There is a house in Barstow, CA [Les Murderers]

There is a house in Barstow, CA

Juin - 5 ans avant la Ruche

T'aimes les soirs d'été comme celui-là, où la chaleur du soleil est remplacée par celle, moins frappante mais tout aussi brûlante, du sol et des murs qui rendent toute l'énergie accumulée dans la journée. Ça rend ta bière encore plus fraîche, ton sourire plus franc, et tes cheveux encore plus clairs. T'es bien, assis au coin d'un banc dans la cour du garage, à regarder les allées et venues des Murderers. Il y a une table complète ce soir, sûrement pour discuter des nouveaux termes de négociation sur les runs d'armes. Les choses avaient légèrement changé ces derniers temps, à cause d'arrestations plus ou moins... gênantes. Bref.

T'étais pas du genre à te mêler trop de politique, et tu faisais confiance à ceux qui s'y connaissaient mieux que toi. T'étais que le street medic, le mob doctor qui réparait les peaux coupées ou arrachées, et qui retirait les balles. Les grosses prises de décisions... C'était plus compliqué. Même après toutes ces années parmi eux, les patchs que t'avais durement gagné, la façon dont t'avais rejoint leurs rangs te laissait un goût étrange sur la langue. T'étais pas si légitime.

Tu saluais tous ceux qui arrivaient, ta bouteille de bière à la main, une clope dans l'autre, les pieds posés sur une caisse. C'était une bonne soirée qui s'annonçait, et une fois les négociations terminées, vous ne manquerez pas de faire la fête. Après tout, c'était l'anniversaire d'un des Raven Riders. Ça se fêtait dignement... Et pour une fois, t'étais bien content que ça n'implique pas de ramener des filles du studio d'à côté. Pas que t'aimais pas ça mais... Ouais, non, t'aimais pas ça.

Tu regardes le ciel crépusculaire qui rougissait lentement, si joli et coloré par rapport aux allures rustiques et austères de la cour du club. Elle était du même goudron que la route, fermée par de hauts murs blanc sale qu'on avait caché de fleurs et d'arbustes. Il y avait quelques mains vertes parmi les Riders, et pas que pour les géraniums. C'était plutôt pratique.

Ta montre t'indique qu'il reste encore une demi-heure avant la table, et ensuite, ce serait la fête pour le reste de la soirée. Ce serait pas volé.

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Les Murderers

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They call the Rising Sun
And it's been the ruin of many a poor boy
And God I know I'm one

Clope au bec, le gaillard était là, fierement dressé sur ses jambes. Il avait traîné sa carcasse hors du garage. Ah... Il y avait passé une partie de l'après midi. Une réunion était prévue. La soirée avait donc été verrouillé. De toute façon... Personne n'attendait l'ours bourru qu'il était à la maison. Ah... Grand maman devait se retourner dans le caveau familial ! Enfin... Ce serait le cas si il y avait eu un caveau familial. A son âge... Il n'était ni casé, ni rangé, et n'avait pas de gosses... Certains diraient qu'il avait raté sa vie. A ceux là... Déjà... Il leur offrirait son majeur, fièrement dressé, et puis... Des gosses il en avait. Les rookies de la bande... C'était un peu comme ses gosses d'une certaine manière. Non ? Enfin... Fallait dire que cela faisait un sacré bout de temps qu'il faisait vrombir sa chère "Tiger", une Victory Freedom qu'il s'amusait à démonter puis à modifier quand le cœur lui en disait. Ivre de liberté, il aimait la laisser filer.

Il baissa les yeux vers ses mains, rendues rêches par un travail manuel constant. Fallait dire qu'il trifouillait des moteurs et des voitures depuis son plus jeune âge. Il avait très vite apprit à le faire, ça l'avait fasciné. P't'être que dans une autre vie, avec une connaissance de la tuyauterie d'un autre genre il aurait pu être médecin. Mais non... Il fallait faire beaucoup trop d'études. Et l'homme ne rêvait de rien d'autre que de grand air. Ses mains... Elles étaient sales. Souillé par le cambouis bien sûr (vous avez essayé de virer toute cette saloperie ? Au début il était "sage et bien élevé", tu vois Grand maman... T'aurais dû être fier, aujourd'hui, il se contentait de frotter avec une brosse, retirant le maximum. Mais il lui en restait toujours sous les ongles.), mais aussi de sang. C'était pas un enfant de cœur... Oh si il se faisait un jour chopper... il mériterait sans doute qu'on lui casse les genoux. Qu'on lui fasse sauter les rotules. Dire qu'il aurait pu être de ceux qui se sont fait chopper par les flics. Mais il était malin, il s'en était sortit. Mais ce n'était pas dit que ce soit le cas à chaque fois. Enfin... L'incertitude était une sorte d'excitation non ?

Il avait attrapé une bouteille de bière. Le bruit qu'elle fit alors qu'il la décapsulait d'un coup du cul de son briquet. La bouteille en verre était froide dans la main du motard. Il s'était avancé vers la cour et s'était finalement laissé choir sur le banc, à côté du rouquin, lui adressant un vague grognement en salut, s'adossant au banc, il avait rangé son briquet et avait attrapé du bout des doigts son mégot en train de rendre l'âme. Écrasant ce dernier dans un cendard à sa gauche. Les corbeaux commençaient à se poser, de ça et de là. Bientôt la bande serait au complet.

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~ There is a house in Barstow ~

~ FLASHBACK - MURDERERS ~

P

longée dans mes dossiers je n’entends pas mon mari s’installer contre le chambranle de porte en m’observant avec un petit sourire sur les lèvres. C’est le tintement qu’il fait en remettant son bracelet fait de cuir et titane qui me fait lever les yeux de mon travail et poser mon téléphone sur la table. « Est-ce que ce cher Maître se souviendrait que nous avons une réunion ce soir ? » Demande-t’il en venant vers moi et je lui adresse un magnifique sourire très concerné. « Crois-tu vraiment que j’oublie ce genre de chose ? » « Totalement » « Homme de peu de foi ! » « Homme connaissant bien sa femme » Je lève les yeux au ciel en refermant le dossier sur lequel je travaille pour me redresser, passant mes bras autour de son cou en déposant un léger baiser sur ses lèvres avant de le sentir regarder par-dessus mon épaule parce que mon téléphone est en train de sonner. « C’est pour cela que tu as donc un appel téléphonique à cette heure... » « Touché… » « Décroches va » Je lui vole un autre baiser avant de prendre l’appel et prendre des notes rapidement sur un carnet de note.

Q

uoique je fasse je le fais pour ma famille, j’ai tourné toute mon attention sur tous ceux que je considère comme des neveux ou bien mes frères. Je passe mon temps à travailler sur les dossiers de ceux qui sont en prison, qui sont inculpés, ou pour trouver des papiers officiels pour faire passer les marchandises que nous commerçons pour de l’honnête marchandise. C’est mon travail de raven même si je n’en suis pas totalement une puisque je suis une femme. Mais cela ne nous empêche pas d’avoir mis la main sur certains domaines et nous rendre indispensable. Expliquez à une femme ô combien elle n’est pas forcement utile et elle se chargera de vous prouver le contraire sans que vous ayez le temps de vous en rendre compte. Un jeu de dupe tellement bien maîtrisé et que tout le monde connait.

C

’est aussi pour cela que Rhys râle mais pas plus que cela, car il sait que je suis sur deux dossiers importants et que j’essaie surtout de faire éviter la prison à un des nôtres. Le second je peux arranger les choses mais je ne ferais pas de miracles non plus. Je finis mon appel, mets mon téléphone dans mon jean avant de lisser la chemise cintrée que je porte, passant la main sur le corbeau que mon frère m’a offert depuis notre entrée chez les Murderers. Je lui tends enfin la main, descendant des bureaux du garage pour rejoindre les autres. Je fais le tour de tous ceux déjà présents, les saluant comme à mon habitude avec entrain, allant déposer un baiser sur la joue de mon frère. « Pearl ? Une bière ? » me demande-t-on. « Bien entendu » Mais en premier je vais souffler un peu et regarder les derniers rayons de soleil. « Bonsoir vous deux. Comment allez vous ? » Je n’ai pas encore eu l’occasion de vous croiser, enfermée dans le bureau. Rhys me rejoint pour vous saluer, me tendant ma bière et buvant une gorgée de la sienne.

nightgaunt

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Murderers MCBarstow. La petite ville, coincée entre deux bouts de désert, s'étendait sous les yeux de Don. Il fumait paisiblement une cigarette. Sa bien aimée attendait juste derrière lui, silencieuse, comme d'habitude. Il venait souvent sur ces hauteurs à l'extérieur de la ville, et y attendait le coucher du soleil. Celui-ci commençait à décliner et colorait le ciel de pourpre, de rose et d'orange. Les nuages rougeoyants lui évoquaient la couleur du sang, et un frisson le parcouru. Il ne pouvait pas s'empêcher de penser au sang qu'il avait sur les mains quand il se retrouvait seul à la fin du jour. Il avait toujours été du genre à cogiter. Il avait des diplômes universitaires et une personnalité tournée vers le songe. Certains appréciaient sa prétendue sagesse et son esprit vif. C'était un trait d'esprit appréciable pour des hors-la-loi, d'en avoir dans la cervelle. Mais d'autres étaient irrités par ce bagage intellectuel. C'est pourquoi il évitait de faire étalage de sa science, spécialement quand on ne lui demandait pas. Il n'avait pas la prétention d'être un génie, ni de valoir plus qu'un autre. Mais dans des milieux aussi testostéronés, la guerre des égos était parfois inévitable. Globalement, il n'avait pas à se plaindre. Les corbeaux étaient devenus une véritable famille. Ils l'avaient accueillis, lui et sa sœur, plusieurs décennies en arrière déjà. Il y avait rencontré Chiara, mais aussi ceux qu'il considérait comme des frères désormais.

Il arrivait au filtre de sa Marlboro. Le soleil avait quasiment finis sa chute. Il fit taire ses pensées, essayant d'oublier que certains de ses compagnons dormaient à l'ombre ce soir.

« Allons-y, ma douce... » dit-il doucement, retournant auprès de sa compagne.

Ou devrais-je dire une de ses compagnes. Il avait décidé de sortir accompagné de son Iron 883 ce soir. Compacte, élégante. Un rugissement agréable à l'oreille. Deux autres motos dormaient dans son garage, chez lui. Il y avait investis la majorité de ses économies. Depuis la disparition de Chiara, elles avaient bel et bien pris le rôle de compagnes dans son esprit. Il passait la majorité de son temps en leur compagnie, et la seule muse qu'il leur préférait était la liberté. Enfourchant sa cavalière, il quittait les hauteurs de Barstow pour gagner sa périphérie. Il roulait doucement, prenant le temps d'apprécier le vent chaud sur son visage.

Il arrivait finalement au garage, légèrement en avance. La réunion aurait lieu dans une vingtaine de minutes, et l'endroit se remplissait déjà. Ça et là, des groupes de bikers en cuirs se rassemblaient, discutaient, bières à la main. Tirant son paquet de cigarette de la poche de son cuir, il se dirigeait vers les autres. Sa sœur venait également d'arriver, et elle vint le saluer. Il lui offrit son plus beau sourire et la prend dans ses bras quelques secondes, avant de saluer son beau-frère. La dernière femme dans sa vie, sa protégée. Même si c'est plutôt elle qui protège les corbeaux, il doit bien l'avouer...

Après avoir salué la majorité des corbeaux et affiliés traînant dans les parages, Don rejoint sa sœur. Elle était en compagnie de son mari et de deux gaillards qu'il connaissait bien. Étant un des vétérans et loin de ses vingt ans, Don aimait bien taquiner les jeunes. Et ils le lui rendaient bien.

« Que font deux jeunes filles aussi tard dans un quartier mal famé ? » dit-il en s'approchant, une bouteille de whisky à la main, avec quelques verres dans l'autre. « Bordel, vous tirez une gueule d'enterrement. On se croirait à une putain de réunion de Mormons !»

Posant les verres au bout du banc, Don entreprit alors de servir du whisky aux personnes présentes, sans s'oublier.

« Doc, lâche-moi cette bière et bois moi ça. » dit-il en lui tendant un verre. « Allez, servez-vous les amis. » Une fois qu'il eut son propre verre en main, il le soulevait légèrement, tout sourire. « Aux corbeaux les plus vicieux que la Californie ait jamais connu. Putain que je vous aime, bande de pourris ! »:copyright: CRIMSON DAY

La Harley vrombit alors que les vitesses s'enchaînent. La brune file au vent, la crinière de mèches bien rentrée à l'intérieur du casque noir, peu envieuse de se retrouver avec une coiffure de folle furieuse et des nœuds de partout. Oh elle n'est pas méticuleuse sur son apparence, Jezabel, comme ces filles au rouge à lèvres parfait et au vernis à ongles coloré. Non. C'est plutôt qu'elle pense pratique. Les nœuds, c'est chiant, ce n'est agréable pour personne et en plus de ça, elle devrait tôt ou tard perdre du temps à démêler tout ça. Non vraiment, elle avait d'autres chats à fouetter qu'attraper une brosse. Le compteur tourne, alors que le vent hurle, et le poignet doucement accentue un peu plus cette course folle, faisant monter en elle un étrange sentiment. La sensation monte en elle, la prend aux tripes, l'adrénaline affluant dans ses veines, battant à ses tempes. Elle se fout des limites, Jazz, se moque bien des règles ; elle ne vit que pour la vitesse. Et les bécanes. Férue de celles-ci, elle travaillait jusqu'à peu pour des courses automobiles, réparant, améliorant, bichonnant ces voitures qui devenaient des championnes de vitesse. Et elle, motarde aux clés à molette bien en main, petite fée mécano, se complaisait de ressentir quelque minutes ce que devaient vivre les pilotes. Un instant de répit. Une minute de plaisir. Elle avait quitté ce monde, et si elle n'en regrettait pas ses hommes, elle se remémorait les circuits avec plus de difficulté, mélancolique d'avoir tout quitté.

Posant pied à terre, la béquille ancrée dans le bitume, elle ôte son casque, l'accrochant au guidon. En découle une cascade de cheveux bai, un visage opalin au regard basané. Les prunelles se posent sur l'endroit, et un sourire vient étirer ses lippes alors que des bruits de verre retentissement plus loin. Les bougres ne l'ont pas attendue pour trinquer. Il faut dire qu'elle a le chic d'être toujours en retard. Retirant ses gants, dé-zippant la veste en cuir, la cavalière ébène rejoint la fière équipe, laissant sa Fat Boy pour plus tard. Elle n'omet pas de jeter un œil aux bécanes en passant, la Tiger dans le garage, l'Iron pas très loin. Et elle plisse les yeux, secouant la tête en apercevant les tâches de boue striant les roues. Faisant irruption parmi le rassemblement de mecs - et nana, n'oubliant pas Pearl - elle lance à la cantonade, une petite flamme de défi dans le regard : « Hey, Don ! T'es allé te fourrer dans un marais pour que tes jantes soient aussi crasseuses ? » Comme toujours, elle cherche la petite bête, Jazz. Elle exagère pour provoquer. Et comme toujours, elle s'en prend à plus gros poisson qu'elle, rendant toujours ses piques à Don. Et pas que. Elle a beau être doté d'un corps féminin, c'est un vrai garçon manqué. Et elle en joue, en faisant chier plus d'un. Après tout, c'est elle la mécano du groupe alors, ils ont intérêt à ne pas lui donner trop de boulot ! Ne cachant plus son sourire, la brune attrape au vol une bière qu'on lui lance, peut-être pour l'intégrer - plus probablement pour lui dire de la boucler. La décapsulant sur le coin d'une table en bois, elle la lève en l'air. « A la vôtre ! » trinque-t-elle finalement, de bonne humeur.

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Juin - 5 ans avant la Ruche

Tu ne restes pas seul sur ton banc bien longtemps : tu es bientôt rejoint par Smoke qui s'ouvre une bouteille pour lui, avant que Pearl et Rhys ne se joignent à vous également. Il y avait du monde pour admirer le soleil couchant, une chose que la plupart des gens négligeaient, et qui peut-être pour des gens comme vous, revêtait une beauté éphémère toute particulière. Ça, ou alors t'étais déjà bourré. Mais t'en doutais quand même.

— Yo ! Ça va tranquille, perso je prends l'air avant de m'enfermer autour de la table, même si franchement, ça devrait pas prendre trois plombes. Enfin j'espère. J'ai envie de m'amuser ce soir !

Tu éclates de rire, juste à temps pour voir débarquer Don avec une bouteille de whisky et des verres. Oh dear, ça va mal finir cette histoire encore... Tu rigoles à sa plaisanterie, avant d'accepter son verre. Bon, tu regrettes ta petite limonade maltée, mais est-ce qu'on peut refuser un truc à Don ? Nan, on peut pas. Il trinque à sa manière dramatique, et tu te contentes de rire au début, ne sachant quoi ajouter. Du coup, t'ajoutes un peu de la merde, mais ça te fait rire alors c'est le principal.

— T'abuses ! Mais ouais, à nous et à nos ailes aussi sombre que notre âme !

C'est à ce moment-là qu'arrive alors Jazz, plus explosive que jamais, prenant place parmi vous. Elle le fait sans hésiter, chose que tu aimes chez les femmes que tu croises depuis que tu es, disons, un amateur de motos.

— À la tienne aussi ! Même si t'es sûre de rester sur de la bière ? Je veux dire, Don a décidé de passer la cinquième donc...

Tu lui tends un verre bien rempli : elle allait pas faire la timide, personne n'y croirait. T'ajoutes même avec un sourire taquin et un haussement d'épaules :

— Au pire, je suis là pour te rafistoler si jamais tu te casses la gueule.

Ce serait pas la première fois, et sûrement pas la dernière, et ça te dérangeait pas. Ça faisait partie de ton job, de ta vie même, et quand bien même tu leur devais pas littéralement la vie, tu l'aurais volontiers fait. On s'ennuyait jamais quand on était mob doctor, et surtout pas en soirée.

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Un début de soirée où l'effroyable chaleur laissait place à un tant soit peu de fraîcheur. Dans ce lieu c'était les moments de la journée que Ben préférait. Le ciel se bardait de mille couleurs, en passant du rouge sanglant, au rose pastel, on pouvait noter quelques touches violettes là où le bleu rencontrait le rose. Un vrai ciel d'été "indien" avait-il lu dans un magazine féminin. Il se fit songeur, sirotant sa bière. C'était la combientième ? Il n'en savait foutrement rien, l'homme avait perdu le compte. Ou peut être faisait-il l'effort de ne pas compter. A Ace et sa chère personne, s'ajoutèrent finalement Rhys et Pearl. La dame était toujours un réservoir à bonne humeur.

"Bonsoir m'dame ! J'vais bien. Et toi ?"

Il offrit à la femme un petit sourire, avant de voir débarquer Don. Y'avait pas à dire... On se sentait bien à la maison, entouré de la famille. Ben savait que les liens du sang ne pouvaient pas être effacés, mais il n'y avait pas que ça. Loin de là. Et il avait pu l'apprendre en compagnie de ses camarades aux plumes couleur nuit. Il offrit un signe de bras au nouvel arrivant. Ils avaient presque le même âge, et ils étaient arrivés à peu près à la même période. Un petit reniflement amusé secoua le gaillard, qui lança un regard amusé à l'homme qui n'était, par chance, pas arrivé les mains vides. Il voulait bien se faire comparer à une jouvencelle s'il y avait du bon whisky à la clef.

"La même chose qu'un vieux loup en chasse faut croire"

Il finissait sa bière d'un habile coup de poignet, attrapant du bout des doigts ce verre si gentiment offert, remerciant d'un signe de tête. Il avait dû s'éduquer seul. Mais il avait un minimum d'éducation quand même. Un rire lui échappa. L'alcool aidant à le dégriser un peu et à le faire sortir de ce cocon de réserve qu'il arborait toujours.

"A ma famille à plumes."

En parlant de famille, ce fut à ce moment que Jazz se décida à pointer sa jolie petite frimousse. Sa petite sœur gravitait depuis un petit moment dans leur entourage. Il surprit son regard se dirigeant vers les bécanes, ne perdant pas une miette du petit manège de la demoiselle, gobelotant son whisky comme du petit lait, laissant les arômes imprégner ses papilles jusqu'à la douce brûlure, Smoke lança un regard des plus joueurs à la gamine qui débarquait. Et comment la voir autrement ? Après tout, c'était lui qui l'avait élevé. Une lueur provocatrice et purement fraternelle brilla dans ses prunelles sombres.

"Jazz... Y'a pas à dire... Quand tu débarques on entend que toi !"

Ils avaient ce genre de relation "chien-chat" passant leur temps à s'envoyer des petites piques pour la beauté du jeu. Mais ce qui était sûr, c'est que le premier qui oserait s'en prendre à la jolie brunette se prendrait un coup dans les joyeuses de la part de la belle, et devrait ramasser ses dents que le brun se serait fait un plaisir de semer joyeusement sur le sol. Il glisse finalement un regard vers Ace lorsque ce dernier tend un verre de whisky à sa soeur, lui offrant un coup de coude amical, lui sifflant sur le ton de la confidence.

"La rafistoler sera le cadet de tes soucis, tu sais bien que quand elle est ivre c'est une vraie furie !"

Il finit par glisser son regard sur sa soeur, lui offrant un sourire qui se voulait angélique. Comme si c'était convaincant. Comme si qui que ce soit allait y croire. Son corps était un peu raide, d'avoir passé la journée dans des positions improbables à bricoler sa jolie Tiger. L'alcool lui faisait du bien. Ils auraient tôt fait de retrouver leur sérieux au cours de cette fameuse réunion. D'un nouveau geste du poignet, il finit son verre. Dire qu'il aurait pu se retrouver derrière les barreaux en compagnie des autres corbeaux qui s'étaient fait chopper. La taule c'était pas pour lui, il avait réussi à l'esquiver une bonne partie de sa vie, c'était pas pour y finir ses jours.

(c) princessecapricieuse

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~ FLASHBACK - MURDERERS ~

C

omment vais-je ? Mais bien comme toujours ! « Parfaitement ! » Et même si j’allais pas bien je ne le dirais pas. Cela fait sourire Rhys qui est le seul avec Don à connaitre mes états d’âme. Je ne suis pas le genre de femmes à m’écouter, je préfère passer tout mon temps à m'occuper ma famille : vous. Je vous adresse donc un grand sourire toujours rayonnant avant de rire doucement a l’arrivée de mon frère, toujours doux et délicat. Mon mari lui serre la main avant de lui faire un tape amicale sur l’épaule comme ils font toujours, s’appréciant tous les deux. D’un autre côté qui pourrait bien se marier avec moi sans avoir survécu à l’inquisition de mon frère ?! Et encore ! J’ai pris un corbeau. Sinon le prétendant serait certainement encore en train de courir de peur à travers les états.

J

e te regarde, Don, offrir des verres a tout le monde et te tend la main. « N’oublies pas ta sœur ! » A force de vivre au milieu de vous tous je me suis mise au même régime même si ma consommation est bien plus régulée que la vôtre. Vaut mieux d’un autre côté vu la mine que vous vous collez quand vous êtes ensemble. Faut au moins pouvoir faire rouler Rhys jusqu’au canapé… « Bonsoir Jazz ! » Une des rares filles de l’équipe et pas une des plus féminines mais cela m’amuse plus qu’autre chose. Faut au moins ça pour être la mécano de cette bande de machos et je l’aime beaucoup. T'es une sorte de petite sœur aussi pour moi.

J

e lève mon verre avant de pouffer légèrement. J’adore faire cela, ça dénote tellement dans ce contexte et je prends un regard amusé de Rhys a qui je fais un clin d’œil. « Voyons mon frère ! Quel langage ! Mère ne nous a pas élevé comme ça ! » Elle ne nous a pas élevé tout court d’un autre côté, on s’est élevé ensemble, main dans la main et je bois une gorgée brûlante d’alcool avant de rajouter. « Je t’ai connu plus en verve en plus ! » Je te tire la langue Don avant de te sourire Ace. « Que feriez vous sans notre bon docteur c’est bien vrai ! Heureusement qu’on l’a adopté » Je vois qu’on nous fait signe de loin que le repas va commencer. « Allez les chéris, c’est l’heure ! Ne faisons pas attendre le chef »

nightgaunt

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Juin - 5 ans avant la Ruche

Pearl a raison : la réunion ne va pas tarder à commencer et vous n'allez pas rester à regarder le soleil se coucher pendant que le président poireaute au bout de la longue table des Murderers.

— Ouais, allez.

Tu lèves ton cul du banc, et tu rentres dans le club, ta kutte en cuir végétal sur le dos. T'y tenais et on t'avais regardé bizarre quand t'avais demandé ça, mais on t'avait passé ce caprice. Tu sais pas trop pourquoi : t'es pas spécialement vaillant mais t'es bon médic, habitué aux urgences et au manque de matos, t'as toutes les raisons d'être loyal. T'as juste tendance à l'oublier tous les quatre matins. C'était pas plus mal d'avoir un patch pour te rappeler que c'était ta famille, la vraie, pas celle qui t'avait abandonné au premier écart. T'avais beau ne pas te sentir légitime à n'être ici que depuis ton séjour en prison, quelques gorgées de bière, deux trois vannes et un sourire te rassuraient.

La réunion se fit autour de la table, comme le voulait la tradition. La table, c'était un magnifique objet de bois gravé d'un corbeau ailes déployées, votre emblème. T'as beau être habitué depuis un moment, cette vision t'emplit toujours d'un sentiment d'importance et de solennité. Tu saurais pas l'expliquer. Les Raven Riders s'assoient les uns après les autres, attentifs à l'ordre du jour, somme toute assez simple. Après avoir perdu son chef, la bande alliée avec qui vous trafiquiez avait nommé un nouveau gars, et c'était surtout un vote de confiance dont vous aviez besoin. S'assurer que tout le monde était toujours la même longueur d'onde. Y avait bien un méfiant, mais au moment des votes, il se plia à la majorité, et un coup de marteau plus tard, tout était réglé.

La salle se désemplit aussi vite qu'elle s'était remplie, et te voilà dans le coin salon du club, une nouvelle bière à la main, et de quoi manger à portée de main. Ainsi que Pearl et Smoke.

— Bon du coup on en était où ?

Autour de toi, les gens font la fête, souhaitent un joyeux anniversaire à un jeune corbeau, et tu te sens bien à se perdre dans le tourbillon des célébrations.

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