F01-420 [INSOUMIS]

Comment vous êtes-vous senti lors de votre éveil? Quel était votre état d'esprit, vos premières pensées?
La confusion et la peur. Deux émotions que t'aimes pas ressentir, qui t'ont envahi d'un coup d'un seul, sans prévenir, sans te laisser le temps de voir venir. Ca t'a coupé la respiration, un peu, beaucoup, t'as rendu tes tripes, t'as quitté ton corps, un court instant. T'as failli pleurer, même, et ça, tu tolères pas. Alors, depuis, tu laisses plus rien paraître, peut-être dans l'espoir qu'ainsi, tu ne ressentes plus rien.

Comment vous sentez-vous par rapport à la perspective d'être lancé dans un endroit inconnu peuplé de gens qui, comme vous, n'ont aucun souvenirs de leurs vies passées? Craignez-vous que tout ceci ne soit qu'une mise en scène? Croyez-vous devoir cohabiter avec des gens dangereux?
Tu comprends rien, mais tu préfères pas chercher à piger. T'aurais trop peur des questions qui ressemblent à des abysses, à des puits sans fonds, le genre de question qui fait sans cesse naître davantage de questions. Quand t'as repris tes esprits, et que t'as lu les règles du lieu, dans le vide qu'était ton esprit à ce moment-là, t'as pris une résolution, une seule, c'est de survivre. Si ça implique de jouer le jeu, tu le feras sans poser de questions. Mais t'as pas confiance, t'as confiance en personne, et tu considères que tout le monde est dangereux, dès lors qu'on le met en condition. Ca t'fait pas peur, ou alors tu le caches bien, tu l'enfouis dans le petit tiroir où la panique et l'incompréhension se serrent déjà.

Comment pensez-vous agir dans ce nouvel environnement ? Allez-vous suivre le mouvement ? Les règles ? Êtes-vous un leader naturel qui cherchera à regrouper les gens? Voudrez-vous vous rendre utile auprès des autres ? Chercherez-vous à percer le mystère de la ruche ?
Individualiste, on peut dire que tu l'es. Face à cette situation à laquelle tu piges rien, tu préfères suivre le mouvement pour l'instant. Tu restes dans ton coin, t'essaies de passer l'temps, tu fais attention à pas trop t'laisser approcher. Mais le seul mystère que tu cherches à percer, c'est certainement pas celui du pourquoi, c'est plutôt celui du comment. Les explications, les raisons, tout ça tu préfères laisser ça à plus suicidaire que toi. Tu te contentes de chercher à comprendre les rouages, histoire d'avoir l'avantage quel que soit la situation, et de survivre, avant tout.

Possédez-vous un signe distinctif? Un bijou? Une alliance? Un tatouage?
T'as un visage d'enfant et un corps d'ingénu. A priori, y a rien qui te distingue des autres, rien qui t'accroche à un passé supposé, rien qui te marque en tant qu'individu. Pourtant, t'as une aisance dans tes membres qui te fait douter de ta propre apparence, des gestes qui te viennent qui ont rien d'innocent, des sourires qui ont un air cruel, des poings qui se ferment trop précisément, des caresses qui te surprennent dans leur familiarité, des rebonds dans le cœur que tu crois connaître. Et puis il y a cette chaine argentée toute fine qui entoure ta cheville, et elle non plus, quand tu la regardes, elle te laisse pas de sensation d'innocence.

⬡ ⬡ ⬡ ⬡ ⬡

T'ouvres les yeux ; tu grimaces.
Tu rabaisses les paupières immédiatement, un réflexe face à la luminosité aveuglante du néon. Tu fais la gueule. Tu sais pas où t'es, tu sais pas ce qu'il se passe, tu sais même pas qui t'es, mais tu fais la gueule. Dans la confusion de l'éveil, tu fais la gueule. Tu prends conscience, lentement, de la nausée qui te remue les entrailles, de tes muscles endoloris, de la surface dure contre ton dos, de l'inconfort de ta position. Tu t'étires et tu prends possession de ton corps, puis tu te décides à rouvrir les yeux.
Putain.
Le mot s'échappe d'entre tes lèvres, d'entre tes dents vraiment, sans même que tu ne le réalises. Tu n'entends pas ta voix pleine de souffle chaud, dans le silence assourdissant. Ta grimace se transforme peu à peu, et là, putain, là tu fronces les sourcils parce que t'y comprends rien. Il n'y a pas de familiarité dans la blancheur de cette pièce, pas d'aisance dans l'angularité de ces murs, pas de normalité dans ces vêtements qui te collent à la peau, pas de compréhension qui anime tes neurones mal réveillés.
Putain.
Tu cherches dans ton cerveau, tu cherches un indice, un signal, n'importe quoi qui indiquerait que tu sais ce que tu fous là. La panique commence à t'envahir, lentement. Tu te redresses un peu trop brusquement et t'as le tournis, d'un coup. Tu vomis. Tu peux rien retenir, la nausée a bougé de ton estomac, elle s'est répandu dans tout ton corps, comme si la peur l'avait embarquée avec elle dans son exploration de chaque cellule de ton organisme. T'as des larmes qui naissent dans les yeux, une boule qui se forme dans ta gorge, un nœud qui se noue dans ton ventre.
Putain.
Putain, tu comprends rien, merde. Tes mains tremblent, tes bras tremblent, ton cœur vibre dans ta poitrine. La voix métallique te fait sursauter et t'as les yeux de biche écarquillés quand tu cherches la source du bruit dans les quatre murs parfaitement identiques et inidentifiables qui t'entourent. « Bonjour H01-420. Bienvenue dans la ruche. » Tu restes immobile dans cet instant qui semble s'étirer des heures. Tu te verrais, tu te trouverais ridicule, statufiée, pétrifiée par la peu, cherchant vainement un indice dans ta future prison-maison.
Tu ricanerais.
Tu dirais, « putain », mais pas de cet air d'égarement qui t'habite pour l'instant. Tu dirais, « putain », avec l'arrogance de ta voix personnelle, et le sarcasme suintant, et la vague pitié.
C'est la porte qui s'ouvre qui te remet en mouvement. Tu te tiens le ventre comme si tes boyaux risquaient à tout moment de s'en échapper, tu te tiens aux murs parce que tu menaces de te casser la figure à tout moment, tu t'accroches au blanc du regard parce que t'as peur de pas trouver de réel quelque part. Rien de tout ce qu'il se passe n'a l'air naturel ou normal, mais t'as beau fouiller, tu ne trouves rien pour comparer. Tu ne sais pas ce qu'est le normal. Tu ne sais pas ce qu'est la vie. Tu ne sais pas ce que tu es. Alors tu te laisses aller, tu suis les instructions ; sinon, tu saurais pas quoi faire. D'un air absent, t'attrapes le fichier qu'on te tend, sans même remarquer le bras mécanique étrange, sans même faire attention à la porte qui se referme derrière toi.
Putain.
Tu lèves les yeux, et la panique te submerge. C'est immense et c'est blanc et ça te tord les entrailles quand tu penses un peu trop fort que c'est beau, une beauté terrifiante, une beauté qui menace de te bouffer. Tu déglutis, difficilement, et t'avances de quelques pas dans l'espace vide, avant de baisser les yeux sur les instructions qui t'ont été données. T'as du mal, t'es obligée de déchiffrer chaque mot, de chercher le sens de chaque phrase, mais t'intègres les règles du lieu, petit à petit. Parce qu'il n'y a rien d'autre à faire, que l'instinct de conservation te pousse en avant alors même que t'ignores ce que tu fous, ce que tu fais là, ce que c'est, ce qu'il se passe, qui tu es, qu'est-ce que c'est. L'instinct de survie, il pousse ces questions dans un coin de ton esprit, et avec, il range la panique dans un petit tiroir blanc. Quand tu relèves les yeux, t'as l'expression indéchiffrable du sphinx, celle qui te quittera plus.
Putain.

⬡ ⬡ ⬡ ⬡ ⬡

Derrière l'écran je m'appelle LOU/STRUNK et j'ai 22 ANS. J'ai connu le forum GRACE A SINGLE BIRDS et mes premières impressions sont L'UNIVERS EST IMPRESSIONANT, J'ESPÈRE NE PAS ME PERDRE. Je confirme avoir lu les règlements du forum et les règlements de la Ruche et je m'engage à les respecter dans la joie et la bonne humeur, OUI. Ce personnage EST UN NINJA. Dernière chose, JE N'ACCEPTE PAS de jumeau pour mon avatar.