Un colocataire fantôme. Ft H01-400

Voilà plusieurs jours que je suis arrivée ici. La voix qui m’a réveillé la première  fois, je ne sais toujours pas comment l’appeler. La voix, l’IA, le créateur. Enfin la chose qui m’a volé ma vie, m’a affecté à un logement en particulier. On se demande bien pourquoi puisque à mon arrivée une de ces règles que nous devons suivre à la lettre avait été changé. On ne plus dormir dans son logement mais on doit en changer chaque soir. Je ne comprends toujours pas pourquoi dans ce cas on continue à nous en attribuer un. Je me fiche de changer de lit chaque nuit. Si il y a un endroit où dormir je m’y installe et je dors. Même si pour cela je dois dormir par terre. Mais bon je me dis, qu’il ou qu’elle pourrait une nouvelle fois changer les règles et nous obliger et réintégrer nos logements. Je suis en colocation dans ce logement avec un certain @H01-400   Depuis mon arrivée, je passe tous les jours au logement pour me présenter, mais malgré mes efforts je n’y ai jamais rencontré personne. Cette fois ci je ne me déplacerai pas pour rien. J’ai piqué une page du carnet de Doc et j’ai écrit un mot pour me présenter. Au moins, même si je ne le rencontre pas, je me serais présenté par écrit. Je viens de finir ma séance de sport et une douche est indispensable. Autant faire d’une pierre deux coups. Je remonte au logement 1D, mes affaires de toilette dans une main et mon petit mot dans l’autre. Je ne frappe plus, trop habitué à trouver l’appartement vide. Je me dirige tête baissée vers la salle de bain pour prendre ma douche. Je déposerais mon mot après. Je prends mon temps pour me détendre  les muscles, l’eau chaude sur mon corps m’aide à me récupérer. Une fois séché puis habillé, je récupère mon petit mot et ressors de la salle de bain, lorsqu’un léger bruit attire mon attention. Je suis aux aguets et scrute avec attention tout autour de moi. Instinctivement, mon corps se tend, je suis prête à me défendre en cas de problème. Le dos contre un mur et mes yeux passant de porte en porte pour vérifier si des gens sortent des pièces. « Hello, y a quelqu’un ? » Si une personne est présente alors que je ne l'ai pas repéré en rentrant, elle se manifestera surement.

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Je ne vais pas mentir et je vais être honnête, je détestais cette nouvelle règle. Vous savez, celle qui dit que l'on ne peut plus dormir dans notre logement. Peu importe qui gère cet endroit il semblait qu'il ait développé une nouvelle lubie, celle de vouloir nous faire dormir dans un logement qui n'est pas le nôtre. Une nouvelle règle que je trouve ridicule et, oui, qui m'agace particulièrement. Il semblerait visiblement que je suis quelqu'un qui déteste qu'on vienne perturber ses habitudes. Combien de temps cette situation absurde allait durer ? Et à quoi ça sert d'avoir encore des logements attitrés si on ne peut plus y dormir ? Je commençais vraiment à en avoir marre.

Je perdais donc un temps énorme chaque jour à chercher un logement qui serait vide. Je n'aimais pas vraiment l'idée de me retrouver avec un(e) parfait(e) inconnu(e) chaque nuit. Après tout, on ne sait jamais sur qui on peut tomber. C'est sûr qu'avoir un colocataire cela devait être agréable, on se sent vite seul dans cet endroit, mais de là à changer de "colocataire" chaque nuit quand même... En parlant de colocataire, j'ai appris qu'une nouvelle arrivante partageait mon logement. Enfin si on peu dire avec cette règle loufoque. Malheureusement je n'ai jamais eu l'occasion de la croiser. Bien que c'était étonnant car je revenais souvent dans ma chambre, je n'ai peut-être simplement jamais fait attention aux bruits. Alors, je m'étais fait à l'idée que je ne la rencontrerais que le jour où cette lubie de dormir ailleurs chaque nuit sera passée. J'espérais que ça ne tarderait pas. Je voulais retrouver un minimum de normalité, autant que c'était possible d'en avoir dans cet endroit du moins.

Je retournais à mon logement après quelques heures passées dans la salle commune, lorsque le calme commençait à me manquer. Et je n'étais pas contre le fait d'aller faire une sieste qui plus est, avec cette règle je dormais très mal, craignant toujours de voir quelqu'un débarquer dans le logement où je me cachais. Je pars donc rejoindre mon logement, je pourrais continuer d'y lire tranquillement le livre que 500 m'a confié. Je me suis allongé sur mon lit pour le lire et j'ai probablement dû m'endormir sans m'en rendre compte, le livre finissant malheureusement par glissé, glissé, jusqu'à finalement tomber par terre. ça m'a réveillé aussitôt. Et puis il y a eu ta voix, parce que tu demandais s'il y avait quelqu'un. J'ai ramassé le livre, un peu honteux de l'avoir laissé tomber et je l'ai posé sur le bord du lit avant de sortir de la chambre.

"Bonjour ?"
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De toute façon, je n’avais rien à perdre, au pire il n’y avait personne, je laisserais mon mot. Comme je ne pouvais pas m’installer dans cette chambre pour y dormir, je ne faisais qu’y passer une fois par jour pour récupérer des vêtements propres dans la commode de la chambre qui m’était attribuée. De toute façon je ne vis pas ici. Avec Doc on s’est installé dans un d'appartement de la section 4, on y a élu domicile, comme ça on n'a pas à chercher tous les soirs et on ne brise pas la règle nous interdisant de dormir dans le logement qui nous est attribué. Par contre si un jour cette règle change je préfère avoir rencontré mon colocataire. J'aime connaître un minimum les gens que je côtoie et savoir à quoi m’en tenir.  Vivre sans souvenirs est déjà une épreuve, je tiens à maîtriser mon environnement. Je passe donc tous les jours, à chaque fois à des heures différentes pour me donner une chance de rencontrer le ou la colocataire avec qui je suis censée partager cet appartement. Je sors de la douche, les cheveux encore mouillés, mais habillé. Ce serait dommage de faire une rencontre dans le plus simple appareil. Bien que cela ne me dérangerait pas, je n’ai aucune honte de mon corps, mais je peux comprendre que la vue de toutes les cicatrices qui le parsèment puisse choquer les autres. J'aperçois une personne sortir d’une des chambres un livre à la main. Ah enfin un être vivant à qui parler. À première vue, il ne semble pas agressif, je relâche donc un peu la tension qui s’était instinctivement installée en moi et je m’avance vers lui pour me présenter. « Bonjour, je m’appelle F03-066. » Il n’y a pas à dire je ne me ferais jamais à ce matricule. « Je suis arrivée  il y a quelques jours et on m’a affecté à cet appartement. Je cherche à me présenter à mon colocataire. C'est peut être vous ?  » Il vaut mieux que je demande parce qu'avec tout ces changements on ne sait jamais qui habite où ?

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Je détestais cette nouvelle règle qui m'empêchait de dormir dans mon logement, dans ma chambre. Je n'étais déjà pas très à l'aise dans cet endroit, bien que ça fait plusieurs semaines (mois?) que je suis là, mais cette nouvelle règle augmentait cette sensation. Je n'avais même plus l'impression d'avoir un endroit que je pouvais qualifier de "chez moi". Certes, toutes les chambres étaient identiques mais ça ne changeait rien. On avait bien le droit d'avoir un lieu à "nous" non ? Maintenant je ne sais même pas qui vient dormir ici la nuit.

En tout cas cette règle n'avait pas changé le fait que je passais pas mal de temps dans mon logement. J'appréciais la salle commune, comme tout le monde, mais parfois ça m'épuisais et le fait de ne pouvoir aller ailleurs me rappelait trop que l'on est tous prisonniers de cet endroit. Alors je m'isolais souvent dans ma chambre lorsque j'avais besoin de retrouver un peu de calme et de tranquillité. Et j'essayais alors de prétendre que tout était parfaitement normal. Même si c'était totalement l'inverse.

J'avais tellement l'habitude d'être seul, alors que je savais bien qu'il y avait une deuxième chambre, que je ne m'attendais pas à tomber sur toi. J'avais cru comprendre que j'avais une colocataire mais je ne t'avais jamais croisée avant aujourd'hui. Tu semblais un peu sur tes gardes, je pouvais comprendre, tu étais sûrement aussi surprise que je le suis. Tu t'es présentée, F03-066, puis tu ajoutais que tu es arrivée il y a quelques jours, que tu étais assignée à cet appartement... Puis tu disais que tu cherchais à te présenter à ton colocataire. Je te souris, puis je me présente à mon tour.

"Je crois que c'est bien moi oui, j'étais aussi assigné à cet appartement. Je suis Max."

C'était la première fois que je me présentais avec mon surnom, ça faisait vraiment un drôle d'effet !
By Halloween sur Never-Utopia

Enfin quelqu’un qui pourrait correspondre à mon colocataire. Je le vois quand même un peu hésitant. Je ne m’attendais pas à le trouver là et de son côté il ne devait pas s’attendre à me voir non plus. Je ne connais pas encore bien les us et coutumes de cet endroit et j’espère ne pas avoir fait d’erreur en me présentant à lui comme cela. J’ai l’impression que je suis quelqu’un de sociable et qui parle facilement aux autres. Les quelques jours que j’ai passés ici, mon permis de rencontrer quelques personnes, mais aussi de découvrir aussi que certains sont timides ou peureux et sortent le moins possible. Je les vois venir manger dans l’espace-repas en longeant les murs pour ne pas se faire repérer. Le reste du temps ils s’enferment dans une chambre sans en bouger. Mon colocataire fait peut-être partie de ces personnes.  Déjà qu’il faut s’adapter à cette nouvelle vie, sans souvenirs et sans point de repère, je suis peut-être trop envahissante pour lui. Mais finalement je le vois me sourire et se présenter à moi. « Enchantée Max, je suis ravie de rencontrer. J’espère que je ne vous dérange pas. » Il a un nom. À chaque fois cela me fait quelque chose d’entendre que certains ont perdu leurs matricules au profit de surnom ou d’un nom. Cela donne de l’espoir de savoir que l’on peut évoluer et pourquoi ne pas quitter ces chiffres qui ne correspondent à rien selon moi et prendre un nom comme tout être humain peut l’avoir et non pas comme un prisonnier.  « C’est sympa comme nom. Vous êtes là depuis longtemps ? . »

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