Slowly but surely | H02-523

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La privation de sommeil ça a parfois des effets étranges sur le cerveau et Dieu sait à quel point il en manque depuis ses deux derniers tours en prison. Étrangement, dans son cas, ça semble plutôt lui donner une certaine lucidité qu'il n'avait pas avant, ou alors c'est le contraire et ça n'a rien à voir avec la lucidité, mais plutôt de la folie. Peut-être aussi que ce n'est pas la faute de sa fatigue, mais de la torture qu'il a subi et qui a fini par éveiller sa caboche vide qui se refusait, jusque là, à réfléchir ou à avoir le moindre once d'instinct ou de logique. Quelque chose a changé, comme une switch qui a bougé en lui, et pour peut-être une des rares fois depuis son arrivée, il n'est pas occupé à se chercher un divertissement puéril, une bêtise à faire ou une personne à qui casser les couilles. Tout compte fait, peut-être n'est-il pas aussi débile qu'il commençait à le croire ou qu'on pouvait le penser. Enfin, ça reste encore à prouver. Cette fois, il a mis les pieds dans la zone créative, pas pour récupérer de la peinture pour un prank, mais pour se saisir d'un calepin à dessin et de quelques crayons de couleurs différentes. Non, ne vous méprenez pas, Rouky n'a pas l'intention de se mettre à l'art, c'est quelque chose qui ne l'interpelle toujours pas. Il s'arrête quand même le temps de dessiner quelques lignes sur le papier, trois grands cercles sur trois pages, représentant la ruche, les deux étages et le troisième pour le plafond. Il y ajoute ensuite les détails qu'il peut voir, les zones, les chambres, les éléments visibles qu'il identifie par quelques notes. Après quoi, il se relève, recule jusqu'au mur de l'espace créatif, puis avance en ligne droite, collant un pied devant l'autre pour avancer, comptant chacun de ses pas pour établir la distance entre chaque éléments qu'il identifie sur son plan. Franchement, il ignore totalement d'où peut lui venir cette idée, mais quelque chose lui souffle que c'est la bonne stratégie. S'il veut sortir de cet endroit, il doit le comprendre, et surtout, il doit faire preuve d'un peu plus d'intelligence que durant ses deux premiers mois.

Une fois les principales mesures des lieux inscrites sur son plan, il se lance dans une analyse plus poussée de tout ce qui se trouve dans l'environnement, ce qui se bouge, ce qui est fixe, ce qui fonctionne avec de l'électricité. Il utilise une nouvelle page du cahier pour reproduire la ruche une fois de plus, mais de façon plus grossière, cette fois il tire des lignes d'une différente couleur sur le papier, reliant les objets électriques, tentant de recréer une hypothèse de ce que à quoi pourrait ressembler le câblage à l'intérieur des murs, car forcément, tout doit être relié à un système de contrôle quelque part. À cette étape, il s'installe dans les escaliers pour avoir une vue d'ensemble, s'y assoyant, calepin sur les genoux. Il change de nouveau de feuille, y dessinant ce qu'il se souvient des deux pièces dans lesquelles il a été enfermé durant ses punitions. La première ne lui dit pas grand chose, en dehors du gouffre sous le plancher qui ne peut que laisser penser que la pièce était au plus bas, et que dessous il n'y avait plus rien. Un sous-sol donc? Il doit y avoir quelque chose sous leur pied. Dans la deuxième pièce, au contraire, il y avait du courant, puisqu'il y avait de la lumière et que la pièce était froide, un froid qui ne devait pas être naturel selon lui, mais créé par un mécanisme. Complètement obnubilé par les réflexions qu'il tente de faire malgré son cerveau fatigué, il ne remarque pas l'homme qui descend alors les escaliers, du moins pas avant que ce dernier soit arrivé à sa hauteur. Il tourne alors la tête, relevant le menton pour le regarder comme s'il se questionnait à savoir ce qu'il fait là, alors que c'est lui qui s'est installé en plein milieu du passage. Il le toise quelques secondes, avant de se décaler légèrement sur la marche, comme pour le laisser passer, même s'il y avait probablement déjà assez d'espace pour qu'il le contourne tout simplement. Et là, il pourrait le saluer, s'excuser d'être dans le chemin, ou simplement l'ignorer, mais au lieu de ça ; « Tu trouves pas ça bizarre que les plantes vertes sont encore belles? Y'a surement des plantes qui ont pas besoin de soleil, mais ici...toute la lumière est artificielle. » Bon, il ne connait absolument pas ce type, ni les plantes d'ailleurs, mais qu'importe, il est du genre à parler de n'importe quoi à n'importe qui de toute façon. Puis, une pause de son analyse ne lui fera pas de mal non plus, question de ne pas griller les neurones qui lui restent.

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- Je... Je crois pas être un spécialiste des plantes, mais il me semble que tant qu'elles ont de la lumière, ça va pour elles... Qu'elle soit naturelle ou pas. C'est la confusion et le doute qui s'installe dans son regard alors qu'il continu de toiser le brun, au point où il donnerait presque l'impression d'être en train de scanner son âme. Y'a trois options. Soit il ne connait définitivement strictement rien aux plantes, soit ce type ne connait strictement rien aux plantes, soit c'est un génie et il va devoir redéfinir toute son idée du concept de la photosynthèse. Est-ce que c'est vraiment important au final? Probablement pas, mais à ce stade, il est disposé à trouver un complot partout où il en aura l'occasion, même dans les pots de fleur. Il aime donc beaucoup mieux croire que les plantes ont besoin de soleil pour survivre et que donc, c'est très étrange que celles de la ruche tiennent encore sur leur tige. Son visage finit d'ailleurs par retomber sur une mine de déception, alors qu'il baisse les yeux vers son plan, ne pouvant se résigner à biffer le mot plante qu'il avait noté pour les trucs à surveiller.

- Tu essayes de dresser un plan des lieux ? À nouveau il relève le menton pour regarder le brun. Il hoche légèrement la tête. « Ouais, je sais pas, j’essaie de comprendre. Je veux dire, c'est un bâtiment, ça peut pas être une forteresse infranchissable...y'a une sortie quelque part, un système...» Ça aiderait si quelqu'un se retrouvait le souvenir d'avoir été un architecte, ou un gars de construction, quelqu'un qui s'y connait en structure. Dans son cas, il sent qu'il est capable d'analyser certains détails, mais pas au point d'y poser une quelconque science. Il finit par hausser les épaules. « La plupart ici, ils ont pas l'air de particulièrement vouloir sortir, je crois que c'est plus moi qui a un problème avec...les cages. » Il ignore pourquoi il dit tout ça à ce gars qu'il ne connait pas, mais il commence à croire qu'il est simplement du genre à parler à n'importe qui sans le moindre filtre. Il fronce d'ailleurs finalement les sourcils en détaillant plus en détail son interlocuteur. « Je me rappelle pas de toi, t'es nouveau? » Il sourit légèrement. « Moi c'est Rouky, temporairement. » Il finira bien par retrouver son prénom, même s'il a un peu peur du résultat, on ne sait jamais, peut-être qu'il s'appelle Roger ou pire encore, Jimothy. Ce serait une catastrophe. On n'est jamais à l’abri des mauvaises surprises et avec une mémoire effacée, dieu sait qu'il peut y en avoir beaucoup. « Tu serais pas électricien par hasard? » Ça l'arrangerait bien.

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- Je comprend, j'ai un peu de mal avec l'enfermement aussi. On tourne rapidement en rond, et cette absence d'extérieur c'est... Oppressant. J'ai aucune idée de ce qu'on fait ici, mais en l'absence de réponse, c'est légitime de vouloir sortir. Cette réponse lui apparait comme plutôt positive. Non pas que ce soit quelque chose de positif de se sentir oppressé par les lieux et de vouloir en sortir, mais plus dans le sens, qu'au moins, il n'est pas le seul à avoir ce sentiment. Bon, il se doute bien que tous ne sont pas heureux d'être coincé dans cet endroit, mais il trouve quand même que très peu l'exprime par leur action. Aux dernières nouvelles, il est le seul ici à casser des trucs, ou du moins, de ce qu'il en sait. Ceci dit, il ne veut pas complètement plomber l'ambiance ou miner le moral de ce type, qu'il croit être un nouveau, en se lançant dans ses théories du complot et sa vision sombre de ce qui se trame derrière leur environnement de tous les jours. Il tente donc, sur une note plus légère, de se présenter et questionner le brun sur son identité à lui.

- On a visiblement décidé que j'étais 523, encore plus temporairement que toi j'espère. Il hoche la tête. 523, encore un autre chiffre qu'il ne retiendra pas, il ne comprend d'ailleurs pas pourquoi la majorité semble si docilement s'abaisser à utiliser un numéro. Pour sa part, il a changé rapidement et il aurait changé pour n'importe quoi, il aurait même accepté de se faire appeler Connard s'il l'avait fallu, tout sauf être un vulgaire code postal. - Rouky par rapport à tes cheveux brun ? Pendant quelques secondes, il semble presque surpris que l'homme fasse un lien entre son surnom et ses cheveux, avant de souvenir que le roux a déjà commencé à ressortir dans ses cheveux, merci à ses racines, mais aussi au manque de qualité de cette teinture qui ne tient pas très bien. Encore quelques lavages et une semaine et il en sera peut-être presque débarrassé. « C'est ça ouais, ce sont mes cheveux bruns. » Il sourit. « J'ai trouvé de la teinture dans ma chambre, ça avait l'air d'être une bonne idée, sur le coup. » Trente secondes après, ce n'en était plus une. - Et oui, je suppose qu'on peut dire que je suis nouveau, je suis là depuis... Je crois que c'est mon treizième jour ici. Tu permet que je m'assois, Rouky ? Aussitôt, il hoche la tête, lui faisant signer de s'installer, loin d'être contre cette pause qui permettra peut-être à son cerveau fatigué de trouver des meilleurs indices que les plantes. Ça le pousse d'ailleurs à lui demander s'il ne serait pas électricien, à tout hasard, ça l'aiderait vraiment avec son plan. Pas de chance ceci dit, le brun ne semble pas s'y connaitre, de ce qu'il en dit, ça ne lui parle pas assez pour qu'il se sente être un spécialiste dans la matière. Il peut en dire autant pour sa part. - Ils reviennent d'ailleurs ?.. Les souvenirs... Tu sais s'il y a des gens ici qui ont commencé à se rappeler de leur vie d'avant ?.. Le regard de Rouky se change en une mine de réflexion alors qu'il songe à sa question. Est-ce que des gens se sont rappelés de leur vie? Il aurait du mal à dire, ça manque un peu de discussion de groupe dans la place et il n'a pas souvenir avoir entendu des gens dire qu'ils avaient retrouvés la mémoire, même partiellement. « Je suis pas certain, mais je crois que oui. Je crois que ça finira par revenir, les souvenirs. » Il marque un temps, sourit légèrement. « Moi, je me souviens de rien, enfin rien de très clair. Je commence à croire que ma vie tournait peut-être autour d'un truc de religion. C'est bizarre, j'ai des rêves où j'entends constamment parler d'anges...» Il hausse les épaules, rit dans un souffle. « Peut-être que j'étais dans une secte. » Est-ce que ça fait du sens? Non, pas vraiment, mais est-ce que ce serait plus logique de penser qu'il était peut-être un prêtre ou même le pape? Il en doute. « Je trouve que t'as la tête d'un businessman dans ton cas. Ou d'un politicien? » Est-ce que c'est un compliment ou pas? Il se le demande.

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Peut-être que ce n'est pas un détail qu'il devrait mentionner au premier venu, au risque de passer pour un cinglé. Rêver d'anges? Et puis quoi encore? Quelle stupide chose à dire au milieu d'une conversation, Bon certes, c'est vrai. Il fait des rêves chelous et ce mot semble revenir de façon répétitive, sans la moindre logique, mais il n'y a surement personne ici qui sait lire les rêves, le mieux qu'il peut encore faire, c'est de ne pas en parler. Enfin, trop tard pour cette fois. Au moins, le brun ne semble pas fuir en courant, c'est déjà ça, et de toute façon, courir dans les escaliers, jamais une bonne idée. - Je juge peut être un peu rapidement, mais tu m'as pas spécialement l'air d'un fanatique illuminé comme ça. C'est peut-être idiot de ma part de penser comme ça mais... Je sais pas, j'imagine que même sans avoir nos souvenirs, il nous reste des instincts de notre vraie vie ? Au moins un peu... Tu te sentirais pas des velléités de prêcheur si tu faisais effectivement partie d'une secte ? Rouky écoute, fronçant légèrement les sourcils d'un air concentré. Est-ce qu'il se sent une vibe de prêcheur? Tout en y réfléchissant, il regarde dans la direction des gens qui se trouvent dans l'aire commune, se demandant s'il serait capable de se lever et de les appeler à lui pour leur parler d'ange et de....tous les autres trucs dont ils parlent dans une secte; le soleil, les tâches ménagères, le sexe louche. Etc.? Le ferait-il? Il en doute parce qu'il n'a pas la moindre idée de ce qu'il dirait s'il le faisait là tout de suite. Pourtant, il aime bien avoir l'attention sur lui, c'est peut-être un signe, mais de là à vouloir qu'on lui baise les pieds, c'est une autre histoire. La conclusion? Il ramène son regard sur 523, étirant un sourire. « Nan...je crois pas que la secte c'est pour moi...j'aime pas trop les règles, puis je me vois pas vivre à poil. » Et franchement, il était bien content de savoir qu'il n'avait pas l'air d'un illuminé non plus. Ça aurait été un peu troublant que l'homme lui réponde le contraire, qu'il lui affirme en le regardant dans les yeux qu'il pourrait être le légitime fils roux de Charles Manson.

Il se dit donc qu'il peut lui rendre la pareille et peut-être l'aider à figurer qui il peut bien être. Le pourquoi il scrute son visage avec attention avant de le déclarer possiblement business man ou politicien. - Je sais pas comment je suis censé le prendre. J'ai l'air si sérieux que ça ? Bon, peut-être pas un compliment tout compte fait. Rouky pince les lèvres, l’observant avec un peu plus d'attention. « Non, enfin, c'est pas l'air sérieux je crois, c'est plus...» C'est plus quoi? Il se le demande lui-même. « Je sais pas, une impression. T'as l'air de quelqu'un de calme et...en ordre. Je suppose que ça veut aussi dire que tu pourrais être un tas d'autre trucs, c'est vrai. » Il hausse les épaules avant de sourire de nouveau de son air malin. « Mais t'es là et tu me parles donc, on peut dire que t'es pas trop coincé du cul non plus. » Tout en terminant sa phrase, il relève la cahier à dessin de ses jambes pour montrer la page à 523. « Alors, t'en pense quoi? Le point faible, le plafond ou l’ascenseur? » Il fronce les sourcils avant d'ajouter; « Puis comme y'a une infirmerie qui est juste apparue de nul part en une nuit...je crois que y'a peut-être des pièces cachées partout autour d'ici, mais sauf si on trouve moyen de passer à travers un mur sans le briser...» Il ne serait pas un x-men aussi par chance?

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Aller vers les gens, prendre ses marques, il peut comprendre que ce soit embêtant. Enfin, est-ce que ça été un problème pour lui dès le début? Pas vraiment, il n'en a pas l'impression en tout cas. Peut-être est-ce dû au fait qu'il semble être quelqu'un de généralement effronté et confortable avec à peu près toutes les situations. Du moins pour l'instant, il n'a pas rencontré de gens ou de trucs qui lui causaient vraiment des problèmes. Enfin, sauf peut-être son dernier passage en prison. Il doit l'avouer, il l'a trouvé difficile, il ne croit pas s'en être réellement remis non plus. Il prétend le contraire, tout simplement. C'est plus simple comme ça. Pour lui et probablement pour tout le monde autour de lui. Il ne peut pas se permettre de laisser ses émotions prendre le dessus ou il risque de casser d'autres trucs et on risque de lui en vouloir encore plus que pour la fontaine. Être intelligent, c'est ce que Sixteen lui a recommandé. Se battre, mais sans en faire une mission suicide non plus. Et c'est précisément ce qu'il essai de faire avec son plan de la ruche. Il essai de se montrer plus malin, de trouver une faille au système qui n'implique pas de tout casser en morceaux. - L’ascenseur est utile, autant pour ceux qui ont du mal à se déplacer que si jamais on avait besoin de transporter des charges lourdes du balcon vers la grande salle, pour une raison ou pour une autre... Ce serait dommage de l'endommager en tentant de trouver une sortie par là. Et le plafond...il faudrait encore qu'on trouve un moyen de l'atteindre, c'est pas gagné. Certes ce n'est pas faux et très considéré de la part du brun de penser aux autres, mais Rouky est beaucoup plus égoïste que ça. Qu'importe si ça bloque des gens qui ont du mal à se déplacer, si la sortie est par là, il ira par là. Ceci dit, il n'a pas envie de passer pour un gros sans cœur, alors il garde cette pensée pour lui. Pour l'instant. Pour ce qui est du plafond. Il relève le menton pour regarder en direction de ce dernier, trop haut, ridiculement trop haut. « Je crois qu'ils ont bien calculé la hauteur pour être certain qu'on puisse pas l'atteindre. Ça prendrait quelque chose qui peut tirer loin, pour qu'on puisse voir si y'a un truc derrière cette putain de grosse bulle d'écran. »

Il vaut peut-être mieux qu'ils concentrent leur attention sur ce qui est accessible, à hauteur du plancher, comme l'infirmerie et les possibles autres pièces cachées. - Tu as une idée de ce qui aurait pu pousser l'infirmerie à apparaître ? Il suffirait peut-être juste à appliquer la même logique pour ouvrir une nouvelle porte... Par moment j'ai l'impression que cet endroit fonctionne comme un casse-tête géant... Et là, ça fait bingo dans sa tête. Complètement capté par ce que vient de dire 523, Rouky se redresse de sa position assisse, regardant vers l'infirmerie, avant de regarder de nouveau le brun. « T'as raison, bro! C'est ça! L'infirmerie, elle a poussé là pas très longtemps après le bizarre tremblement de terre. Y'a eu plusieurs blessés, et ils ont ajoutés une infirmerie. Si on veut quelque chose, la seule chose qu'on doit faire, c'est créer le besoin. » La question est, comment on crée le besoin d'avoir une porte de sortie? Il baisse de nouveau les yeux sur son plan. « On a besoin de se déplacer, c'est évident. Alors...si on brise l'ascenseur et l'escalier aussi...ils vont devoir nous donner autre chose. » Il relève de nouveau les yeux pour fixer 523, affichant un sourire. « T'es vraiment intelligent, tu sais ça? »

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Dans sa tête, il est déjà en train d'essayer de trouver comment faire, de trouver comment briser l'ascenseur et l'escalier aussi. Bon pour le premier, ce n'est pas trop sorcier, c'est un truc électrique, ça a forcément une faille. Pour l'escalier par contre, c'est gros et ça a l'air solide. Puis c'est quoi? Du plastique? Qu'est-ce qui brise du plastique? Mettre le feu à la ruche pour le faire fondre n'est probablement pas une idée. Autant dire, c'est impossible, pas avec cette foutue règle de non-dégradation qui est en place. Il va devoir trouver autre chose et de toute façon, s'il en juge l'air sur le visage de 523 quand il se redresse à son tour, celui-ci n'a pas l'air d'approuver. - Merci, mais c'est pas exactement là que je voulais en venir... Baliverne. C'est son idée oui, il vient juste de la lui donner. Bon d'accord, il n'a pas mentionné l'ascenseur ni l'escalier, mais Rouky n'a fait que compléter le tout. - Je suis pas sûr que dégrader nous même la Ruche nous mène quelque part. Si jamais on se plante sur cette idée, on se retrouvera juste sans moyen de passer d'un étage à l'autre... Tu as dis que l'infirmerie était apparue après un genre de tremblement de terre non ? Donc un événement extérieur, indépendant de notre volonté. Comme si... Comme si la Ruche essayait de nous protéger en quelque sorte, de nous garder en relativement bonne santé... Rouky plisse les yeux en se mordant le coin de la lèvre. Il réfléchit de nouveau, autant que sa fatigue lui permet. « Ouais évidemment qu'ils veulent nous garder en santé. » Bande de voleurs d'organes, il en est certain. Il ajoute cependant; « Mais des trucs extérieurs comme ça c'est rare. M'enfin...si c'était vraiment un tremblement de terre, on peut attendre combien de temps avant que ça arrive encore? On peut pas se fier sur la nature, c'est pas fiable la nature. »

Leur chance, ils doivent la créer eux-mêmes, tout comme leur porte de sortie, c'est ce qu'il pense. Ils n'ont pas le choix de tout dégrader eux-mêmes, ils ne vont quand même pas attendre après une intervention divine non plus. - Tu sais ce qui se passe si une des règles est pas respectée ? Notamment sur la dégradation des locaux ?.. Il l'observe quelques instants avant de répondre, ne sachant pas encore s'il doit parler de ses infractions ou s'il est préférable qu'il se taise. Enfin, quelque chose lui dit qu'il peut faire confiance à ce type face à lui, alors...« J'ai explosé la fontaine et j'ai été enfermé pendant peut-être 2 ou 3 jours dans une pièce avec le plancher qui tombait dans le vide, » qu'il exprime tout en montrant son croquis de cette dite pièce, selon ce qu'il pouvait s'en rappeler. « C'était de la dégradation. » Avec la montre, il n'est pas exactement certain des règles qu'ils a brisé, seulement celle de ne pas l'enlever, ou celle de la dégradation aussi comme il a prit soin de taper dessus avec son marteau? Dans tous les cas, ça n'a donné rien de bien comme conséquence. « C'est pas comme s'ils nous laissaient d'autres options non plus, si on casse rien, on trouvera rien. » Il soupire légèrement. Certes, mais à quel prix hein? « Y'a aussi des objets qui apparaissent de nul part de temps à autres...comme ma teinture et mon marteau...c'est comme si y'a quelqu'un qui nous faisait des offrandes...ou des cadeaux piégés...» Ça aussi, il ne se l'explique toujours pas, pourquoi diable ce marteau est apparu tout bonnement dans sa salle de bain?

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- On a toujours l'option de résoudre le casse tête de la porte. Une porte ça mène logiquement quelque part. Alors que détruire... On a aucune preuve que ce soit utile, on pourrait juste finir par rendre la ruche dysfonctionnelle et se retrouver coincé sans plus rien pour survivre... Pour le coup, le brun près de lui, baisse légèrement dans son estime. Encore un vieux qui n'a rien compris et qui refuse de comprendre. Oui, parce que Rouky a raison et ça veut dire que tous les autres autour de lui ont forcément tort. Enfin, la vérité c'est qu'il ne croit pas vraiment avoir raison sur tout, mais se convaincre du contraire, ça l'aide vraiment à rester entêté. Puis, il n'a pas vraiment envie de jeter 523 dans la fosse des casseurs de plaisir, pas tout de suite, il l'aime bien. Il préfère encore lui laisser le bénéfice du doute, l'homme ne semble pas présent depuis longtemps, forcément, il ne peut pas voir les choses sous le même angle que lui. Peut-être qu'après une éternité à tourner en rond, il changera d'idée. Rouky se contente donc plutôt de regarder en direction de cette mystérieuse porte. Il a bien vu plusieurs personnes s'attarder à essayer de déchiffrer ce casse-tête et il a prit bien soin de se tenir à l'écart. Les énigmes ce n'est pas son truc à lui. S'il veut passer quelque part, il y passe en forçant son chemin. « Si on avait de quoi fabriquer des explosifs, ce serait déjà réglé cette histoire de porte. » Qu'il se contente de souffler, bien plus pour lui-même que pour son interlocuteur. Il prend néanmoins quelques secondes pour note le mot explosif sur sa feuille. Une autre piste qu'il pourra creuser éventuellement.

Il écoute ensuite l'hypothèse de 523 concernant la destruction de la fontaine et des conséquences qui en ont suivies. Le fait que les machines à bouffe n'avaient pas été réparées était peut-être une punition pour la destruction? Il en doute. « Oh je crois pas que ce soit une punition, les machines détraquées, si tu veux mon avis, c'est une amélioration. Elle m'a donné un burger la machine, elle faisait que me donner des trucs santés avant. Enfin...j'ai pété mon bracelet après et maintenant je peux plus manger, mais un burger bro, un bon burger. C'est pas une punition. » Pour un peu, il en rêverait encore la nuit de ce burger. « Je sais que y'a un tas de personne ici qui pense comme toi, que briser des trucs ça va pas nous avancer ou que ça risque de nous rendre l'existence plus compliquée ou plus chiante. Et je comprends pas. Comment ils peuvent seulement penser comme ça? Je veux pas de confort, de trucs santés ou je sais pas quelle merde destinée à nous endormir au gaz. C'est une prison! Je veux sortir d'ici, pas vivre ici et lire des livres, et me faire des amis et être heureux parce qu'on me donne de la salade pour me garder en santé. » Il s'interrompt finalement, hausse les épaules. « Peut-être que c'est moi qui me trompe aussi, je sais pas...mais je peux pas juste attendre. Je peux pas être optimiste non plus et juste conclure que tout ça, ils le font pour notre bien. J'y crois pas. Il secoue la tête, jette un regard vers le plafond. « Et si tu veux vraiment savoir, le créateur, c'est une putain de sociopathe avec un gros god complex pas soigné. C'est une bitch, et si elle avait eu assez de couilles pour venir me parler sans ses gros couteaux, je lui aurais dit. » À ce stade, il semble oublier qu'il ne connait pas vraiment ce gars ou qu'il ne devrait peut-être pas s'exprimer de cette façon devant quelqu'un qui n'est pas là depuis longtemps, mais ça lui fait du bien. Il avait besoin de se vider le cœur, de dire à voix haute ce qu'il pense et tant pis si les oreilles des autres ne veulent pas l'entendre.

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@"H02-523"

L'homme n'a pas entièrement tort. Il est vrai que c'est un peu gratuit de sa part de mettre tout le monde dans le même panier, d'assumer que tout ceux qui ne font rien, qui ne détruisent rien, sont forcément d'accord avec la situation dans laquelle ils vivent. Peut-être que certains sont occupés à réfléchir, à résoudre le puzzle de façon intelligente, de rassembler pièce par pièce ce qui leur permettra d'ouvrir une porte vers la liberté. C'est logique, c'est compréhensible. Rouky le comprend, il ne peut pas dire que c'est débile. Il le comprend, mais il ne l'accepte pas. Tout en lui rejette en masse cette façon de faire, cette stratégie, cette diplomatie. Il n'est pas de ceux là, il appartient visiblement à la race des fous furieux, de ceux qui hurlent, qui frappent, qui ont le démon au corps. Il ne sait pas qui il est sans ses souvenirs, mais quelque chose lui dit qu'il ne devait pas être le plus sobre, ni le plus rationnel. Il devait être du genre à s'attirer des problèmes, à foncer tête baissée, à défier la montre forme d'autorité, à brûler chacun des ponts et chacun des obstacles sur son chemin, quitte à se retrouver seul à la ligne d'arrivée. Il peut la sentir en lui, cette rage d'être, ce besoin de ne vivre que par ses propres conditions et non celles des autres. Et ce lieu, il est plein de conditions, il est plein de portes fermées, il est plein de "non" et de "fais pas ça", plein de gens qui attendent de lui qu'il réfléchisse, qu'il évite de provoquer des catastrophes. Il a un peu l'impression que personne ne comprend et ça aussi, ça le fâche. 523 devant lui, il peut voir que c'est un gars intelligent, ils ne sont pas d'accord sur l'approche à avoir c'est vrai, il ne lui en veut pas, mais encore une fois, on ne le comprend pas. Peut-être qu'au fond, il est bien le problème, c'est peut-être lui l'alien. Sauf qu'il y a ce feu dans son ventre qu'il ne peut pas éteindre. Un feu que le créateur, en le punissant, n'a fait qu'alimenter encore plus. Rouky ne retient pas de leçon, Rouky n'apprend pas de ses erreurs, car ce ne sont pas des erreurs, ce sont des contrecoups, des barrières à franchir.

Pour l'instant, il a vidé son sac, ça le soulage un peu d'avoir dit ce qu'il pensait à voix haute, même si le brun n'y adhère pas, ce n'est pas grave. Il ne demande à personne de rejoindre sa croisade. Il le fera seul s'il le faut, il les affrontera seul. Il n'a pas peur. - Je veux juste prendre le temps de réfléchir et trouver un moyen de sortir qui engendrera le moins de dommages collatéraux. Rouky hoche la tête, sourit légèrement. Il ne veut pas l'obstiner non plus, il ne veut pas forcer sa façon de voir sur lui. Après tout, chacun est encore libre de décider de comment ils veulent vivre ou mourir. Dans son cas, c'est trop tard, cette connasse là-haut -ou qu'importe où elle se trouve- l'a déjà défié et il n'est pas du genre à reculer devant un défi. Elle l'a torturé alors qu'il n'a rien fait de plus qu'exister, que de faire ce qu'il devrait avoir le droit de faire dans le monde dont il se rappelle. Il la fera payer pour ça. Il ne sait pas comment, mais tôt ou tard, elle regrettera elle aussi. - Est-ce que... Tu veux en parler ?.. Rouky ramène son regard sur le brun, étire de nouveau son sourire en haussant légèrement les épaules. « Elle aurait jamais dû venir me parler. C'était de la provoc et ça, c'est ma came. Je sais pas si elle le sait, mais c'était une déclaration de guerre. Je suis peut-être qu'un insecte dans son master plan de je sais pas trop quoi, mais c'est le truc avec les insectes, ils peuvent tuer aussi. » Il ne s'imagine pas vraiment pouvoir les vaincre, les chances sont complètement inégales entre eux qui contrôlent tout et lui qui ne contrôle rien, mais il compte bien essayer autant que possible. Il regarde ses poignets noircis, puis de nouveau 523. « Désolé de t'avoir emmerdé avec tout ça, je crois que j'avais juste besoin de le dire. Et hmm...t'as probablement raison, pendre le temps de réfléchir, c'est valide aussi. J'espère vraiment que...les penseurs des lieux sont sur une bonne piste...» Avant que les gens comme lui, qui ne tiennent pas en place, manquent de patience et passent tous à l'action.