Colourful Crow [Ace - 82 - 4]

Et une journée de plus dans cet endroit. Elle ne sait pas trop comment le prendre, elle déteste toujours cela. Elle déteste toujours le manque d'activités, même si l'arrivée du lampion a changé la donne. Cela a donné à penser un peu. Cela lui à donner à penser qu'elle ne savait pas trop quoi penser exactement. « Quand je l'ai allumée, y'a une femme qui est apparue et elle aimait pas le orange... et d'autres ont perdu la voix, ou l'ouïe ou les deux... je sais pas. » Elle est toujours partante pour faire n'importe quoi, mais elle ne sait pas trop si elle veut revoir cette femme ou si elle veut perdre un de ses sens. Elle aime bien ses sens. Pour l'instant, chaque lampion semble faire des trucs différents, mais elle n'en est pas certaine non plus. « Mais de la déco ce serait bien... on pourrait faire des dessins et les accrocher ? » Son talent n'est pas très bien en dessin, mais elle a vu pire en se baladant dans l'air créatif. Elle n'a rien contre ce qu'a fabriqué Wombat, elle aime beaucoup ce qu'il a fait, mais ça ne prend pas assez de place. « Tu peux me montrer comment tu fais ? » Elle aimerait bien être capable de faire cela.

Avant qu'il n'aille eu le temps de lui répondre, on cogne à la porte et elle secoue la tête. Elle n'attend personne. C'est pas grave, elle aime toujours la visite ! Elle se lève à la suite de l'homme, curieuse de voir qui cogne. Un Ace selon ce que son colocataire vient de dire, grand lui aussi (!). Elle fait une grimace lorsqu'il l'appelle -4-, c'est horrible ! Quelle idée ! « J'suis pas 4 ! » Et elle serre les bras, boudeuse alors qu'il lui ébouriffe les cheveux la faisant pouffer de rire. « J'suis P'tite flamme Étincelle Robinson Démone Moony. » se présente-t-elle prenant quelques uns des surnoms qu'elle a eu jusqu'ici (qu'elle s'est aussi donnée. « Et lui c'est Wombat ! » Elle pointe son doigt sur son colocataire. « J'vais te montrer à quoi il ressemble ! »

Elle part dans sa chambre au lit non fait passant bien du temps à sauter dessus, prend un livre sur l'Australie (sa maison), l'ouvre à la page des animaux et court vers Ace. Ouf ! Il n'est pas parti ! « Il est mignon hein ? » Elle lui montre l'image d'un wombat, avec un grand sourire. Son sourire se transforme bien vite en visage sérieux. « J'espère que t'es vraiment un type bien car si jamais tu fais du mal à Wombat, tu vas avoir mal ! » Elle préfère le prévenir. Peu importe s'ils ont trente centimètres de différence. Elle n'a pas peur !

Une fine fumée violette commence à s'échapper du lampion dès qu'il est allumé. Rien qui ne vous fait tousser ou semble vous étouffer. Vous sentez simplement ce frisson d'effroi qui vous parcoure le dos, cette impression que votre peau commence à gratter, partout, et qu'une multitude d'aiguilles sont enfoncées dans votre chaire. Vous êtes tous les trois victimes de cette sensation effroyable, douloureuse, mais surtout familière. Vous ne sauriez dire en quoi, mais quelque chose dans tout ceci ne vous est pas étranger. Est-ce ça qui est le plus terrifiant ou les cinq interminables de minutes qui s'écoulent avant que la fumée cesse de s'échapper du lampion et que ces sensations cessent de vous tourmenter?

Étincelle hausse les épaules, elle ne sait pas trop. « Elle est difficile la dame en noir... je sais pas. J'ai fait mon possible ! » Elle n'a pas pu faire grand-chose d'autre. Ils vont ensuite à la porte où un homme se met à parler à Wombat. Elle se présente donc. Elle fait un grand sourire à Ace, contente que son Étincelle lui aille bien. « Oh ! J'me suis assise sur un canapé, mais y'avait déjà Moralist dormait dessus et ça l'a réveillé. Et il m'a demandé si j'étais un p'tit démon et j'ai dit que peut-être que j'en ai étais un, combien il voulait pour son âme et j'ai dit que j'étais Démone. » explique-t-elle cette histoire, se demandant comment elle a fait pour oublier de la lui raconter ! Ensuite, elle ne reste pas plus longtemps : elle a besoin de montrer qui est Wombat. « Moins poilu je sais pas trop... » fait-elle, après avoir regardé les poils ornant le visage de son colocataire. Elle menace ensuite le nouvel arrivé, ce qui ne les perturbe pas tellement. Elle est sérieuse pourtant ! Un jour, elle va grandir et on va vraiment la prendre au sérieux. Ce n'est pas drôle d'être jeune et petite, ah ça non ! Elle opine donc la tête, elle va sévir, ah ça oui ! Et elle rajoute aussi petite tempête à sa liste de surnom, elle aime bien !

Elle regarde ensuite les deux tatouages de corbeau des hommes. Elle, elle n'a pas de tatouages ! « Oh ! C'est génial ! J'peux en avoir un moi aussi ? Ça fait mal ? » Elle ne veut pas être à part ! « Mais j'serais aussi un corbeau roux, ça te dérange pas ? » Elle cligne des yeux, prend un air qui se veut irrésistible.« Vous êtes peut-être frères tout court ! Vous êtes grands et vieux ! » dit-elle, après ce que dit son coloc à Ace. Ce qui expliquerait pourquoi ils se connaitraient d'avant. Par contre, elle ne pense pas que presque tout le monde est vieux et grand pour elle et que cela ne fonctionnerait pas tellement une telle marmaille.

Elle se laisse ensuite charger sur l'épaule de Wombat sans problème, un sourire aux lèvres. Elle aime toujours ça ! Surtout qu'elle est plus grande comme ça et que donc cela lui permet de voir le tout sur un nouvel angle, c'est bien. Elle s'installe en indien ensuite sur le canapé, se tourne vers les deux hommes pour mieux les voir. « J'l'ai déjà averti. » Elle hausse les épaules, à lui de décider. « Moi, j'ai peur de rien ! J'vais te protéger ! » Il allume ensuite le lampion et... elle aurait préféré revoir la dame en noir, ça c'est sûr ! Une fumée violette sort du lampion. « Oh, c'est joli ! » On aurait dit, on aurait dit... et elle perd cette pensée. Elle se met à frissonner sans trop savoir pourquoi, elle a peur, ce qui est très étrange. Ensuite, cela lui pique de de partout. Cependant, pas comme quand on doit se gratter. C'est pire, familier étrangement, mais pire. Elle se met à crier, à se rejeter vers l'arrière et à se tortiller sur le canapé. Elle gigote ensuite dans tous les sens, continuant de crier, essayant de faire passer cette sensation qui ne part pas. Cela dure une éternité. Elle n'aime pas, mais du tout cela. Elle crie tellement fort qu'elle n'entend rien d'autre, que ses cris qui résonnent à ses oreilles.

Puis, cela s'arrête. Elle prend de grandes respirations, à bout de souffle. Elle est tombée du canapé sans trop savoir comment et elle regarde les deux hommes, abasourdie, les larmes aux yeux. Elle se jette ensuite sur Wombat et le serre dans ses bras, pleurant pour de bon. « C'était quoi ? » se plaint-t-elle. Elle reste sans bouger un moment, serrant aussi fort que possible son colocataire. Puis, un éclair de génie lui traverse l'esprit. Elle se défait de l'emprise de Wombat, puis court, les jambes un peu molles, chercher son lampion orange pour revenir au salon. Elle l'allume et elle se met à le frotter pour faire apparaitre la génie du lampion. « Allez, allez ! » ordonne-t-elle, tapotant du pied d'impatience.

P'tite tempête hausse des épaules, elle trouve qu'ils sont presque exæquo niveau pilosité, c'est elle l'experte en Wombat et en wombat, alors, elle sait qu'elle a raison, peu importe ce que son colocataire répond. « Sur le front... » Elle tapote son front. « Ça doit faire vraiment mal ! » Ce n'est qu'un os en-dessous, enfin, peut-être plusieurs, elle n'en est pas très certaine. Ensuite, tout devient vraiment douloureux à cause du lampion et de la fumée qui en sort. Elle en tombe même du canapé, en criant et pleurant. Elle se retrouve dans les bras de l'homme ensuite, y reste un moment avant d'avoir une inspiration soudaine. Inspiration qui ne donne pas grand-chose : rien ne sort du lampion orange, il ne fait que s'allumer comme le fait n'importe quel lampion.

« Faut toujours m'écouter... » dit-elle, la voix certaine. Elle n'en veut tout de même pas à Wombat, comment savoir que cela aurait pu donner cette réaction ? Elle retourne plutôt l'entourer de ses bras, tremblant encore un peu. Ace demande ensuite s'ils vont bien. « Oui... » Elle n'en est pas certaine. C'était vraiment très bizarre et pas agréable du tout. Et c'est pire maintenant que la génie au lampion orange a décidé de prendre des vacances. À présent qu'elle y pense, elle a mal au coude. Pas une douleur identique à celle qu'elle vient, qu'ils viennent, de vivre, mais une autre, plus lancinante. Elle regarde son coude, voit qu'il y a un peu de rouge qui a traversé le vêtement blanc. « J'me suis cognée. » Et elle montre son coude, fait une petite grimace car cela fait mal, et affiche un air boudeur : il ne manquait plus que ça ! En tombant, elle a dû se cogner contre la table. Elle hoche ensuite la tête, il a bien fait. Elle ne va plus jamais rien toucher d'inusité dans cet endroit. Peu importe à quel point sa curiosité va la ronger.

La tête sur l'épaule de son colocataire, elle ferme les yeux, les rouvrent quelques secondes plus tard, elle vient de réaliser quelque chose. « J'veux ma maman. » fait-elle, d'une toute petite voix. Une toute petite voix parce qu'elle a un peu honte de cette envie soudaine et parce qu'elle ne veut pas non plus blesser Wombat en lui faisant croire qu'il n'est pas suffisant.

Wombat la prend dans ses bras pour l'amener jusqu'au canapé après lui avoir montré sa blessure. Elle s'est cognée au coude, pas au genou, mais cela ne lui dérange pas de se faire porter comme ça. « J'aimerais bien que les cicatrices de guerres fassent moins mal. » Elle sait que ce n'est pas possible, mais elle a bien le droit d'espérer tout de même et elle hoche la tête. Ils sont là, mais ce n'est pas exactement la même chose. Elle se fait ébouriffer les cheveux une nouvelle fois, l'homme comprend ce qu'elle veut dire par là. « J'aimerais bien ! » Se souvenir de quelqu'un d'avant, ça serait génial ! Ça lui donnerait peut-être des souvenirs justement, au lieu de juste savoir dès qu'elle tente ou goûte quelque chose ou lorsqu'elle fait n'importe quoi d'impulsif. « Comme Moon... c'est elle que j'vais aller voir. » Enfin, fausse-grande-sœur. Elle sourit tout de même à Ace, a encore un peu envie de pleurer, toucher par ce qu'il a dit. Elle sait pas pourquoi, sûrement parce qu'elle est rousse, comme sa maman. De cela, elle en est certaine.

Elle prend ensuite la main de Wombat, puis, cela lui revient, un peu en retard. « Y'a des pansements dans la salle de bains... » Pourquoi déchirer des vêtements ? Il est trop tard, la manche est déchirée. Elle le suit ensuite, remonte sa manche autant que possible, laisse son colocataire s'occuper de son coude. Elle hoche la tête et le serre ensuite dans ses bras. Elle le sait, elle a juste un étrange besoin de voir sa mère. « Merci... bye bye. » Elle se lève sur la pointe des pieds et embrasse sur la joue Wombat, retourne au salon saluer Ace d'un signe de main et elle quitte ensuite pour aller voir Moon.