Première rencontre [000]

Tu viens de te réveiller. Tu n'as aucune idée de ce que tu fais dans cet endroit blanc. Tu n'as pas pris le temps de te changer comme recommandé par cette Aleksa. Dès que tu t'es sentie un peu mieux, tu es juste sortie afin de découvrir où tu étais. Tu n'as pas regardé dans les autres pièces, tu vas le faire plus tard. Tu te dis que de savoir ce qu'est l'endroit en général est un peu plus important.

Tu te dis que c'est assez calme, tu aimes bien pour le moment. Il est vrai qu'il est 6h du matin dépassé de quelques minutes. Il y en a sûrement qui dorment encore malgré les lumières, allumées partout. S'il y a d'autres personnes, tu es peut-être seule. Enfin, pas si tu te fies au numéro qu'il y a sur les portes des différents logements. Il y a plus de personnes que tu pensais au final, et tu as regardé quelques portes. Tu te dis que si c'est pareil à chaque étage, tu vas détester ça. Tu espères qu'il n'y a pas d'autres étages.

Ça te viens naturellement, tu ne dois pas être quelqu'un qui aime les foules. Tu aimerais bien te rappeler de quelque chose, n'importe quoi. Tu prends les escaliers, tu ne fais pas trop confiance à l'ascenseur, tu ne sais pas pourquoi. Peut-être parce que tu n'as aucune envie de te retrouver encore plus enfermée. Tu descends d'un étage, un long couloir qui ressemble à celui que tu viens de quitter. D'autres portes, d'autres chambres... d'autres individus. Les escaliers montaient, donc un éventuel troisième étage en plus ? Tu n'aimes pas.

Et il descend encore. Tu n'aimes pas. Ton sentiment change dès que tu vois un grand espace où il n'y a pas de chambre. Tu espères juste que plus haut, après ton deuxième étage, il y a aussi un grand espace où il n'y a pas de chambres. Tu as bien le droit de te montrer optimiste un peu. Tu n'as pas l'impression que ça te va très bien par contre. Tu restes près des escaliers, regarde ce qu'il y a devant toi. Un coin... pour manger, un autre pour suer, un pour lire et un autre pour dessiner. Tu espères vraiment qu'il y a autre chose plus haut. Tu fais quelques pas, ne sais pas trop quoi faire.

Toi qui étais si certaine de trouver quelque chose, mais vraiment quelque chose, tu n'as aucune idée de ce que tu peux faire avec le rien devant toi. C'est vide. Tu te dis que tu vas remonter pour aller voir plus haut. Alors, tu le fais. Tu tournes rapidement, trop rapidement. Tu ne vois pas le jeune homme derrière toi et tu es encore faible de ton réveil. Résultat, tu lui fonces dedans et tu as la tête qui tourne. Tu fermes les yeux, la main sur l'épaule du jeune homme. « Oups... » t'excuses-tu, en quelque sorte.

Tu rouvres les yeux, regardes ses lèvres, lit un « on ? » Tu enlèves la main sur sur son épaule, tu te sens un peu mieux. Tu continues de regarder ses lèvres, il parle. Il te pose deux questions, une que tu viens de te poser et l'autre qui ne t'aide pas du tout. Tu ne dis rien durant un instant, le temps de comprendre la deuxième partie. « Je viens de me réveiller ici. » que tu lui dis. Tu ne t'entends pas, se sont tes premières paroles depuis que tu es réveille. Tu n'as donc aucune idée du ton que tu viens d'employer. Fort, faible ? Trop haut, trop bas ? Tu ne sais pas. Tu portes une main à ton oreille, sans y penser, tu veux arranger le son de ton appareil, mais il n'est pas là. Ta main baisse.

« J'sais pas du tout quel est cet endroit. » seconde question répondu un peu en retard, mais tu as répondu au plus pressant selon toi. Tu ne sais pas qui il est, tu ne peux donc pas l'avoir amené ici. Enfin, de ce que tu sais... et tu ne sais pas grand-chose. - Tu es ici depuis longtemps ? » Tu espères que oui, tu aurais quelques questions à lui poser. C'est toujours assez silencieux, il ne semble qu'y avoir que tous les deux. Tu ne sais pas trop quoi penser. Tu espères qu'il a des réponses.

Tout ce que tu as pu voir pour le moment ne t'aide pas à comprendre où tu es ou encore qui tu es. Tu ne sais rien à ce sujet, ce que tu trouves être très déroutant. Tu te rends compte que tu le regardes un peu trop, c'est bizarre. Tu soupires. « J'entends pas, je dois lire sur tes lèvres. » que tu lui expliques afin qu'il puisse savoir pourquoi tu le regardes de cette façon. Tu sais que tu n'aimerais pas te faire regarder de cette façon, tu te doutes bien que ne dois pas être la seule dans ce as. Et tu te dis que si tu avertis, il va faire attention à ne pas cacher ses lèvres d'une manière ou d'une autre.

Le ton que tu as utilisé est toujours aussi incertain que ce que tu as pu dire avant. Tu vas devoir te fier à ce que tu ressens au niveau de la gorge et à l'espace de ta bouche.