What's red but doesn't attract vampires? || Ft. H04-103

What's red but doesn't attract vampires?

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Une nouvelle nuit, une nouvelle chambre, un nouveau logement. Les jours s’enchaînent et je commence à m'imaginer un petit challenge personnel dans lequel je dois, pas je peux, je dois dormir dans chaque chambre de cet endroit au moins une fois. Dans mon petit carnet, j'ai fais un schéma de la Ruche et des logements. Autrement dit, un cercle, avec un trait qui le tranche pour chaque porte de logement, et à la suite de ce trait, un chiffre. Deux, ou trois, dépendant du nombre de chambres disponibles à l'intérieur du logement. Et à côté de ce chiffre, deux ou trois lettres. S pour Droite, A pour Gauche, F pour Fond. Bref, la désignation des chambres. Et, enfin, à côté de ces lettres, une croix si j'y ai dormis. J'ai compté 115 chambres. J'en suis à ma 51ème. Le challenge va bien, moi aussi, et puis c'est amusant de se déplacer. Non?

Aujourd'hui, je me réveille dans le 4-C. Je n'ai pas fouillé. Je ne sais pas chez qui je suis ni quel lit j'ai piqué. Je sais juste que j'émerge lentement mais surement d'une bonne nuit de sommeil et que j'ai les cheveux en bataille. Je peux les sentir, tiraillés dans tous les sens comme si l'air cherchait à me les arracher. Mes yeux piquent et mes lèvres collent, aussi. Un tableau pas fameux. Pivotant sur le lit pour m'asseoir au bord, je garde les yeux fermés pour les protéger de la lumière trop vive aussi tôt. Le froid du sol remonte le long de mes jambes et le frisson gagne mon dos et ma nuque. Je me lève, replace sans grâce mon boxer et son contenu, et me traîne jusqu'à la salle de bain. J'ai une sale tronche. C'est la première chose que je vois en ouvrant enfin les yeux, et c'est franchement pas trop ça. Un coup d'eau sur le visage vient achever de me réveiller et je continue cette petite toilette matinale par un lavage de dents dans les règles, et un coup de déo pour l'odeur. Je me suis douché la veille, mais c'est pas la question.

Ceci fait, je pivote et retourne dans la chambre. J'ai toujours une sale tronche, mais au moins je sens bon. Cette fois, je me traîne jusqu'à la commode. J'ouvre les tiroirs à la recherche de vêtements propres et tire, ravis, un boxer d'homme et un pantalon. Ça n'aurait pas été la première fois que je tombe sur une chambre de femme et les sous-vêtements féminins ne me vont pas vraiment. Boxer changé, j'enfile le pantalon et perd l'équilibre. Je me rattrape à la commode avant la chute, mais l'incident passe rapidement au second plan. Mon regard vient d'accrocher une tâche sombre sur le lit et je pivote. - Et qu'est-ce que tu es supposé être, toi? - Dis-je, les sourcils froncés, en observant l’œuf noir enfoncé dans l'un des oreillers. Il est très beau. Très mystérieux aussi. Le plus inquiétant étant de savoir comment il est arrivé-là, mais peu importe pour le moment. Je m'en rapproche. A-t-il une utilité? Un but? Est-ce un cadeau comme j'en ai entendu certain recevoir? Le noir est rarement bon signe, mais cet endroit se fiche de ce genre de choses. Alors je tends les mains.

Lorsque je déboule sur le balcon en boitant, à la suite d'un splash sourd, c'est les yeux ronds et le souffle court, couvert d'un liquide épais et collant d'un rouge profond. Du sang? Ça en a tout l'air, mais ça n'en a pas le gout. Parce que oui, j'en ai dans la bouche, en plus d'en avoir dans les cheveux, partout sur le torse et sur le pantalon. Mon dos est épargné, mais rien de surprenant, vu que je faisais face à l’œuf quand... Respiration erratique et regard dans le vide, j'ai du mal à retrouver la moindre stabilité. Je ne tiens pas à faire une nouvelle crise d'angoisse, et je ne suis pas sûr que c'est ce qui arrive, mais clairement j'ai l'air chamboulé. Embarrassé. Physiquement gêné aussi, par la douleur de mon genoux quand j'ai bondi en arrière et ait heurté la commode, mais aussi par ce faux sang qui commence à sérieusement coller. Je n'ai pas tant de poils que ça, mais ceux qui sont-là tirent et je sens qu'une épilation non voulue va être de mise.

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Une sorte de routine s’est installée. Oui, déjà. Certes ça ne fait pas bien longtemps que tu t’es réveillé dans cet endroit plus qu’étrange pour la première fois, mais chaque jour se ressemble tellement. Tu pourrais si facilement perdre le fil. Sans doute que c’est ce qui va arriver, incessamment sous peu. Il y a comme une petite voix, dans un coin de ta tête, qui te susurre que de toute façon, tu n’as jamais beaucoup accordé de valeur à ce genre de choses. Vrai ou faux, tu l’ignores. Et tu t’en moques. Ce n’est pas comme si y accorder une quelconque importance changerait quoi que ce soit à la donne.

Alors, une fois de plus, tu t’es levé, douché, habillé, et es sorti avec dans l’idée d’aller squatter le coin bibliothèque pendant une bonne demi-heure avant de prendre de quoi te remplir l’estomac. L’un des bons côtés de cette amnésie, c’est que chaque intrigue te paraît nouvelle, là où certaines devraient t’être familière -sûrement. Si ça se trouve tu te fais des idées, et tu n’as jamais été un grand lecteur. Peut-être que tu as juste inconsciemment décidé de te raccrocher aux livres, parce que c’était plus simple.

En un mot comme en cent : tu ne sais foutrement rien de ce qui se passe aussi, et encore moins de ce qui se passait dans ta vie auparavant.

Te voilà donc qui prends la direction des escaliers, prochaine destination l’aire de vie commune… Quand soudain quelque chose d’assez grand et surtout très rouge te coupe la route net. Oulà. Eh, deux minutes, qu’est-ce qui vient de se passer, au juste… ? Sourcils un tantinet froncés, tu remontes les montures de tes lunettes sur ton nez, tandis que ton regard glisse jusqu’au fautif. Ou devrais-tu plutôt dire… La victime.
La stupeur te saisit aux tripes, écarquillant tes yeux. C’est… C’est du sang, ça ? La petite voix te dit que non, ça n’en a pas l’odeur. … Oh, comment tu sais que ce n’est pas censé sentir comme ça l’hémoglobine, d’abord… ?

Pas le temps ! Le pauvre gars paraît secoué, il a peut-être besoin d’aide ? Trouver quelque chose à dire, histoire de dédramatiser la scène et engager la conversation, ça ne doit pas être si compliqué… Ah !

- Et moi qui croyais qu’il pouvait rien m’arriver de plus bizarre… Bah tiens ! Hum. Pas brillant. Gêné et un rien désespéré par toi-même il faut le dire, tu te passes une main sur la nuque. Désolé. Besoin d’un coup de main ou ça ira ? La curiosité l’emportant, tu ajoutes en t’approchant. Et comment t’as fait ton compte pour te retrouver avec tout ce… Truc sur toi ? C’est quoi d’ailleurs… Résister à la tentation de toucher la substance du bout de l’index est compliqué, mais tu y parviens. Tout le monde n’aime pas qu’on empiète sur son espace personnel comme toi tu sembles avoir tendance à le faire. Alors tu fais de ton mieux pour refréner cette vilaine manie. On dirait que ça colle en plus, ce bidule… Clairement, tu as l’air d’un gamin fasciné par sa toute nouvelle découverte. Est-ce que tu en as quelque chose à faire ? Absolument pas.

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Respirer. Retrouver un semblant de stabilité. Ne pas se laisser submerger par la merde rouge et relativiser. Je ne suis pas mort. Certes, c'est une relativisation plutôt facile, mais si on considère les cicatrices de mes poignets, elle fonctionne. Elle fonctionne depuis longtemps. Ou peut-être pas du tout. Une autre? Je ne suis pas blessé. Ça, ça aurait été ennuyeux. Et douloureux. Et handicapant. J'en ai vu des handicapés et des blessés dans la Ruche. Je suis bien content d'avoir tous mes membres, valides. Malgré tout, Je peine à retrouver mon souffle, air suffoqué par l'odeur chimique, et c'est une voxi extérieure qui me donne un point d'accroche à une autre réalité.

Et moi qui croyais qu’il pouvait rien m’arriver de plus bizarre… Bah tiens ! - Grand type au corps particulièrement bien fait, je croise son regard à travers ses lunettes. "Lui" arriver? Il doit capter ma réaction car il se ravise immédiatement. - Désolé. Besoin d’un coup de main ou ça ira ? - J'en sais rien du tout. - Dis-je un peu sèchement, ton pas vraiment dirigé contre lui vu la situation, avant de souffler. - Et comment t’as fait ton compte pour te retrouver avec tout ce… Truc sur toi ? C’est quoi d’ailleurs… - Ça en revanche, je le sais. Je crois. L'information en ma capacité me donne une sensation de contrôle qui m'aide à reprendre un peu le dessus. - Du faux sang, je crois. C'était dans le... - Je tourne la tête vers la porte ouverte. J'ai laissé une trace de doigts ensanglantés bien distincte. - Un gros œuf noir. Quand j'ai voulu l'ouvrir, il a laissé exploser.. ça. - Terminé-je en désignant la substance.

Peut-être était-ce un test? Un puzzle et je l'ai mal ouvert? Ou peut-être était-ce tout bêtement une mauvaise farce. Je doute à une attaque quelconque, il y aurait eu bien plus de mal. En tout cas c'est ce que je me dis. Est-ce un acte malveillant ou simplement inconsidéré, je ne le saurais peut-être jamais. En attendant, le faux sang se fait collant. J'en ai sur toute la face de mon corps. Le haut du pantalon est recouvert, mais rien sous les genoux, puisque le lit a protégé le bas des jambes. Le torse, en revanche, est plus rouge qu'autre chose. Le bas du ventre surtout, mais également de larges éclaboussures au niveau des pectoraux et des bras. L'une d'elle recouvre le téton gauche et je n'ai pas hâte d'essayer de l'en retirer. Mes mains sont comme enveloppées de gants de sang et mon visage, tout juste épargné, a désormais quelques tâches rouges à son actif de la taille de grains de beauté. Heureusement, les cheveux semblent avoir été épargnés. Ou en tout cas, je ne sens rien, mais je peux me tromper.

Hm.. - Fais-je en hésitant. - Si tu veux venir, ouais. Je ne veux pas rester-là dans cet état et j'aurais probablement besoin d'une paire d'yeux supplémentaires pour repérer les tâches. - Une activité relativement embarrassante. Heureusement que j'avais enfilé un pantalon avant de voir l’œuf, ç'aurait été bien pire. D'autant que la projection a été plutôt vive et je suis persuadé d'avoir des rougeurs ou même quelques bleus. Je retourne donc à l'intérieur, accompagné du blond. Le faux sang est encore gluant, mais j'ai la sensation qu'il va vite sécher. Je préférerais autant éviter. Je lui montre malgré tout la chambre, le cercle de deux mètres de diamètre éclaboussé de rouge, entre lit, sol et mur, avec l’œuf noir au centre. - Je ne sais pas trop d'où sortait l’œuf. J'ai été curieux. Ça m'apprendra. - Mais une petite voix me dit que je n'ai jamais appris. - Viens.

Demi tour, gauche. Je nous entraîne dans la salle de bain et attrape la serviette usagée que je venais de laisser. Dans un soupir, je me rapproche du lavabo et ouvre l'eau chaude avant d'en imbiber le tissus. Ceci fait, j'essuie un peu ma main gauche et remarque que le rouge s'en va un peu. C'est déjà ça. - Ok, ça part. Je peux faire le plus épais comme ça et finir le reste sous la douche. - Dis-je en me tournant pour récupérer le flacon de savon. - Est-ce que tu peux vérifier ma tête et mes cheveux? Je dois pouvoir me débrouiller avec le reste. Quoi que je sois pas sûr d'être ambidextre... - Mon regard dérive un instant. Suis-je ambidextre? L'espace d'un instant, je ne suis même plus sûr d'être droitier, et puis je reviens à lui. - Pardon. Je suis 94, au fait. Bienvenue dans la Ruche. - Dis-je dans un sourire un peu gêné, réalisant que je ne l'ai jamais abordé, mais qu'il n'est pas là depuis longtemps.

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Qu’est-ce qu’on est censé faire dans une situation pareille ? Existe-t-il une procédure standard à suivre ? Le cas échéant, est-ce qu’une bonne âme pourrait avoir la bonté de te l’apporter, histoire que tu puisses la parcourir ? Non parce que franchement là… D’une, tu n’as aucune idée de ce que c’est -tout ce que tu sais c’est qu’avoir cette matière collée à la peau n’a pas l’air particulièrement agréable et que tu ignores comment diable ça se retire sans causer trop de dégâts à ce qui se trouve en dessous- et de deux tu aimerais être capable d’avoir la bonne attitude.
Soyons francs, ton comportement est à côté de la plaque, mon pauvre. Et ça se voit. Puisque lui, le type couvert de ce machin rouge, te semble s’en offusquer l’espace de quelques instants, juste le temps que tu réalises ton erreur et t’excuses. Ton petit doigt te dit que ce ne sera pas la dernière erreur que tu feras au sein de la Ruche… Est-ce que tu as toujours été aussi malhabile dans tes relations avec les autres ? La question commence doucement à te tarauder, mine de rien.

Ceci dit, tu n’as guère le temps de t’arrêter sur ces interrogations, puisque l’inconnu à celles que tu as émises peu avant. Alors comme ça… Ce bidule, ça sort d’un oeuf noir ? Depuis des oeufs noirs se promènent dans les logements, au juste. Sourcils un tantinet froncés, tu te demandes ce que c’est encore que ces conneries. Décidément, il s’en est passé des choses avant que tu ne te réveilles dans le coin pour la première fois. Une histoire bizarre d’infirmerie et de trou dans le mur (mais qui a été suffisamment con pour essayer de faire un trou dans un mur, sérieusement ?), et maintenant des oeufs qui vous explosent à la face ? Toutefois tu prends bonne note : te méfier de ce qui n’était pas là la veille. Ce sera sans doute plus prudent.

Lorsque l’autre homme admet que, effectivement, il aurait peut-être besoin d’un coup de main et te demande de lui suivre, tu te contentes d’opiner du chef et le suit docilement. On ne peut pas dire que tu sois contrariant, comme type. Et puis, à la perspective de te rendre utile, tu ressens comme un petit pic de bonne humeur. A croire que tu es né pour ça, c’est dingue.
Légèrement en retrait, tu l’observes commencer à nettoyer la substance. La bonne nouvelle ? Selon toute vraisemblance, ça part. A la bonne heure ! Même si pour le coup, tu n’es pas certain d’une grande aide, tu t’éclipses l’espace de deux secondes pour jeter un oeil à la chambre qui ferait à présent un parfait décor pour une scène de meurtre dans n’importe quel polar un peu cheapos. Magnifique, tiens. Tu jettes un regard noir à l’oeuf. Petit objet du démon…
Tu retournes toutefois rapidement auprès de la victime dudit objet, juste à temps pour l’entendre te demander de vérifier sa tête.

- Bien sûr, pas de soucis. Lâches-tu avec un léger sourire en couvrant d’une foulée ou deux la distance qui vous séparait encore. Bon, éviter de provoquer une catastrophe, ce serait pas mal. On se concentre, on ne papillonne pas : FO-CUS. A première vue, il n’y a rien… Hum… ? Ah, oui moi c’est 103, ravi de te rencontrer malgré les circonstances. Tu pouffes doucement, alors même que tu finis par repérer un petit bout de faux sang déjà pas mal séché, juste au dessus de la nuque de 94. Mais comment est-ce que ça a fait son compte pour arriver là, ça ? Du bout des doigts, tu essaies de le décrocher sans trop tirer sur les cheveux de ton vis-à-vis. Après tout, tu ne sais pas s’il craint ou non ce genre de choses. Et puis tu viens à peine de le rencontrer, bonjour la première impression si tu finis par le scalper ! Attends, bouge pas, cette saloperie veut pas te lâcher on dirait… Au bout d’une minute de bataille acharnée -qui t’a parue une éternité- tu retires enfin ce qui ressemble maintenant à une petite boule carmine où quelques cheveux sont toujours coincés.

- Bon, c’est ça de fait mais j’ai pas pu sauver tous tes cheveux… Désolé ? Tu hausses une épaule et jettes le truc dans la poubelle. Tant que tu as quelqu’un sous la main, et quelqu’un qui a l’air plutôt sympathique qui plus est, tu décides d’en profiter pour poser quelques questions. Et ça fait longtemps que tu es ici, toi ? Je suppose que t’en sais pas plus ? C’est pas que ça m’obsède particulièrement, je cours pas après les réponses, mais j’avoue que ça m’intrigue quand même un peu… A première vue on n’a rien en commun, même si d’accord, l’amnésie ça n’aide clairement pas à déterminer si c’est le cas ou non, mais c’est le sentiment que j’ai, je pense pas qu’il y ait un pattern précis. Après, je ne suis pas ici depuis très longtemps, tu me diras. Donc qu’est-ce que j’en sais, au final ? De toute façon pourquoi je me pose toutes ces questions ? C’est pas comme si ça y changera quoique que ce soit. Tu me diras, tant qu’il y aura des livres à lire, je pense que je serai content, et- Oups. Le moulin à paroles sans queue ni tête a encore frappé.

Tu lâches un profond soupir, tête basse comme un chiot qu’on vient de rabrouer, avant de reporter ton attention sur 94.

- Désolé, j’ai encore digressé. Je peux faire quelque chose d’autre ?

Ah ça y a pas à dire, tu es terrible.

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103. Un nouveau numéro à retenir. Je n'ai pas de soucis à mémoriser quoi que ce soit, mais je dois admettre que j'aimerais un vrai nom pour changer. D'un autre côté, l'emploi de matricules numériques a quelque chose... Différent? Original? Local? Quelque chose qui force une soumission? Une façon de s'intégrer? J'ai du mal à expliquer cette sensation, mais je n'en ai de toute façon pas l'opportunité. - Mais comment est-ce que ça a fait son compte pour arriver là, ça ? - Mon regard trouver le sien à travers le reflet du miroir. Une éclaboussure? Sur ma nuque? Je sens ses doigts écarter les cheveux libres et il essaye de tirer dessus. - Aie! - Attends, bouge pas, cette saloperie veut pas te lâcher on dirait… - Bien sûr, c'est à moi de ne pas bouger. Elle est bien bonne.

Au bout d’une minute à dire aie, il retire enfin la minuscule bille carmine et s'en débarrasse. Comme une si petite chose a pu autant tirer. - Bon, c’est ça de fait mais j’ai pas pu sauver tous tes cheveux… Désolé ? - Juste, dis moi qu'il n'y en a pas d'autres. - Il se met à chercher, mais rapidement, les questions pleuvent. Et quand je dis pleuvent, je dis elles chutent comme une tempête avant l’inondation. Tout y passe et avant que j'ai le temps de le réaliser, il diverge. Et s'en rend compte. - Désolé, j’ai encore digressé. Je peux faire quelque chose d’autre ? - Respirer, ce serait pas mal. - Lâché-je dans un rire. - Si ça peut te rassurer, c'est pas le temps qui manque ici. Tu auras plus que largement l'occasion de poser toutes les questions qui peuvent te venir.

Reprenant mon petit nettoyage dont le frottement commence à m'irriter, je continue de parler. - Je pense qu'on gère tous les choses différemment. Toi, tu te poses des questions. D'autres les évite. Je ne suis pas sûr qu'il y ait une méthode meilleure que l'autres. Personnellement, je m'en pose quand je fais face à un problème, mais autrement je ne vais pas les chercher. - Une petite plaque se décolle de la peau, mais reste agrippée aux poils de mon bras. La douleur des poils tirés est immédiate et me fait grimacer. - Et pour répondre à ta question, je suis là depuis quelques semaines déjà. Mais c'est la première fois qu'un tel truc arrive. Ou alors, je ne suis pas au courant. Et j'en sais pas beaucoup plus sur les lieux, non plus. - On a beau être en vase clôt, tout ne se sait pas immédiatement. Voire, tout court. Chacun ses questions, je suppose. - Alors? Ça se passe comment là-haut? - Dis-je en référence à mes cheveux.

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Si tu n’es jamais contre une nouvelle tête avec laquelle tu pourrais faire connaissance, tu dois avouer que là… C’est inédit. Enfin. Pour autant que tu saches. En tout cas ça l’est, dans la Ruche. Pour le moment, tu pars du principe qu’il vaut mieux ignorer l’avant. Oh ça n’empêche pas les questions de fuser de temps à autres, comme tu viens d’en faire la parfaite démonstration, mais dans le fond… A quoi bon. Personne ne semble avoir de réponse dans le coin, de toute façon. Tu finiras peut-être par te lasser. Sans doute assez vite.

Tout comme tu préfères balayer relativement rapidement le fait que tu n’aies pas réussi à être aussi délicat que tu le voudrais en retirant le morceau de faux-sang qui a coagulé dans la crinière de 94. Tu n’es pas doué pour ce qui requiert un tantinet de finesse, semblerait-il. Encore une fois, tu te fais une petite note dans un coin de la tête. C’est toujours bon à savoir.
Un sourire contrit s’étale sur tes lèvres tandis que tu retournes à ton exploration capillaire, histoire de t’assurer que rien ne reste… Sans manquer d’ensevelir ton interlocuteur d’interrogations inutiles.

La bonne nouvelle ? Il ne semble pas t’en tenir rigueur. Un infime soupir soulagé t’échappe. Néanmoins tu te serines intérieurement, il faudrait éviter de recommencer. Une fois ça passe, d’accord, mais une seconde ? Ou une troisième ? Soyons lucides, ça risquerait de devenir vite agaçant.

- Oh je crois que j’ai un certain talent pour jacqueter sans finir asphyxié. Glisses-tu sur un ton amusé, tes doigts continuant leur investigation dans la chevelure de 94. D’une oreille, tu l’écoutes te répondre et en profites pour glâner quelques informations au passage. Maigres, mais c’est toujours ça de pris. A ses paroles, tu réalises que malgré la promiscuité évidente à laquelle votre groupe est soumise dans ce huis-clos, tout ne se sait pas forcément. Les gens ne communiquent pas tout ce qu’ils savent. Et… Oui, en fait ça te semble évident maintenant qu’on te met le nez dedans. Idiot que tu es.
- Bah… Tu vas pas aimer ça, mais t’en as d’autres. Et des plus grosses que celles que je viens de retirer, en plus. Enfin elles sont… Plus étalées ? J’aime pas être pessimiste, mais ça risque d’être compliqué à enlever. Une idée te traverse l’esprit, mais tu n’en es pas sûr… Bah. Tu tentes malgré tout. Me semble avoir vu des ciseaux, tu veux que j’essaie de couper tout ça ? Bon je suis pas coiffeur, enfin je pense pas, mais… Au pire ça repousse ? La voix incertaine, la moue sceptique, le léger haussement d’épaules… Rien de tout ça n’inspire la confiance. Je t'en voudrais pas si tu veux pas faire un pari pareil, je suis pas sûr d'arriver à faire quelque chose de convenable ! Même toi tu n’y croies pas, de toute façon.

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Un bavard, mais un bavard qui m'a l'air plutôt sympathique. Je ne suis pas certain d'être du genre à parler sans respirer, mais j'ai remarqué être quelqu'un de plutôt sociable qui refuse rarement une conversation. Ses questions sont, au final, un sujet de plus. Un sujet récurent, qui amène réflexion la plupart du temps. Quand les gens ne partagent pas naturellement les informations qu'ils possèdent, il faut aller les chercher à la source. Tout le monde ne peux pas être comme cette personne qui a épinglé sur le tableau d'affichage ce qu'elle a découvert au sujet de cette femme en noir. Un visage humain... Pourquoi cette précision? Ont-il cru à autre chose? Ça ne m'a jamais traversé l'esprit.

Bah… Tu vas pas aimer ça, mais t’en as d’autres. Et des plus grosses que celles que je viens de retirer, en plus. Enfin elles sont… Plus étalées ? J’aime pas être pessimiste, mais ça risque d’être compliqué à enlever. - Un soupir m'échappe. La douleur n'est pas effroyable. Ce ne sont que des cheveux tirés, après tout, mais la perspective qu'on m'arrache la moitié du crâne n'a tout de même rien d'agréable. Est-ce la limite que je trace? Suis-je incapable de supporter plus que ça? - Me semble avoir vu des ciseaux, tu veux que j’essaie de couper tout ça ? Bon je suis pas coiffeur, enfin je pense pas, mais… Au pire ça repousse ? - Mon regard croise le sien. Il n'a pas l'air convaincu. Cela dit, c'est comme si un levier avait été tiré dans ma tête. - Je t'en voudrais pas si tu veux pas faire un pari pareil, je suis pas sûr d'arriver à faire quelque chose de convenable ! - Je secoue la tête. - T'embêtes pas avec du convenable.

J'en ai fini avec les bras. Je m'attaque immédiatement au bas du ventre, là où il y a le plus de poils et là d'où j'aimerais retirer un maximum de cette saleté avant qu'elle ne sèche complètement. - Coupe tout. Ce sera court partout de façon égale. - L'épaisseur des lames du ciseaux sera l'épaisseur de cheveux qu'il restera. Aucun risque de trous ou de blessures. Si problème il y a, ce sera un oublie, et il faudra simplement repasser dessus. - Comme tu dis, ça repousse. Autant jouer le côté pratique. Je serais beau peu importe la coupe de cheveux. - Ajouté-je dans un sourire joueur, manière de dédramatiser un peu. Je ne connais 103 que depuis quelques minutes, mais je lui fais assez confiance pour le laisser agiter des ciseaux sur ma tête. En outre, il a l'air trop peu sur de lui pour que je l'enfonce, ou pire, qu'il ne fasse pas de lui-même attention. Aucune raison que quelque chose se passe mal. Je le laisse donc aller chercher les ciseaux et continue de nettoyer mon ventre le temps qu'il se prépare. Il me faudra garder la tête droite, je préfère autant en faire un maximum avant. - Ready when you are, big man.

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Qui aurait cru que tu finirais par t’improviser coiffeur de si bon matin ? Pas toi, en tout cas. La perspective de manier les ciseaux ne t’emballe pas vraiment, mais est-ce que tu as le choix ? Oh tu pourrais dire qu’au final tu ne te sens pas de le faire, mais il y a une part de toi qui n’aimerait pas reculer maintenant. Comme si tu avais peur de décevoir. Bon. Bah va falloir assumer, mon p’tit père.

Un léger rire t’échappe ceci dit à sa remarque et, la paire de ciseaux en main, observant l’ustensile comme s’il allait soudain prendre vie pour se barrer en courant (on sait jamais, y a bien des oeufs qui vous explosent à la tronche), tu t’entends répondre un :

- Oh mais ça j’en doute pas. Même si bon, soyons honnêtes, j’aurais préféré éviter de charcuter les cheveux de quelqu’un aujourd’hui, c’était pas vraiment dans mes plans ! Un léger rire t’échappe tandis que tu reviens vers 94. L’espace de quelques instants, tu observes la chevelure juste sous ton nez, et tu te mets à espérer que son propriétaire ne change soudain pas d’avis si jamais la coupe est une véritable catastrophe et qu’il se mette à t’aboyer dessus… Oh tu n’aimerais pas qu’on t’aboie dessus. Tu prends une profonde inspiration, ça va bien se passer, y a pas de raisons.

- J’espère pour toi que t’es sûr de ton coup, parce que je me lance. Aussitôt dit, aussitôt fait, un petit clip et hop, quelques cheveux tombent sur le sol. Okay, c’était pas si pire que ça. Tu continues donc, en faisant de ton mieux pour ne pas tout massacrer, ce quand bien même tu n’es pas censé pouvoir te rater. En tout cas je te préviens, y a pas de bureau des plaintes après. Enfin, je t’écouterai râler parce que je laisse pas les gens parler dans le vide, mais… Eh, j’pourrai rien y faire ? J'ai pas encore trouvé la recette miracle pour faire repousser les cheveux instantanément. Malgré toi un sourire amusé étire le coin de tes lèvres, tandis que tu poursuis ton entreprise de débroussaillage capillaire. Pour autant que tu puisses en juger, ça se passe bien. T’as réussi à te débarrasser du reste, d’ailleurs ?

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Oh mais ça j’en doute pas. Même si bon, soyons honnêtes, j’aurais préféré éviter de charcuter les cheveux de quelqu’un aujourd’hui, c’était pas vraiment dans mes plans ! - C'était pas vraiment dans mes plans de m'exploser du faux sang dessus, si ça peut te rassurer. - Avais-je répondu un peu sèchement, plus pour la situation que pour lui. Je ne lui en voudrais pas s'il décidait de se retirer. Après tout, on ne se connait pas, et je suis certain qu'il y a de quoi ne pas être à l'aise avec cette situation, ou même la plus grande encore qui est la Ruche. Je serais incapable de faire ça moi-même, mais j'aurais pu demander à quelqu'un d'autre. Pour autant, je suis bien content, et bizarrement soulagé, qu'il accepte. Et qu'il reste.

J’espère pour toi que t’es sûr de ton coup, parce que je me lance. - Certain. - Dis-je avant d'entendre les lames des ciseaux se refermer. Les cheveux céder. La mèche tomber sur mon épaule. Ça ne me fait ni chaud ni froid. Certains auraient hurlé au désespoir, mais j'arrive à ne voir que l'aspect pratique de la chose. Ça repousse, pourquoi est-ce que je m'inquiéterais pour si peu? Nous avons tous bien plus important à gérer ici, peu importe que je ressemble à rien avec les cheveux plus courts. Ce qui, j'en suis sûr, est totalement faux. - En tout cas je te préviens, y a pas de bureau des plaintes après. Enfin, je t’écouterai râler parce que je laisse pas les gens parler dans le vide, mais… Eh, j’pourrai rien y faire ? J'ai pas encore trouvé la recette miracle pour faire repousser les cheveux instantanément. - Ne t'inquiètes pas, va.

Pendant qu'il continue son oeuvre, moi je continue la mienne. La tête bien droite et le regard le plus bas possible, je frotte avec prudence le faux sang de mon ventre avec la serviette humide de l'eau chaude qui continue de couler dans le lavabo et laisse s'élever une vapeur discrète. De par ma taille et la position du miroir, je peine à bien voir le bas de mon ventre, alors j'espère seulement que mes efforts portent leurs fruits. Passé quelques minutes, pourtant, je décide de m'occuper de ce que je peux voir et remonte un peu plus haut sur mon torse. - T’as réussi à te débarrasser du reste, d’ailleurs ? - Partiellement? - Dis-je en continuant de frotter. - Les bras et les mains ont pris le plus gros, mais j'ai commencé par ça donc ça va. Le ventre est... délicat, je verrais après. Mais le reste ça va pour l'instant. - Et puis je lève les yeux vers lui et ma tête. - Oh mon DIEU! - Lâché-je, sonore, d'un air horrifié. Avant d'exploser de rire. - Non, pardon, je déconne. C'était trop tentant. C'est parfait. - C'est pas fini. J'aurais peut-être dû attendre qu'il ait terminé avant de m'amuser. Mieux vaut vivre dans le moment présent, non?

What's red but doesn't attract vampires?

H03-94 & H04-103

La perspective que cette saynète incongrue puisse t’amener à tout doucement nouer des liens avec un autre pensionnaire de la Ruche t’effleure l’esprit, alors même que tu fais de ton mieux pour retirer toute la substance rouge des cheveux dudit pensionnaire, sans tout massacrer non plus. Ce n’est pas que tu sois du genre sauvage, au contraire pour autant que tu aies pu en juger tu as le contact plutôt facile, quant au verbe n’en parlons pas, mais… Tu as cette impression lancinante que te faire une place au milieu d’un groupe certains membres sont là depuis bien plus longtemps que tu ne parviens à l’imaginer risque d’être un poil compliqué.
Alors qui sait, cet oeuf maudit aurait peut-être eu au moins une conséquence positive.

D’une oreille un peu distraite, tu écoutes 94 répondre à ta question, et opines légèrement du chef histoire de signifier que ça ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd. Quand bien même tu dois avoir l’air bien concentré sur ton travail de coupe. Un peu plus et on te verrait presque avec les lèvres pincées, comme ces gamins qui font de leur mieux pour ne pas ruiner leur carte de Noël en versant “malencontreusement” tout le pot de paillettes dessus. Concentration maximum, donc.

Puis soudain c’est le sursaut. Ton palpitant fait un bond et un hoquet de surprise t’échappe presque. Aussitôt tu relèves le nez pour croiser le regard de 94 dans le miroir, persuadé que tu as fait une connerie… Et environ deux secondes après -à quelques brouettes près- voilà qu’une moue contrariée s’invite sur ton visage.

- Et t’es fier de toi, je suppose ? Incapable de garder cet air grognon et sérieux plus longtemps, un nouveau petit sourire amusé revient flotter sur tes lèvres, alors que tu entreprends de terminer d’égaliser quelques mèches qui font encore de la résistance. J’aurais pu te blesser avec les ciseaux hein, tu sais pas à quel point je suis maladroit ou non. Et moi non plus, d’ailleurs, maintenant que j’y pense ! Tu pouffes un peu, écourtes le dernier épi que tu trouves, vérifies vite fait en passant une main dans les cheveux qu’il n’y reste plus de faux sang, puis poses la paire de ciseaux sur le bord du lavabo. Là, tu contemples ton oeuvre. L’un dans l’autre… C’est pas trop mal. C’est même plutôt présentable. Enfin en même temps, c’était pas bien compliqué, pas de quoi me jeter des fleurs. Du coup… Je vais te laisser te doucher tranquille histoire de te débarrasser du reste. D’un pas ou deux, tu as déjà reculé vers la porte de la salle de bain, ceci dit pas très certain sur ce que tu es censé faire pendant ce temps. Retourner vaquer à tes occupations, attendre dans un coin, composer un haïku forcément nul parce que tu n’as aucune idée de comment ça s’écrit, un haïku ? Mystère.

code by exordium.

What's red but doesn't attract vampires?

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Et t’es fier de toi, je suppose ? - Impossible de contenir mon rire. Et cet air grognon sur son visage n'aide vraiment pas. Heureusement, il ne reste pas longtemps et lui aussi finit par souffler. Reprenant une position droite pour le laisser finir, je le garde malgré tout à l'heure alors qu'il parle de sa maladresse hypothétique. - Ouais, mais j'ai rien. T'as de bon réflexe, tout va bien. Maintenant, tu le sauras. - Peut-être un coup de chance, c'est sûr, mais autant ne pas dramatiser. Il reprend sa tâche et après quelques coups de ciseaux, je me sens écrasé par ses grandes mains. Il vérifie qu'il ne reste plus rien. Moi j'ai l'impression que mon crâne respire tellement c'est court. Une chose est certaine, je n'ai pas l'habitude qu'ils soient si courts. Cette sensation de fraîcheur ne serait pas si intense autrement. D'un autre côté, je n'en sais rien, j'ai peut-être oublié ça aussi.

Finalement, il dépose les ciseaux et observe son oeuvre. Je dois dire que tout semble de niveau. - C’est pas trop mal. C’est même plutôt présentable. Enfin en même temps, c’était pas bien compliqué, pas de quoi me jeter des fleurs. Du coup… Je vais te laisser te doucher tranquille histoire de te débarrasser du reste. - Ses commentaires dans le vide me font sourire. Il parle vraiment tout seul. Ou est-ce la peur de la remontrance ou de l’embarrassement qui le fait parler en permanence pour empêcher l'autre d'en placer une? Allez savoir. Il s'éloigne déjà vers la porte. - Ça devrait pas prendre longtemps, j'espère. Tu peux traîner ici si tu veux. - Je ne suis pas chez moi, de toute façon. Il fait bien ce qu'il veut.

J'ai réussis à retirer le gros du sang séché, qui n'est pas du sang, mais qui est séché. Au sol, mes cheveux sont éparpillés, noués de rouge. Même en sachant que les robots nettoyeurs viendront s'occuper de ça, je ramasse le gros et balance le tout dans les toilettes avant de tirer la chasse d'eau, laissant les flots emporter les vestiges de ma chevelure. L'étape suivante, c'est de me déshabiller. J'étais confiant. Quelle erreur. - Oh putain... - Dans mon nettoyage, j'ai oublié de m'occuper de mes vêtements. Le sang, lui, a été malin. Il a collé le tissu à ma peau et surtout à mes poils, alors forcément lorsque je cherche à retirer pantalon et boxer, je me mets en apnée. Et puis je grogne. Et puis quelques larmes coulent, parce que je suis un être sensible libéré de quelques poils de plus. Déjà qu'il n'y en a pas des masses... Ceci fait, je balance le tout dans le bac à linge et me glisse sous la douche. L'eau chaude a rapidement raison du faux sang séché restant, aidé par le savon, et je découvre la sensation amusante des cheveux courts entre mes doigts.

Je lui avais dis que ça ne me prendrais pas longtemps. En réalité, il m'aurait fallu plus de trente minutes pour venir à bout des dernières traces et enfin sortir de là, parfaitement propre. Parfaitement nu, aussi. J'aurais pu anticiper le changement de vêtement, mais je dois admettre avoir eu les pensées ailleurs. Alors forcément, lorsque je sors de la salle de bain et pivote vers la chambre, je sautille en vitesse. - Fait pas attention, je fais que passer. - Est-ce que si je m'étais tue, il aurait regardé? On ne le saura jamais. Je m'engouffre dans la chambre et file directement vers la commode pour sortir une tenue complète à nouveau. Boxer, pantalon, chaussettes et chaussures. Je termine par la chemise. Lorsque je sors à nouveau de la chambre, je suis encore en train de la boutonner. - Je t'ai pas dis merci encore. Alors merci. T'as fais du bon boulot. - Je glisse ma main sur ma tête, amusé. - C'est tout bien. - Un coup d’œil en arrière. Mes lèvres se pincent. - T'étais pas obligé de m'attendre. Cela dit, je suggère qu'on file d'ici avant que quelqu'un n'arrive et ne voit le bordel. Tu viens? - Lâché-je dans un rire avant de me diriger vers la porte.