Welcome to the new edge Ft NB07-333

Welcome to the new edge

H05-65 + NB07-333

7 juillet

65 fuyait depuis quelques temps sa chambre et n'y rentrait que pour dormir. Si au début il faisait déjà plus ou moins la même chose, c'était pire maintenant. Passer d'une chambre peuplée par deux autres personnes, à une chambre vide... C'était quelque chose. Ils étaient passés où les deux autres trou duc ?! Il leur avait adressé quoi ? Trois mots ? Mais c'était tout de même trois mots, et un gros effort de sa part... Enfin... Des efforts, il essayait d'en faire pour les gens avec qui il allait dormir. Manquerait-plus qu'on l'étouffe dans son sommeil quoi... Mais 65 n'avait pas pensé à la perspective de ces disparitions. Il n'avait pas prit en compte ce risque, puisque pour lui, et ce jusqu'à présent, la ruche évoluait, changeait, mais pas ses occupants. Enfin... Si... Des nouveaux arrivaient, mais c'était tout. Là... Il devait avouer qu'il s'y attendait pas. C'était... Nouveau, et 65 n'aimait pas ce genre de nouveauté. Il s'était donc levé, comme tous les matins depuis quelque jour, d'habitude il longeait les murs, allait directement à la salle de bain, y passait le moins de temps possible et se barrait. Assez sauvage le garçon. Mais aujourd'hui il prit plus son temps que d'habitude. Fallait croire que le choc était passé, qu'il était plus serein. Il se brossait donc les dents avec application quand un bruit lui fit relever le nez, sursauter même. Un bruit... Dans l'endroit où il dormait... C'était le jour J ? On venait pour lui ? Son cœur tambourina dans sa poitrine... Et il baissa un regard rageur en direction de son torse. L'air de dire "Bordel, petit palpitant, tu vas te calmer oui ?!". Il poussa un soupir, de guerre las -Le 65 à l'état sauvage est combatif, parce que 1- il ne va pas sans arrêt au devant des conflits, car il est très seul et 2- il ne pense pas trop souvent, ce qui n'était le cas ni du 1 ni du 2 ces derniers temps- il se rinça la bouche après s'être brossé les dents -il tenait à ses dents, manquerait-plus qu'il se retrouve forcé de finir à la soupe... Ce serait un désastre- se passa un coup d'eau sur le visage, avant de sortir la tête de l'embrasure de la porte. 65 se voyait comme un fauve, un roi de la savane... Mais autant dire qu'à l'heure actuelle il ressemblait plutôt à un suricate surveillant anxieusement son nid, et se demandant quand il replongerait dans son tunnel pour se cacher.
Et c'est là qu'il tomba sur cette personne qu'il avait entraperçu à quelques reprises les jours derniers. Il l'avait toujours vu du coin de l’œil, en sortant de sa chambre. 65 était assez asocial. Si il ne lui parlait pas... Peut être que pour une fois, il ne se prendrait pas la tête avec quelqu'un. Mais là... Acculé tel le Bambi du dimanche qu'il était... Il n'avait pas le choix. Comment on faisait pour interpeller les gens sans paraître trop désagréable ? C'était tout un exercice pour lui.

"... Bon... Jour... Tu prends tes marques ?"

N'oublions pas que les deux partageaient le même espace restreint. Le même territoire, si on veut. Il ne pouvait pas se montrer aussi agaçant qu'avec le reste du monde... Enfin... Si il pouvait contrôler ce petit côté de sa personne... Cela lui aurait évité bien des problèmes.
 

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H05-65 + NB07-333

7 juillet

Oh dans sa vie, 65 avait dû posséder bien des armes. Le fait qu'une présence lui "manque" entre les reins voulait tout dire. Manifestement à une autre époque et dans un autre endroit, il avait sans aucun doute été armé. Mais ce genre d'arme n'est jamais une bonne idée... Et ça ne prépare pas vraiment à ce que la vie nous réserve. En l’occurrence, Blondie n'était absolument pas préparé, à la vie en elle même, et à la vie en société. Deux garces, deux reines aliens -pour lui- qu'il ne maîtrisait pas. C'était comme jouer à un jeu sans en avoir les règles. C'était rageant, c'était chiant, et ça finissait rarement bien. -surtout pour l'idiot qui avait accepté de jouer pour faire plaisir, et qui n'était pas foutu de savoir quoi faire de ses cartes-. Des cartes il en avait. Trop peu. Mais il en avait. Il ne savait juste pas comment tirer le meilleur partit de sa main, alors il angoissait. Il lâchait prise, 65 se laissait dominer depuis quelque temps par ce qu'il ressentait. Ces lames de fond lui lacérait la peau. Métaphoriquement parlant... Quelle chance.
Enfin... La nouvelle tête de la chambre ne semble pas antipathique. Du moins... Elle n'a pas tiré une tronche de quinze pied en voyant la dégaine de 65. Le jeune blondie, il en avait marre de ces regards, de ces jugement, et il avouait que cela conditionnait pas mal ses rapports à l'autre. Ils avaient souvent cette tête éberluée, choquée, dégoûtée ? Il n'aurait su le dire. Il détailla la chose qui venait d'émerger devant lui, et s'écarta, lui laissant libre accès à la salle de bain. Vu comment il peinait à trouver son chemin du bout des doigts -merci soyeuse chevelure- il valait mieux libérer l'espace, de toute façon, 65 il avait finit. Il avait entamé la conversation. De lui même, et il était même resté agréable. La voix en face se fait entendre. Et elle s'approche, elle s'approche. Mais 65 ne voit aucune agressivité, aucune rage. Et cela le rassure... ça fait taire l'angoisse sourde, toujours présente, qui lui murmure des tas des trucs à l'oreille. Cette angoisse qui s'amuse à lui faire tourner la tête, à le rendre malade. 65 penche doucement la tête. Avant de laisser échapper d'une voix relativement neutre.

"J'ai pas compté les jours... ça fait un petit moment que je tourne ici. Un mois ? Peut être deux en vrai. J'sais pas. Mais... Tu verras. Tu prendras vite tes marques. De toute façon t'auras pas le choix."

Le choix, c'était une putain de fable qu'on racontait aux enfants. Le choix... C'était une idéalisation, un rêve, quelque chose qu'on peut pas toucher. Et lui, il l'avait plus. Si il l'avait eu un jour entre les paluches, il aurait fait le choix, comme beaucoup, de sortir d'ici. De reprendre sa vie de solitaire. Il l'aimait bien... Celle là. Cette petite vie tranquille. Il savait qu'il était solitaire, c'était pour ça qu'il vivait aussi mal cette aventure. Il n'aimait pas qu'on l'approche, il ne savait jamais comment gérer les autres. Déjà que se gérer lui relevait de l'impossible. 65 se passa une main timide dans les cheveux.

"Moi c'est... 65, et toi t'as un numéro ? Un surnom peut être ?"

Il était curieux, et en même temps il craignait de voir ce dégoût dans les prunelles de l'autre. Ils l'avaient tous à un moment. Ce mélange de gêne et de dégoût. Il faisait cet effet naturellement aux gens... C'était pas possible.... Enfin la chance qu'il avait, c'était qu'il pouvait pas voir la tronche en face de lui, une rivière salvatrice et capillaire les séparait. Certains diraient tant mieux, d'autres tant pis.




 

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7 juillet

Il y avait quelque chose qui ne quittait jamais Dandy depuis quelques temps, cette peur de l'autre... Cette peur de faire encore quelque chose qui ne plairait pas, et de se retrouver à nouveau acculé, agressé. Il était con, le blondinet, un joli petit enfoiré, enfin... ça, c'était avant. Il avait perdu toute sa confiance, et se contentait de baisser les yeux, et de raser les murs. Sait-on jamais. Il n'avait envie de recroiser ni Fury, ni la fille qui l'avait mit au sol. Pourtant... Là c'était son colocataire, si il voulait que ça se passe bien, Blondie devait y mettre du sien. Un sourire timide éclaire un instant ses lèvres quand il entend son interlocuteur lui répondre. Bon... Déjà... Il ne lui a pas
sauté à la gorge, et il ne s'est pas non plus moqué de sa coupe de cheveux. Oh... 65 les voyaient, tous ces regards sur lui. Ce jugement. ça l'avait toujours révolté. Et il y avait répondu avec les pauvres armes qu'il possédait. ça l'énervait, ça l'enrageait. 65 se détendit un peu, juste un peu. Peut être que ce ne sera pas désagréable ?

"333 hein ? J'sais pas si je pourrais t'aider à ça... Faut dire que moi, mes marques, j'suis même pas sûr de les avoir. Mais... Ouais, si t'as besoin, viens."

Il avait baissé les yeux en disant ça, il s'était aussi trituré les doigts. BORDEL il était où le vrai 65 ? Celui qui avait atterrit dans la ruche avec toute son assurance (fausse) et sa vacherie ? Celui qui était arrivé comme un conquérant ? C'était plus pratique de se cacher derrière cette image. Mais... Le blondinet, il avait des trucs qui lui tournaient en tête, des mots qu'on lui avait lancé... Des choses qui avaient changés la donne. Il s'était battu, il avait joué des coudes, bourré de coups d'épaules le monde pour se faire une place, et il s'était fait dégagé à coup de pied au cul. Il avait comprit qu'il n'avait pas le pouvoir de se battre contre tout ça, pas la force. Oh... Il avait beau dire ce qu'il voulait, 65 était faible. 65 ne savait pas comment vivre avec les autres. Et il était impossible d'oublier, de faire marche arrière. 333 demanda un instant si il y avait des trucs à faire pour passer le temps, et un rire assez jaune passa les lèvres du blondinet alors qu'il s'entourait de ses bras, s'adossant au mur, et regardant fixement le sol.

"Des trucs à faire ? Sans doute... Mais je serais toi, déjà, j'éviterai de chercher à faire chier les gens. Ici ils peuvent être... Assez extrêmes. Crois moi."

Oh oui... Il ne ferait pas la même erreur. Il se laissa choir, glissant contre le mur, cachant son visage dans ses bras croisés.

"C'est l'enfer ici. J'sais pas quel connerie j'ai bien pu faire pour me retrouver ici. Tu sais que tu peux disparaître du jour au lendemain ? Sans raison ?! Putain... J'veux sortir d'ici... J'supporte pas les gens."

L'angoisse était permanente. Il y avait trop de trucs à gérer, et 65 ne savait pas faire... ça... Gérer ET la proximité avec les gens ET les règles de la ruche. Il avait envie de tout faire péter, de tout envoyer chier. Il voulait briser ces murs, et partir, loin. Seul. Sans autres règles que les siennes. Sa gorge se serra un instant, avant que tous les sentiments ne désertent son visage, et qu'il fixe un point dans le vide.

"ça se passera sans doute mieux pour toi. Y'a des gens qui sont... Bien. Y'a des gens qui ont pas de problèmes pour s'acclimater. On a pas tous le même caractère."



 

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7 juillet

65 baissait les yeux, les remontant l'espace d'un instant pour qu'ils s'accrochent un instant à ceux de son interlocuteur, avant de se baisser aussi sec. Fallait dire que maintenant, il faisait attention à comment il regardait les gens. Sait-on jamais. La ruche avait brisé le peu de confiance en lui qu'il avait. Avait fait remonter les pires souvenirs, il était prisonnier avec qui ? Des tueurs ? Des psychopathes ? Des machines surentraînées ? ça ne donnait nullement envie à 65 à se mêler aux autres. Pourtant son coloc lui inspirait un semblant de confiance. Peut être que lui ne lui casserait pas la gueule dès le premier truc qu'il ferait. 65 avait un côté dramatique... Il se victimisait beaucoup. Il le savait, que la réalité et les faits n'étaient pas tout à fait les mêmes. En plus... Il avait vu ses précédent colocataires disparaître du jour au lendemain... ça avait fait vriller le peu de sérénité qu'il lui restait. 65 avait donc abandonné masques et faux semblants, et se contentais de longer les murs sans croiser aucun regard. L'autre gaillard, en face, lui demande des explications, des détails sur la bombe qu'il vient de lancer. Il se réchauffa les épaules de ses paumes, frottant doucement, avant de relever les yeux.

"Bah... Avant toi y'avait d'autres gens dans cette chambre et... Heu... Ils ont disparus, du jour au lendemain, j'me suis retrouvé tout seul ici."

Ouais... Il y pensait encore souvent, avant de s'endormir, à ces gens qui avaient disparus du jour au lendemain. Il y pensait avec la boule au ventre d'imaginer que ça pourrait lui arriver aussi. Y'avait rien de pire niveau angoisse. Mais... Il essayait de gérer du mieux qu'il pouvait toutes ces peurs qui l'assaillait. 65 savait néanmoins qu'il faisait partit des "faibles" il était un ouragan constant d'émotions, il ne supportait pas l'ordre, et il avait du mal à se centrer sur les choses... Sans doute autant de choses qui avaient dû décevoir cet homme qu'il avait vu dans ses souvenirs -son père lui disait sa caboche-. C'était un fardeau qu'il avait décidé de porter ici. Même si il était lourd et dur à porter.

"J'suis pas à l'aise avec les gens non plus... Je pense que t'as dû le voir. Mais... Après j'pense pas qu'il y ait vraiment des gens à éviter c'est plus... Un comportement, qu'il faut éviter."

Ouais si y'avait un truc qu'il avait comprit, c'était ça. Fallait éviter de chercher des noises, éviter de se montrer provocant, parce que les gens hésiteront pas à te rentrer dans le lard. Il souffla d'une toute petite voix.

"Le mieux si tu veux qu'on te laisse tranquille... C'est d'ne regarder personne, de te caser dans un coin. Au moins comme ça on te fout la paix."

Sa gorge se noue un peu à ces mots. Mais c'est mieux pour tout le monde, si il se met lui même de côté nan ? C'est beaucoup mieux... 65 croisa les bras, pour se donner contenance.