F01-394 [ACOLYTE]

Comment vous êtes-vous senti lors de votre éveil? Quel était votre état d'esprit, vos premières pensées?
La mort ou la naissance.

Difficile de faire la différence quand on ne connait ni l'un, ni l'autre. Pourtant, tu as ouvert les yeux. Poussé ton premier cri. Comme un nouveau-né. Page blanche qui n'attend que de l'encre ébène pour se remplir.
Comme un enfant qui apprend à marcher, tu as titubé. Gorge sèche, bouche pâteuse. La soif, qui s'est faite ressentir sans que tu ne saches mettre des mots dessus. Ou en tout cas, pas tout de suite. Cerveau embrumé, pensées floues.
Il a fallu avancer jusqu'à la porte, dans le blanc immaculé. Partout autour de toi. Partout sur toi.

Et les premiers mots se sont fait entendre. « Bonjour F01-394. Bienvenue dans la ruche. » Il a fallu quelques instants pour que ton cerveau comprenne, analyse, et accepte. Ton identité, attribuée comme l'on donne un nom à un enfant sans lui demander son avis. Sans savoir d'où il vient vraiment. Alors tu as acquiescé, comme une enfant qui parle pour la première fois. Bégaiement. Voix hésitante. « Merci, Mère. »

Car n'est-ce pas ainsi qu'on appelle la voix qui nous accueille dans le monde ?
Pourtant le mot, bien que venu naturellement, te semble étranger. Comme si tu ne l'avais jamais réellement employé avant.

La naissance ou la mort.
Entre les deux, des pages blanches.

Mais le froissement du papier bourdonne au loin, comme un bruit de fond qu'on arrive pas à identifier. Il te gêne, un peu, ce bourdonnement. F01-394. Il essaie de te dire quelque chose. Mais tu le repousse, obstinément, comme si tenter de se souvenir que quoi que ce soit était trop dangereux.

Déni abyssal.
Accepter le présent, ne pas creuser dans le fond du jardin.

Comment vous sentez-vous par rapport à la perspective d'être lancé dans un endroit inconnu peuplé de gens qui, comme vous, n'ont aucun souvenirs de leurs vies passées? Craignez-vous que tout ceci ne soit qu'une mise en scène? Croyez-vous devoir cohabiter avec des gens dangereux?
Tu ne te sens pas mal à l'aise, ni perdue, comme beaucoup semblent l'être autour de toi. Non. C'est avec un étrange calme que tu accueilles et acceptes la situation. Après tout, il n'y a rien dans ta mémoire qui te permettrait de comparer la situation avec une autre, rien qui ne te permette finalement de penser ou de dire que ce n'est pas normal.

Et quelque part, singulièrement, le sentiment que ce n'est pas la première fois que tu te retrouves dans un endroit ainsi. Avec une foule d'inconnus qui se méfient les uns des autres, mais n'ont d'autre choix que de se serrer les coudes. Sensation presque familière et qui te permet à la fois de garder ton calme, et le contrôle de toi-même.  

Comment pensez-vous agir dans ce nouvel environnement ? Allez-vous suivre le mouvement ? Les règles ? Êtes-vous un leader naturel qui cherchera à regrouper les gens? Voudrez-vous vous rendre utile auprès des autres ? Chercherez-vous à percer le mystère de la ruche ?
« Tiens toi tranquille, ne fais pas de vague. Sinon tu ne sortiras jamais d'ici. » Ces mots qui tournent dans ta tête ne sont pas les tiens. Ce n'est pas ta voix qui les prononce. Et pourtant, ils sont là, même si tu tentes de faire la sourde oreille. Comme un vieux souvenir qui tente de s'imposer contre ta volonté.

Tu ne veux pas te souvenir de quoi que ce soit. Tu ne veux pas sortir d'ici. Parce qu'ici, tu as comme l'impression d'être vivante, alors que tu ne devrais pas l'être. Alors que tu n'avais plus le droit de l'être.

Alors pour l'instant, tu fais comme si de rien n'était, tu suis les règles de ton nouvel environnement sans te faire remarquer. Tu remercies dans le vide lorsqu'on te donne un plateau repas, tu passes du temps à la serre et à la salle de sport. Et tu souris, à tout le monde. Tu offres ton sourire parce que c'est la seule chose que tu possèdes et que tu ne rejette pas en bloc.

Petit ange de blanc vêtu, tu passes dans la foule avec un naturel un peu dérangeant. Quand quelqu'un a besoin de quelque chose, tu n'hésites pas à te porter volontaire. Désireuse d'aider, et cela te permet d'en apprendre plus sur les autres. De t'oublier un peu plus toi-même.

Possédez-vous un signe distinctif? Un bijou? Une alliance? Un tatouage?
Tu n'as rien remarqué de prime abord, trop habillée de blanc. Ce n'est que bien des heures plus tard, dans la douche de ce qui s'appelle ton logement, que tu as découvert les arabesques sur ta peau. Après recherches à la serre, tu as put identifier le végétal sans mal : du lierre. D'émeraude et d'ébène. Tatouage délicat qui s'étend et s'étale juste en dessous de ta poitrine, feuilles innocentes, éternelles et immortelles. Le dessin encré dans ton épiderme remonte sensiblement autour de ton sein gauche et semble l'enserrer comme une main humaine.

La première fois que tu l'as vu, tu as pleuré. Sans savoir pourquoi, sans savoir ce que c'était, de pleurer. Sans comprendre la douleur suffocante au creux de ta gorge. Depuis, tu évites de le regarder, chose heureusement aisée pendant la journée.

Encore une fois, le déni. Le rejet.
Tu pourrais t'arracher la peau avec tes ongles pour voir disparaître cette marque.

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Derrière l'écran je m'appelle Rory et j'ai 23 ans. J'ai connu le forum grâce à Orion et mes premières impressions sont c'est beau, le staff gère, et je vais continue les théories wesh. Je confirme avoir lu les règlements du forum et les règlements de la Ruche et je m'engage à les respecter dans la joie et la bonne humeur, Oui. Ce personnage est à mwa. Dernière chose, JE N'ACCEPTE PAS de jumeau pour mon avatar.