Cheat-meal. - ft. H01-119

Cheat-meal

Ce fut une délicieuse odeur qui chatouilla l'odorat de 111 ce matin-là. Il lui arrivait souvent de se réveiller avec des impressions étranges, comme si sa mémoire cherchait à remonter à la surface, sans pour autant apporter d'informations concrètes. Après bientôt un mois dans la ruche, il avait fini par s'y habituer. Il était confiant: ses souvenirs finiraient par revenir. Il se sentait proche du but, il les sentait faire surface. Un jour ils reviendrait tous, apportant avec eux la solution pour sortir de cet enfer. Quel bel optimiste, il méritait bien des applaudissements pour continuer de penser ainsi après tout ce qui lui était arrivé. Visiblement, une armoire tombée sur sa tête ne lui avait pas encore remis toutes ses idées en place.
Mais cette odeur... Elle éveillait en lui des moments chaleureux et aussi un appétit d'enfer. Cette odeur était délicieuse. Il ne l'avait plus sentie depuis des lustres. Tout à coup, il se souvint de quoi il s'agissait: l'odeur de merveilleux nachos recouverts d'une couche de fromage ajoutée sans modération, avec de la viande de boeuf hachée ainsi que des poivrons. C'était ce que son nez lui remémorait. Il sourit béatement, toujours les yeux fermés, jusqu'à ce qu'il finisse par se questionner. Dans sa chambre, l'odeur de nourriture ne lui parvenait jamais. Et qui plus est, jamais, depuis son premier jour dans la ruche, il avait mangé quelque chose d'aussi bon que des nachos. Et il était tellement mal... assis. Il n'était pas dans son lit. Il était assis contre un mur. Il n'était pas couché.
Soudainement inquiet, il ouvrit les yeux et voulut se redresser vivement. Mais sa tête rencontra le plafond. Le choc sur sa plaie encore bien présente sur le derrière du crâne lui rappela la douleur et il s'étendit au sol comme une crêpe en grommelant.
-Han Javier... Qu'est-ce qu'il t'est encore arrivé putain... gémit-il.
Il aimait bien ce faux surnom, sorti de nulle part, qu'il prenait plus pour une blague qu'autre chose. Oui, car il espérait sincèrement ne pas s'appeler ainsi. Il méritait un prénom bien plus classe. Même si là, la classe il l'avait rangé au fond de la même armoire qui l'avait assommé deux semaines plus tôt. Toujours écrasé au sol, patientant pour que la douleur dans sa tête cesse, il rouvrit les yeux pour voir ce qui l'entourait. Une table, des chaises, une minuscule lumière. De son point de vue, il n'arrivait pas à voir ce qu'il y avait sur le plateau mais il découvrit qu'il était enfermé dans une boîte. Une boîte noire, minuscule et terrifiante. Incroyable, après les cloîtrer dans une ruche sans sortie, voilà qu'il était puni dans une sorte de prison ?! Il s'assit lentement en se massant le derrière du crâne. Dans la pénombre, il crut distinguer une silhouette à l'autre bout de la petite pièce. Surpris, il sursauta.
-Hé ! T'es qui ?! demanda-t'il méfiant.