F01-626 [LEADERS]

⬢ Le Réveil

Ce fut la lumière qui la réveilla. Une lumière éblouissante et dure. Pas chaleureuse, seulement clinique, abrutissante. Aveuglée par celle-ci, elle avait presque immédiatement refermé les yeux, et c’est à ce même instant qu’elle se rendit compte de la migraine qui lui cisaillait la boîte crânienne et de la brume nauséeuse dans laquelle flottait son esprit confus.

Son ouïe éveillée discernait à présent un bourdonnement sourd et incessant, seule chose troublant le silence ambiant en dehors du bruit de sa propre respiration. Avec un grognement, elle se mit péniblement sur le flanc. Sentant ses épaules en contact avec la surface dure, elle comprit qu’elle était allongée à même le sol, un sol lisse et froid, comme du marbre.

Elle ouvrit à nouveau les yeux, se forçant cette fois-ci à les garder ouverts, en dépit de cette luminosité qui lui massacrait le nerf optique. Il lui fallut quelques secondes encore, le temps que sa vision trouble s'adapte à cette lumière vive et de réveiller ses muscles engourdis qui comme le reste de son corps semblaient pris dans une chape de plomb.

Après plusieurs clignements de paupières et lorsque ses pupilles furent enfin habituées, elle se redressa péniblement pour pouvoir étudier de l'endroit dans lequel elle se trouvait plus en détails. Une odeur de stérilité la prit alors à la gorge. Elle déglutit, ce qui fut plus désagréable que prévu. Sa bouche et sa gorge étaient incroyablement sèches.

La pièce était minuscule et ne devait pas faire plus de trois mètres carré. Elle était entièrement blanche et avait pour seule source d’éclairage un puissant néon incrusté dans le plafond. Elle chercha fiévreusement autour d’elle. La pièce était vide. Pas de fenêtre, aucun point de repère dans ce lieu uniformément blanc hormis une porte face à elle, à l'encadrement peine visible dans tout ce blanc.

Et le blanc semblait définitivement la couleur car elle ne mit pas longtemps à remarquer qu’elle était elle-même vêtue d’une tenue immaculée. Tee-shirt blanc à col en V, pantalon de jogging blanc lui aussi et  tennis de la même couleur. La matière était douce au toucher mais comme le reste de la pièce, cette tenue ne comportait aucun signe, aucune marque.

Elle frissonna. Un flot de questions l’assaillirent. Comment s’était-elle retrouvée ici ? Que faisait-elle ici ? Quel était cet endroit ? Depuis combien de temps était-elle restée inconsciente ? Quelques heures ? Plusieurs jours ? Que lui était-il arrivé ? Et surtout sans nul doute la question les plus déstabilisante de toutes : qui était-elle ?

Décidée à trouver des réponses, la jeune femme se releva enfin. Elle recouvrait peu à peu la mobilité de son corps comme si elle émergeait d’une léthargie qui l’aurait laissé ignorante de l’usage de ses membres. Ses jambes étaient faibles et elle pouvait sentir le poids de ses longs cheveux détachés lui caresser le dos. Un instant elle fut prise d’un léger vertige mais elle se ressaisit vite.

Alors qu’elle avançait lentement vers la porte, un pas après l’autre avec précaution, elle sentait battements de son cœur s’accélérer. Cette situation l’avait rendu instinctivement méfiante et sur ses gardes et elle se tenait prête à tout. Elle tendait une main vers celle-ci lorsqu’une voix de femme résonna dans la pièce.

« Bonjour F01-626. Bienvenue dans la Ruche. », annonça celle-ci, impersonnelle et froide, artificielle comme le reste de cet endroit.

Le cœur de la dénommée F01-626 manqua un battement et elle eut du mal à ne pas faire un bond elle-même lorsque la porte s’ouvrit ensuite avec un bruit de décompression. Instinctivement elle regarda autour d’elle, cherchant une source à cette voix qui semblait omniprésente. En vain. Le couloir sur lequel la porte venait de s’ouvrir était tout aussi vide et semblable à la pièce dans laquelle elle se trouvait.

Cherchant à reprendre contenance, la jeune femme se mit à masser d’un geste nerveux sa nuque raide et douloureuse. Elle avait l’impression que la coordination entre son esprit et son corps n’était pas encore parfaitement rétablie. Pourtant son esprit semblait déjà travailler à toute vitesse et quatre mots se mirent à résonner étrangement dans sa tête.

Attitude. Adaptability. Awareness. Accountability. Les quatre A de la survie. Pourquoi pensait-elle à cela en cet instant-même, au pas de cette porte ouverte ? Où avait-elle appris cela ? Elle n’en avait aucune idée mais décida de suivre ce que son intuition lui soufflait, qu’elle pouvait être en danger et devait rester sur ses gardes. Est-ce un nouvel exercice ?, se surprit-elle à penser.

« Qui êtes-vous ? », interrogea-t-elle à voix haute. Le son de sa propre voix la surprit quelque peu. « Que voulez-vous ? »

Pour seule réponse un bruit mécanique se fit entendre et un bras robotique sortit de l’un des murs du couloir, près de la sortie, tendant un papier. Toujours méfiante, la jeune femme s’avança précautionneusement, franchissant le pas de la porte pour se saisir du mystérieux papier.

Ce papier était un plan. Un plan de la Ruche à n’en pas douter comme l’avait appelé la Voix un peu plus tôt. Ce dernier indiquait des lieux de vie et une chambre attitrée. Étrange. Elle eut alors un mauvais pressentiment qui ne fut qu’accentué à la lecture des règles en bas de la page. Cet endroit était-il une prison ? Si c’était le cas, qu’avait-elle donc pu faire ? Avait-elle été capturée ?

Quelles que soient les circonstances et la réalité derrière cette situation, la chose qui lui semblait la plus raisonnable en cet instant était de suivre les indications du plan, prendre l’ascenseur au bout du couloir jusqu’à la chambre qui lui avait été attribuée. Elle espérait y trouver quelques réponses. Un indice. Un signe. N’importe quoi.

Malheureusement ce ne fut pas le cas. Tout dans cette pièce était aussi impersonnel que le reste. Oppressant même maintenant qu’elle avait de plus en plus l’impression que ces lieux sans fenêtre se révéleraient n’être qu’une prison. Mais avant d’en arriver aux tristes conclusions il s'agissait tout d'abord de trouver des réponses.

Avant toute chose elle s’était ainsi entièrement dévêtue, à la recherche d’un signe distinctif, un tatouage, n’importe quoi sur elle qui puisse lui donner un indice sur son identité ou sur l’endroit où elle se trouvait à présent. Mais rien de concluant cependant de ce côté si ce n’était qu’elle devait de toute évidence être de nature sportive. Car tout  indiquait un entraînement physique régulier, des abdos bien marqués sur un ventre plat aux biceps saillants.

Plus préoccupant, quelques cicatrices, reliques de blessures plus ou moins importantes sous la forme de fines lignes blanches dessinées à divers endroits de son corps. Un passé violent ? Elle soutint le regard de sa réflexion dans le miroir comme en quête de réponse. Que cachaient donc ces yeux bleu azur ? Ce visage à l’expression imperturbable ? Quel mystère ? Quels terribles secrets ?

Elle soupira et ferma les yeux un instant, ses mains agrippant fermement les bords du lavabo. Elle resta ainsi pendant quelques minutes, en sous-vêtements devant la glace, les yeux fermés, réfléchissant, essayant de trouver un sens à tout ça, listant tous les scénarios possibles pour pouvoir déterminer de là quelle serait la meilleure ligne de conduite à adopter.

Elle rouvrit enfin les yeux. Il n’y avait pas de doute, il lui fallait des réponses. Elle avait bien trop peu d’éléments à l’heure actuelle pour se faire une idée de la situation. Sa meilleure option donc était de se rendre dans le lieu de vie principal, cette fameuse « salle commune ». Car quel que soit cet endroit à la lecture des règles et du plan elle était venue à la conclusion qu’elle n’était pas seule.

Observer ses compagnons d’infortune, aller à leur rencontre et leur poser des questions lui permettrait peut-être de comprendre ce qu’était toute cette mascarade et ainsi savoir qui étaient les auteurs derrière celle-ci, amis ou ennemis. Si ces personnes étaient dans la même situation qu’elle, quels qu’ils soient, elle avait tout intérêt à travailler avec eux à la résolution de cette énigme.

Mais si le travail d’équipe lui semblait essentiel, il n’en était pas de même pour le respect des règles. Elle manquait d’éléments aussi elle savait qu’elle devait « jouer le jeu » pour le moment, ne connaissant pas les répercussions d’un manquement à celles-ci, les sanctions éventuelles qui allaient de pair avec leur mise en application.

Oui, elle devait définitivement jouer le jeu car elle ne doutait pas un instant qu’elle était observée, analysée peut-être. Elle devrait jouer de manière prudente et réfléchie, prendre son mal en patience, tout en étudiant tout ce qu’elle pouvait rencontrer, notant les moindres détails et en se tenant prête à la moindre opportunité…

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Derrière l'écran je m'appelle Lily et j'ai 26 ans. J'ai connu le forum sur Pub RPG Design et mes premières impressions sont plutôt positives pour le moment. Je confirme avoir lu les règlements du forum et les règlements de la Ruche et je m'engage à les respecter dans la joie et la bonne humeur, OUI. Ce personnage EST UN NINJA. Dernière chose, JE N'ACCEPTE PAS de jumeau pour mon avatar.