Aie. Ca fait mal !
@F01-22 & @H01-69Avec ma jambe cassée, les déplacements dans la ruche sont devenus infernaux. Outre la douleur, dont j’arrive à peu près à faire abstraction la plupart du temps, le fait est que sans béquille, il ne me reste que les murs auxquels me raccrocher … quand il y en a. Autant dire que je commence à redouter les heures de repas où je dois sautiller jusqu’au centre de l’aire commune, un enfer. Et pas moyen de trouver une béquille ou quelque chose pour en faire une. Enfin dans l’absolu, je pourrais casser du meuble et me faire un truc, mais vu que les personnes qui ont brisé les règles ont disparu des jours avant de revenir visiblement traumatisées, je passe mon tour. J’en ai assez pris sur la tronche, en plus d’en avoir assez d’être enfermé ici sans savoir pourquoi ou comment sortir. De fait, mon objectif premier pour le moment est de me faciliter la vie en trouver quelque chose sur lequel m’appuyer quand je marche. Finalement j’ai eu une illumination après un sommeil agité – merci ma jambe. J’ignore pourquoi ce ne m’est pas venu à l’esprit avant. Peut-être parce que je n’ai pas eu l’occasion de passer beaucoup de temps dans la zone sportive avant l’espèce de tremblement de terre, et que clairement je n’ai pas particulièrement envie de m’y rendre après. Ou alors la douleur m’empêche de réfléchir correctement.
Enfin ce qui compte c’est que je me suis traîné jusqu’à la salle de sport, en me tenant au mur, passant même devant l’encoche mystérieuse avec les socles, mais ne m’y attardant pas. Peut-être plus tard, mais dans l’immédiat j’ai autre chose en tête. C’est-à-dire vérifier s’il y a des haltères longs et si je peux en prendre une barre pour faire office de béquille. Sur place, je note que plusieurs personnes sont déjà là en train de faire des exercices, et malgré ma situation déplaisante, je me retrouve à mater des corps en sueur avec intérêt. Une des femmes présentes semblent être dans ma tranche d’âge et comme à s’étirer. Elle semble en forme, et je me rapproche en clopinant, par curiosité, attiré comme un papillon par la lumière. De toute façon, elle est sur mon chemin pour me rapprocher du seul haltère long que je repère, alors j’ai une bonne excuse. Je regrette cette décison quelques minutes plus tard quand je me retrouve par terre et qu’une intense douleur remonte le long de ma jambe gauche, me grillant quelques neurones. Je serre les dents pour ne laisser échapper qu’un grognement, et j’essaye de récupérer une respiration calme et plus lente. Le visage de mon agresseuse apparaît au-dessus, pleine de remords. Apparemment elle n’a pas prévu de me mettre à terre. Acte instinctif ? Si oui, ça devait être une sorte de combattante avant, et ça m’intrigue. Aussi, quand elle me tend la main en s’excusant, j’accepte en répondant, haletant un peu au passage :
« C’est pas grave, ça m’apprendra à m’approcher des gens par derrière. ». Elle me sourit, et j’en fais de même, tâchant de me montrer charmeur malgré la douleur. Parce que vu mon état, me mettre une combattante dans la poche, avec pas mal de force physique, ce n’est pas une mauvaise idée. Surtout si elle est sexy en prime. Quand elle se présente, j’en fais donc de même :
« Et je suis H01-69, là depuis 2 semaines, et déjà estropié par la Ruche. Bienvenue ici, ou qu’on soit. ».