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Sujet: For a peaceful moment (ft. F02-500) Mer 19 Fév - 21:26
For a peaceful momentF02-500 x H02-428 Déjà un jour. Un jour que je suis ici. Enfin je pense. Je me souviens m'être à nouveau couché, plusieurs heures après le réveil douloureux, puis j'ai encore entendu le robot prononcer son discours matinal. Ou bien n'était-ce que dans ma tête ? J'avoue que je suis totalement perdu, je ne sais pas si je dois me fier à ce qui semble être des souvenirs, aussi peu nombreux soient-ils. Peut-être qu'en réalité, tout n'est qu'illusion...
J'ai l'étrange impression que cela n'affecte pas les autres de la même manière. Qu'ils ne ressentent pas tous cette angoisse permanente. Ils semblent vivre leur vie paisiblement, s'occupant à leurs diverses activités, discutant entre eux. Peut-être est-ce parce qu'ils sont là depuis plus longtemps et se sont habitués à cet endroit ? Je l'espère. Car alors, il y aurait un espoir pour que cet état d'esprit dans lequel je suis plongé depuis hier s'estompe au fil du temps. Peut-être n'y a-t-il rien à craindre, finalement ? Que j'aimerais que cela soit le cas !
Je me suis donc réveillé ce matin. A 6h, comme hier. Mais sans toutes les douleurs, fort heureusement -je n'aurais pas pu les supporter une seconde fois ! Néanmoins, ma tête était toujours aussi lourde. Léger mal au crâne. Je suis resté quelques minutes de plus au lit, avant de me lever. De toutes manières, je n'aurais pas réussi à me rendormir.
Je me suis assis sur le lit, et ai observé un peu la chambre dans laquelle j'étais. Blanc, tout était blanc. Du sol jusqu'au plafond. C'était un peu étourdissant. En ajoutant en plus cette odeur aseptisée et de vieux bois... Bons points néanmoins, c'était plutôt spacieux, et le lit était confortable. Il y avait aussi une autre chambre. Il y avait des affaires à l'intérieur. Quelqu'un vivait donc ici, mais je n'ai jamais vu personne y entrer. Peut-être ce soir, ou un autre jour.
L'écran près de la porte d'entrée indique 6h35. Une série de règles défilait également dans différentes langues. Je finis par en comprendre une.
Quote a écrit:
❝ Les AGRESSIONS PHYSIQUES de tous types sont INTERDITES.
AUCUNE DÉGRADATION DES LOCAUX, INSTALLATIONS OU DU MATÉRIEL à disposition ne sera tolérée.
Il est INTERDIT DE QUITTER SON LOGEMENT SANS ÊTRE VÊTUS.
Il est INTERDIT DE RETIRER SA MONTRE BRACELET OU DE L'ÉCHANGER avec celle d'un autre.❞
C'est vrai que je m'étais réveillé avec cette espèce de montre bracelet autour du poignet, hier. En plus d'afficher l'heure, elle permet d'avoir de la nourriture aux machines, ce qui est bien pratique... enfin, sauf quand ces machines n'en font qu'à leurs têtes et vous "crachent" le repas sur vous. Mais sinon, ces montres servent-elles à autre chose ? Sont-elles à ce point personnelles qu'il est interdit de l'échanger avec quelqu'un d'autre ? Peut-être. Que d'interrogations !
Je finis par sortir du logement, pour me diriger vers la salle de restauration. J'arrive devant l'une de ces machines. En réalité, je n'ai pas faim. La vue du repas d'hier par terre, après avoir été balancé contre mon ventre, me coupe l'appétit. Voilà, je n'ai définitivement plus du tout envie de manger.
Je m'éloigne donc des machines. Sorti de la salle de repas, je me trouve devant un espèce de socle en verre, dont les bords ont été brisés. Décidément, quelque chose ne tourne vraiment pas rond ici.
Je me dirige finalement vers l'espace sur la gauche. Il a l'air agréable. Plusieurs canapés et tables s'y trouvent, ainsi qu'une longue bibliothèque remplie de livres. Je m'en approche et prends un livre au hasard. Mais je n'y comprends rien. Des lettres alignées, mais qui n'ont aucun sens pour moi. Je le repose donc, et en prends un autre. Toujours incompréhensible. Je m'avance, frôlant les rangées de livres avec mon doigt. Puis un livre attire mon attention. "A Brief History of Time". Une brève histoire du temps. Ah, un titre que je comprends !
Je pris donc ce livre, avant d'aller chercher une place parmi les canapés. Je m'installe dans l'un d'entre eux, à côté d'une fille blonde en pleine lecture. Je m'assieds le plus doucement possible, pour ne pas la déranger. Puis j'entame cette étrange lecture...
Je fus réveillé par le bruit du loquet de persiennes qu'on soulevait puis remettait en place. Comme dans ce rêve que j'avais fait, quelqu'un venait vers moi sur la pointe des pieds, non pour me surprendre, mais pour ne pas me réveiller. Tout en croisant mes jambes sur le canapé pour me mettre dans une position confortable, je refermais mon bouquin pour en admirer la première de couverture. Je ne pouvais continuer cette lecture dans l'espace salon ; je me doutais bien de ce qu'il allait arriver à la suite de ces phrases. Bien que je fusse persuadé de savoir ce qui arrivait, comme si j'avais déjà lu ce livre dans le passé. Le passé. L'avant Ruche. J'avais cette étrange envie d'y revenir. J'étais nostalgique d'un passé que je ne connaissais plus, comment était-ce possible ? Je soupirais légèrement en replaçant une mèche de mes cheveux tombant devant mon regard. Qui étais-je, avant ?
Toujours les mêmes questions, jamais de réponses. Autour de moi, je voyais ces personnes se souvenir de certaines parties -certains fragments- de leur vie. Moi ? Pas une seule révélation. J'avais ces drôle sentiments d'envie et de peur pour ce qui était de connaître la réalité. Cependant, je n'osais pas encore agir, préférant analyser -m'adapter- à mon environnement de prisonnière. Je souffrais intérieurement, mais je réussissais à le cacher derrière mon sourire posé.
Je regardais toutes ces personnes présentes dans l'espace salon ; autant d'anciens que de nouveaux visages se perdaient dans le merveilleux passe-temps qu'était la lecture. Je tournais discrètement la tête pour observer ce que mon voisin de canapé lisait. Un de mes petits plaisirs était d'étudier le livre ainsi que son lecteur. On connaissait davantage une personne avec le genre de littérature qu'elle s'abreuvait. « A brief History of Time, » lisais-je à vive voix, perdue dans mes pensées. J'avais déjà entendu ce titre à quelque part. À moins d'avoir tout simplement vue la couverture lorsque je parcourais les divers livres et romans de la bibliothèque. Je réalisais soudainement que j'avais prononcé maladroitement le titre à haute voix, dérangeant ainsi mon voisin dans sa lecture. Une teinte rosée d'embarras venait colorer mes pommettes lorsque je me précipitais pour m'excuser : « Je suis complètement désolée. Je ne voulais pas vous déranger. » J'étais sincère dans mes paroles. « Mais maintenant que je vous ai importuné, je remarque que vous êtes nouveau ici, je me trompe ? Je ne crois pas vous avoir déjà vus dans la Ruche. » J'avais envie de discuter du livre qu'il avait entre les mains, mais le fait de ne pas avoir replacé son visage me prenait de court ; quoi dire aux inconnus lorsqu'on se rencontrait pour la première fois ? J'avais perdu mon identité, mon passé, et je devais conclure que j'en avais aussi perdu mes bonnes manières.
(c) princessecapricieuse
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Sujet: Re: For a peaceful moment (ft. F02-500) Dim 23 Fév - 21:36
For a peaceful momentF02-500 x H02-428 Je ne savais pas à quoi m'attendre en prenant ce livre. Je l'ai simplement choisi parce qu'il était écrit dans une langue que je comprenais. Rien de plus. Mais dès les premières pages, il a éveillé en moi une certaine curiosité. Il débutait par les paroles d'un certain Christophe Galfard. Un passage particulièrement marquant : « Une tasse de thé tombait sur un carrelage à damier noir et blanc et explosait en morceaux, avant de se recomposer et de remonter sur la table ». Et il affirmait que ce phénomène pouvait se produire dans le domaine de la « physique quantique » - dont j'ignorais totalement la signification. Inverser le cours du temps, était-ce donc possible ? Ce livre offrait-il la réponse ? Je ne peux qu'être étonné, si tel est le cas. Cette découverte dépasse tout entendement.
Et si c'était réellement possible, d'inverser le cours du temps, alors... découvrirais-je qui je suis ? Percerais-je les mystères d'un passé oublié ?
C'est alors qu'une voix m'extirpe de ma lecture. Je relève la tête. Des yeux bleus dirigés vers moi. La jeune fille à mes côtés s'empresse de s'excuser, et ses joues se parent d'une teinte rosée. Je n'ai pas le temps de répondre qu'elle poursuit : "Mais maintenant que je vous ai importuné, je remarque que vous êtes nouveau ici, je me trompe ? Je ne crois pas vous avoir déjà vu dans la Ruche."
Je la regarde quelques instants, avant de répondre maladroitement : « Euh... oui... je suis là depuis un jour... je crois... »
Je suis hésitant. Un peu confus aussi. Je ne sais pas trop quoi répondre. Je ne sais pas vraiment comment me comporter. Quel incapable je fais!
« Je ne suis pas bien sûr, j'avoue que tout est un peu désordonné dans mon esprit... », je reprends, en essayant de ne pas bredouiller, cette fois-ci.
Et pas qu'un peu désordonné, à vrai dire. Le chaos règne en maître ! Cela ne peut être que déstabilisant. Et terriblement angoissant. J'espère sincèrement que cette sensation s'estompe avec le temps et qu'elle ne fera bientôt partie que du passé, d'un mauvais rêve.
C'est la première personne que je rencontre depuis que je suis ici, et donc la première personne à qui je confie mes impressions. Cela fait du bien de parler avec quelqu'un d'autre, en réalité. C'est comme un poids qui se retire des épaules. Et ce n'est pas de refus.
Si elle est dans cet endroit depuis plus longtemps, peut-être en sait-elle davantage sur tout ce qu'il s'y passe ? Ou bien est-elle arrivée seulement peu avant moi, et n'a pas plus de réponse.
« Est-ce que... Cela fait-il longtemps que vous êtes ici ? » je me surprends à demander. :copyright: DABEILLE
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