici ou à quel endroit nous sommes, mais personne ne le sait. On est tous amnésique et... personne ne sait rien. Ce n'est pas rassurant je sais, mais tu as le droit d'avoir peur. J'ai peur. » Et non ce n'est pas non plus rassurant de lui dire que tu as peur, mais c'est honnête et c'est vrai. Au mieux elle se permettra d'être apeurée, dans le pire tu auras tout gâché et elle commencera à hurler. Tu ne sais pas, tu n'es pas dans sa tête, tu n'es que dans la tienne et même là c'est encore un bordel que tu ne sais comment déchiffrer.

Les vôtres...? Tu avoues que tu n'y avais pas réellement pensé, que tu ne voulais pas y penser. Forcément tu sais que tu n'es pas le fruit d'un œuf, que tu as des parents quelque part, peut-être même des frères ou sœurs, mais tu ne te sentais assurément pas de scruter le visage de tout le monde en espérant une quelconque forme de déclic dans ton esprit. Surtout que d'une certaine façon ça te semblait presque... improbable de croiser qui que ce soit t'étant relié en cet endroit où tu ne connaissais pas même la raison de ta propre présence. Il faudrait un coup de chance, ou de malchance dans le cas présent, pour que la chose se produise à ton sens. Aussi peut-être préférais-tu être seul, espérant en ton fort intérieur que quiconque ayant pus se trouver dans ta vie avant cet endroit était ailleurs, mieux, bien, en santé, mais surtout en sécurité loin de cette amnésie et cette prison dans laquelle toi tu étais forcé d'évoluer contre ton gré. Tu le voyais bien que tu étais d'un naturel emphatique et ça ne te semblait être que simple logique de voir ainsi ce qu'il pourrait en être des autres, si autres il y avait. Tu ne sais toutefois pas comment lui exprimer la chose lorsque tu remarques les larmes qui coulent sur ses joues, tes traits abordant un air désolé. Peut-être était-elle proche d'eux au point de ressentir un vide en elle-même sans se souvenir de leurs visages, de leur présence. La meilleure approche te sembla être la plus logique compte tenu de ce que tu venais de lui annoncer et pour le reste tu n'étais pas responsable de ses réactions de toute façon. Tu avais du mal à déterminer comment toi-même tu réagirais face à diverses situations alors savoir ce qu'il en était des autres ne faisait assurément pas parti de tes compétences. « Peut-être qu'ils sont ici... mais on a tout oublié alors ce serait difficile à dire. Des traits familiers peut-être parfois, mais rien de... concret. Peut-être auras-tu davantage de chance que moi de ce côté. »

Tu t'appliques à ne pas bouger lorsqu'elle commence à se mouvoir, ne souhaitant pas l'effrayer alors qu'elle s'approche de tant de... souplesse. D'une démarche qui fait très gymnaste il faut l'avouer. Tu penches simplement légèrement la tête lorsqu'elle semble chercher à te toucher de ses gestes plus qu'incertains, te rappelant de ton côté comme tu avais laissé le sol contre tes pieds puis la couette contre tes orteils t'aider à t'agripper à la réalité. Peut-être avait-elle besoin de le faire également à sa façon, de se convaincre que tout ceci est réel, que tu l'es. Elle pose finalement la main contre ta tête et tu esquisses un fin sourire, étirant doucement le bras pour aller prendre sa main dans la tienne en lui faisant signe que ça ira. « Ça va ne t'en fait pas. » Tu esquisses un nouveau sourire avant de continuer, prenant sa paume pour la poser contre ton cœur qu'elle sente comme calme tu ne l'es en rien, usant de délicatesse dans chacun de tes gestes. Ton cœur plus qu'emballé trahissant sans peine que le ton de ta voix n'es qu'une façade que tu prends pour ne pas l'effrayer elle. « Je ne suis pas calme. » Dis-tu simplement en relâchant sa main. « J'ai simplement jugé mieux de prendre sur moi que totalement paniquer parce que je ne vois pas ce que ça pourrait m'apporter. Pour le moment ça va tout de même, je n'ai... peut-être pas même de raison de paniquer. On a un endroit où dormir, on nous donne à manger, on nous... protège en quelque sorte de règles. Ce n'est assurément pas le paradis ou le confort dont tout le monde peut se permettre de rêver, mais... à défaut d'avoir autre chose, de connaître autre chose, je crois que ça aurait pu être bien pire que ce que j'ai expérimenté pour le moment. »

Tu avais hoché de la tête à son questionnement, lorsqu'elle t'avait demandé si tu étais seul aussi. Jusqu'à preuve du contraire tu l'étais et une part de toi ne pouvait s'empêcher de penser que ce n'était pas forcément une mauvaise chose de toute façon. Seuls vous l'étiez tous un peu compte tenu des circonstances même si seuls vous ne l'étiez jamais réellement non plus pour la même raison. Tu te disais également que dans tous les cas vous alliez tous assimiler la situation de façon différente, la solitude de façon différente, et là où tu ne te formalisais pas d'un peu de calme peut-être que ce ne serait pas son cas. Peut-être avait-elle besoin du contact humain davantage que toi à te toucher ainsi, à caresser doucement ta main lorsque tu y avais pris la sienne pour la poser contre ton torse et lui faire ressentir comme la panique régnait en chaque pore de ton être même si tu arrivais à ne pas laisser ta voix le trahir. Comme si tu avais une quelconque forme d'habitude à le faire, donner cette impression de calme plat alors que le chaos s'agitait en toi. Peut-être n'était-ce pas la première fois, mais comme tout le reste tu ne t'en rappelais pas. Tu n'avais comme seule piste que le moment présent et cette attitude qui te collait à la peau tout naturellement, qui avait également été présente lors de ton arrivé et ta discussion avec Moby. Forcément ça ne pouvait pas être une simple coïncidence que le comportement se répète si aisément. « Ma voix est plus calme. » Réponds-tu simplement lorsqu'elle mentionne que tes sentiments sont plus calmes. Il ne le sont pas. Ils sont chaotiques et incertains, ils sont difficiles à maîtriser et ils t'empêchent de réellement dormir la nuit si ce n'est d'épuisement aux petites heures du matin. Tes sentiments sont en vrac et tu ne peux simplement rien y faire à l'heure actuelle, mais tu te dis que c'est sans doute une bonne chose que ça ne transparaisse pas trop. Peut-être en serait-il autrement si toi aussi tu t'étais laissé aller à pleurer, mais tu ne l'avais pas fait. Quelque chose en toi t'en empêchant, comme une conviction que tu te devais d'être... fort.

Tu relâches sa main pour ne pas la garder captive plus longtemps que nécessaire, ton visage marquant ta surprise lorsqu'elle s'approcha davantage pour laisser son oreille prendre la place de sa main. C'est... un peu étrange tu l'admets, mais tu imagines que ça peut aisément s'excuser lors des premiers instants si déstabilisants. D'autant plus alors que tu t'efforces d'être sympathique et rassurant au possible. Tu soupires, posant simplement doucement une main dans son dos. « Je crois que le sentiment de vide ne vient pas de l'absence de qui que ce soit qui a pu être dans ma vie avant ici, mais juste de... l'absence de quoi que ce soit dans mon esprit en fait. Ça me semble juste normal d'agir comme je le fais. En un sens ça doit être logique de ne pas forcément oublier ce que nous sommes même sans les souvenirs. » De ne pas oublier la nature profonde de votre être qui affectera votre attitude et vos réactions comme tu as déjà l'impression que c'est le cas pour toi.

Elle te demande de te raconter la vie ici et tu avoues ne pas réellement savoir quoi lui répondre alors même que ses questionnements sont les mêmes que ceux que tu as posé à Moby lors de tes propre premiers instants. « Nous n'avons rien de particulier à faire, enfin pas que je sache. La personne qui était avec moi lorsque je me suis éveillé était là depuis un moment déjà et me l'a en quelque sorte confirmé. Nous... tournons un peu en rond à vrai dire. Nous essayons de nous occuper comme on peut pour passer le temps, mais il n'y a pas réellement d'autres consignes que le respect des règles qui sont somme toute basiques et logiques. On a de quoi lire et s'entrainer ou dessiner. On passe le temps comme on peut. » Ou on fait comme toi et on évite de croiser trop de personnes dans une journée pour ne pas brusquer une adaptation qui tarde à se faire même si tu es sommairement fonctionnel tout de même. « Il faudra que tu te trouves ta routine, celle avec laquelle tu te sens à l'aise de fonctionner. Je crois que c'est réellement ça le plus important si tu veux arriver à tenir le coup. Te trouver des points de repère et t'y tenir. »

Tu ne sais trop comment réagir face à tout ceci il faut l'avouer. Non que tu te sentes réellement dérangé par son contact un peu envahissant, mais tu ne te sens pas davantage de prendre plus d'initiatives pour essayer de la rassurer plus que tu n'arrives à le faire de mots. Du moins, tu espères arriver à le faire de mots. Tu ne veux pas qu'elle s'effraie davantage parce qu'un inconnu se permet de la toucher de trop même si ce n'est que pour tenter de la calmer, puisque c'est ce que tu restes après tout. Tu es un inconnu tout comme elle l'est pour toi. Tu pourrais être une horrible personne qui profite de la situation, mais tu ne l'es pas. S'il y a bien une chose que tu n'as pas ressenti depuis ton arrivé c'est une quelconque forme d'hostilité envers autrui, sans doute un peu trop gentil pour ton bien à en juger par ce que tu peux jauger de ton tempérament que tu espères ne pas tomber dans la naïveté pour autant. Elle a de la chance en quelque sorte. Elle aurait pu mal tomber, aurait pu s'éveiller aux côtés de quelqu'un n'ayant pas la patience et la décence que tu as alors qu'elle resserre son emprise contre ta chemise et ton torse au fil de la conversation. Te demandant si c'est réellement ça qui est pour le mieux ou si tu n'arriverais pas plutôt à davantage faire passer le message qu'il n'y a pas lieu de paniquer en posant ton regard dans le sien. Un soupire s'échappe de tes lèvres alors que tu frottes doucement son dos puis la relâche pour la prendre par les épaules et lui intimer doucement de reculer pour être en mesure de la fixer. « Écoute, l'important pour le moment c'est de rester calme et arriver à outrepasser le choc d'accord. Je sortirai avec toi du logement quand tu seras prête si tu veux, mais il n'y a pas d'urgence d'accord? Si tu es arrivée ici c'est que c'est ta chambre et que personne d'autre ne devrait normalement y entrer. Il y a juste cette... règle qui a étrangement changé nous forçant à dormir ailleurs la nuit et c'est pourquoi moi je suis là. Je resterai avec toi si tu veux, si ça peut te rassurer. On aura qu'à trouver un logement à deux chambres et on sera tranquilles. » Je m'efforce de sourire. « Je ne crois pas que tu sois forcément réellement si craintive. Je crois que compte tenu de la situation c'est simplement une réaction totalement normale et humaine d'avoir peur de ce qui se passe et de cette absence de réponses à propos de tant de chose. Ça passera peut-être ou peut-être que non. Ça c'est... le temps qui pourra te le dire. »

Tu glisses une main dans tes cheveux, inspirant et expirant pour essayer de te calmer toi-même intérieurement avant de continuer. Essayant de ne pas te prendre la tête de trop à nouveau avec tout ce qui peut se passer ici et t'échappe encore. « Pour le moment, il n'y a honnêtement pas grand chose à faire de plus que vivre et apprendre à t'accoutumer à tout ceci. » Tu hausses les épaules, cherchant un peu tes mots. « Je ne sais pas davantage que toi ce que je sais faire ou qui je suis dans l'ensemble. Je le découvre un peu plus à chaque rencontre et à chaque chose que je teste. J'aime bien les livres, mais je suis un pied en dessin par exemple. J'essaie... d'être sympathique parce que je ne me sens pas de simplement hurler face à tout ceci. Je ne me sens pas le besoin de le faire. Je ne me sens pas l'envie de me lever du mauvais pied tous les matins, mais là encore je ne sais pas si c'est moi ou si c'est juste... un choix. C'est bien complexe tout ceci. » Et tant que les réponses ne commenceront pas à arriver tu sens que ça le restera de toute façon, mais que peux-tu réellement y faire sans savoir? « Je passe beaucoup de temps dans ma chambre en journée, ça aide. Enfin ça m'aide à prendre mon temps pour bien assimiler la situation et ne pas me brusquer, parce que je crois que c'est ça qui est important au fond. C'est de le faire à ton rythme, parce qu'en essayant d'aller trop vite c'est là qu'on risque de perdre pied et que la panique monte. Alors, prend le temps. »

Elle semble mieux, un peu, et plus calme au fil de tes propos qu'elle semble remercier de ce léger baiser qu'elle pose sur ta joue. Mentionnant qu'elle fera comme toi, ce que tu supposes concerner le fait de prendre le tout une journée à la fois et se laisser le temps d'assimiler la situation sans simplement y foncer tête baisser au risque d'empirer les choses. Tu observes un peu curieux, tu l'admets, les tatouages qu'elle dévoile toujours davantage à chaque nouveau mouvement qu'elle fait. Celui a sa nuque lorsqu'elle repousse ses cheveux, ceux sur ses pieds que tu n'avais pas remarqué, sur ses jambes... Ceux qu'elle semble réaliser couvrir peut-être son corps en entier et que tu découvres avec elle, même bien davantage qu'elle puisqu'elle n'a pas même encore pu observer son reflet dans le miroir. Tu te souviens de ce moment où tu l'as réalisé, où tu as réalisé que tu n'avais pas la moindre idée de l'allure que tu as. Ce moment où tu as posé tes mains dans ton visage pour dessiner tes traits tout comme elle dessine ses tatouages du bout des doigts. Ce moment où tu as observé tes mains, ton corps, alors que tu te changeais des vêtements trempés de ton intervention avec Moby dans la douche. Ce moment où tu as juste... réalisé toute l'ampleur de cette amnésie qui t'avais même fait oublier à quoi tu ressembles. C'est ce que tu étais allé constater plus amplement lorsque Moby t'avais laissé après votre discussion, trouvant la salle de bain pour observer ce visage que tu n'arrivais pas même à reconnaître et qui ne pouvait qu'être le tient. Ça faisait mal, cette impression de fixer un étranger dans la glace à tous les matins. « Je comprends l'impression. » Réponds-tu finalement lorsqu'elle mentionne les dessins la couvrant et cette impression d'importance qu'ils ont pour elle, lui montrant la bague à ton doigt dont tu ne connais toujours pas la provenance. « Je ne sais pas d'où elle vient ni pourquoi je l'ai. Pas le bon doigt pour être une alliance, mais... je sens qu'elle est importante pour moi. Que je ne pourrai pas juste l'enlever comme si ce n'était rien de plus qu'une vulgaire bague. » Certes elle n'est pas encastré dans ta chaire, mais tu supposes que l'impression peut-être comparable tout de même en quelque sorte.

« Et je ne sais pas si tu trouveras la signification de tout ça dans un livre, peut-être. J'admets que je n'ai pas fait le tour de ce que la bibliothèque a à offrir encore. Je prends mon temps comme pour le reste j'imagine. J'ai trouvé un petit livre de poésie que je ne déteste pas trop. Ça me semble un peu comme cet endroit, bien abstrait dans sa façon de présenter des évidences qu'il faut analyser un peu pour bien comprendre. » Tu souris de nouveau, te disant que c'est presque maladif cette façon de toujours ponctuer tes phrases ainsi. « Je n'ai vu personne d'autre en porter de similaires ici, je peux déjà te dire ça. Ce n'est pas idiot de demander, c'est normal. C'est totalement normal d'avoir des questions. » Et si tu sais ne pas pouvoir répondre à tout, tu essaies tout de même de l'aider au mieux comme on t'as aidé au mieux à ton arrivé. Ça te semble être la moindre des choses. « J'irai jeter un coup d'œil dans la bibliothèque si tu veux, si tu ne te sens pas de sortir tout de suite. Je peux y aller avec toi aussi si tu préfères. » Tu tournes la tête pour prendre ton pantalon sur la table de chevet et entreprend de te lever pour l'enfiler. Non pas pour l'abandonner si rapidement, mais simplement pour ne pas la choquer plus que nécessaire. On ne sait jamais.

Ceci fait, tu lui offres un nouveau sourire et lui tends la main pour l'encourager à te suivre. « Je pense qu'avant toute chose, si tu veux avoir une idée complète du portrait, il vaut mieux l'observer dans sa totalité. Il y a un miroir dans la salle de bain... Peut-être que ça pourra t'aider. » Elle pourra ainsi confirmer ce que tu supposes de l'étendue de ses tatouages, mais surtout les admirer plus amplement. Prévoyant rester simplement dans le couloir non loin en cas de besoin. « Et surtout ne te force pas non plus si tu n'en as pas envie. Je ne te force pas. »

Une bague de famille... Tu avoues que tu n'y avais pas pensé, mais ce n'était pas une mauvaise piste à explorer. Après tout, elle te semblait bien un peu trop serrée pour ton doigt et peut-être non n'était-elle pas à toi à l'origine. À moins que tu n'aies pris du poids au fil des années sans être en mesure de te convaincre de la retirer pour autant. Il y avait tant d'options que c'est peut-être également un peu pour cette raison que tu n'avais pas cherché à creuser plus loin que ce sentiment, cette évidence dont tu ne connaissais pas la raison. Il y avait déjà tant de choses que tu ne savais pas que t'assaillir le crâne d'un détail supplémentaire ne te semblait pas être la meilleure façon d'aider ton pauvre esprit que tu essayais plutôt de désamorcer comme une bombe prête à exploser depuis que tu étais arriver. Aider les autres t'aidant à faire ton petit chemin en cette bonne direction où tu te sentais mieux à ainsi t'oublier même si ce n'était que l'espace de quelques minutes. Continuant à chaque nouvelle rencontre de prioriser les autres à ta personne tout naturellement sans te poser de question. Peut-être travaillais-tu dans un quelconque métier d'aide t'ayant marqué jusqu'à la moelle au point de tout simplement t'empêcher d'agir autrement qui sait. Un jour peut-être le sauras-tu, mais pour l'heure tu usais simplement de cette tendance à le faire avec la jeune femme nouvellement arrivée en ce lieu maudit que tu aspirais réellement aider à faire son entré dans ce nouvel environnement un moindrement en douceur. Lui souriant et acquiesçant de la tête lorsqu'elle te mentionna vouloir tenter sa chance dans la bibliothèque en ta compagnie.

Tu poursuivis en terminant de te vêtir, lui proposant ensuite une visite à la salle de bain afin qu'elle puisse au moins voir les traits qui la définissent. Ses longs cheveux roux, sa silhouette toute en grâce à l'image de ses mouvements, mais surtout tous ces tatouages qu'elle découvre à petit pas depuis le début de votre discussion. Te disant qu'avec un peu de chance cela lui rappellerait peut-être quelque chose. Tu lui tends la main, simple tentative supplémentaire de ta part pour la rassurer et lui rappeler que tu es là pour l'aider et qu'elle n'est pas seule. Main qu'elle prend afin que tu puisses la guider en direction de la salle de bain où tu la laisses entrer seule avant d'appuyer ton dos contre le mur du couloir. Ta tête tout autant, fixant le plafond en expirant et attendant une quelconque forme de réaction de sa part. Te demandant à quoi exactement elle fait référence en mentionnant qu'elle en a tant avant qu'elle ne te demande si tu peux observer son dos. « Bien sûr. » Répondis-tu simplement avant d'entrer dans la salle de bain pour aller te placer derrière elle et observer la peau de sa nuque, ses épaules et son dos qu'elle a découvert pour te permettre d'observer. Te permettre de voir le tatouage au creux de ses omoplates.

« Il y a un tatouage sur ta nuque, des... fleurs je crois bien. Ce qui ressemble à des plumes ou... des feuilles peut-être descendent de ces fleurs vers tes omoplates pour cerner le début d'un autre tatouage. Il est un peu plus gros, mais ne comble pas tout ton dos. » C'est difficile de décrire la chose dans sa totalité, de bien cerner la forme que c'est supposé représenté sans en connaître la signification, alors tu fais au mieux, mais assurément tu n'est pas le meilleur pour décrire la chose dans le détail. Le mieux serait probablement de trouver quelqu'un pour le lui dessiner sur une feuille histoire de le lui montrer dans sa totalité. « Il y a un œil au centre de ce qui semble être une étoile peut-être, cerné par des... pétales de fleurs. On dirait hum... que ça pourrait pointer les quatre points cardinaux. » Tu soupires en lui jetant un coup d'oeil dans le miroir. « Désolé ce n'est visiblement pas ma force, mais on pourrait peut-être trouver quelqu'un pour te le dessiner ou un miroir portatif pour te le montrer. Je ne connais pas tout le monde ici, mais on trouvera bien. » Certes tu aurais pu le lui tracer du bout du doigt, mais tu ne te sentais pas réellement de prendre cette liberté.

Tu acquiesces de la tête à sa demande, comprenant qu'il doit déjà être difficile d'ainsi afficher cette part d'elle qu'elle découvre tout juste à un inconnu et que la perspective de le faire avec un second peut occasionner une forme de malaise. Tu préférais proposer tout de même, qui sait. Tu ne la connais pas non plus après tout et peut-être aurait-elle été plus qu'à l'aise de le faire, plus qu'à l'aise de s'afficher sans l'once d'une gêne à qui voudrait bien voir. Le genre de détail que vous découvrez à votre sujet uniquement lorsque vous êtes confrontés à une situation nécessitant que vous preniez un instant pour consulter vos tripes et ce qu'elles vous intiment de faire. Tout comme lors de ce moment où toi et Moby avait changé vos vêtements mouillés pour quelque chose de sec, dans la même chambre, dos à dos, sans que tu ne sentes le besoin de te dissimuler davantage ou de te retourner pour l'observer à son insu. Tu avais vite compris que voyeur tu ne l'étais pas et ton attitude avant qu'elle te demande ton aide ne le confirmait que davantage. Tu arrivais visiblement à faire preuve d'un grand respect de l'autre sans fournir davantage d'efforts que pour arriver à être empathique à leur cause. Ça te semblait presque irréel comme niveau de gentillesse et tu te demandais parfois si ça pouvait cacher quelque chose d'horriblement mauvais ou si réellement tu étais simplement ainsi, gentil à l'excès en espérant ne pas tomber dans le naïf.

Elle remonte sa chemise pour en attacher les boutons alors que tu détournes le regard à ta montre pour admirer le temps qui ne pas énormément avancé depuis le début de votre rencontre. Simplement suffisamment pour qu'à l'extérieur du logement il commence à y avoir du mouvement du côté de ceux qui étaient davantage matinaux que paresseux de si bon matin. Assurément, elle devrait faire face à une quelconque forme de foule si elle aspirait se mettre quelque chose dans l'estomac comme sa question le laissait présager. Elle prend ta main dans la sienne et tu la serres doucement en guise de 'ça va aller' tout en lui souriant. « Il faut sortir oui, mais ça ira ne t'en fait pas. Je vais rester avec toi. Tu n'es pas seule. » Tu l'admires déjà plus qu'elle ne peut l'imaginer de songer vouloir se mettre quelque chose dans le ventre là où tu as à peine mangé les premières journées puisque que tu n'arrivais pas à faire passer la nausée. « Lorsqu'on va sortir du logement, on va arriver sur un grand balcon circulaire. Il fait le tour de l'endroit et donne accès à tous les logements. En bas du balcon tu pourras voir un peu la grande pièce qui se trouve dessous. C'est là que se trouve la nourriture, les livres, les trucs artistiques et les machines de sport. À cette heure il risque d'y avoir quelque personnes, mais pas tout le monde. »

Tu entreprends de commencer à marcher vers la porte en la tenant par la main, ne forçant pas le mouvement et la guidant simplement. « On doit aller prendre l'escalier pour descendre, il n'est pas très loin. » Débutes-tu en posant ta main sur la poignée de la porte. « Surtout, tu prends ton temps et tu y vas à ton rythme. Et si tu sens que ça ne va pas on reviendra ici tout simplement. D'accord? » Tu esquisses un nouveau sourire avant d'ouvrir la porte pour la laisser avoir le monde 'extérieur' et se l'apprivoiser à la vitesse qui lui convient. Restant simplement là, à ses côtés, pour qu'elle n'ait pas à affronter tout ceci par elle-même.

Tu sens sa main qui serre fortement la tienne et tu la laisses faire sans un mot. Continuant simplement de caresser sa peau doucement du bout des doigts pour la rassurer, la calmer, sans savoir si la chose fonctionnera réellement. Tu comprends totalement sa détresse pour l'avoir vécu toi-même même si tu te doutes que chaque personne aura sa propre façon de l'apprivoiser. Elle est déjà plus ambitieuse que toi sur la découverte, mais est-ce parce qu'elle a de la compagnie? Peut-être en aurais-tu fait de même si Moby était resté avec toi lorsque vous avez soldé votre discussion. Peut-être que toi aussi tu te serais baladé sur ce sol que tu sens glacé sous tes pieds si tu avais eu quelqu'un connaissant l'endroit un minimum pour te guider. Tu n'en voulais évidemment pas à Moby pour quoi que ce soit, mais te faisait simplement la réflexion pour essayer de te mettre dans la peau de la rousse si ça pouvait te permettre de l'aider davantage. Tu essaies de lui expliquer au mieux à quoi s'attendre de cet endroit, lui signifiant surtout que si quelque chose ne va pas il sera toujours possible de faire demi tour et retourner dans sa chambre. Il n'y a pas d'urgence à y avoir face à quoi que ce soit et tu espères simplement qu'elle en est bien consciente lorsque tu ouvres finalement la porte pour dévoiler ce nouveau monde à son regard. Tu la laisses faire ses premiers pas, ne la brusques pas, ne la forces pas à avancer si elle ne souhaite pas le faire. Des gens passent et tu leur souris simplement alors qu'elle pose une main sur ton épaule et se cache derrière-toi. Te disant que si au moins elle arrive à te faire un moindrement confiance à toi, à ne pas être effrayée en ta présence, ce sera ça de gagné pour l'aider à vaincre la peur qui semble la tirailler. « Ça va aller. Personne ne va te faire le moindre mal je te le promets. » Murmures-tu simplement à son attention avant d'avancer d'un pas simplement pour jauger, pour voir si elle va te tirer vers l'arrière ou te signifier qu'elle ne veut pas le faire.

Elle semble plutôt te suivre, toujours cachée dans ton dos à suivre tes pas lent comme ton ombre. « C'est un ascenseur. Ça permet de passer d'un niveau à l'autre sans utiliser les escaliers. » Tu aurais ajouté qu'il n'y a rien de dangereux, mais tu n'en étais toi-même pas assuré. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle tu entreprends plutôt de prendre les escaliers, prudemment pour que l'un comme l'autre n'y chutiez pas stupidement. Tu te stoppes au pied de ce dernier, notant un malaise sur ses traits et décidant de continuer de lui expliquer ce qu'elle voit le temps qu'elle puisse décider si là est le plus loin qu'elle ira en ce moment ou non. « De ce côté il y a la bibliothèque avec les livres. Si tu crois aimé lire tu devrais trouver ton bonheur. Il y a de tout et il y a un peu toutes les langues. Hum... » Tu marques une pause en te grattant le menton, cherchant comment expliquer l'étrange de ce que tu t'apprêtes à dire. « Je ne sais pas comment c'est possible, mais tout le monde se comprends. Lorsqu'on parle il n'y a pas de soucis, mais pour les livres, à l'écrit, c'est autre chose. On... arrive à différencier les langues et voir ce qu'on comprends ou non, du basique anglais dans mon cas. » Tu t'efforces d'esquisser un nouveau sourire avant de continuer. « Un peu plus loin là-bas il y a des trucs pour dessiner ou peindre et de ce côté il y a des équipements de sport. C'est un peu la base de ce qu'on a pour s'occuper. Et les grandes tables là sont pour manger. Il y a des machines devant-nous. Il faut placer la montre que tu as à ton poignet dans le trou et ça te donnera à manger. Ce n'est pas plus compliqué. » Au mieux ça la rassure et au pire ça la fait paniquer, mais ce sera à elle de te le signifier.

Tu ne sais pas si tu lui donnes trop d'informations ou pas assez, si tu devrais rester silencieux et la laisser explorer et poser des questions avant de simplement énumérer tant de choses qu'elle n'est peut-être pas prête à encaisser. Après tout tu sais que ça fait beaucoup, tout ça, à ingérer en une seule journée ou même en quelques semaines alors non, tu ne sais pas. Alors tu sais qu'en à peine quelques minutes, en moins d'une heure, il y a de quoi submerger l'esprit au point de oui laisser une profonde panique submerger le corps pour le paralyser tout entier et tu ne veux pas que ça lui arrive. Tu ne veux pas qu'elle soit si effrayé qu'elle n'arrive pas à fonctionner dans cet endroit où tu ne sais pas toi-même combien de temps vous allez être coincés. Peut-être est-ce pour cette raison au fond que tu parles tant. Pour essayer de banaliser un peu tout ça. Pour lui montrer que ce n'est que des livres et ce n'est qu'un espace pour manger. Que c'est normal malgré l'étrangeté de la situation. Qu'il n'y a pas d'armes accrochées au plafond ou de pièges au sol à éviter. Ce n'est pas un film fantastique quelconque où un vil dragon viendra vous dévorer. C'est simplement nouveau et sans réponses, mais rempli de normalités qu'il n'est pas si difficile à accepter lorsqu'on relativise les choses. Ce que tu essaies toi-même de faire à pas de tortues depuis ton arrivée, ayant jugé bon de te faire une bucketlist de choses à faire pour avancer pas à pas. Peut-être lui en parleras-tu même, plus tard, lorsqu'elle aura pu respirer un bon coup et que la frousse des premiers instants se sera ne serait-ce qu'un peu apaisée. « Il existe plusieurs langues oui. Tu verras. Je sais que plusieurs choses ne semblent pas faire de sens, mais ta tête doit arriver à reprendre ses esprits et après ça ira mieux. Ça viendra. Il faut juste lui laisser le temps. » C'est du moins ce que tu supposes être la raison pour laquelle elle semble avoir oublié même les choses les plus basiques, l'amnésie. Ça ou... elle a été cloîtré dans un univers réellement particulier avant de se retrouver coincée ici. Qui sait. Tu n'es pas là pour juger de toute façon et n'apprécie pas le faire, aspirant réellement juste à l'aider au mieux de tes capacités.

« On ne voit pas l'extérieur non. » Tu aurais pu lui préciser 'pour le moment', que des choses nouvelles, des pièces, arrivent de nul part à l'occasion, mais tu ne voulais réellement pas trop accentuer le stress et la peur avec cette information alors que tu essayais si fortement de poser un certain équilibre dans l'environnement. Si elle savait que des choses arrivaient de façon totalement aléatoire elle ne serait assurément pas rassurée. Déjà qu'elle ne l'est pas, ainsi pressée à l'excès contre toi. Certains s'en sentirait probablement même mal à l'aise là où ça ne faisait que renforcer ce besoin de la protéger de ton côté.  « Peut-être un jour qui sait. » Ajoutas-tu donc simplement parce que s'il y a bien une chose qui n'est pas un mal en soit c'est d'avoir un minimum d'espoir.

Vous continuez d'avancer, toujours si doucement, jusqu'à ce que votre progression se stoppe devant les machines. Tu lèves le bras pour lui montrer la montre à ton poignet, te disant par le fait même que tu n'as pas réellement fait le tour des règles il te semble et que ça aurait son importance. « On a tous une montre comme ça. Très important de ne jamais l'enlever ok? Elle sert pour avoir la nourriture et pour envoyer des messages à d'autres personnes. Je t'expliquerai ne t'en fait pas. Alors, il faut juste faire comme ça... » Tu glisses ton poignet dans le trou de la machine quelques instants et le retire lorsque tu vois le plateau arriver, n'ayant jamais réellement compris s'il y avait un délai quelconque ou quoi que ce soit. « … et ça te donne un plateau avec de la nourriture dedans. Je ne sais pas pourquoi ça fonctionne comme ça, mais je t'assure qu'il n'y a rien d'étrange avec la nourriture. J'ai hésité à en manger au début, je l'admets. J'avais peur aussi tu vois, mais j'ai fini par en manger et tout va bien. Je n'ai croisé personne qui n'en a mangé qui a eu des soucis alors vraiment ne t'inquiète pas d'accord. » Admets-tu sans peine. Tu prends ensuite ton plateau dans lequel trône un genre de bol de smoothie avec des fruits et céréales diverses sur le dessus, un verre de jus d'orange et des morceaux de fromage. Attendant patiemment qu'elle prenne le sien ou du moins qu'elle arrive déjà à se convaincre de placer son poignet dans la machine.