Random trip to a random place ft. H02-211

@H02-211

C’était la deuxième journée de H04-905 à la Ruche, ou plutôt la première journée où il n’était pas migraineux et totalement perdu. Il était allé se coucher tôt hier soir, car découvrir et assimiler autant d’informations nouvelles et inattendues l’avait fatigué autant qu’il était à son réveil. De plus, devoir chercher un autre logement pour dormir que celui dans lequel il s’était réveillé à cause d’une règle qui n’avait aucun sens à ses yeux avait dû le forcer à trouver un logement tranquille, car il voulait ni déranger, ni être dérangé par personne. Ce premier réveil fut suffisant en matière d’émotions.
Il fut réveillé en sursaut une nouvelle fois par la voix robotique d’Aleksa, mais ce fut un réveil moins douloureux que le précédent car il avait relativement mieux dormi et n’avait plus de migraines, ni de courbatures. Il partit se doucher et puis sortit le plus rapidement possible, pour éviter les rencontres malencontreuses. Puis il partit manger, et se rendit compte qu’il n’avait aucune idée de ce qu’il allait faire aujourd’hui. Il avait commencé à assimiler les règles qu’il avait lues sur les panneaux de l’aire commune : pas d'agressions physiques, pas de dégradation des locaux, ne pas se balader nu, ne pas retirer sa montre-bracelet, ne pas échanger la nourriture, ni la consommer en dehors de l’espace repas… Tout faisait sens, à part cette stupide règle de dormir dans un autre logement que celui attitré. Mais aucune de ces règles ne régissait vraiment la journée d’un habitant de la Ruche, à part les heures de repas et le couvre-feu. Il en avait déduit que chacun occupait sa journée comme il voulait, même s’il s’interrogeait sur les raisons pour lesquelles il n’y a pas vraiment d’activités “forcées” dans cet endroit, comme du travail ou des études. Autrement dit : à quoi sert cet endroit, à part pour recueillir des amnésiques totalement paniqués à leur premier réveil ?

Il avait donc commencé à errer dans la Ruche sans but réel à part l’exploration des différentes aires collectives. Première conclusion : le seul endroit où il pouvait avoir un semblant de solitude semblait être la chambre de son logement, ce qui rendait cette règle de chaise musicale au moment du couvre-feu encore plus pénible à ses yeux. Il s’efforça malgré tout à ne pas revenir dans sa chambre pour avoir la paix, et fit le tour de l’espace salon, de l’espace sportif et de l’espace créatif, sans grand intérêt. Il remarqua bien la bibliothèque de l’espace salon, en se disant qu’il trouverait peut-être son bonheur et des informations dans les livres, mais il pensa aussi que l’ennui s’installera aussi s’il passe ses journées à lire. Il ne s’attarda pas non plus dans l’espace sportif et créatif, car les activités proposées ici ne l’intéressaient pas du tout au premier abord. Mais en sortant de l’espace sportif, il remarqua une porte qu’il n’avait pas encore vu. Il l’ouvrit dans un élan de curiosité, et découvrit un couloir, avec une porte de chaque côté, toutes deux ouvertes. Il alla vers celle de gauche par hasard, et tomba sur quelqu’un. Comme quoi, le hasard le forçait à sociabiliser. Il était trop tard pour faire demi-tour, après tout (ou plutôt il ne voulait pas se taper la honte et fuir pour aucune raison face à un inconnu alors qu’il en a croisé une centaine depuis hier). Il commença donc la discussion :
- Euh… bonjour.
Il réalisa tout de suite qu’il n’avait pas vraiment de sujet de discussion qui lui venait immédiatement à l’esprit. Il n’osait pas directement se présenter avec le peu qu’il avait et, parce qu’il n’y avait pas de fenêtre ni ici ni dans la Ruche en général, il ne pouvait pas se plaindre de la météo pour éviter le blanc qui était en train de s’installer. Il observa la pièce un peu plus en détail, et comprit la nature de ce lieu :
“C’est une infirmerie… c’est ça ?”
Pointer l’évidence à quelqu’un qui est là depuis plus longtemps que lui. C’est idiot, mais ça permet d’éviter que la conversation stagne.

211 commençait à s'habituer : les nouveaux venus finissaient souvent par tomber sur l'infirmerie quand ils cherchaient un endroit où se terrer. Il ne pouvait pas leur en vouloir, il aurait sûrement fait pareil s'il n'avait pas été aussi mal à son arrivée. Il aurait bien eu besoin d'une infirmerie d'ailleurs, même si celle-ci ne contenait aucun médicament. C'était bien la peine...

Pourtant, 211 passait au moins une fois par jour dans l'infirmerie, y prenait un livre à lire en attendant que quelqu'un ait besoin de ses services. C'était heureusement assez calme, et la seule chose que redoutait 211 maintenant, c'est de tomber à court de bouquins. Ils avaient beau ne pas être des plus intéressants, c'était mieux que rien. Bientôt, il faudrait qu'ils les écrivent, d'ailleurs... Y'avait pas une abeille qui était écrivain ?

M'enfin. Le nouveau venu, un asiatique (assez rare dans la Ruche pour être noté), lui dit bonjour timidement, ce à quoi il répondit par un sourire et une salutation de circonstance :

— Bonjour...

Il le laissa regarder aux alentours, avant qu'il ne reprenne, cette fois en demandant si c'était une infirmerie. 211 n'avait pas voulu le brusquer, mais il n'était peut-être pas aussi effrayé qu'il en avait l'air. Avec le même sourire, 211 lui répondit :

— Oui... Tu es blessé ? Ou tu cherchais juste un endroit où te planquer ?

Ils étaient de plus en plus nombreux dans la Ruche et ce n'était pas toujours facile de trouver un endroit à soi, surtout depuis qu'ils étaient obligés de bouger tous les soirs. 211 pouvait comprendre qu'on veuille être laissé tranquille, hélas il était du genre à tenir ses gardes. Enfin, la plupart du temps.

— On n'a pas de médicaments, mais on a de quoi soigner des plaies, si jamais. Ou alors on peut juste discuter. Ça ne me dérange pas. Je suis H02-211, médecin.

Il n'en avait aucun souvenir précis, seulement il savait qu'il savait. Ça lui suffisait largement, d'autant plus qu'avec toutes les cicatrices et les tatouages qu'il avait, il ne souhaitait même pas se souvenir. 905 pouvait en apercevoir certaines, sur ses avant-bras : des brûlures, des coupures anciennes, et deux tatouages. Un serpent se mordant la queue sur son poignet gauche et un corbeau emportant un serpent sur sont avant-bras droit. 211 n'aimait pas les chemises et avait tendance à en remonter les manches... Pour le meilleur et pour le pire.

— Et toi tu es ? Si tu as retenu ton matricule, bien sûr.

Ce lieu était bel et bien une infirmerie, comme l’a confirmé le rouquin qui se trouvait devant lui. Heureusement pour 905, il ne semblait pas être l’un de ces médecins fous qui seraient prêts à voler l’un de ses organes s’il était inconscient, ce qui était rassurant même s’il ne savait pas d’où venait cette idée. Il s’était même inquiété et lui avait demandé s’il s’était blessé, ou s’il cherchait à éviter la foule de la Ruche.

- Ah ! Non, non, rien de tout cela. J’explorais juste la ruche, j’ai vu cette porte, et puis… Je me suis retrouvé là.

Maintenant qu’il y pensait, il appréciait le calme de cet endroit, comparé à la Ruche, qui comme l’indiquait son nom, était bruyante et grouillante de monde. Peut-être que c’était une bénédiction cachée.
Le rouquin lui proposa de discuter, et se présenta en tant que médecin du nom (ou plutôt du matricule) H02-211. Il comprit immédiatement qu’il attendait de même de lui.

- Je suis… H04-90..905. Et c’est tout ce que je sais de moi pour le moment, répondit-il, ayant encore du mal avec l’idée d’avoir un groupe de chiffres comme seule identité propre. Tu es médecin ? Tu t’en es souvenu, ou alors y a quelqu’un qui t’a nommé médecin ici et du coup tu es chargé de rester là pendant un certain temps...

Le fait que 211 se soit présenté comme médecin l’intriguait. C’était la première personne qu’il rencontrait qui semblait avoir un métier. Il restait perturbé par l’idée que tout le monde semblait faire comme bon lui semble ici, sans qu’aucune autorité ne vienne leur donner d’ordres, ou des corvées à faire. D’ailleurs, y avait-il vraiment une autorité, à part Aleksa qui apparaissait et disparaissait à chaque question qu’on lui posait ? Ce n'était pas ce qui importait pour le moment, de toute façon.  

- Vous n’avez pas de médicaments ici ? Ça doit rendre le devoir de soigner les gens un peu difficile, avec seulement du matériel pour les plaies, non ? Après, y en a vraiment qui se font très très mal, ou alors c’est vraiment de la routine ?

Ses questions commençaient vraiment à passer pour un interrogatoire, qui commençait à être légèrement irrespectueux et personnel. Il avait aperçu des tatouages divers sur les avant-bras de son interlocuteur, mais ne fit pas de remarques. Il était déjà en train d’interroger un médecin sur la complexité de son métier dans un lieu des plus étranges, il n’allait pas non plus lui poser des questions sur son passé dont il avait probablement aucune idée non plus.

Oh, ce nouveau là n'avait pas l'air aussi mort de trouille que certains. C'était une bonne chose, parce que 211 ne se considérait pas comme un très bon psychologue. Il se savait médecin, mais pour ce qui était des intéractions sociales, il était persuadé qu'il y avait bien mieux que lui. L'explication de 905 le fit rire, et il hocha la tête en approuvant :

— Oui, ça arrive effectivement.

Ils s'échangèrent leurs matricules, et l'intuition de 211 quant à ces derniers se confirma. Un 04, hmm ? Il resta pensif, tout en écoutant la nouvelle question de 905. Elle était légitime, même si c'était toujours aussi compliqué d'y répondre pour 211. Il agita vaguement les mains en cherchant une nouvelle façon d'exprimer son sentiment, et abandonna finalement.

— Je peux pas dire que je m'en souvienne, c'est pas aussi simple que ça. Juste, je sais. Pour avoir des connaissances médicales, faut bien être médecin, non ?

Tout ça, c'était juste de la déduction, rien de bien mystique ou sexy, hélas. 211 n'avait aucun réel souvenir pour le moment, mais cela lui était égal. Peut-être que ses déclencheurs étaient horriblement précis, ou peut-être que son cerveau cachait sciemment l'homme qu'il avait été avant la Ruche. Quelque part, 211 n'avait pas envie de se souvenir.

Il avait bien conscience de ne pas être comme la plupart des autres abeilles, à courir après ceux et celles qu'ils avaient été avant. Il ne se sentait même pas spécialement mal dans la Ruche, et s'imaginait qu'après avoir été sevré de toutes les merdes qu'il prenait avant, il était même en meilleure santé ici. Sauf que... Le matos manquait.

— On fait comme on peut..., souffla-t-il. Et ça dépend, je sais qu'il y a eu des fractures, et on n'est jamais à l'abri de quelqu'un qui craque et finit par s'ouvrir ou se jeter du balcon. C'est triste mais ça peut arriver.

Les questions de 905 ne gênaient pas 211 le moins du monde, et son léger sourire affable en témoignait. Le médecin était même persuadé que 905 devait en avoir encore plein en stock, alors il poussa un peu la chose :

— Tiens, je me demandais, tu sais parler quelles langues ? On se comprend tous à l'oral, mais avec les panneaux, ceux avec les règles, on peut deviner un peu quelles langues on parle. Moi j'ai scoré que l'anglais et l'espagnol. Et assez étrangement, la langue des signes, ce qui est bien pratique, vu qu'il y a une personne sourde dans la Ruche.

Une façon comme une autre de faire la conversation, et d'essayer de glaner le maximum d'informations possibles. C'était seulement de la déduction, mais ça avait le mérite d'exister.

211 semblait définitivement être quelqu’un de sympathique. Il aurait pu très bien le mettre dehors à partir du moment où il aurait mis un pas dans l’infirmerie car il aurait pas pris de rendez-vous ou un truc du genre (par ailleurs, il n’aurait pas aimé vivre dans la réalité parallèle où il était en train de soigner une maladie ou blessure sérieuse), mais ils étaient tous deux en train de discuter tranquillement, dans un échange de questions-réponses assez agréable. Tomber par hasard sur l’infirmerie était une aventure habituelle pour les nouveaux, apparemment.

Par contre, son interlocuteur semblait en difficulté face à la question de ses souvenirs. 211 avait juste déduit son occupation par ses connaissances de médecine. Aussi simple que cela, mais c’est vrai que ça avait du sens. Il s’attendait inconsciemment à ce qu’il raconte la réminiscence d’avoir dépecé un coeur sur le battoir, même si ça aurait été sacrément flippant, du coup.

“Ah je vois. Donc c’est plus des connaissances innées en fait ? En gros tout ce qui est souvenirs précis sont partis, mais les capacités sont restées ?”

D’un côté, c’est peut-être une bonne nouvelle. Il préférerait avoir gardé ce qu’il a appris, même si il ne sait absolument pas d’où ça vient, que devoir tout recommencer à zéro, et se retrouver comme une sorte de gros bébé adulte inutile.

“Il y en a d’autres comme ça ? Je veux dire… des gens qui ont des capacités innées qui viennent très probablement de leurs métiers ?”

C’était peut-être une question qui tombait sous le sens, mais 905 était curieux. Après tout, il se dit que le but de tout le monde ici est de souvenir de leur identité au-delà d’un matricule probablement attribué aléatoirement, non ? Après peut-être sortir d’ici le plus vite possible.
En plus de ça, ceux qui les ont mis là ne leur clairement pas donné assez pour s’occuper de maladies allant au-delà de la petite coupure. 211 évoqua la possibilité de suicides dans la Ruche.Il y avait en effet peut-être des gens qui, laissés dans un endroit sans issue, sans souvenirs, mais avec des angoisses bien réelles, qui pouvaient les pousser à… Il n’y avait pas pensé, probablement car l’idée même lui donnait des frissons, mais il ne pouvait pas dénier l’éventualité, aussi tragique soit-elle.

“Il n’y a… pas eu de mort dans la Ruche, pour le moment, non ? De quelque façon qui soit, pas que de suicide. Vous savez quoi faire, si vous vous apercevez que quelqu’un... ?”

Il n’aimait pas vraiment la tournure sombre que la discussion avait prise. N’empêche, la question valait le coup d’être posé, car le manque de médicaments indiquait que ceux qui les ont mis là ne se préoccupaient probablement pas de leur bien-être, et sûrement pas de leur bonheur.
Heureusement pour lui, pour sortir de ce sujet sombre, 211 lui demanda s’il savait parler d’autres langues que l’anglais. Il allait donner une réponse négative, sauf que quelque chose lui revint de nulle part. Il commença, instinctivement, à s’imaginer formuler des phrases dans une autre langue, et là…

“Je crois… que je sais parler coréen. Je m’appelle… et j’habite à…”

Il essaya de formuler des banalités habituelles que l’on apprend en premier lors de l’apprentissage d’une langue, avec un succès relatif. Il n’arrivait pas à recracher par le plus grand des hasard son nom et son adresse, mais au moins il savait formuler le début sans problèmes. Au moins quelque chose qu’il pouvait rattacher à un peu de son identité !

Les compétences techniques semblaient être stockées ailleurs qu'à l'endroit de la mémoire qui avait été effacée : certains réflexes s'ancraient profondément en vous, si bien qu'on ne pouvait pas vous les retirer sans vous retirer votre capacité à respirer. C'était différent pour les connaissances de 211, mais il imaginait sans peine que ces informations avaient sûrement été stockée loin des souvenirs quasi cinématographiques qu'on pouvait s'imaginer. Il avait ça, et son corps qui était plus qu'éloquent.

Alors il hocha la tête à 905, haussant au passage vaguement les épaules.

— C'est pas vraiment inné, mais c'est comme si ça faisait pas partie de qui je suis mais plutôt ce que je sais faire ? Je sais pas comment je sais ni dans quelle situation j'ai pu appliquer ces connaissances, et c'est super frustrant. Comme si j'avais un puzzle mais avec la moitié des pièces.

La question de 905 était pertinente, et 211 réfléchit un moment avant d'acquiescer.

— Il y a Doc, qui est médecin aussi. 066 devait être infirmière ou médecin elle aussi. Je les aide avec l'infirmerie du coup. Après on a pas mal de musiciens et de chanteurs qui nous cassent les oreilles toute la journée, mais qui semblent se souvenir de leur répertoire, je suppose que les artistes ça doit être pareil. Le gars qui se fait appeler Friday, il dessine super bien alors m'étonnerait pas qu'il ait un artiste reconnu avant la Ruche.

Ou un tattoo artist, chose dont 211 aurait bien besoin pour recouvrir ses propres tatouages. Pas qu'ils soient laids, mais ces corbeaux le narguaient à être là sans qu'il sache exactement pourquoi.

Et puis, la conversation prit soudainement un virage à 90° direction la glauquerie. 211 évoquait ça sans vraiment y penser, comme si c'était quelque chose qui allait forcément arriver, une possibilité comme une autre. Le pauvre 905 semblait par contre secoué de parler d'éventuels suicides.

— Depuis que je suis là, non, il n'y a pas eu de morts. Mais on compte des disparitions. Des gens qui, du jour au lendemain, n'étaient plus là, et étaient remplacés par d'autres...

Il se souvenait d'une conversation avec Ivy à propos d'un hypothétique motifs dans les disparitions, des disparitions que lui n'avait même pas remarqué, tant il s'était persuadé qu'il avait halluciné sa première rencontre dans la Ruche. Il avait été en sevrage pour trois grosses semaines, alors ses débuts dans l'endroit étaient flous.

— Mais oui, je sais quoi faire, t'inquiète pas.

211 esquissa un sourire et préféra orienter la conversation sur 905 et ce dont il pouvait se souvenir. Il y avait forcément quelque chose à récupérer, une info cachée juste sous son nez. Cela dit, 211 était bien incapable de savoir s'il lui parlait coréen ou russe ou arabe, car à l'oral toutes les langues se ressemblaient. L'écrit était fiable, cela dit. Lui n'avait scoré qu'en anglais et en espagnol, malheureusement.

— Tu peux toujours essayer mais je crois qu'il va falloir des moyens plus importants pour récupérer ce genre d'infos.

211 rit doucement, et se demanda comment on pouvait en savoir plus sur soi-même :

— T'as regardé si t'avais des tatouages ou des cicatrices ? J'en suis recouvert et clairement je sais pas ce que ça dit sur mon moi d'avant, mais ça en dit des trucs.

905 l'avait sûrement déjà remarqué : 211 avait les avant-bras couverts de ces conneries. Rien qui traduise un passé glorieux, malheureusement.