We're not weird ! We're Limited Edition bitch. [H01-909]

C'est bien beau de chercher des réponses à tout ce gros bordel en puissance, mais vint un moment où il faut aussi se pencher sur son propre cas, aussi désespéré soit-il, faut pas trop le laisser de côté non plus. C'est le plan d'aujourd'hui donc, penser un peu égoïstement à sa petite gueule afin de se coucher moins con que la veille, hey, dit comme ça, ça vend presque du rêve, y a de quoi y croire.

Déterminée à en apprendre un peu plus, elle avale ce qui lui sert de petit-déjeuner et fonce dans l'espace des artistes. Sa crainte première, c'est celle de croiser des Picasso qui s’esclaffent sur leurs œuvres et lancent le débat avec les restes de péteux du coin pour définir l'Art à coup de grandes lancées philosophique de bas étages. Crainte pas vraiment justifiée finalement, y a pas grand monde et chacun semble bien enfoncé dans sa petite bulle, parfait ça !

Maintenant, comment trouver des réponses ? Elle a bien sa petite idée et attrape une toile de petite taille, des tubes de peinture et un pinceau. De là, elle ne laisse clairement pas l'inspiration la porter, elle tourne simplement son bras pour dévisager son tattoo et se décide à le recopier dans l'espoir que quelque chose remonte dans son petit cervelet. Les lignes droites de la pyramide ne lui posent aucun problème, c'est même incroyablement précis pour du main levée avec un pinceau. Une information de taille, elle sait très bien tracer des traits et n'a pas de problème avec les formes géométriques ! L’œil et la couronne en revanche, ça, bordel, c'est vraiment pas une réussite et pourtant c'est sans doute la partie la plus simple du tatouage ! Deuxième information à relever donc, elle possède la capacité artistique d'un gamin de trois ans, chouette !

"Oooooh.... mais il est buggé ce pinceau !" Elle râle tout haut et se tourne vers son voisin, un autre type random qui peint, mais qui peint BIEN, lui ! Petit chanceux va... "Hey ! M'viens, on échange, il est nul c'pinceau là." Et sans vraiment attendre son retour, elle lui arrache des mains et pose le sien entre les doigts du type médusé par sa connerie, puis elle y retourne et recommence ! C'est un peu mieux, mais c'est toujours pas ça, sa couronne fait un peu flipper et son oeil est encore tordu, shit alors, c'est définitivement pas le pinceau le fautif.

Wierdo... I like you !F01-5 & H01-909Voici une quinzaine de jours que je me réveillais dans cet endroit, la « Ruche » si je devais en croire la nana qui me parlait chaque matin pour me dire dans quel état j’étais et ce que je pourrais bien faire pour retrouver un peu de tonus. Sauf que quand je lui demandais de m’apporter de quoi hydrater ma peau que je sentais, extrêmement sèche, ce qui n’était qu’une impression apparemment, c’était comme si je parlais dans le vent. Enfin, non, justement, elle me disait que ce n’était pas utile et que mon épiderme était en parfait état, si ce n’est qu’elle me conseille de boire un peu plus d’eau au quotidien. Je m’étais fait assez discret depuis mon réveil, préférant d’abord écouter ce qui se disait, observer ce qui pouvait bien se passer, essayer de comprendre ce qui m’entourait. Et éventuellement, découvrir qui j’étais. Si j’étais honnête, je reconnaitrais que j’ai passé les trois premiers jours après mon réveil dans le logement qu’on m’a attribué et que je n’en suis pas sorti, pas même pour manger, complètement paumé et désorienté de me retrouver avec la tête vide. Bon, une fois capable d’affronter un peu l’endroit, et parce que mon estomac me hurlait de le remplir, tout comme Aleksa, je suis finalement passé par l’étape nourrissage grâce au bracelet à mon poignet droit, me retrouvant avec des portions ridicules et absolument pas ce dont j’avais vraiment envie. C’était ce dont j’avais besoin, toujours d’après l’hologramme. Je n’avais pas tellement insisté, je n’étais pas en état de toute façon.

Comme à mon habitude, je m’étais posé dans une des zones communes pour continuer d’observer et d’écouter les autres, cette fois-ci c’était dans l’espace créatif, d’ailleurs, la première fois que j’étais venu ici, je m’étais attendu à découvrir des costumes, de quoi se grimer, en plus du basique. Parce que dans ma tête créatif = fanfreluches et paillettes. C’était une évidence, et je ne comprenais pas pourquoi est-ce que j’étais le seul à faire cette association. Après tout, le théâtre, les performances artistiques, ça fait aussi parties de la création. Bref, j’étais là en observateur, et oh, j’avais bien trouvé de quoi rire. Au départ, on est tous au même niveau, complètement ignares de ce que nous sommes, de qui nous sommes, de ce qu’on est capable de faire de nos dix doigts et dix orteils, on expérimente un peu tous ce qu’on peut. Enfin, je dis on, mais moi, quand je sais qu’il y a un truc qui ne m’attire pas, je n’essaye pas. Genre le sport, tout ça… Et j’ai commencé à observer cette femme à la crinière rousse devant sa toile, qui tortillait son bras dans tous les sens pour je ne sais quelle raison. D’où j’étais, ce n’était pas facile de voir, okay ? En soit, même si elle ne faisait rien d’extraordinaire, à part tripoter son bras et le regarder toutes les minutes, mais je dois avouer que je l’observais surtout à cause de ses cheveux. Du moins au début.

Parce que là voilà maintenant qu’elle chourre ni plus ni moins le pinceau de son voisin, prétextant que le sien a un bug pour reprendre son dessin. J’ai ris. Franchement, j’ai ris. Enfin non, j’ai explosé de rire quand je l’ai entendu dire, mais je l’ai vite étouffé, je ne voulais pas rater quoi que ce soit de la scène en attirant l’attention sur moi, ce qui, je le sens, ne doit pas être souvent, même si je m’étais levé pour aller voir ce qu’elle était en train de dessiner. Et là j’ai compris pourquoi elle s’intéressait autant à son bras. Elle essayait de reproduire son tatouage sur la toile devant elle. Clairement, ce n’était pas du grand art. Pourquoi elle faisait ça ? Aucune idée, mais je trouvais ça amusant, et quelque chose qui doit être entre l’égo et la connerie se réveilla en moi.

« Sans vouloir être méchant, t’es pas franchement douée pour ce qui est des portraits-robots de tatouages. Laisse faire un pro. »

Pro de rien du tout, mais hé, c’était drôle. Et puis, avec tout ceux que j’avais sur les bras et les avant-bras, j’ai de quoi faire. En prenant place devant une toile vierge et libre, je sélectionnais celui qui me paraissait le plus facile à reproduire, sur l’intérieur de l’avant-bras droit, et je découvrais alors tout de suite que je n’étais pas du tout gaucher… et absolument pas doué, comme je m’en doutais en dessin. C’était limite dramatique à quel point c’était moche et difficilement reconnaissable de son model original. Mais ma mauvaise foi était apparemment plus importante que la raison.

« C’est de toute évidence bien meilleur que ce que tu as fait toi. »

C’était ridicule tellement c’était faux… et c’était justement pour ça que je le disais. Et que je le trouvais drôle. Je me tournais vers la crinière de feu avec un large sourire.

« Tu veux qu’on échange les pinceaux aussi ? »
Crimson Day

Mais, dites, il se moquerait pas de sa trogne là ? Ouais , si, clairement, super ça, ça la change de la politesse élémentaire et des coincés du coin ! Monsieur se prétend donc être un picasso, super aussi ça, mais il a quel âge au juste le petit curieux ? Sans doute dix ans de moins qu'elle, au bas mot. Un fait pas bien gênant pour la rouquine qui n'a aucun mal à sociabiliser avec toute tranche d'âge, bien au contraire. "Ah ah ah ah ! Un pro ? Little bro... Ouvre les yeux un peu, tu as encore du lait qui t'sort des narines !" Et elle se marre à son tour et pour cause c'est balancé sans animosité aucune, on est là dans la pure taquinerie de base.

Maintenant, place à l'observation, elle le colle et ne le lâche pas d'une semelle, bien curieuse de voir les talents de peintre à l'oeuvre. En chemin, elle a attrapé un tube de peinture jaune sans bouchon qu'elle garde en main, histoire de jouer avec. Silencieuse, elle baisse son museau pour suivre le regard du jeune et esquisse un petit sourire en dévisageant le tatouage sélectionné. C'est évidement le plus simple, en choisissant celui-là, y a de grande chance que l'étranger soit aussi mauvais qu'elle ! Une réflexion qui ne manque pas de se vérifier bien vite ! Le dessin est encore pire que le tatouage, décidément, c'est deux là font vraiment la paire, on peut dire que sur ce sujet ils se sont bien trouvés.

Et le voilà qui se la pète en plus ! Très bien, elle joue le jeu et bombe le torse avant de lever son menton bien haut, comme pour se donner un faux air de péteuse. "Hum... S'tu veux, mais sache juste que l'évidence n'est pas toujours la vérité." Elle est dans le sujet, de toute évidence c'est aussi mauvais que le sien ! "L'évidence, c'est juste c'que les gens ont b'soin d’entendre." Retour à la connerie, quand même un peu : "J'accepte donc ton évidence ! Ce pinceau est d'classe supérieur !" Et non, elle ne va pas lui voler son super pinceau ! Non, à la place, elle ouvre sa paume où repose le tube de peinture dépourvu de bouchon et abat son poing dessus. Le jaune vole vers la toile pour s'écraser sur le dessin foireux de son homologue de galère, y en a même aussi un peu au sol. "LÀ, c'est du boulot d'pro." Elle retient son rire, plisse ses mirettes et esquisse une mimique qui lui tord la bouche pendant qu'elle opine pour accentuer cet air sérieux qui lui va si mal. Puis, elle récupère le super pinceau, choppe un peu de jaune dans la bouse qui "orne" la toile et dessine un 5 en bas à droite de la toile. "Et voilà ! Maintenant qu'elle est signée... elle vaut au moins deux voir trois rasoirs." Et elle lui tend la main, paume vers le plafond dans l'attente de son paiement avant de la tourner dans un rire bien gras pour la lui présenter de profil afin de lui serrer la pince. "Enchantée, moi c'est F01-5, mais t'peux m'appeler comme tu veux ! L'Artiste, la timbrée, etc... tout m'va !"

Wierdo... I like you !F01-5 & H01-909Nous avions donc la certitude de ce que j’avançais : je n’étais pas doué pour la peinture, et il y avait fort à parier que c’était la même chose pour le dessin. Bah, ce n’était pas comme si c’était une véritable découverte, je le sentais déjà. Enfin, maintenant j’étais fixé. Ce qui n’empêcha pas la rousse de jouer le jeu, et d’en rajouter une couche en plus, ce qui ne manque pas de me faire sourire, et rire aussi, surtout en la voyant bomber le torse comme un gosse pourrait le faire pour paraître plus grand tout en se donnant un air de coincé. Cette nana est drôle, j’aime beaucoup. Et c’est pour ainsi dire la première personne que je croise ici qui à l’air de dire autant de conneries que moi et qui ne s’en cache pas. Bon, après, j’ai rien capté de ce qu’elle a pu dire avec l’évidence et tout ça, mais j’ai trouvé ça drôle. Et elle reconnaissait que j’avais raison, alors tout va bien.

Par contre, je ne m’étais pas attendu une seule seconde à ce qui allait suivre. D’accord, je commençais à voir que la crinière rousse pouvait dire des conneries et avait l’air de s’amuser, mais je n’avais pas imaginé, du moins pas encore, qu’elle puisse avoir des cases en trop. Oui, parce que pour moi, quand on a la connerie, on n’a pas des cases en moins, parce que la connerie demande encore plus de choses que ce que le commun des mortels a, et ce n’est pas rien. Mon superbe dessin moche se retrouve complètement éclabousser de peinture jaune, et que la toile, un miracle, ou non. Ça, par contre, c’est même pas drôle, parce que le sol est tâché, mais moi, même pas… Et je ne dirais pas non à un peu de couleur sur nos uniformes ternes. Bref, en tout cas, si le dessin de mon tatouage était complètement moche, à présent, il était hideux. Encore que… peut-être que s’il y a des connaisseurs dans le coin, on pourrait faire passer ça pour de l’art abstrait.

Ce qui me fit rire encore plus franchement, c’est qu’elle se mit à signer la toile et vouloir me la faire payer. Bon, les rasoirs, c’est pas tellement ce qui pourrait me manquer avec ce que j’ai cru comprendre du fonctionnement de cet endroit, mais c’est quand même cher payer, pour un truc que j’ai fait et sur lequel elle a juste rajouté un vomi de jaune. Fronçant légèrement les sourcils, je me détournais pour attraper un tube de peinture rose Barbie, m’en étalais sur le doigt, et écrivis juste au-dessus de son cinq mon neuf cent neuf. Non mais oh.

« Là, ouais, j’suis d’accord, c’est de l’or pur. Mais faut plutôt la vendre à quelqu’un d’autre, tu vois. Quelqu’un qui n’a pas participer à ce chef d’œuvre. »

Et bien sûr, je n’allais pas m’arrêter là, bien au contraire. Je la contournais avec un petit rictus de fourbe, allant jusqu’à sa toile, saluant au passage le mec à qui elle avait piqué le pinceau… et avec de grands gestes, je déposais de grosses coulées de peinture rose sur sa toile, que j’étalais ensuite avec mes doigts pour bien en mettre partout. J’en avais plein les deux mains et la toile ne ressemblait plus à rien, mais j’étais fier de moi. Pour la touche finale, je signais à mon tour, puis, je regardais 5 avec un large sourire, lui tendant à mon tour la main.

« A ce rythme, on va pouvoir ouvrir une galerie d’art, c’est moi qui te le dis ! »

Je ne le voyais pas, mais je me doutais que le pauvre mec à côté devait se poser des questions, ou peut-être est-ce qu’il était déjà parti très loin… ?

« De même, enfin, je crois qu’on dit ça, je me demande pourquoi d’ailleurs. Mais je verrais comment est-ce que je vais t’appeler, ça viendra le temps que je te connaisse. Moi c’est 909 ou H01-909, comme tu veux. »Crimson Day

Comment ça il veut pas acheter sa toile ? Mais elle est superbe sa toile ! Bon, tant pis, peut-être que quelqu'un d'autre craquera dessus, la rousse ne perd pas espoir. Elle le suit à nouveau du regard, curieuse de voir ce qu'il compte faire et penche la tête sur le côté quand elle le voit s'armer du tube de rose pour en foutre sur ses doigts. Et le v'la qui signe son oeuvre, bon, à juste titre, il a grandement participé à cette horreur, il est malin le petit gars ! C'est qu'il ne s'arrête pas là, il vient coller tout un tas de traînées rose sur la deuxième horreur du coin. Pas mal, pas mal du tout. Lentement, elle opine devant elle dans une mimique satisfaite, y a plus de doute maintenant, pour l'un, comme pour l'autre, l'art, c'est vraiment pas leur truc.

Son museau se baisse sur la main tendue en retour, seul hic, elle est bourrée de rose celle-là ! Très bien, pourquoi pas en faire un petit rituel. Elle recule sa menotte et y dépose le fond de jaune qui lui restait, là, c'est équitable, et là, elle peut lui serrer la main. "Ok, idem, va pour 909 tête d’œuf pour l'moment !" Bah ouais, y a pas masse de rime avec 'euf', faut faire avec ce qu'on a . La poignée de main se fait à la suite et sans se faire prier pour mélanger les deux couleurs avec un amusement certain. Pas si dégueulasse comme idée d'ailleurs, quand elle récupère sa main y a une variante de rouge plutôt charmante avec ce mélange. "Shit ! On vient d'se faire un pacte de sang mec !" Souligne t-elle en levant sa paume colorée en l'air dans un large sourire carnassier. Dans le même temps, y a un bruit de claque qui retentit juste derrière elle, c'est rien, c'est juste le type qui assiste à leur connerie qui se facepalm. "Du coup, on peut plus faire marche arrière. Va pour la galerie d'art, j'ai un plan pour ça." Attention, ça va forcément être tout sauf du mature : "On va plutôt donner des cours, des profs comme nous, forcément ça va attirer du monde. Ils vont donc peindre pour nous et nous, on revend leurs toiles contre des rasoirs." Mais qu'est-ce qu'elle a avec les rasoirs ?

Le stupide étant maintenant à son comble, la rousse médite un instant pour trouver une occasion plus sérieuse de réunir du monde, pour observer et échanger sur cette ruche. Ce rôle, ce n'est clairement pas à elle de le prendre, elle n'est pas du genre à se mettre ainsi en avant pour réunir une populace. Pour ça, il faudrait un type qu'on écoute, quelqu'un d'éloquent et avec un peu de charisme tant qu'à faire. "Tu connaîtrais pas un bon agent de comm' pour nous aider à lancer ça ?" Bien sur qu'elle ne lancera jamais les 'cours de peinture fait par des noobs pour des noobs', c'est simplement l'occasion de se renseigner à la recherche d'un potentiel leader afin de rebondir sur cette idée de réunir les âmes errantes du coin. C'est tout elle ça, cacher ses véritables intentions derrière la connerie tout en grappillant ce qu'elle peut, mêler l'utile à l'agréable quoi.

Wierdo... I like you !F01-5 & H01-909Okay, alors je ne sais pas dans quoi est-ce que je m’embarquais, mais j’y allais sans réfléchir, la tête la première. Je sentais qu’on allait faire de grandes conneries ensemble, quelque chose de fabuleux. Et comme elle venait de le dire on avait fait un pacte de sang, sang rose et jaune, un tantinet inquiétant si c’était vraiment le cas, mais passons. Je compris un peu mieux ce qu’elle disait en regardant la paume de ma main qui avait effectivement prit une teinte rouge. Hé… si on faisait un bon mélange on pourrait presque tomber sur la couleur du sang et faire une blague ? Une mauvaise blague, mais une blague quand même, c’était à tester ça. Mon attention fut attirée par le mec derrière 5 qui se facepalmait littéralement. Hé ho, il allait se calmer celui-là, hein ! Sinon… hein ! Je ne savais pas encore ce que j’allais lui faire, mais je lui ferais quelque chose… Sûr ! Moi qui avais presque de la peine de le faire chier avec nos conneries, mais tant pis. Hé, j’avais toujours le tube de peinture rose Barbie, s’il se montrait un peu trop péteux… attention !

« J’aime bien donner des ordres en plus, c’est parfait ! Utiliser le talent des autres c’est encore mieux, y a pas besoin de se fatiguer ! »

De l’exploitation du don des autres ? Oui, peut-être un peu, mais et alors ? Qui sait, ça pourrait peut-être réveiller des vocations ainsi que des souvenirs, et pourquoi pas, créer des rencontres ? On faisait ça pour les autres ! Enfin, peut-être que 5 avait bel et bien l’intention de récupérer tous les rasoirs qu’il y avait dans cette Ruche, pour une raison encore obscure et qui lui était propre, mais personnellement, je pourrais bien m’en satisfaire si ça pouvait faire petit club. S’il y avait effectivement bien d’autres débiles comme nous qui pouvaient nous supporter. Ça, peut-être que ce n’était pas tout à fait gagner, ceci dit. L’idée était quand même loin d’être con.

Passant les doigts sur mon menton, je retenais sa question, qui outre de toujours appeler ça une galerie d’art, n’en demeurait pas moins une bonne question, et une bonne réflexion, qui pourrait peut-être rendre utile mes précédents jours d’observation, pour ce cas de figure en tout cas. Quelqu’un qui pourrait nous aider ? Quelqu’un a rajouté dans tout ça ? J’aurais bien dit Aleksa, mais tout ce qu’elle pourrait faire c’est répondre de façon alambiqué à nos questions, et nous conseillerait probablement d’aller parler avec des gens si nous voulions faire des rencontres. Donc une aide pas si grande que ça.

« Hélas, je crois que mon carnet d’adresse est complètement vide. Encore qu’on peut toujours essayer de faire notre propre pub. On a des feuilles, de quoi dessiner et écrire, on pourrait faire des affiches de recherches ? Et suivant qui se présente, faire passer un entretien d’embauche pour recruter notre agent de communication ? Et une fois qu’on l’aura lui, c’est une méga entreprise qu’on gérera ! »

Peut-être que le délire allait un peu trop loin, mais l’idée me semblait loin d’être stupide. Bon… je crois qu’on ne pourrait pas les coller sur les murs, de toute façon, je pense qu’elles disparaîtraient, mais si on en faisait un bon paquet et qu’on les conservait, les distribuait tous les jours, ça pourrait bien se faire. Fallait s’y mettre quoi. Et pour commencer dès maintenant, j’essuyais ma main peinturlurée sur mon haut, laissant une magnifique trace de main, et plusieurs traces ensuite dégueux, mais qui mettait un peu de couleur dessus. Ma main au final, n’était pas impeccable, mais c’était déjà mieux.

« Allez, au boulot ! »Crimson Day