STAGE 1 : COMMENCEMENT [ft. H01-111]

Inspire.

Expire.

Je répéta ce mantra inlassablement, essayant vainement de calmer les battements effrénés de mon cœur. Mais en vain. Toute cette situation était simplement invraisemblable, et aucune explication logique n'avait pu donner réponse aux centaines, que dis-je, milliers de questions tournant en boucle dans ma tête. Une personne n'oubliait pas tout ses souvenirs du jour au lendemain sans raison ou sans qu'un accident n'ait eu lieu pour causer le problème. Mais même en tâtant méticuleusement ma tête à la recherche d'une quelconque blessure, je n'avais rien trouvé, mis-à-part quelques nœuds dans ma chevelure que je n'avais pas manqué de défaire avec douceur.

Je me retrouvais donc prostrée aux pieds du lit dans lequel je m'étais levée, essayant de mettre de l'ordre dans mes pensées mais, et surtout, essayant de trouver un plan d'action. Les faits étaient les suivants ; je m'étais réveillée dans un lieu inconnu, vêtue de vêtements qui ne semblaient pas m'appartenir, sans aucune idée de ma propre identité ou de la raison de ma présence ici. Ces faits amenaient les questions suivantes ; qui étais-je, où étais-je et pour quelle raison ? Je devais obtenir des réponses, mais vers qui me tourner ? La voix qui m'avait réveillé s'était révélée être inutile et j'avais donc vite abandonnée toute idée d'apprendre quoique ce soit venant d'elle.

Ma seule option était de sortir d'ici et de trouver mes propres réponses. Je savais déjà après un test avec la poignée que la chambre dans laquelle j'étais n'était pas verrouillée. C'était un bon début. Restait à savoir sur quoi j'allais tomber en ouvrant cette porte, ou sur qui. Je n'avais aucune assurance que quitter cette pièce ne serait pas dangereux pour ma sécurité, mais je savais également que rester ici pendant des heures ne m'aiderait pas dans ma tâche. Alors, prenant une nouvelle inspiration, je me leva difficilement sur mes jambes, celles-ci supportant à peine mon poids, et marcha d'un pas lent vers la porte que j'ouvris aussi silencieusement que possible.

Penchant ma tête dans l'encadrement, je jeta un regard sur ma gauche et sur ma droite, avant de sortir discrètement en voyant que le champ était libre. Me retrouvant dans un couloir, je guetta du coin de l’œil chaque extrémités. Le côté gauche semblait mener tout droit à deux autres portes, l'une d'elle me faisant directement face, puis bifurquait vers une pièce que je ne pouvais voir d'où je me trouvais. Le côté droite, quant à lui, menait à deux portes également, mais l'une d'elles était différente des autres. J'en vins à conclure que celle-ci était la porte extérieure. Nouvelle inspiration. Marchant vers celle-ci, je m'arrêta un court moment, apercevant une sorte d'écran, affichant un long texte.

"Règlement de la Ruche ?" murmurais-je, mon attention maintenant toute concentrée sur les mots qui me faisaient face.

Étais-ce le nom du lieu où j'étais ? Je ne savais pas si je devais être rassurée ou non par cette découverte. Quelle sorte de personne nommerait un endroit de cette manière, et pourquoi ? Approfondissant ma lecture, je survola du regard les quelques règles inscrites, tentant de les retenir dans un coin de ma tête. Rien n'était particulièrement choquant mais ma déception fut grande quand je ne pus détenir aucune autre information. Me détournant de l'écran, je m'approcha enfin de la porte, me préparant à enfin sentir l'air frais qui semblait manquer dans cette pièce. Mais quand le battant s'ouvrit, je découvris que j'étais bien loin de la réalité.

Fermant la porte derrière moi et avançant vers ce qui semblait être une rambarde, je découvris plusieurs dizaines de personnes en contrebas, vêtue de la même façon que moi et portant un bracelet similaire au mien. Là où j'espérais un ciel bleu, se trouvait un toit à plusieurs mètres de hauteur. Tout, sans exception, était cloisonné.

"Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?" dis-je, le son de ma voix se perdant dans le brouhaha causé par les personnes se trouvant en bas.

( Pando )

La situation était de plus en plus étrange.

J'observais maintenant ce qui se passait en contrebas depuis plusieurs minutes, sans bouger, mon regard passant d'un visage à un autre. Qui étaient ces personnes ? Des potentiels alliés pouvant me donner des réponses, ou des ennemis ? Je n'aurais su le confirmer avec certitude. Tout ce que je savais, c'est que ces gens portaient la réplique exacte de ma propre tenue ; femmes et hommes y compris. Cela prouvait-il qu'ils étaient dans le même bateau que moi ? Peut-être, peut-être pas, mais je ne voulais pas me précipiter dans la gueule du loup sans y être forcée.

Mis-à-part quelques uns, tous semblaient relativement heureux pour des personnes cloisonnée dans un endroit tel que cette Ruche. N'étaient-ils pas confus, ou terrifiés ? L'envie de descendre les escaliers et de demander au premier venu si lui aussi était amnésique était grande, mais je ne pouvais me résoudre à bouger de mon perchoir. Là, perchée en hauteur, j'avais presque la sensation d'être en contrôle de ma vie, même pour un court moment. Je savais que c'était faux, que ce sentiment disparaîtrait aussi vite qu'il était apparu, mais cela me permit de respirer un peu mieux. Soudainement, une voix parvint à mes oreilles et je me retourna vers le propriétaire de celle-ci, remarquant qu'un homme s'était adressé à moi.

M'isoler? répétais-je curieusement, observant l'inconnu. Pas vraiment, non. Au contraire. Je suis comme qui dirait.. confuse, et j'ai beaucoup de questions. continuais-je, me rapprochant quelque peu de lui. Par exemple.. qui es-tu ?

Mon regard fixement posé sur l'inconnu, je l'observa telle une scientifique disséquant son sujet, tentant d'y découvrir quelques informations. L'homme paraissait relativement innocent, mais les apparences pouvaient être trompeuses. Mes yeux tentèrent de déchiffrer le contenu des pages du livre qu'il tenait, mais j'étais bien trop loin pour accomplir cette tâche, alors je reporta mon attention sur son visage. Je devais avouer qu'il avait du charme, c'était indéniable. Mais je ne pouvais pas me laisser distraire par une gueule d'ange en cette situation.

Sentant mes jambes trembler légèrement sous l'effort d'être debout, je m'assit au sol, conversant une distance d'un mètre entre l'homme et moi, imitant celui-ci en posant mon dos contre la rambarde du balcon. Je ne savais pas ce que j'avais fais pour avoir autant mal de partout, mais j'espérais que les effets seraient temporaires. Tout comme j'espérais que ma perte de mémoire le serait également.

( Pando )

L'homme m'avait répondu sans hésitation, ne me laissant aucun doute sur la véracité de ses propos ; cela me rassurait de savoir que je n'étais pas la seule dans cette situation de dingue. Mais cela amenait de nouvelles questions dans ma tête, et j'en avais déjà bien trop à mon goût. Soupirant, je tenta de passer outre la migraine qui s'installait progressivement en moi, et écouta la réponse de mon interlocuteur. Sans surprise, son « nom » était aussi un mélange d'une lettre et de plusieurs chiffres. Je me demandais qu'elle en était la signification ; peut-être que la lettre correspondait à celle de nos prénoms ? Ou, tout simplement, indiquait le sexe de la personne en question ? Cela était l'explication la plus logique.

Je m'appelle.. F02-020, répondis-je après un court silence, ayant pratiquement oublié mon matricule. Enchantée de faire ta connaissance, malgré les circonstances.

Je comprenais pourquoi H01-111 s'était choisi un prénom ; Javier était définitivement plus facile à retenir, et cela lui allait comme un gant. J'aurais été tentée de changer de prénom également si je n'avais pas été déterminée à découvrir celle que j'étais autrefois. Me trouver une nouvelle identité serait comme abandonner l'ancienne moi, et je ne pouvais accepter cela, même temporairement parlant.

Je viens d'arriver oui. Je me suis réveillée dans cette chambre bizarre il n'y a pas longtemps, une heure je pense.. continuais-je, jetant un œil à l'espèce de montre bizarre autour de mon poignet pour voir combien de temps était passé depuis mon réveil.

La montre.. ou étais-ce un bracelet anormalement grand, me donnait l'impression d'être menottée, même si mes poignets étaient libres de leurs mouvements. Je m'étais vaguement demandée si à l'intérieur se cachait un dispositif d'écoute, ou même une puce pour suivre mes allées et venues, mais je n'avais aucun moyen de m'en assurer, ne m'y connaissant pas dans ce domaine de compétence. De toute façon, ce n'était pas comme si j'avais à cacher quoique ce soit ou comme si je prévoyais de m'enfuir.. pas immédiatement du moins. Tant que je ne savais pas exactement dans quelle genre de situation je me trouvais, je comptais bien faire profil bas.

Et toi alors ? Tu es là depuis quand.. Javier? demandais-je, me tournant vers lui à nouveau, tentant de prononcer son prénom correctement.

( Pando )

Comment je me sentais ?

C'était une bonne question, mais sans bonne réponse à donner. Je me sentais perdue devant la tournure qu'avait prit ma vie. En colère aussi, de ne pas savoir pourquoi et comment je me retrouvais là aujourd'hui. Inquiète, de savoir mes souvenirs disparus, et sans savoir s'ils reviendraient. Optimiste, à l'idée de peut-être les retrouver un jour, dans un futur proche je l'espérais. Pessimiste, en m'imaginant le contraire. Mais je garda ces pensées pour moi, sagement enfermées à l'intérieur de moi-même, m'empêchant de perdre le contrôle sur mes émotions.

J'imagine que oui, je suis déboussolée. finis-je par répondre, un maigre sourire étirant mes lèvres. Mais j'essaie surtout de comprendre, et je sais que paniquer ne m'amènerait pas dans cette direction.

Je n'avoua pas à voix haute que j'avais peur.

La peur était humaine, mais était aussi une grande faiblesse.

Javier avait l'air d'être quelqu'un de bien, mais j'espérais ne pas avoir à lui partager mes faiblesses. Je ne voulais pas paraître comme la petite nouvelle terrifiée et perdue. Mon regard se posa alors sur les lieux qui nous entouraient, et je décida de poser les questions qui me trottaient dans la tête depuis que j'étais sortie du logement.

J'ai cru comprendre que ce lieu s’appelait la Ruche.. et je sais maintenant, grâce à toi, que je ne suis pas la seule à avoir perdu la mémoire. Est-ce que tu sais pourquoi on a tous été réunis ici ? demandais-je, espérant satisfaire ma curiosité.

J'espérais que l'homme aurait une réponse pour moi, basée sur des faits et non pas sur des théories comme les miennes. Diverses scénarios m'étaient passés par la tête depuis que j'avais vu le regroupement de personnes en contrebas du balcon sur lequel nous étions, et aucunes d'elles n'étaient rassurantes. Pas le moindre du monde.

( Pando )

Je hocha la tête distraitement à sa réponse, évidemment déçue mais aussi résignée. Je m'étais douté que cela ne serait pas aussi aisé d'obtenir des informations sur cet endroit, mais j'espérais que quelqu'un aurait été au moins en mesure de me donner quelques détails utiles. Il était maintenant clair que ce n'était pas le cas. Soupirant, je laissa mon esprit vagabonder dans des pensées sombres pendant un court moment ; et si nous allions rester ici jusqu'à la fins de nos jours sans jamais savoir qui nous étions, et ce jusqu'à nos derniers souffle ? Pourrions-nous même garder notre esprit clair, ou finirions-tous par devenir fous ? Déjà je me sentais manquer d'air, à être entourée de tous ces mur sans fenêtres, alors je n'imaginais pas dans quel état je serais d'ici plusieurs semaines ou plusieurs mois.

Raison de plus pour apprendre la vérité et trouver un moyen de sortir d'ici. Je ne savais pas combien de temps cela me prendrait, ou si cette tâche était ne serait-ce que faisable, mais je ne comptais pas passer le reste de ma vie dans cette sorte de prison.

L'envie de partager mes pensées à Javier me traversa vaguement l'esprit, mais je me retins de dire quoique ce soit. Les plans partagés à l'avance étaient voués à l'échec. On gagnait une guerre par l'effet de surprise, et cet effet était gâché si tout le monde était au courant du plan d'attaque.. non pas que j'en avais un dans l'immédiat. Décidant qu'il était inutile d'y songer plus pour le moment, je retourna à nouveau mon attention sur l'homme assit près de moi, son visage relevé vers le plafond. Copiant sa pose, je ressassa ses mots pendant quelques instants avant de reprendre la parole.

Une expérience sociale ? Intéressant.. et plausible, répondis-je sincèrement, laissant un court silence passer avant de continuer. Mais alors, qui décide de quand prendrait fin cette expérience ? Il y aurait donc forcément un ''maître du jeu'', si je puis dire. Quelqu'un qui observerait nos moindre faits et gestes, qui nous imposerait certaines épreuves pour voir nos réactions et choix.

Repensant vaguement à une idée que j'avais eu plus tôt dans la pièce qui, je me doutais, était ma chambre, je décida de la partager avec Javier.

Je songeais justement que nous étions peut-être écoutés via ces espèces de bracelets, dis-je, relevant mon bras pour observer le dit objet qui entourait mon poignet. Cela me paraît juste trop.. imposant. Et si il y avait une sorte de dispositif quelconque à l'intérieur ? Et si ta théorie est vraie, cela expliquerait comment le maître du jeu serait capable de nous observer sans qu'on le voit. Il lui suffirait juste de nous écouter. A moins qu'il y ait aussi des caméras ici ?

( Pando )

Si tu dis vrai et que ce ''Créateur'' existe, alors je doute qu'il ne nous surveillerait pas avec un système de surveillance. Il ne peut pas être partout à la fois, et pour garder contrôle, il devrait être au courant de tout ce qu'il se passe ici. Si non, comment punir ceux qui se rebellent ou tentent de le faire? suggérais-je, songeuse.

Ce fut alors qu'une idée me traversa la tête, aussi peu réjouissante que celles qui m'avaient traversées la tête depuis mon réveil, voir peut-être plus encore. J’hésitai un instant à la partager à Javier, ne voulant pas lui donner une inquiétude supplémentaire basée sur des théories. Et si ils étaient vraiment écoutés via ce bracelet, je ne voulais pas attirer l'attention de cet homme, qui qu'il soit, sur ma personne. Être directement dans sa ligne de mire à peine arrivée dans cette Ruche ne me ferait aucun bien, surtout si je voulais jouer les petites souris et fouiller chaque recoins dans l'espoir de trouver n'importe quelle information ne serait-ce qu'un minimum utile.

Javier me sortit du cheminement de mes pensées en s'adressant directement au bracelet. L'envie de lui dire qu'insulter ce ''Créateur'' était stupide était tentante, mais je me doutais qu'après plusieurs semaines en ces lieux, il devait être difficile de garder la tête froide et de ne pas simplement en avoir marre de tout ceci. Malgré tout, je n'avais pas envie que l'homme près de moi se fasse punir pour des paroles lancées à la va-vite.

Dire ce genre de choses n'arrangera pas la situation, finis-je par dire, d'une voix faussement choquée, comme si l'idée d'insulter ce ''Créateur'' était un affront à mes yeux.

Lançant un clin d’œil vers Javier pour lui indiquer que je jouais la comédie, je glissa ensuite le poignet entouré du bracelet sous l'une de mes cuisses, espérant que le poids de celle-ci et le fait qu'elle soit collée contre l'objet boucherait un quelconque micro.

Et si tu veux vraiment sortir d'ici, il te faudra être bien plus discret que ça.. dis-je en me rapprochant légèrement de lui et parlant à voix basse, préférant jouer sur la carte de la sûreté si jamais ils étaient vraiment sous écoute. Surtout si, comme je le crains, les caméras sont en fait parmi nous.. continuais-je, décidant de partager l'idée m'ayant traversé l'esprit.

( Pando )

Entendre qu’ils étaient tous un peu devenus fous n’était pas si étonnant. Après tout, se retrouver du jour au lendemain enfermés en quatre murs avec des gens qu’on ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam ne ferait de bon à personne. J’en venais à me demander comment se sentait mentalement les premiers à être arrivés en ces lieux, ce qui me fit penser plusieurs autres questions dans ma tête ; depuis quand cette Ruche existait-elle ? Et qui avait été le ou la première à arriver en ces lieux ? Je ne pouvais imaginer à quel point cela avait dû être choquant de se retrouver seul ici, sans personne pour nous guider. Je ne pouvais qu’espérer que cette personne était arrivée avec quelqu’un d’autre.

Et toi alors, tu fais parti des “tarés” ? demandais-je, taquine.

Javier n’avait pas le visage d’un homme fou, mais qui sait ? Les apparences pouvaient être trompeuses, et je préférais savoir dès maintenant si je devrais l’éviter ou non. Je n’avais pas envie d’attirer l’attention inutilement sur moi en passant mon temps avec une bombe prête à exploser et à détruire tout sur son passage, moi y comprise. Mais j’espérais que je n’aurais pas à commencer à le traiter comme un inconnu ; lui qui n’avait été que gentillesse avec moi depuis le peu de temps que nous parlions, je ne ressentais pas l’envie de devoir le traiter comme la persona non grata de la Ruche.

Cela tombe bien, parce que c’est mon truc à moi.. répondis-je à voix basse.

Je ne savais pas comment je le savais avec tant de certitude, mais les mots m’étaient sortis de la bouche sans que je ne puisse les retenir. Je ne pouvais qu’espérer avoir raison. Sentant mes jambes s’engourdir à force de rester assise, je me releva doucement, avant de faire signer à l’homme près de moi de faire de même. Même si j’appréciais discuter avec lui, j’avais encore beaucoup de questions et je voulais en savoir plus sur les lieux qui nous entouraient.

Tu me fais un tour des lieux ? demandais-je gentiment. Je ne te force pas évidemment, mais j’apprécierais que tu viennes.

( Pando )

Soulagée que Javier accepte ma proposition, je le suivis sagement. Découvrir enfin plus en détail les lieux où je me trouvais était à la fois rassurant, mais également terrifiant.

A mesure que Javier me présentait les différentes partie de la Ruche, je réalisais de plus en plus que ce lieu avait été parfaitement conçu pour que quiconque soit à l’intérieur ne manque de rien ; ce qui voulait dire aussi, que nous n’avions donc aucune raison de vouloir sortir. Nous avions de la nourriture, des activités, des logements.. de quoi enlever toute motivation à quelqu’un de vouloir fuir. Après tout, pourquoi vouloir quitter un lieu qui nous fournissait le logement et les provisions pour vivre et cela, gratuitement en plus ?

Mais cette façade de perfection ne faisait que me motiver davantage.

Nous nous retrouvâmes rapidement au rez-de-chaussée, nous mêlant à la foule de personnes déjà présentes. J'aperçus quelques regards curieux se poser sur moi avant de se détourner aussi vite. J’espérais que mon arrivée n'attirerait pas trop l’attention sur ma personne ; mais je doutais que cela soit chose facile quand un groupe de personne vivant tous ensemble depuis un certain temps puisse manquer l’arrivée de nouveaux visages.

Et nous n’avons rien à faire ? demandais-je curieuse. Pas de travaux forcés, ou de tâches ménagères ?

Avoir du temps libre à faire ce que je désirais me semblait paradisiaque, mais trop beau pour être vrai. Avions-nous vraiment l’opportunité de passer nos journées à nous prélasser, à lire, à s’entraîner ou à discuter entre nous et ce, sans rien faire en parallèle ? C’était louche. Très très louche. Mais tout cette situation l’était.

Pensant soudainement à quelque chose, je me rapprocha légèrement de Javier pour lui parler à voix basse.

Il n’y a personne que je devrais éviter ici ? Comme par exemple.. des bombes prêtes à exploser ? demandais-je à l’homme alors qu’un début de plan se formait dans ma tête.

( Pando )