Nous avons pris la très difficile décision de fermer le forum en date du 18 octobre 2020. Merci à tous pour ces beaux moments passés en votre compagnie. On vous aime tout plein! <3
Hier n’était pas une bonne journée. Du tout. T’as un peu l’impression qu’vous êtes comme les poissons de Nemo et que la Ruche c’est la gamine de l’angoisse qui vous secoue sans qu’vous puissiez faire quoi que ce soit. Deux morts en bas des escaliers hier. Une apocalypse et des silhouettes noires ya 2 semaines. Vous avez à peine le temps de vous remettre, d’aller un peu mieux, et BAM, ya pire. Heureusement ya 404, ‘fin Echo comme t’as commencé à l’appeler. Il était un peu chelou après tout ce qui s’est passé, mais tu gardes autant un oeil sur lui qu’il garde un oeil sur toi. Sa présence est réconfortante toutes les nuits, et une fois n’est pas coutume, la routine que vous avez depuis quelques semaines n’est pas pour te déplaire. Donc vous avez éteint, tu t’es blotti contre lui, et tu t’es dit “ça ira mieux demain”.
Ca ne va pas mieux demain.
Tu te réveilles comme d’habitude en même temps que la lumière, murmures un “ok Aleksa, merci Aleksa” en entendant ton bilan de santé, et vas pour rouler et te serrer contre 404 quand...rien. T’es tout seul dans le lit. Chelou. Jamais il s’est réveillé avant toi. Tu te redresses. ”Echo ?” Un coup d’oeil à la chambre. Pas de plante verte, pas d’habits colorés, pas de veilleuse. Rien. Tu t’lèves, récupères des vêtements qu’tu trouves dans la commode (et pleures intérieurement parce que c’est si...basic) et te diriges vers la salle de bain. C’est pas parce que t’es un peu désorienté qu’tu tiens pas à ton hygiène de vie.
Tu ressors habillé et prêt à rejoindre ton logement, te changer, t’assurer qu’Echo va bien et reprendre le contrôle sur ta vie. T’arrives dans le salon et fronces les sourcils en voyant le plateau de bouffe devant la porte. Chelou. Mais tu hausses les épaules et l’enjambes pour tester la poignée. C’pas comme si tu mangeais avant de faire du sport t’façon, et tu cours toujours après ton réveil. Du coup : la poignée. Clic. La poignée on a dit. Clic clic.
T'as vu ce qu'il s'était passé la veille, de loin. Deux morts. Les lumières rouges de la Ruche. Ça t'avait étonné, mais la vue de cadavres ne t'émouvait pas plus que ça : t'étais certain d'en avoir vu d'autres, et puis, c'était des accidents. Les gens étaient venus, mais pas toi. T'étais juste reparti dans son logement en attendant de pouvoir manger et d'aller dormir dans une chambre random. Comme d'habitude. Une routine monotone et ordinaire, que même la mort ne pouvait pas rompre. Enfin, la mort d'autres.
T'avais dormi aussi facilement que d'habitude, t'étais fatigué. Et puis tu t'étais réveillé dès l'annonce d'Aleksa et les lumières vives, sauf que... la porte était pas au bon endroit. Tu fronces les sourcils, et tu te lèves. La chambre dans laquelle tu es est définitivement pas la même que celle où tu t'es endormi. Tu remets tes vêtements de la veille, remettant pantalon et chemise, manches relevées parce que malgré tes tatouages et tes cicatrices éloquentes, t'arrives pas à garder des manches longues. Et ensuite, tu sors dans le couloir.
Il y a quelqu'un qui essaie d'ouvrir la porte, sans réussir. Au sol, un plateau plein de nourriture et le panneau qui affiche "c'est pour votre bien.". Et merde².
— On... On est bloqués ?
Ok cool, reste cool, tout va bien se passer, tu sais juste pas combien de temps, c'est tout... Tu inspires un grand coup, et tu t'efforces de pas taper une nouvelle crise d'angoisse. Cette fois, t'as le sentiment que ton voisin pourra pas venir te calmer.
— C'est une punition, tu crois ?
Tu reconnais enfin 88, avec qui t'as participé à la soirée boxer. Le bon vieux temps. Le temps où tu pensais que les idioties des uns n'avaient pas trop de conséquences et où t'avais encore un peu d'espoir que tes souvenirs soient pas désespérément tristes et glauques... Maintenant, tout était devenu une question de survie. Vous aviez de quoi manger, donc c'était pas si grave, si ? Une porte est restée fermée et tu y vas sans vraiment réfléchir, y frappant quelques coups pas trop fort.
Comme à ton habitude, pour visiter chaque recoin et les examiner, tu pars te coucher dans une chambre au hasard. Ainsi, tu regardes ce qu’elle contient, ce qu’il y a dedans, ce qu’elle cache comme mystère aussi. Tu espères trouver des informations qui pourraient t’être utile. Malheureusement, tu as l’impression que tous les appartements sont identiques, si on peut appeler cela appartement, selon toi c’est plus des chambres d’hôtel. L’hôtel, une de tes théories. Êtes-vous tous dans un hôtel, de soin, par exemple, et une fois que ça va mieux, vous en ressortez ? Même si cela était probable, tu essayes de développer d’autres idées en parallèle de la raison pour laquelle tu te situes ici. C’est ta seule envie, découvrir. Hier, tu as pu éliminer une théorie : celle que vous étiez tous déjà morts. En effet, tu as appris la nouvelle de deux morts dans la ruche. Cela ne t’avait point affecté car tu ne les connaissais pas. Cela t’avait même réconforté, car tu n’es pas morte si la mort est toujours possible ici, et tu es heureuse de l’apprendre. Tu te couches alors plus détendue malgré la mort de deux personnes.
Ce matin a commencé identiquement à tous les autres matins. Les lumières s’allument, tu as du mal à te lever, tu veux rester quelques temps en plus dans ton lit, tu aimes bien le confort qu’il apporte, la chaleur qu’il garde. C’est ton lit, tu y es bien et tu n’as pas trop envie de le quitter. Aleksa fait son petit discours routinier, ton corps semble bien se porter, elle notifie rien d’anormal. Au bout d’un moment, tu décides d’ouvrir les yeux, la lumière, comme habituellement, t’empêche de garder les yeux fermés. Chaque matin, le même rituel s’installe, chaque matin tu râles de la lumière, chaque matin tu te lèves de mauvaises humeurs à cause de ça. Tu t’approches de la commode pour t’habiller. Puis tu entends une voix, une voix d’homme plus précisément que tu ne connais pas. Tu ne te souviens pas pourtant avoir vu quelqu’un entrer dans le logement avant que tu t’endormes... Tu décides alors de vite t’habiller et de voir qui c’était, et avec qui il parlait.
Tu tombes alors sur un homme plutôt roux et un homme noir. Ils ont l’air plutôt inquiet, lorsque soudainement, l’homme roux se lance pour frapper la porte. Que fait-il donc ? Elle ne s’ouvre pas ? Tu vois alors afficher sur le panneau habituel des règles : « C’est pour votre bien » et plus les règles. Tu ne comprends rien, encore une fois. Tu jettes un œil en direction de la voix, l’homme parle toujours. Il en sait peut-être un peu plus, tu avances alors. C’est donc pour notre bien qu’on est coincé ici sans aucune autre explication ? Très bien. Cela te semble étrange.
« Euh salut, il se passe quoi ici ? C’est souvent ça, que la porte se ferme sans prévenir et sans même comprendre ? »
Tu as l’impression de revivre ton premier jour, te réveiller dans un endroit quasiment inconnu (même si tu commençais à être habitué à la décoration de la ruche) avec des inconnus, et sans aucun souvenir. C’est devenu une habitude. Mais ce qui t’inquiétait surtout c’est comment ils sont arrivés là, tu es persuadée de n’avoir vu personne rentrer avant que les lumières s’éteignent…
« Et quand est-ce que vous êtes venus ici ? Je n’ai pas le souvenir d’avoir vu quelqu’un entrer avant que les lumière s’éteignent. Vous êtes venus ensemble ? »
Tu sais pas trop combien de temps tu restes planté devant cette porte comme un débile, à tester la poignée, mais à un moment t’entends une voix derrière toi. Et, fidèle à toi même : tu cries. ”OH PUTAIN !” Tu te retournes et brandis...ton poing ? Ecoutez, il faut faire avec les moyens du bord. Mais l’image est plutôt drôle et t’es somme toute assez ridicule. Tu souffles quand tu reconnais un des mecs de la soirée boxer, et tu respires en t’adossant à la porte. ”Tu m’as fait tellement peur. T’as été ninja dans ta vie d’avant ?” Tu te redresses et t’éloignes de l’entrée du logement. ”J’ai bien l’impression qu’on est bloqués ouais. En tous cas ça s’ouvre pas. Et on a de la nourriture.” Tu pointes le plateau du menton. Il l’a probablement déjà remarqué, mais bon. Il a pas l’air d’être dans son assiette.
Tu traverses la pièce, et sers un verre de jus de fruits avant de lui tendre. ”T’es un peu pâle.” Peut-être que c’est sa couleur de peau naturelle ? Ou il panique. Vraiment 50/50 t’es pas sûr. ”Euuuh...211 c’est ça ?” Il parle de punition. Une punition ? Pourquoi ? Pour les deux morts d’hier ? Mais t’y es pour rien toi. ‘Fin personne n’y est pour rien. Et tu l’as déjà dit qu’il fallait plus d’ascenseurs dans cet endroit. Est-ce qu’ils vous auraient puni malgré tout ? Tu repenses à la dame en noir et tu frissonnes. ”J’sais pas. Faudrait voir combien de temps ça dure. Mais si c’était une punition, ils nous l’auraient dit non ? Quand les gens se sont faits enfermer pour infraction yavait pas l’air d’y avoir trop trop d’ambiguité...”
Peut-être que vous pouvez demander à Aleksa ? Est-ce qu’Aleksa ment ? Tu t'assois sur le canapé du salon et prends une pomme du plateau avant de la croquer. C’est chelou cette histoire. Tout est chelou ici. T’entends la porte de la dernière chambre coulisser et tu te retournes. Une jeune femme que tu ne connais pas vous rejoint. Tu lui fait un signe de la main. Ayyy, nouvelles rencontres ! (Il faut bien essayer de voir le positif dans toutes les situations). ”Salut, excellente question. On sait pas. Et c’est la première fois que ça m’arrive depuis que je suis là. Tu te tournes vers le roux. ”Toi aussi je suppose ?”
Ca va aller. Tu respires, ça peut se gérer...si ça dure pas trop longtemps. Tu te retournes vers la jeune femme qui continue ses questions. T’as un peu de peine pour elle, parce que t’as comme l’impression que vous allez pas vraiment réussir à lui apporter des réponses. ”D’autres bonnes questions. Je sais pas non plus, j’me suis couché dans une autre chambre et j’me suis réveillé là. Et si on est venus ensemble, euh...j’ai oublié ou j’étais pas conscient à ce moment-là.” Tu fronces les sourcils et te frottes l’arrière du crâne. ”Peut-être qu’ils sont en train de faire des travaux dehors pour empêcher un nouvel accident ?” Tu sais déjà que c’est pas vrai quand tu le dis. T’as entendu parler de l’infirmerie qui est apparue du jour au lendemain. C’est pas ça. Mais alors quoi ?
Bon, avant tout, rester calme. La porte était verrouillée et le message sur le panneau ne te disait rien qui vaille, mais il fallait que tu gardes ton calme. T'étais bloqué et avec d'autres gens, alors tes états d'âmes ça passait clairement après tout le reste. Manquerait plus que tu tapes une nouvelle crise d'angoisse tiens. Ou que t'en colles une à quelqu'un, puisque 88 sursaute au son de ta voix. Tu savais pas que t'étais si silencieux... Mais tu lui donnes un sourire d'excuse. T'avais vraiment pas fait exprès. Et tu prends le verre qu'il te tend en le remerciant :
— Merci... Même si bon, je suis pâle de nature, il faut croire.
Évidemment, t'étais si roux, damned. Il y avait des jours où tu oubliais et ça te revenait directement devant le miroir. Wild.
Tu hoches la tête quand il te dit ton matricule en ajoutant cette fois :
— Mon surnom avant c'était Ace, alors je suppose que tu peux m'appeler comme ça. 88 ?
Après ce dernier, c'est une jeune femme qui émerge d'une chambre, une femme que tu ne connais pas, mais qui a l'air nouvelle pour se demander si c'est normal. T'es là depuis quelques semaines déjà, et non, c'était pas quelque chose de commun. En tout cas, pas ce cas spécifique. 88 est du même avis, alors tu hoches seulement la tête à sa réponse, en ajoutant simplement :
— Pareil, ça m'est jamais arrivé, mais ça m'étonne assez peu au final.
Enfin, c'était arrivé quand tu avais fini avec 013 dans un cube étrange, mais ça ne s'était pas reproduit depuis. Tu en avais déduit que c'était une exception, plus que la norme. Quant à savoir quand est-ce que vous étiez arrivés, la question n'était pas bête du tout. Tu réfléchis un peu, laissant 88 répondre, avant de dire simplement :
— Je me souviens pas non plus, comme toi. C'est deux chambres différentes alors... On a été bougés dans notre sommeil ? Comme quand on arrive ?
Et comme quand on disparaît aussi ? Tu ne peux pas t'empêcher de t'interroger. Tu as déjà eu ce genre de questionnements avec Ivy et 99, quand vous vous étiez demandés pourquoi et comment les gens disparaissaient dans la Ruche. D'ailleurs, vous étiez peut-être dans une autre Ruche : rien ne disait que cet endroit était unique. Au contraire : il était assez standardisé pour être rapidement récréé.
Tu soupires : ce genre de raisonnement ne vous amènerait pas bien loin. Autant se concentrer sur l'essentiel :
— On ne peut pas sortir, en tout cas pas en apparence, mais on a le plateau alors... J'imagine qu'on va devoir cohabiter ? Promis, cette fois je raconte pas d'histoires qui font peur !
Tu souris, mais tu regrettes un peu les bêtises que t'avais pu dire à ce moment-là, parce que la dernière chose que tu voulais, c'était de faire peur aux gens. Maintenant que tes souvenirs commençaient à te revenir, tu comprenais à quel point tu pouvais être... effrayant. Alors autant te faire oublier et te montrer utile. Ton crédo, à ce niveau-là.
Tu t'assois enfin dans un canapé, en regrettant de pas avoir été cherché ta couette pour disparaître dessous, mais d'un autre côté, tu n'aurais pas voulu faire de taches dessus : tu prends toi aussi un fruit sur le plateau, une orange, que tu commences à décortiquer.
— Cette histoire de travaux, c'est pas stupide, mais les modifications de la Ruche se sont toujours faites rapidement, pendant la nuit... Ça paraît bizarre qu'on nous enferme plus longtemps que le couvre-feu pour ça.
Tu marques une courte pause, réfléchissant à un truc qui paraissait peut-être absurde.
— Tu crois qu'ils ont eu peur ? Quand les autres sont morts ?
Si les créateurs de la Ruche étaient capable de freak out, ça pourrait expliquer ce genre d'enfermement surprise.
Invité
Invité
Sujet: Re: Alone ||Ace & F04-436|| Dim 10 Mai - 16:29
alone
Ce matin n’est pas habituel, encore une fois. Tu te retrouves enfermée avec deux personnes inconnues pendant une période que tu ne peux pas définir. Tu pensais au début avoir raté une information dans la ruche, ou ne pas avoir été attentive à un détail qui expliquerait la situation. C’est pourquoi tu avais posé ces questions aux deux autres. Cependant, ils ne semblent pas avoir aussi la réponse comme toi. Encore un mystère, encore quelque chose de secret. Ce lieu est beaucoup trop énigmatique, et toi, beaucoup trop seule et sans aucun souvenir.
« C’est beaucoup trop étrange ici. Ça fait à peine une semaine que je suis ici, et tout me déroute. »
Tu en avais jamais parlé à personne exactement au sujet de tes interrogations, sauf à 714 avec son carnet très intrigant. Et on dirait que les deux personnes sont plus anciennes que toi ici, tu penses qu’elles pourraient t’aider. Et puis, le jeune noir paraît sympathique et ouvert à la discussion avec son accueil plutôt chaleureuse, cela te fait du bien de voir des personnes comme ça. Tu ne sais pas trop comment vous pourriez collaborer (si on peut dire collaborer), mais quitte à être enfermés ensmeble, autant en profiter pour faire connaissance,et à fouiner, comme à ton habitude. Cet endroit t’intrigue de plus en plus, tout est à l’apparence parfait et pointue en technologie mais c’est tout autant dérangeant, de quoi interner des fous.
« C’est à rendre fou, leurs histoires. Comment bouger une personne de son lit sans qu’elle s’en rende compte ? A moins d’utiliser une drogue très forte. »
Ton ventre commence à gargouiller et tu les vois boire un bon jus de fruit. Ça te donne envie aussi. Tu prends alors un morceau de pain du plateau repas et tu commences à le manger. Le roux est de plus en plus détendu et plaisante même, ce qui te fait bien sourire. Et tu te rappelles que tu ne t’es pas présentée, ce qui peut être très embêtant si vous êtes amenés à être cloîtré ensemble.
« Oui en effet, on devra cohabiter. Je ne sais pas combien de temps, mais profitons-en pour faire connaissance. Moi c’est F04-436, arrivée il y a un peu près une semaine comme je l’ai dit plutôt. Et vous, ça fait longtemps ici ? »
Des travaux ? Plutôt cohérents comme idée, et le roux est d’accord avec toi. Mais des travaux de quoi ? Que pourraient-ils rajouter précisément pour augmenter la sécurité ? Pourtant, aux premiers abords, même si le lieu sort tout droit d’un bouquin de science-fiction, il ne s’est jamais montré vraiment menaçant, ou dangereux pour toi ou pour quiconque. Des fois, c’est plus les personnes qui sont intimidantes, mais rien de bien méchants. Le jeune homme roux soulève le problème des morts. Les mors qui t’avaient tant rassurer car c’était synonyme d’être encore en vie. Tu ne sais pas comment ils sont morts, ni pourquoi, tu as juste entendu les rumeurs à leur sujet. Cela va très vite, ici dans la Ruche, les rumeurs.
« Peut-être qu’ils ont eu peur, oui. Mais pourquoi ? C’était qu’un accident ce qu’il s’est passé avec eux, non ? »
Tu espérais une réponse positive même si tu en avais aucune idée, cela te rassurerait.
copyright : lumos maxima, rp with @Ace and @Sunshine
”Ace ? C’est trop cool comme surnom ! Et yes, 88, ou Sunshine...plutôt Sunshine en vrai.” Tu souris à la remarque du roux sur sa pâleur naturelle. Si ce n’est que ça, alors tout va bien, ce serait con qu’il tombe dans les vapes de stress. Ce serait très dramatique de sa part, et tu préfères être la personne la plus dramatique de la pièce. Du coup tu lui passes le jus de fruits et profites de l’interaction pour te calmer. T’es pas tout seul, c’est une excellente nouvelle. Et avoir d’autres gens avec toi c’est avoir des compagnons d’infortune et une audience. SI ça dure pas trop longtemps, ça devrait aller. Donc tu respires, tu souris, et tu exudes ta confiance et bonne humeur habituelle.
C’est totalement dans ce mood que tu décides d’aborder les questions de la nouvelle venue. Une semaines qu’elle est là ? Yikes. A peine le temps de poser ses fesses et c’est déjà le bordel. T’espère que personne n’arrivera pendant ce confinement, ça risque d’être complexe sinon. ”Quand j’suis arrivé, je sais pas si on peut dire que c’était calme mais au moins yavait pas une nouvelle catastrophe tous les deux jours. Là j’avoue que les dernières semaines ont été agitées...” Entre ça et la pagaille d’il y a deux semaines, vous avez pas vraiment le temps de souffler. Tu jettes un oeil à Ace comme pour avoir sa confirmation. Il est là depuis plus longtemps que toi mais t’as pas l’impression que ça ait été extrêmement mouvementé avant ton arrivée. Bon peut-être cette histoire de fontaine cassée ? Mais il y a eu d’autres trucs ?
Quand on mentionne des drogues tu fronces les sourcils. T’aimes pas l’idée du tout. T’aimes pas l’idée pour toi et t’aimes surtout pas l’idée pour Echo. T’espères qu’il va bien. Tu déglutis comme si t’allais sentir avec 8h de retard une pilule qu’on t’aurait fait avaler. Tu vérifies tes bras au cas où une trace de seringue serait toujours visible. Hmmm...ouaiiiis probablement pas, ce serait pas très efficace de vous droguer un à la fois. ”P’t’être un gaz ? C’est probablement le plus simple et le plus rapide non ?” Tu marques un temps de silence. Qu’est-ce qu’il t’a dit Echo hier soir avant de dormir déjà ? ”404 m’a parlé de robots ? Pour déplacer les corps des personnes mortes dans l’escalier. Peut-être qu’on a été drogués et déplacés par des machines semblables ?” Pour le pourquoi en revanche...tu sais pas. C’est étrange, c’est pas que tu veux pas savoir la réponse ou que ça t’intéresse pas. Mais tu t’es presque habitué à ce genre de bizarrerie mineure.
Ce que dit Ace après ça te faire rire, et tu portes une main à ton coeur, une mimique exagérément outrée sur le visage. ”Allez làààà, c’est pas juste il faisait noir et tout. Vous étiez beaucoup trop dans le coup.” Tu te retournes vers 436 sur le ton de la confidence, mais en chuchotant beaucoup trop fort pour qu’il y ait de réel secret. ”Ya eu une soirée pyjama, et Ace m’a fait croire qu’il y avait des monstres dans la chambre grâce à ses grands talents de comédiens. Méfies-toi de lui.” Avant de lui faire un clin d’oeil. C’est pas comme si tu lui en voulais, c’était marrant même si vous vous êtes mutuellement broyé le bras de peur avec Zero.
”Mais du coup oui, cohabitation. Enchanté 436, moi c’est Sunshine.” Même sans tes habits colorés, ton comportement parle de lui-même pour expliquer le surnom. ”Et je suis là depuis...” Tu mets la main dans ta poche par réflexe mais évidemment pas de carnet. Il a dû rester sur la table de chevet de la chambre dans laquelle tu t’es endormi. Avec ta trousse de couture. C’est embêtant. Tu réfléchis encore un peu. ”Cinquante jours ? Un peu moins je crois.”
Et vous revenez vite sur la question du pourquoi vous êtes enfermés. Travaux ? Possible mais peu probable visiblement. Punition ? Ok mais c’est franchement vague. Peur ? De quoi ? C’est pas comme si vous alliez tous vous jeter des escalier pour le fun maintenant que vous avez vu des gens mourir comme ça. ”C’était un accident ouais. ‘fin visiblement ils sont tombés. C’est ce qu’on m’a dit...Oh ! Si ça se trouve on est des clients d’ici. Et on a payé pour un service. Ou des gens ont payé pour qu’on soit ici et en bonne santé. Et du coup deux morts ça fout complètement en l’air leur comm. Mais si vous voulez mon avis c’est pas hyper smart de nous enfermer dans ce cas parce que niveau qualité du service c’est pas tip top non plus une fois qu’on remplira le formulaire de satisfaction.” Oui parce que vraiment, de toutes les vibes que t’as de la Ruche depuis ton arrivée, c’est que c’est le type d’endroit qui fournit des formulaires de satisfaction à la sortie...Ouaiiiiis, t’as quelques réflexes et pensées de gosse friqué quand même...
Ainsi tu n'étais pas le seul à avoir gagné un surnom ! Tu souris en entendant celui de Sunshine : ça lui allait bien, tu devais l'admettre. Tu ne réponds rien mais tu lui fais quand même le signe ok avec la main pour lui signifier que c'était un nom qualitatif. 436 vous rejoint ensuite, et tu es peiné d'apprendre qu'elle est là depuis une semaine seulement. Clairement pas le moment le plus calme de la Ruche, tu hoches la tête en entendant Sunshine le lui expliquer.
— La même... Ça va se calmer, faut espérer.
Quand ça commence à parler de drogue, tu ne dis rien, mais tu te demandes : quelle substance serait assez efficace pour vous laisser totalement inconscients mais en même temps ne pas avoir d'effets secondaires ? C'était une bonne question, et tu la gardais dans un coin de ton esprit. En tout cas, Sunshine avait vérifié ses bras, et ne voyait pas de marques de seringue... Tu te souvenais du jour où tu t'étais réveillé avec un trou sous le pied, mais ça n'avait peut-être aucun rapport ?
— C'est arrivé que je me réveille avec un reste de piqûre, sur la plante du pied... Enfin je pense que c'était une piqûre. Mais oui, le gaz c'est sûrement plus simple, et ça expliquerait que tout le monde n'ait pas de marques.
Il est assez clair maintenant que tu ne vas pas te mettre à raconter des histoires pour faire peur, ou même pour faire rire, sauf si l'ambiance changeait. Sunshine et 436 avaient beaucoup trop de questions sérieuses et de réflexions intéressantes pour que ça change dans l'immédiat. Mais vous n'aviez même pas fait les présentations en bonne et due forme !
— Je suis Ace, comme l'a dit Sunshine, ravi de faire ta connaissance 436.
Tu espères qu'elle aura rapidement un surnom, car tu te sentais bien mieux depuis que c'était le cas, et ce même si ça te venait d'un passé dont tu aurais préféré ne pas te rappeler.
— Je suis là depuis un peu plus longtemps, deux mois, deux mois et demi ? Je saurais pas dire exactement.
Puis, vous vous posez pour continuer à discuter de ce qu'il vient de se passer. Les morts, et la Ruche qui trouve de bon ton de vous enfermer, comme si ça allait régler quelque chose. Tu te demandes si les créateurs n'auraient pas peur... Peut-être qu'ils ne savaient pas que c'était un accident, après tout ? Rien ne te disait qu'ils étaient humains.
Par contre, l'hypothèse de Sunshine te parait bien trop tirée par les cheveux. Ça n'a pas l'air d'être du tout l'ambiance de l'endroit et tu secoues doucement la tête :
— Je doute que tout le monde ici soit en bonne santé : on a eu NB404 (je sais pas si tu le connais) qui est manifestement pas clean de base, et je dis pas ça méchamment : je le suis pas non plus. J'ai passé mon arrivée à gerber partout parce que j'étais en manque et sans rien pour pallier ou m'aider à me sevrer. Jamais j'aurais voulu que ça m'arrive. Et du peu que j'ai de mes souvenirs, jamais j'aurais voulu vivre dans un endroit comme la Ruche.
Tu avais peut-être été un peu catégorique, et tu t'en rendais compte alors que tu finissais ta dernière phrase.
— Désolé, je pense qu'il faut chercher ailleurs...
Et tu repartis dans ta contemplation du plateau, juste assez rempli pour trois personnes... et une journée. La porte ne s'ouvrirait probablement pas aujourd'hui.
Tu te retrouvais enfermée avec deux inconnus dans un logement qui se situe dans un lieu inconnu. Tu te demandais vraiment dans quel lieu étrange tu te trouvais. A peine une semaine et des choses surprenantes surviennent à chaque fois. Mais selon les dires d’une des personnes, c’était spécialement agité seulement ces derniers temps. Tu arrives, et voilà déjà la pagaille, même pas le temps de t’habituer et de comprendre ton environnement, tu n’aimes pas ça. Tu as besoin de saisir correctement ce qu’il se passe afin de pouvoir évoluer et maîtriser l’environnement au mieux.
« Ça doit être pour ça qu’on est enfermé, pour calmer les événements. Vous croyez qu’on aura une explication plus claire à la fin ou dans les jours à venir sur cet enfermement ? »
L’idée du gaz pour endormir et déplacer les gens facilement te paraît tout aussi plausible. De plus seul le roux semble avoir une marque de drogue possible. Enfin, un trou plutôt dont il ne connaît pas tellement la raison. De même par réflexe et mimétisme tu regardes autour de ton corps, et rien. Tu n’as aucune marque. « C’est vrai, j’ai aucune marque aussi d’une possible piqûre. » Des robots ? Donc il n’y aurait vraiment personne ici, aucun staff humain, juste des robots et des intelligences artificielles. Les seuls humains ici sont les habitants. Cependant, une question t’embête encore. « Tu sais d’où ils sortent les robots ? Je n’ai pas l’impression d’avoir vu une quelconque ouverture dans le coin ici, peut-être que je me trompe. » C’est vrai quoi ! Tu n’avais aperçu aucune feinte, aucune porte que ce soit dans les couloirs, la salle à manger, les différents espaces ou même encore les chambres. Tout est lisse sur les murs.. Encore des questions. Tu en as beaucoup trop… Et tu questionnes tout le monde... Tu te demandes alors si tu pauses encore trop de questions, mais cette fois-ci, par précaution, tu décides de t’excuser. « Désolée, j’ai pas encore pris tous mes repères et j’ai trop de questions sur ce lieu qui me viennent en tête. »
Raconter des histoires qui fait peur et réussir un coup de théâtre ? Cela te fait rire. Apparemment le roux serait doué pour faire croire à des petites histoires d’horreur. Tu as envie de le voir en action quand même. Tu es un peu joueuse, et ça te plaît. Est-ce que tu seras aussi réceptive que Sunshine ? Tu ne le sais pas, mais tu as envie de le découvrir et d’y jouer un tout petit peu. Cela pourrait être amusant, et occuper le temps de cet enfermement. Imitant Sunshine, tu te tournes en sa direction avec ta main devant ta bouche comme un secret où seulement Sunshine peut entendre et voir ta bouche, puis tu chuchotes de même beaucoup trop fort : « J’aimerais bien le voir en action si Monsieur est autant doué que ça ! Mais je prends note cependant de ton avertissement ». Tu ponctues ta phrase avec un sourire et un clin d’œil, à l’identique de ton interlocuteur.
Mais pour l’instant, l’heure n’est pas au jeu et au défis. Vous discutez tous ensemble de toutes les possibilités des raisons de l’enfermement et même de l’existence de ce lieu. Cela nourrit ta curiosité et donc te plaît. Donc on écarterait l’idée qu’on est tous payé des nous-même pour un service. Mais l’idée que quelqu’un ait payé pour nous mettre ici reste plausible. Peut-être qu’on était en danger là où on était et donc le mieux à faire pour nous protéger c’est d’être ici ? Et cela expliquerait donc pourquoi on est enfermé, mauvaise pub pour le coup comme l’évoquait Sunshine. « Je suis d’accord avec Ace, l’idée qu’on aurait payé pour être ici me semble impossible. Par contre, quelqu’un aurait pu payer pour nous mettre ici, pour nous protéger de je ne sais quoi. Et là, la mort de deux personnes, ça fait mauvaise pub. Et pour réparer ça, ils nous enferment afin de faire des travaux comme tu le disais Sunshine pour mieux nous protéger, non ? ». Ça se trouve, tu te plantes totalement mais il y a tellement d’incertitude que tu préfères partager tes idées aux autres et ensemble vous comprendrez la raison de la Ruche et de ce qui l’entoure.
Le regard que tu jettes à Ace quand il mentionne s’être déjà réveillé avec une trace de piqûre sur la plante des pieds est pour le moins affolé. QUI FAIT CA ?! La Ruche de toute évidence. Tu sais bien que c’est pas le summum du bien-être par ici mais quand même, une piqûre c’est sacrément intrusif. Le gaz est pas idéal non plus, mais ça sonne moins pire qu’une seringue dans ton corps alors que t’es pas au courant. Brrr, l’idée te donne froid dans le dos. Tu souris doucement à 436, un peu peiné quand elle espère des explications à la fin de ce confinement. ”Ehhh, j’pense que si on avait voulu nous donner des explications plus claires, ça aurait déjà été le cas. A la place la porte est fermée et on a ce message cryptique sur les écrans.” Tu fais un signe de la main en direction vers l’extérieur. ”J’veux dire on sait même pas combien de temps ça va durer...
Tu prends tes aises sur le canapé et récupères une tranche de pain, la discussion va durer un moment alors inutile de rester debout. ”Les robots sortaient de l’ascenseur je crois ? Perso je l’utilise rarement mais j’ai l’impression qu’il mène que de l’aire commune au balcon quand c’est nous qui l’utilisons. Les robots viennent probablement d’un autre étage ? Faudrait tester voir une fois sortis je suppose. T’as déjà fait gaffe à ça Ace ?” Tu te retournes vers 436 et balaies ses excuses d’un signe de main. ”T’inquiète c’est normal. Autant les poser, on pourra réfléchir ensemble aux réponses comme ça au lieu de les ruminer dans notre coin.”
Quand ta théorie sur le pourquoi de votre présence dans la Ruche est écartée tu hausses les épaules. C’est vrai que c’est peu probable. Surtout quand Ace annonce les arguments. Faudra que t’envoies un message à Echo pour vérifier s’il va bien d’ailleurs, et demander s’il a de quoi manger correctement. 100% de chance qu’il t’envoie chier, mais c’est un peu toute votre dynamique. ”C’est vrai qu’Echo, NB404,” tu regardes 436 pour lui expliquer, euh, si tu l’as pas croisé, c’est une espèce de grande perche tatouée tout pâle à l’air désagréable. Comme dit Ace, il était pas bien quand il est arrivé. Il va pas franchement mieux depuis non plus en vrai. Après si on a été commis de force ici, peut-être qu’on est tous des addicts. Mais Aleksa m’a jamais rien dit sur ma santé.” Tu te grattes le menton à l’explication de 436. vous protéger d’un truc extérieur ? ”Genre c’est la fin du monde dehors et on est ce qu’il reste de l’humanité ? Ou tu pensais à un truc moins dramatique ? Après t’as pas tord Ace, je pense pas que le mode de vie minimaliste de la Ruche soit vraiment mon genre non plus, donc à moins qu’il y ait grosse embrouille, je doute m’être porté volontaire.”
Tu soupires et t’étires un coup. Ca va être looooong de rester coincer ici. ”Une idée de ce qu’on va bien pouvoir faire tout le temps qu’on est enfermé là ? Vous voulez essayer de trouver un moyen de sortir ? Ou on patiente ? A quel point les règles habituelles s’appliquent à votre avis ?”
436 est vraiment nouvelle dans la Ruche pour espérer qu'il y ait des explications à cet enfermement intempestif, songes-tu. Tu n'en dis rien, principalement pour ne pas rendre l'ambiance encore plus maussade. Tu es pessimiste, certes, et donc jamais déçu, mais tu ne veux pas non plus passer pour un rabat-joie. Tu hoches simplement la tête à ce que dit Sunshine : il est bien plus doué que toi pour s'exprimer. C'est pas non plus un exploit, mais ça mérite d'être noté.
Une fois dans le canapé, les questions de 436 se font plus précises. Elle demande d'où viennent les robots, question légitime à laquelle Sunshine répond en premier. Là aussi, tu n'as pas grand-chose à rajouter :
— J'ai jamais vraiment fait attention, je prends plus souvent les escaliers - d'ailleurs je suis déjà tombé une fois...
Ta tête s'en souvenait encore, mais heureusement ça n'avait pas fini comme avec Mamie et Papy la Muerte.
— Mais c'est ce qui est le plus logique, l'ascenseur. C'est assez facile d'imaginer qu'il y a d'autres étages. Il y a peut-être plusieurs Ruches aussi... On s'était posé la question avec Ivy & 99, mais comme il n'y a pas d'enfants, et peu de personnages âgées, ils sont peut-être ailleurs, en fait.
Tu fais une moue perplexe, avant de te tourner vers 436 pour la rassurer à propos de ses interrogations, comme Sunshine l'a fait.
— Iel a raison, et de toute façon, il n'y aucune question stupide ici.
Tu affiches un sourire affable qui se transforme en rire quand 436 marmonne qu'elle aimerait bien écouter tes histoires qui font peur. Si vous étiez bloqués longtemps, ça risquait d'arriver, oui... Se raconter des histoires, effrayantes ou non, c'était une bonne façon de passer le temps. Alors, pourquoi pas ?
Mais pour le moment, vous discutez surtout du pourquoi la Ruche, et de l'état de santé des abeilles. Tu évoques NB404 - Echo (dont tu apprends le surnom au passage), qui fait un bon contre-exemple pour montrer que tout le monde arrive soigné et en bonne santé. Quant à venir de façon volontaire, tu affirmes ne pas y croire non plus, à moins vraiment d'une apocalypse comme le suggère Sunshine. Pour le moment, vous n'en savez rien, et c'est triste à dire, mais vous avez bien peu de moyens d'enquêter là-dessus. Tu soupires, mais tu ne réponds rien. Sunshine aussi a l'air de prendre ses aises et de se faire à l'idée que oui, vous êtes coincés ici à trois pour un temps indéfini.
Sunshine pose alors plusieurs questions intéressantes, dont tu n'as bien sûr pas les réponses. Seulement...
— Je jouerais pas avec les règles, perso. La Ruche a l'air plutôt tendue à ce propos, et je doute qu'on ait des passe-droits parce qu'on est enfermés. Sauf pour ça... (tu désignes le plateau)... On peut quand même se partager de la bouffe et manger quand on veut, c'est déjà ça. Quant à trouver un moyen de sortir... Je sais pas. Le message a pas l'air de nous encourager à trifouiller la porte ou quoi. Donc... J'ai peut-être l'air passif ou lâche, mais je dirais d'attendre.
Tu hausses les épaules en levant les mains paumes ouvertes, avant d'esquisser un léger sourire :
— Je peux raconter des histoires pour passer le temps.
T'es pas beaucoup plus utile que ça et t'en as conscience, mais tu ne vois vraiment pas ce que tu peux faire de plus, vu les circonstances.
Tu hausses les sourcils, légèrement affolé quand Ace vous annonce, tout à fait tranquille, qu’il est tombé des escaliers. Après l’incident d’hier, c’est inquiétant. Pas autant que lorsqu’il parle d’autres étages, potentiellement d’autres Ruches où seraient les personnages plus âgées et les enfants. Maintenant qu’il le dit c’est vrai que vous êtes tous à peu près du même âge à quelques exceptions près. Deux qui sont décédées d’ailleurs. L’idée qu’il y ait un endroit similaire à celui-ci où des dizaines d’enfants seraient enfermés t’inquiète et te fait déglutir. Le coeur serré tu te demande si on vous a arraché à vos familles. Est-ce que tes parents sont quelque part ? Est-ce que t’as des enfants ? Tu penses pas, mais l’idée te glace le sang.
”Il faudrait qu’on regarde l'ascenseur de plus près après tout ça non ? ‘Fin, je sais pas si vous êtes très intéressés par la structure de la Ruche.” Mais tu te dis qu’ils pourraient t’aider. Ace est médecin non ? Quelqu’un d’intelligent. Et 436 a l’air curieuse, alors, pourquoi pas ? Qui sait ? L’incident de l’infirmerie a indiqué que l’endroit n’était pas normal, qu’il y avait des zones de vide. Ca te passe un peu au-dessus et t’es pas sûr de tout comprendre. Mais plusieurs étages et un ascenseur à trifouiller, tout de suite ça te paraît un peu plus concret.
Tu te lances dans toutes tes théories sans vraiment trop savoir où tu vas, mais tu te dis que ça fait pas de mal de les formuler. Quand Ace formule une certaine gêne à enfreindre les règles tu marques une pause. T’as plutôt fait attention à les respecter jusque-là, juste parce que t’as pas envie de te compliquer la vie et que d’après les témoignages recueillis en réunion, le passage en isolement n’était pas des plus agréables. Tu sais aussi que tu n’es pas particulièrement pour les suivre coûte que coûte. Surtout qu’elles ont l’air de changer de temps à autre. Vous n’êtes pas à l’abri qu’elles deviennent soudainement plus ridicules qu’elles ne le sont déjà. Mais tu n’as pas envie d’attirer des ennuis à tes camarades d’enfermement. S’ils étaient tous pour tenter de défoncer la porte, vous auriez peut-être fait quelque chose. Mais il est hors de question que tu risques des dommages collatéraux quand vous n’êtes que trois ici.
”Nan t’inquiète. Pas de jugement de mon côté, je comprends. Attendons alors. J’espère que ça durera pas trop longtemps.” ...T’espères qu’Echo va bien et qu’il est pas mal accompagné. T’essaies de rationaliser ça. Pas de raison de s’inquiéter. A priori il est aussi enfermé que toi. Avec accès aux mêmes choses que toi. Et personne que tu as croisé jusque-là ne semble particulièrement enclin à laisser mourir quelqu’un dans son logement sans intervenir. Ca va aller. Tu t’inquiètes pour rien.
Tu t’inquiètes quand même.
Ace détend un peu l’atmosphère avec sa proposition et tu lui souris, reconnaissant pour la distraction. Avant que tu ne répondes 436 décline et s’excuse dans sa chambre. Pas de jugement là non plus, ça fait pas mal d’informations à digérer en général, alors pour quelqu’un qui vient d’arriver… ”Si c’est des histoires qui font peur à la Charles ou Boris, je passe mon tour.” Un silence et tu le regardes, plus sérieusement. ”Ca va toi en vrai ?”
Ouais t'espères aussi que ça ira vite mieux, et que vous pourrez tous sortir rapidement de ce logement où on vous avait, aléatoirement il semblait, placés. Tu peux pas en être sûr et la Ruche est un endroit étrange qui donne autant qu'il prend, mais tu te dis que c'est peut-être vraiment pour votre bien. Tu t'accroches à cette idée pour ne pas trop penser aux autres perspectives. Ça ne servait rien à se faire du mal comme ça... Et niveau pensées à la con, t'avais ta dose. Pas la peine d'en ajouter, merci.
Le fait est que vous allez sûrement trouver le temps long, et fatalement vous allez cogiter si vous ne trouvez rien de mieux à faire. Tu pouvais toujours raconter des histoires, t'étais pas mauvais là-dedans, du moins tu le pensais.
— Ouais j'vais pas sortir les trucs qui font peur t'inquiète.
C'était pas trop l'ambiance de toute façon. Et puis, Sunshine te demande si ça va, alors ça te prend au dépourvu. D'un côté, tu veux læ rassurer en disant que tout allait bien, honteux mensonge, mais d'un autre, t'as bien envie de vider ton sac. Meh.
Tu hausses les épaules, et tu commences à parler un peu, pas trop. Tu dis que ça va pas toujours fort, mais que c'est bien normal dans un environnement pareil. T'esquives soigneusement les idées noires qui t'assaillent parfois, parce que tu veux pas passer pour une petite chose fragile, et que t'es pas sûr d'être en face de quelqu'un qui puisse vraiment comprendre. Bordel, c'est stupide, tu le sais, parce que t'avais attaqué 5 de front, mais là... Sunshine... Iel porte trop bien son nom, et tu veux pas ramener tes nuages.
Finalement, la journée se passe entre deux siestes et papotages, jusqu'à ce que 22h ne sonnent. T'es déjà dans le lit dans lequel tu t'es réveillé, dans ta chambre d'emprunt, quand les lumières s'éteignent : t'as pas envie de tâtonner partout quand ça arrivera. Comme d'hab, t'as du mal à dormir, mais tu finis par trouver le sommeil. Un peu tard à ton humble avis, parce que le réveil pique.
Un coup d'œil autour de toi et tu vois que t'es toujours dans la même chambre, et en sortant, tu constates que 436 et Sunshine sont toujours là, elles aussi. Un nouveau plateau est apparu, et l'air un peu déprimé, tu manges en silence avant de t'enfermer dans ta chambre et de dormir un peu plus. Tu ne ressors qu'en pleine après-midi, parce que tu veux pas paraître totalement impoli. Apparemment, y a que Sunshine qui squatte le salon :
— Ça va ? Désolé pour ce matin je... J'étais pas spécialement bien, je préfère juste rester sous la couette quand je suis comme ça.
Tu soupires et tu te poses dans un canapé. Au moins t'as eu le temps (le courage) de passer dans la salle de bains donc t'es pas trop crade. Ça va. Tu fonctionnes.
La première journée d’enfermement se passe plutôt bien. Entre les discussions avec tes nouveaux colocs d’infortune et des messages réguliers à Echo qui semble avoir gardé son caractère cinglant habituel (ce qui ne finit pas de te faire sourire), c’est pas si pire. Ace est plutôt cool. Réservé, pas des plus bavards, mais ça, tu l’avais déjà deviné pendant la soirée boxer. C’est un type bien. Certes, ton éternel optimisme et ta foi en l’humanité te pousse à penser que la plupart des gens sont des gens biens. Encore plus dans le cas d’une amnésie générale et un environnement isolé où il n’y a vraiment plus de raison d’être con. Mais du coup ouais. Ace ? Plutôt chill.
Quand t’ouvres les yeux le deuxième jour, tu tournes instinctivement la tête dans l’espoir de te retrouver de nouveau dans le logement que tu squattes habituellement avec Echo, et lui à côté de toi. Mais non. Personne, et la même chambre qu’hier. Tu soupires et te lèves. Même routine. Douche, tu te changes et tu tentes d’ouvrir la porte d’entrée. Toujours verrouillée. Tu t’installes sur un des canapés du salon en attendant que les autres arrivent dans l’espoir d’avoir quelques interactions sociales. 436 finit par émerger et vous discutez un peu, principalement de la Ruche. Vous voyez Ace arriver, manger un peu avant retourner dans sa chambre en silence, visiblement pas dans le mood pour parler. Ca s’comprend. 436 finit par s’isoler aussi et tu restes tout seul dans la partie commune, aux aguets, au cas où quelque chose se passait.
C’est à partir de là que ça ne se passe plus très bien pour toi. T’es pas quelqu’un qui aime l’isolement. Tu le savais déjà, et c’est un secret pour personne. Le simple fait d’être tout seul te tend un peu. Donc tu te retrouves bien vite à discuter avec Echo par montres interposées. Il a l’air d’être dans son état habituel, il te dit que tu l’emmerdes mais il a mangé, donc c’est déjà ça. Le truc c’est qu’au bout d’un moment ya un enchaînement de messages qui ne te dit rien qui vaille. “J’teste un truc pour un des colocs. On va rire.” suivi de “Tout va bien !” et de plusieurs déclarations d’amour et de bonne humeur.
C’est pas normal, et ça t’angoisse.
Vous continuez de discuter, il te parle de pilules et de couteau et il te faut tout ton tempérament solaire pour ne pas imploser. T’envoie des messages à ses colocs entre temps pour te renseigner (99 dont tu te souviens vaguement de la réunion, et 626/Mischief qui était un des enthousiastes de l’alcool de la soirée boxer) mais rien de ce qu’on te dit te calme. Plutôt le contraire. C’est le regard inquiet, rivé sur ta montre, sourcils froncés, et jambes tressautantes qu’Ace te retrouve en milieu d’aprèm. Tu quittes à peine le petit écran des yeux pour lui faire un bref sourire avant d’y retourner. Tu l’entends te parler donc t’arraches (difficilement) ton attention du bracelet pour lui répondre. ”T’inquiète pour ce matin. Ca arrive.” Tu prends un instant pour te redresser, respirer et te recentrer. Tu jettes un oeil à Ace, un sourire plus bienveillant sur les lèvres. ”Ca va mieux ?”
Tu vous sers chacun un verre d’eau, la présence d’Ace à côté de toi étrangement réconfortante. Pourtant il est pas l’épitome du fun et du chill. Mais tu te sens un peu moins seul. Tu repenses à ce qu’il a dit hier, sur cette histoire d’aiguille. Peut-être qu’il aura une idée. ”Dis, t’es là depuis plus longtemps que moi, et t’es médecin non ? J’ai Echo qui m’inquiète.” Tu secoues ta main gauche avec ta montre, pour plus d’emphase. ”Visiblement une de ses colocs, 99, lui a donné une pilule et il est en train de planer sévère. T’as entendu parler d’un truc du genre ? Yen a une 2ème, une idée des effets ?”
Les gens avec qui t'es enfermé sont vraiment sympas, t'as de la chance. On te passe ton humeur mutique du second matin avec un sourire, ce qui te soulage plus que tu n'aies pu l'imaginer. Tu hoches la tête à la question que Sunshine te pose d'une voix douce :
— Ouais, t'inquiète pas pour moi... Ça arrive.
Tu acceptes le verre d'eau avec un sourire et un petit merci, avant de reprendre une expression neutre et sérieuse quand Sunshine te demande si tu es médecin. Tu hoches la tête, avant de froncer des sourcils.
— Des pilules ?
Ok c'était inquiétant ça comme nouvelle. Même du temps où il y avait l'infirmerie, il n'y avait pas eu de médicaments, alors à moins que cela fasse partie de ces objets étranges qui apparaissaient aléatoirement, il n'y avait pas de raison qu'Echo ait eu accès à des pilules.
— J'en ai aucune idée, je suis désolé. J'ai jamais vu l'ombre d'un médicament (ou d'une drogue) dans la Ruche, à part le jour où la fontaine a vomi de l'alcool.
C'était pas spécialement un bon souvenir pour toi, et ça l'était peut-être pas pour Echo non plus. Tu t'en souvenais, parce qu'iel avait foutu un beau bordel avec son reflux gastrique. Preuve vivante que personne n'était à l'abri d'avoir une maladie chronique, comme tu l'avais déjà confié à 99 (justement) et Ivy. T'espérais juste que 99 était pas en train de faire des expériences cheloues en l'utilisant comme cobaye. Tu ne la connaissais pas bien, mais ça ne te semblait pas out-of-character.
— Tu es toujours en contact avec Echo ? T'as des nouvelles ?
Vous pouviez pas faire grand-chose à distance, à part discuter via les montres. Tu ne le faisais pas beaucoup parce que tu trouvais ça bizarre, mais vous n'aviez pas d'autres solutions actuellement.
La bonne nouvelle c’est qu’il est médecin, et c’est pas le seul qui a les capacités, ou au moins vaguement les connaissances pour soigner Echo s’il va mal. La mauvaise nouvelle c’est qu’il n’a visiblement aucune idée de ce que sont ces pilules. La pire nouvelle c’est que vous êtes tous enfermés dans des logements distincts de toute façon et que tu t’es rarement senti aussi impuissant. Cette situation t’angoisse. Tu laisses échapper un rire amer quand Ace mentionne la fontaine d’alcool. Tu ne t’en souviens que trop bien. ”La fontaine c’était général, les pilules ça semble tellement plus...ciblé. T’as parlé d’une histoire d’aiguilles hier ? C’était avant que j’arrive je crois. C’était généralisé ça aussi ? Ou juste toi ? Tu sais si d’autres gens ont eu des expériences bizarres ?” A moins que ces pilules ne fassent partie de ces objets que vous trouvez de temps à autres. Enfin...il y a un fossé entre un kit de couture et des drogues quand même…
Tu soupires et te frottes le visage. Ace te demande si t’es toujours en contact avec Echo et tu hoches silencieusement de la tête. Un coup d’oeil rapide à ta montre t’indique qu’il n’y a pas de nouveau message de sa part. Tu soupires à nouveau. ”Il a pas l’air d’aller mal c’est ça le pire je crois. ‘Fin tu l’as croisé non ? Tu sais comment il est.” Détruit de l’intérieur, franchement rustre, grognon au possible, tient à peine debout. ”Là il sonne...ok ? De bonne humeur ? Il me parle de musique.” Tu souris tristement. T’es certain qu’il s’est pas senti aussi bien depuis son arrivée ici, et t’arrives pas à savoir si tu te sens mal parce que t’anticipes la rechute ou si t’es juste égoïste et stupide de penser qu’une pilule arrive à mieux le réconforter que toi. Probablement un peu des deux. C’est pas très sain de penser ça. Mais à cet instant, c’est le cadet de tes soucis.
”J’sais pas, je me dis que si ya une pilule sympa, la deuxième doit être naze non ? Et le connaissant, à tous les coups il va prendre la deuxième quand même. Et même s’il la reprend pas, à quel point est-ce qu’il se sentira mal après ça ? Ca va pas être mille fois pire que ce qu’il vit déjà habituellement ?” Tu déblatères tes questions sans vraiment attendre de réponse. Tu sais qu’il n’y en a pas vraiment, ou que tout ce que pourra te dire Ace ne te rassurera pas nécessairement. Tu sens que la panique te gagnes. Tu souffles, prends une inspiration, et te redresses. Une seconde, deux secondes. Tu rouvres les yeux. The show must go on. Et ça va aider personne de te mettre dans des états pas possibles.
”Peut-être qu’Aleksa peut nous aider ?” Elle est bien connue pour répondre à vos questions. Aussi cryptiques que soient ses réponses parfois. ”Aleksa ?” T’attends. Quelques secondes passent. Rien. Ok, pas de réponse. Super. Super super. Tu te lèves et commences à faire les cent pas. T’essaies de rationaliser la situation. ”Ils viennent de nous enfermer parce que des gens sont morts. Peu probable qu’ils nous donnent des drogues qui nous tuent non ? Ce serait pas très cohérent de leur part. Il se passe parfois des trucs pas hyper safe, mais au pire ça nous blesse un peu ? Ca devrait aller ?” Ca va pas du tout.
T'es aussi perdu que Sunshine, ce qui n'est pas pour te rassurer, malheureusement. Tu t'es déjà posé la question de pourquoi la fontaine avait soudainement changé, et ce pour seulement (heureusement) 24h... Peut-être que ton erreur, c'était de te demander pourquoi. Cette histoire de pilules, ça ressemblait un peu à ça, même si Sunshine pointa le fait que c'était un peu trop personnel. C'était pas faux, et d'une certaine manière, ça te rappelait effectivement cette histoire de piqûre.
— C'était ni général ni réellement personnel je crois. On était plusieurs dans ce cas-là, et je crois bien qu'il y a eu d'autres trucs du même genre...
Après, à savoir à quoi ça servait tout ça, c'était une autre histoire. Tu n'en avais aucune idée, et la plaie s'était refermée lentement jusqu'à ce que tu préfères oublier l'existence de cette blessure.
De parler de pilules avec quelqu'un comme Echo, forcément, ça t'inquiète aussi, alors tu demandes de ses nouvelles. Apparemment, ça ne va pas trop mal, mais tu as la conviction que ça ne veut pas forcément dire grand-chose, malheureusement.
— Tant mieux s'il a l'air ok.
T'avais envie de lui dire de faire attention à la descente mais ça n'aurait aidé personne. Sunshine savait manifestement ce qui risquait de suivre, et c'est pourquoi tu te contentas de lui rendre son sourire triste et un peu résigné.
Par contre, en læ voyant partir dans des extrapolations sur les pilules alors qu'iel n'était même pas dans la même pièce, tu levas doucement une main :
— Hé, c'est pas la peine de faire des suppositions... On n'en sait rien, et pour le moment, on peut pas savoir. Vaut mieux accepter ça que de se faire des films, je pense, même si je comprends le réflexe.
T'étais pas un modèle de lâcher prise, pourtant, et tu le savais. Appeler Aleksa était une bonne idée, qui ne mena pourtant à rien. L'hôtesse numérique était aux abonnés absents, ce qui ne te rassurait pas beaucoup. Tu t'interdisais cependant de paniquer. Ou plutôt, de laisser paraître ta panique.
— Écoute, j'ai pas l'impression que tout soit très cohérent ici... Je suis désolé.
T'étais pas fortiche pour ce qui était de rassurer les gens, sûrement parce que t'étais pas rassuré de base non plus. Pauvre Sunshine.
Tu ne peux qu’acquiescer doucement, un peu déçu du manque d’information que peut t’apporter Ace sur la situation. C’est pas de sa faute, tu lui en veux pas. Il n’y a pas de raison qu’il en sache plus que toi. Le fait qu’il ait vécu plus de choses ne veut pas dire qu’il a une meilleure compréhension de l’endroit. Peut-être qu’il est encore plus confus même. Mais t’es frustré. Compliqué d’ignorer ce fait. T’as pas l’impression d’être quelqu’un de facile à contrarier. Mais là ouais. T’es contrarié. Contre la Ruche dont tu ne comprends pas le but, contre 99 et son manque d’empathie, contre Echo et sa ferveur à se mettre dans la merde et contre toi et ton incapacité à pouvoir aider.
Mais Ace a raison. Echo a l’air ok pour l’instant, et c’est une chance. C’est ça de pris. Peut-être que tu t’inquiètes pour rien. Tu te forces à l’écouter. Pas la peine de faire des suppositions. C’est vrai, tu te bases sur rien après tout. Tu souris doucement à Ace. C’est un chic type, tu sens bien qu’il est pas à l’aise. ”Merci. Désolé de t’avoir embêté avec tout ça. C’est pas comme si t’étais pas coincé ici aussi.” Tu soupires et te masses les tempes du bout des doigts. ”J’vais vous libérer un peu l’espace avec 436, pas de raison que vous ayez à subir mon stress à chaque fois que vous venez chercher un bout de pain.” Tu lui flashes un sourire qui aurait pu convaincre n’importe qui d’autre qui n’avait pas été témoin de la panique qui te saisit depuis ces dernières minutes. T’empoches une clémentine et tu files t’enfermer dans ta chambre.
Echo a l’air ok pour l’instant, et c’est une chance. C’est vrai. Sauf que tes tripes te disent autre chose. Un instinct, des souvenirs, quelque chose qui te signalent que ça va mal tourner. Donc tu continues d’envoyer des messages. Tu stresses, t’angoisses, mais tant qu’il te répond, ça va.
Il arrête de répondre en début de soirée.
Une heure, deux heures passent. Rien. T’es roulé en boule dans ton lit, le regard fixé sur le cadran de ta montre qui n’affiche rien d’autre que l’heure. Pas de nouveau message. Tu refuses de fermer l’oeil de la nuit, de peur de rater quelque chose. Mais non. Pas de nouvelle.
T’émerges de ta chambre le matin du troisième jour, plus défait que jamais. T’avais probablement une meilleure tête le jour où tu t’es réveillé ici c’est pour dire. Tu tentes encore d’ouvrir la porte du logement. Tu t’acharnes même un peu plus que la veille, mais sans résultat. Tu finis par te laisser glisser par terre, dos contre la porte. Une vision bien triste de toi qui es habituellement si rayonnant…
Tu finis par bouger dès que t’entends un de tes colocataires sortir, choisissant de te poser silencieusement dans un canapé. Tu forces un sourire et fais la conversation. Un mode charmant par défaut qui te vient si naturellement que ça te surprend. T’as l’air plus calme qu’hier, mais t’as le coeur serré toute la journée. Toujours pas de nouvelle.
T'as fait de ton mieux pour essayer de gérer le stress de Sunshine, mais il y a des choses qui sont au-delà de tes compétences. Si tu pouvais faire des miracles, tu ne serais de toute façon pas là. Tu lui offres un sourire bienveillant quoiqu'un peu inquiet, et tu læ laisses un peu seul-e. Y a pas grand-chose d'autre que tu puisses faire de toute façon.
Le deuxième jour se passe ainsi tranquillement, avec quelques discussions éclairantes, parfois pas franchement rassurantes, et quelques jeux pour passer le temps. Le reste, vous êtes dans les chambres attitrées à dormir ou à regarder le plafond, parce qu'il y a rien d'autre à faire.
Le troisième est le pire : Sunshine a l'air vraiment pas bien, mais iel le cache bien. Tu ne peux faire grand-chose pour l'aider alors tu læ laisses comme ça, n'osant pas remuer l'eau qui dort. Parfois, poser des questions était pire que mieux, surtout quand on n'avait pas les réponses. Vu la tête de Sunshine, tu te doutes que les réponses doivent pas se bousculer au portillon, malheureusement.
Tu manges un peu moins ce jour-là, te demandant vraiment combien de temps tout cela va durer, et finalement, tu finis par aller te coucher pour te réveiller dans ta chambre. La vraie.
À quoi tout ceci avait rimé, vraiment ?
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: Alone ||Ace & F04-436||
Alone ||Ace & F04-436||
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Accueil 
