( What do I say?)
Un peu plus d’une semaine, c’était écoulé depuis mon arrivé dans ce monde étrange. Je n’avais toujours aucune idée de mon identité, pas même un tout petit souvenir. Je m’étais toutefois découverte quelques capacités, comme la connaissance de la bible presque sur le bout des doigts, la maîtrise des bases de la langue des signes, ainsi que cette envie incontrôlable d’aider les gens. J’étais une bonne personne, je n’avais que peu de doute là-dessus et ça, malgré mon manque considérable de sociabilité.
Depuis mon apparition dans la ruche, je n’avais échangé que des conversations basiques, évitant le maximum de contact, par peur d’être entouré de gens malintentionné. Sauf que voilà, plus le temps s’écoulait et plus j’avais l’impression qu’on était absolument tous dans la même situation. Des nouvelles têtes apparaissaient quasiment tous les jours, des gens déboussolés, possédant comme moi un numéro en guise de patronyme.
J’avais acquis une routine rassurante, qui me permettait de garder la tête en dehors du tourbillon de panique qui menaçait chaque jour de me paralyser.
12h30, c’était l’heure du repas ! Devant la machine, je présentais mon bracelet pour recevoir ma dose de nourriture. Il fallait savoir que depuis le 15 février, celles-ci rencontraient des dysfonctionnements assez importants, livrant de la nourriture non adaptée ou bien, totalement immangeable.
Il n’y avait encore pas grand monde, alors que la machine subissait encore un énième beug. Elle se mit à clignoter dans plusieurs couleurs, avant de finir par sortir un plateau contenant un simple yaourt nature et la moitié d’un steak haché disposé à même le plateau, sans assiette.
Je regardais mon repas avec un air un peu dégouté, j’avais vraiment faim et ces derniers jours les machines ne me fournissais pas du tout les quantités de nourriture dont j’avais besoin.
Alors que j’allais me diriger vers ma table habituelle, je vis un homme qui semblait être nouveau à en croire son hésitation et son impatience devant la machine, qui faisait encore des siennes.
« Essayez de tapoter votre bracelet contre le scan, j’ai fais ça hier et ça a marché… Enfin à peu près. » Avais-je lancé timidement à l’inconnu, espérant que cela fonctionne pour lui.
« Il y a eu un problème, il y a quelques jours, ce qui explique les petits dysfonctionnements au niveau des repas. » Le voyant galéré, je posai mon plateau sur un coin d’une table, pour venir à son secours.
« Non pas comme ça. Vous m’autorisez à vous prendre pour vous montrer… le poignet… heu.. Vous montrez avec votre poignet ? » Comprenez-vous maintenant pourquoi j’évitais de parler ou de me mélanger aux autres ? J’étais maladroite, même dans mes propos !
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