F01-12 [INGENIEUX]

Comment vous êtes-vous senti lors de votre éveil? Quel était votre état d'esprit, vos premières pensées?

Toutes les parcelles de son être sont engourdies. Elle ne ressent aucune douleur, simplement étourdie. Les brides de raisonnement qui l'assaillent sont désorganisées. Elle entrouvre légèrement les yeux, puis les referme aussitôt. La luminosité ambiante l'éblouit. Elle trouve refuge derrière ses paupières diaphanes. Quelques secondes de plus, à fermer les yeux, à rester étendue là. Mais où est-elle ? Depuis combien de temps « dort »-elle ? Était-ce du sommeil ou … autre chose ? Les questions se bousculent et, déjà, le doute l'assiège. Une impulsion sournoise la redresse, ses prunelles s'adaptent brutalement à la pièce baignée de lumière. Une lumière artificielle. Une lumière qui blesse, transperce. Les rouages de son cerveau se mettent en place, péniblement. Son menton décrit une course circulaire, son regard s'attarde sur les détails. Rien de ce qui accroche ses sens n'éveille le moindre intérêt. La pièce dans laquelle elle se trouve n'est que matière sèche et déshumanisée. Sous cette lumière de cocagne, rien ne peut naître naturellement.

Et pourtant, elle est là … Elle … mais qui est-elle ?

De longues mèches de cheveux décolorées descendent en cascade contre ses épaules. Ses doigts fins s'emparent d'une mèche, laisse sa vision capturer cette information, puis glissent, à la recherche d'une nouvelle information. Ils effleurent le tissu blanc qui couvre sa peau, dessinent distraitement la courbe de sa poitrine.

Son attention, déjà, se dérobe. Une information plus capitale l'a attirée vers d'autres considérations. La porte, légèrement sur sa droite, vient de s'ouvrir. Intriguée, les vestiges d'une conscience intellectuelle font poindre un doute infime dans son esprit. C'est à peine si elle le remarque, ce doute, qui pourtant grandit en elle. Elle s'échappe de son lit de fortune, ses pieds prennent appui sur le sol ferme. Une nausée fulgurante lui vrille immédiatement les boyaux. Elle porte une main à ses lèvres, tout en se penchant comme pour juguler le malaise. Vieil automatisme. Elle est pourtant loin de l'analyser comme tel, ne pensant qu'à son estomac qui la fait souffrir. Cette sensation que rien n'est à sa place.

Est-elle à sa place ?

« Bonjour F01-12. Bienvenue dans la ruche. »

Génial.

Comment vous sentez-vous par rapport à la perspective d'être lancé dans un endroit inconnu peuplé de gens qui, comme vous, n'ont aucun souvenirs de leurs vies passées? Craignez-vous que tout ceci ne soit qu'une mise en scène? Croyez-vous devoir cohabiter avec des gens dangereux?

Assez rapidement, elle comprend qu'elle n'est pas seule. Que dans cet univers immaculé, ils sont une centaine. Elle ne sait pas qui ils sont. Sa conscience lui dit de se méfier, mais une raison plus grande, plus pragmatique et plus impérieuse lui livre une autre version, l'incite à adopter un comportement bien différent. Ceux qui l'entourent ne lui sont pas plus étrangers qu'elle ne l'est elle même. Sa propre identité demeure l'inconnue la plus notable. La perspective qu'elle pourrait parvenir à mieux connaître l'un de ces étrangers, ou même son environnement, qu'elle n'est en capacité de se connaître elle-même fait doucement vaciller sa conscience. Effrayante, terrible éventualité. Hypothèse rigoureusement exacte, et tout à fait inconcevable. Son esprit est tiraillé par ce raisonnement implacable, et par toutes les éventualités qui peuplent ce monde inconnu. Quel est-il ? Qu'est-ce que cette « ruche » ? Pourquoi rassembler autant d'amnésiques en un seul endroit ? L'origine de sa présence ne la préoccupe pas davantage que sa finalité.

Elle prendra ce qui se présente à elle. Elle ne sait pas dire si ce trait de caractère la définit. Aucun des individus qui l'entourent ne lui inspire, par nature, le rejet. Sympathie et antipathie sont réelles, elle les ressent dans son crâne, dans son cœur. Mais elle ne rejette personne a priori. Elle expérimente, fait des découvertes plus ou moins réjouissantes, s'écorche au passage, panse ses plaies, se relève plus forte, moins naïve. Jusqu'à comprendre, un jour, indubitablement, que c'est en elle que sommeille le plus grand des dangers.

Comment pensez-vous agir dans ce nouvel environnement ? Allez-vous suivre le mouvement ? Les règles ? Êtes-vous un leader naturel qui cherchera à regrouper les gens? Voudrez-vous vous rendre utile auprès des autres ? Chercherez-vous à percer le mystère de la ruche ?

Elle commence à tisser un fil, à construire une toile, comme un filet de sécurité, ou un tremplin depuis lequel elle pourra s'élever. Elle n'est pas un bon petit rat de laboratoire. Expérience ou hasard, ça ne changera en rien la mécanique qui l'anime. Pour toutes ses interrogations, aucune impasse, mais un nombre exponentiel de possibilités, de solutions. Elle regarde vers l'avenir, les opportunités qu'il charrie, les charnières qu'il créé, imagine mille et une façons de se frayer un chemin vers … autre chose. Comme une manière d'effleurer du bout des doigts l'inaccessible, de s'acharner, éternelle insatisfaite, de déverrouiller les serrures les plus sûres par la seule force de son cerveau. Avancer, aider. Par tous les moyens.

Les grandes idées ne viennent pas d'elle. Elle a plus de chance de finir meneuse de revues que meneuses d'hommes. Aucune ambition ne vicie son corps ou son âme. Mais donnez lui un but, portez la, encouragez son imagination, et elle saura vous entraîner jusqu'au bout du monde … Et le bout du monde, au sein de la ruche, ce sont les étages supérieurs. Irrémédiablement verrouillés, entêtés, résistants à toutes les curiosités. Mais le verrou qui résistera à l'ingéniosité, à l'acharnement, à la persuasion de l'individu F01-12 ne se trouve pas dans cette ruche.

Possédez-vous un signe distinctif? Un bijou? Une alliance? Un tatouage?

Ses longs cheveux blonds et ses prunelles claires. Rien n'indique si elle les possédait déjà avant la ruche. Elle porte une bague en pendentif, dont elle ignore la signification. Aucun signe supplémentaire la distinguant des autres individus de la ruche.

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Derrière l'écran je m'appelle Criquy et j'ai 26 ans. J'ai connu le forum via PRD et mes premières impressions sont curiosité et enthousiasme ! J’ai étudié le forum de long en large, et les possibilités offertes sont intrigantes et réjouissantes. Par contre, je déteste prendre des décisions, quelqu’un veut-il faire de moi son pantin ? Je confirme avoir lu les règlements du forum et les règlements de la Ruche et je m'engage à les respecter dans la joie et la bonne humeur, OUI . Ce personnage N'EST PAS UN DC. Dernière chose, J'ACCEPTE un jumeau pour mon avatar.