Behind locked doors. || 1-C || Ft. 523 & 2

Tu n'arrives définitivement pas à te faire au manque de sommeil, grognant faiblement lorsque la lumière s'allume toujours trop tôt pour ponctuer tes nuits trop courtes. Serrant l'oreiller dans tes bras en y enfonçant la tête pour ne pas avoir à faire face à cette réalité que tu n'apprécies pas particulièrement. N'arrivant surtout pas à t'accoutumer à tout ceci, à ton environnement et à ses occupants. Tu soupires en repoussant les couvertures pour t'asseoir au bord du lit et te frotter le visage, les yeux, essayant de te motiver à te lever et simplement faire ta journée même si cet endroit manque cruellement de café ou au moins d'un bon sceau d'eau froide dans le visage au réveil pour t'aider à sortir de ta torpeur. Pas que la bonne action ne te plaise pas, au contraire, mais il restait tout de même plus simple de te motiver à sortir lorsque tu le faisais rapidement simplement pour aller retrouver ta chambre et tes affaires. Maintenant que tu partageais ton logement du soir avec 18 histoire de la rassurer un peu, tu t'efforçais de prendre davantage de temps avant sortir pour lui laisser le temps à elle d'émerger et surtout ne pas la laisser sortir dans un appartement vide alors que le but de ta présence restait d'amenuiser un peu son inquiétude. Surpris tu le fus donc lorsque tu entendis un 'bonjour' masculin raisonner dans le couloir. Pourtant... il n'y avait personne d'autre dans le logement la veille et tu n'avais pas non plus le souvenir d'avoir entendu la porte d'entrée s'ouvrir, mais peut-être étais-tu simplement encore un peu trop dans les vapes pour t'en être rendu compte. Ce logement appartenait bien à quelqu'un après tout.

Tu secouas la tête, frottant encore fortement tes yeux avant de te décider à te lever pour chercher du regard tes vêtements qui ne se trouvaient pas sur la table de chevet où tu les avais laissé la veille... pas davantage qu'au sol... Est-ce que 18 se sentait d'humeur à faire des blagues maintenant, venant dans ta chambre la nuit pour te voler tes vêtements? Tu en doutais fortement. Peut-être le manque de sommeil commençait-il à te faire oublier des choses que tu avais pu faire et assurément ça n'était pas rassurant. Tu entends une porte coulisser, te levant pour me rendre à la commode en espérant que les vêtements feront au moins un minimum. Prenant un pantalon pour l'enfiler même s'il te semble un poil trop long. Ça devrait faire le boulot. Sans t'encombrer de chemise ou chaussettes, l'hésitation raisonnant dans le couloir te fait hausser un sourcil puis te diriger rapidement vers la porte lorsque le mot 'connerie' parvient à ton oreille.

Si la présence d'un homme qu'il ne te semble pas connaître attire bien ton attention lorsque tu ouvres la porte de la chambre dans laquelle tu te trouves, ce n'est pourtant pas le premier détail à frôler ton esprit lorsque tu réalises que la porte du logement te fait face... ce qui n'était pas le cas lorsque tu t'es couché la veille. Qu'est-ce qui se passe encore? Penchant la tête, tu remarques également ce qui semble être de la nourriture aux pieds de l'inconnu. « Hum Bonjour. » Lances-tu avant de t'avancer dans sa direction. « Tout va bien? » Que tu demandes à défaut de faire part de tes propres inquiétudes si on peut ainsi qualifier la chose, te disant encore que c'est peut-être réellement la fatigue qui s'amuse de trop à jouer avec ton esprit. Te demandant surtout où se trouve 18. Dans la dernière chambre tu le supposes, ayant remarqué la seconde des trois vides en passant devant. « C'est... normal la nourriture devant la porte? »

Si l'inconnu te faisant face ne te semble pas être des plus bavard ou enclin à te fournir une quelconque forme de réponse satisfaisante, ses gestes parlent en quelque sorte d'eux-même lorsqu'il s'emploi à essayer d'ouvrir la porte d'entrée et qu'elle reste fermée. Étiez-vous enfermés dans cet endroit? Tu fronces les sourcils et te prépare à faire un pas pour t'assurer que tout va bien avec 18, en supposant qu'elle est toujours là, mais l'apparition de Moby sur le pas de la dernière chambre te stoppe dans ton mouvement. Moby à qui l'inconnu fourni déjà davantage de détails qu'il n'a pu m'en donner à moi. Se connaissent-ils? « Hey Moby. » Lances-tu simplement en esquissant un sourire avant de reporter ton attention sur la porte en croisant les bras. Enfermés? Pourquoi vous ont-ils enfermés? Et surtout pourquoi es-tu enfermé avec ces deux-là? Est-ce en raison de ce qui s'est passé la veille? Tu n'étais pas sur place, mais ça ne t'as assurément pas empêché d'en entendre parler pour te conforter dans le fait qu'heureusement non tu n'étais pas sur place. Tu peines déjà suffisamment à t'accoutumer à cet environnement alors si en plus de tout ça tu avais dû voir deux personnes se tuer bêtement dans l'escaliers, assurément les quelques heures de sommeil que tu as réussi à gagner depuis ton arrivé à chaque nouvelle nuit se seraient envolées pour te faire retrouver cette trop familière insomnie. Si cet endroit peut réellement vous tuer aussi bêtement que d'une vulgaire chute dans l'escalier...

L'inconnu passe au plateau repas posé devant la porte et tu penches encore la tête pour essayer de voir un peu ce qui s'y trouve avant qu'il ne le mentionne, partiellement. Mexican party? Il se passe des trucs réellement étranges ici. Se relevant, sa tête face à l'écran, tu t'approches à son commentaire pour lire ce qui se trouve sur l'écran où tournent habituellement les règlements que tu essaies au mieux d'appliquer. Pas que ce soit très complexe de toute façon. « C'est pour votre bien. » Lis-tu à voix haute pour informer Moby au passage. « Rien ne me semble normal ce matin. » Affirmes-tu en reculant de quelques pas. « Je ne sais pas si vous vous trouviez ici la veille, mais je n'étais définitivement pas dans cette chambre et j'étais avec quelqu'un d'autre dans le logement alors il semblerait qu'on nous ait... déplacé durant la nuit. Si c'est possible d'avoir fait ça... » À en juger par la façon plus qu'étrange dont vous arriviez dans cet endroit à la base, ça ne devrait t'étonner qu'à moitié. Ça ne règle cependant pas l'apparent problème du fait que vous êtes tous les trois coincés ensemble dans un logement dont la porte est verrouillée et avec suffisamment de nourriture pour tenir au moins la journée. Visiblement on essaie pas de vous tuer parce que sinon la nourriture n'aurait pas été une option, mais qu'est-ce qui peut bien se passer dehors qui nécessite tout ceci?

« Je suis hum... Deux. Au fait. » Dis-tu avec une certaine hésitation à celui que tu ne connais pas. Tu peines toujours à t'accoutumer à cette appellation comme à tout le reste et à tout coup elle semble simplement se coincer dans ta gorge avant de daigner en sortir.

Le commentaire de Moby semble confirmer qu'il connait la seconde personne présente dans le logement et ne l'ayant pas vu paniquer outre-mesure tu supposes que c'est une bonne chose. « Enchanté quatre-vingt-quatorze alors. » Tu espères tout de même que 18 se porte bien et qu'elle n'a pas été trop brusquée au réveil, l'imaginant sans peine paniquer de nouveau suite à ce chamboulement en rien prévu. Comme tout ce qui se déroule dans cet endroit à dire vrai. Si oui il est aisé d'appliquer une certaine routine aux journées pour ne pas trop perdre le fil du temps et se rassurer un peu au passage, le facteur aléatoire des événements semblant se succéder depuis quelques temps est plus difficile à prendre en compte dans un quelconque planning. La présente situation en étant un bon exemple et réellement tu te demandes s'ils n'essaient pas tout simplement de vous faire sombrer dans la folie à vous enfermer de la sorte, à deux ou trois tu le supposes, sans vous offrir davantage de divertissements qu'à l'habitude pour passer le temps. Comme tu vas regretter les quelques livres dans ta table de chevet, ne te sentant pas réellement de fouiller dans les tiroirs d'autrui autrement que pour te vêtir. Chose qui semble être un soucis pour Moby auquel l'autre homme ne tarde à remédier en lui répondant. Tu ne sais trop quoi dire, honnêtement, fixant d'un œil septique quatre-vingt-quatorze qui se sent visiblement de te défoncer une épaule à essayer de défoncer la porte et à qui tu laisses de la place pour réaliser sa course peut-être un brin désespérée. T'appuyant sur le mur le plus près, en croisant toujours les bras et ne passant pas le moindre commentaire là-encore. Tu ne vois pas trop en quoi ça aiderait la chose de toute façon.

Tu les laisses se diriger vers la chambre dans laquelle celui qu'il ne te semble pas avoir croisé auparavant s'est éveillé, osant un regard sur le contenu du plateau repas qui ne t'allèche pas particulièrement de si bon matin. Décidant plutôt d'aller dans la chambre où toi tu te trouvais pour aller chercher une chemise que tu vas enfiler dans le petit salon en prenant place sur l'un des canapé en soupirant et glissant les mains dans ton visage. « J'espère que vous êtes imaginatifs parce que le temps sera assurément long. » Et prendre votre mal en patience ne le fera pas passer plus vite. Tu fronces les sourcils en essayant de te caler un moindrement confortablement, te disant qu'à défaut de savoir quoi proposer pour passer le temps tu pourrais faire un effort pour discuter. Non pas de Moby que tu prendras peut-être à part plus tard pour voir s'il se sent bien, ne sachant pas ce que l'autre peut savoir à son sujet, mais simplement de leur niveau de familiarité pour savoir où te placer dans tout ceci. Moby avait bien mentionné toujours tomber sur vous deux lors de situations bizarres non? Et entre l'éveil dans le même lit et la cécité temporaire tu te demandais bien dans quelle situation il avait pu tomber sur quatre-vingt-quatorze. « Alors... vous vous connaissez depuis longtemps? » Moby étant ici depuis un moment tu te disais que c'était possible, n'ayant pas croisé l'autre, mais ne sortant pas beaucoup de ton logement ça ne t'étonnait pas réellement.

Le temps d'une journée... tu espères assurément que ça ne durera pas davantage et pas parce que tu ne te sens pas d'être enfermé puisque tu l'es déjà depuis ton arrivé en quelque sorte de toute façon. Plutôt parce que tu te doutes que vous ne réagirez pas tous de la même façon à cet enfermement à plus petite échelle et que si oui tu as pu croiser Moby quelques fois tu ne sais pas ce que la chose pourrait avoir comme effet sur lui. Pas davantage sur l'autre occupant que tu viens tout juste de rencontrer, mais ne le connaissant justement pas beaucoup tu as du mal à te faire du soucis pour lui pour le moment. Chose qui ne tardera sans doute pas vu ton niveau d'empathie démesurée que tu as pu expérimenter plus d'une fois maintenant. De ton côté tu crois que ça ira, te sentant même peut-être un peu mieux dans cet endroit clos ne changeant pas réellement de tes journées au calme qu'à l'extérieur dans cette foule que tu n'apprécies pas à l'excès. Tu y travailles, mais tu as assurément encore besoin de temps pour t'y accoutumer. Tu fixes le contenu du plateau que Moby a apporté sur la table au centre des canapés, réellement tout sauf enthousiaste face à son contenu qui te file plutôt une légère nausée. « Au moins une journée dans tous les cas à voir la quantité de nourriture. » Ça ou ils espéraient vous voir vous goinfrer pour une raison ou une autre. Tu poursuis en lui demandant s'il connait quatre-vingt-quatorze depuis longtemps et assurément tu sens l'expression de ton visage changer lorsqu'il t'explique les circonstances de leur rencontre. Voilà qui explique beaucoup de choses. « Je comprends mieux mon réveil. » Dis-tu simplement en t'efforçant de sourire, le troisième occupant revenant alors que Moby propose de jeter un coup d'œil au contenu des chambres dans lesquels vous vous êtes éveillés. « Rien à première vu dans la mienne et j'avoue que je ne me sens pas trop de fouiller dans les tiroirs. » Outre pour les vêtements, mais ça c'est une nécessité. Pour le reste tu juges préférable d'annoncer franchement ton malaise à fouiller dans le peu d'intimité que vous pouvez trouver dans vos chambres. Ce n'est peut-être pas le cas de tous, mais c'est le tient.

Quatre-vingt-quatorze se lance en premier dans le plateau repas et les effluves émanant de son repas ne font qu'ajouter à ta nausée, surtout qu'il est assis à côté de toi. Tu t'efforces de passer outre pour répondre à son questionnement en omettant des détails assurément. Non pas que tu ne sois pas d'accord sur le fait qu'il faut meubler le temps dans la mesure du possible, mais parce que ce n'est pas à toi de parler des dit détails. « Et nous aussi c'est pour la même raison en fait. Moby a un peu manqué de chance de ce côté je crois. » Tu esquisses un nouveau sourire avant de te lever. « Je vais passer par la salle de bain aussi, je reviens. » Dis-tu avant de t'y diriger, usant de la toilette, mais profitant surtout du moment pour te passer de l'eau froide dans le visage et respirer un bon coup. Jetant un coup d'oeil à ton bracelet lorsqu'il semble t'aviser d'un nouveau message. Soulagé de voir qu'il s'agit de 18 qui semble bien se porter et lui répondant par le fait même avant de retourner dans le salon, te sentant un peu mieux il faut l'admettre. Sans doute devrais-tu au moins essayer de manger un peu.

Reprenant ta place près de quatre-vingt-quatorze, tu pioches dans le plateau à ton tour pour déballer un burritos dont tu commences à défaire la pâte du bout des doigts. « Alors... qu'est-ce que vous faites pour passer le temps normalement? De l'exercice? Ça se fait bien confiné comme ça. » Débutes-tu alors qu'assurément tu ne saurais pas réellement comment réaliser ça au mieux. La découpe de ton corps pourrait difficile nier que tu as fait du sport par le passé, mais ce n'est pas pour autant que tu te souviens comment t'entrainer décemment. « Je suis plutôt lecture, mais je sens que ça ne sera pas une option. » Termines-tu pour ne pas simplement lancer la question sans y répondre, continuant ensuite de piocher des morceaux de ce que tu devras désigner comme petit-déjeuner semble-t-il.

Tu pressens déjà un peu la lourdeur des heures à venir, peut-être même des journées. Te disant qu'en un sens c'est stupide de vous avoir fourni de quoi passer le temps en dehors des logements pour mieux vous y enfermer avec rien. Peut-être une quelconque forme de tentative de vous faire réaliser que oui c'est un peu pour votre bien que l'on vous offre de quoi dormir, de quoi manger, mais surtout de quoi passer le temps et vous empêcher de simplement tourner en rond jour après jour sans savoir quoi faire de vos peaux. Était-ce parce qu'il y avais plus aux décès de la veille qu'un simple accident? Y avait-il quelque chose de plus à y voir ou était-ce simplement une nouvelle forme de paranoïa qui pointait le bout de son nez en ton esprit dont tu essayais si fortement d'apaiser les tourments? Après tout, tu avais eu la chance de ne pas assister à la scène et n'avais donc eu que les oui dires de ce qui avait réellement pu se passer. Un pierre de plus à cette montagne que tu essayais tant bien que mal de surmonter à grands coups de sourire et d'attitude que tu espérais un moindrement positive bien davantage que défaitiste. Tu avais donc gardé tes réflexions pour toi, t'étais contenté d'un simple sourire à Moby lorsqu'il expliqua son changement de plan en terme de choix de chambre. Chose que tu n'avais pas fait, mais de ton côté non plus ce n'était pas un mal vu la relation que tu avais développé avec 18. Ayant pris de ses nouvelles, rafraîchis. Tu étais donc revenu auprès d'eux pour aborder le sujet des passe-temps afin de jauger un peu le niveau de préoccupation de ce côté pour leur part. Peut-être avaient-ils des idées. Peut-être aussi qu'ils ne voyaient pas de mal à jouer au jeu de la statue et ne rien faire qui sait.

Tu abordas le sujet du sport et de la lecture de ton côté tout en grignotant de petites morceaux ton burritos. Pas qu'il n'y avait réellement que ça à faire dans cet endroit, mais le reste ne te disait rien du tout. La seule autre activité digne de ce nom à laquelle tu t'étais adonné était de critiquer la nourriture, là encore pour toi-même, mais ça ne t'avais jamais empêché de la manger pour autant tout comme tu le faisais en cet instant. Bien davantage dégoûté par la consistance de la chose à cette heure de la journée que par le goût il faut l'admettre. Si tu notes que niveau sport vous êtes un peu tous à un opposé c'est plutôt tout le contraire en ce qui concerne les livres. Ça vous fera au moins un point commun pour papoter. « Je ne sais pas si on trouvera de quoi écrire, mais ça pourrait être une idée. Au moins ça aura le mérite de nous occuper. » Répondis-tu à la proposition de quatre-vingt-quatorze d'inventer une histoire pour passer le temps dans l'espoir que ça pourrait combler le temps un bon moment. « Je n'ai pas écris beaucoup de mon côté et j'ai dévoré plus de poésie que de romans alors je ne sais pas ce que ça donnera, mais je suis prêt à essayer si ça vous dit. Un petit défi à l'occasion de fait pas de mal. » Poursuis-tu en refermant ton repas à peine entamé pour le déposer sur la table. « Je n'ai pas non plus de souvenirs pour le moment alors... niveau imagination j'imagine que ça pourra le faire. Les options sont multiples pour ce qui peut se trouver dehors dans tous les cas. Qu'est-ce que vous lisez de votre côté? » Demandas-tu avant de glisser le regard vers ta montre pour voir le message de 18.

À tout problème sa solution et c'est ce que Moby proposa rapidement lorsque le problème du papier se posa pour l'écriture d'une histoire quelconque à laquelle tu commençais déjà à réfléchir au mieux. Quatre-vinght-quatorze avait proposé d'imaginer votre sortie hors de cet endroit et ça te semblait quelque chose pouvant être la fois simple, mais suffisamment complexe pour qu'il y ait de quoi élaborer sur la chose. Puis en posant une limite de temps comme le proposait également Moby il y aurait de quoi forcer ton esprit à se stimuler un peu tout en espérant qu'il ne tomberait pas tout simplement dans la panique. Si tu arrivais visiblement à parler sans trop de mal lorsque tu te donnais la peine de rencontrer tes semblables, tu ne savais pas du tout l'effet que ce type d'exercice aurait sur toi, mais comme tu l'avais mentionné tu étais prêt à essayer. Tu préférais encore tenter l'exercice que simplement les observer en ayant l'impression d'être de trop dans tous les cas. « C'est de bonnes propositions Moby. Ça me convient parfaitement. » Mentionnas-tu en un sourire avant de reporter ton attention sur celui que tu connaissais un peu moins pour l'écouter exprimer à son tour le type de livres qui avaient attiré son attention. Intéressant aussi, mais assurément pas ton domaine et tu sentis d'ailleurs tes sourcils se hausser un peu lorsque l'idée de départ d'imaginer votre sortie hors de cet endroit se transforma en une épopée mythologique qui ne t'inspirait en rien et que tu ne voyais surtout pas comment élaborer sur une longue période de temps. Peut-être que pour lui c'était simple, étant visiblement lecteur de ce type de chose, mais pour toi... ça te semblait bien trop campé pour être romancé d'une quelconque façon. Et si imaginer un monde à l'extérieur de cet endroit était une chose, imaginer un monde inconnu pour y placer des divinités l'étant tout autant était tout autre chose et assurément pas assez tout publique à ton goût même si lui semblait en être plus que fier.

Tu soupiras donc avant de t'exprimer à ce sujet, quitte à être le seul à ne pas te sentir interpeller par le sujet. Au moins tu serais fixé ainsi. « Ne me sentant pas déjà des plus imaginatif j'admets que je me sentais bien davantage d'imaginer un monde à l'extérieur que de tomber dans un sujet que je ne connais pas du tout. Enfin, je sais qu'on n'en sait pas réellement plus sur le monde extérieur, mais c'est plus simple je crois de partir de zéro pour élaborer que de partir sur du pointu comme ça alors qu'honnêtement je n'y connais rien à la mythologie et à ces dieux dont tu parles. Je comprends que tu es calé dans le sujet, mais pas moi. » Et il peut bien dire que ce ne sont que des personnages et que ça n'empêche pas de partir de zéro pour la suite, ce n'est pas ainsi que tu le vois. « Et je crois que ce serait tout de même plus intéressant de ne pas se baser sur un concept existant si on veut vraiment arriver à s'occuper un moment avec tout ça, mais ce n'est que mon avis. » Leurs avis pouvant amplement différer du tient et tu l'accepteras sans problème, mais ne te sentais tout de même pas de simplement taire ton point sur le sujet quitte à travailler sur un passe-temps commun.

Tu fixes Moby s'installer plus confortablement après qu'ils eurent tout deux acquiescé à se lancer sur quelque chose de plus simple, plus à l'image de ce que vous aviez discuté à l'origine. Ce qui te rassure partiellement il faut l'admettre, même si tu ne sais toujours pas comment tu vas t'en tirer avec cet exercice. Surtout compte tenu de ton registre de lecture visiblement bien différent des leurs qui n'est pas forcément propice à tout ceci. Ça te stresse oui, te file une boule au ventre, même si comme lors de chaque instant d'anxiété vécu dans cet endroit jusqu'à présent tu sens ton souffle calme. Il y a assurément quelque chose qui occasionne ça, ce conditionnement étrange à sembler calme en toutes circonstances même si tu ne l'es pas. Comme une façade que tu te devais de garder sans savoir pourquoi. Tu ne te sens pourtant pas de ceux pour qui l'opinion des autres compte à ce point, mais tu ne pousses pas davantage la réflexion lorsque Moby se lance le premier. Tu te contentes de ramener tes jambes contre toi sur le canapé pour poser ton menton contre tes genoux et écouter. Ses paroles semblent assurées, comme s'il avait l'habitude de faire ce genre de chose, et bien rapidement tu te laisses porter par l'histoire qu'il commence à construire du point de vu d'un personnage qu'il semble visualiser. Le réveil est idyllique et fait assurément envie. De quoi espérer tous les matins à venir un réveil digne de celui-là jusqu'à ce qu'il cesse de parler, longuement, avant de se tourner dans notre direction. Je souris vaguement en plissant les yeux pour réfléchir. Que pourrait-il bien y avoir de l'autre côté de cette porte? Quatre-vingt-quatorze est plus rapide que moi, plus vif d'esprit, et ça ne m'étonne en rien. Je continue donc de réfléchir tout en l'écoutant, essayant de secouer un peu mon esprit avant que mon tour n'arrive parce qu'il viendra.

Elle. Le protagoniste de l'histoire a maintenant un genre, un but. Elle ne se trouve pas seule dans ce rêve éveillée. Elle a même l'un de ces stupides numéro pour la qualifier. Elle trouve l'ouverture, de la végétation, ce que vous aspirez tous un peu trouver à la sortie. Quelque chose de magnifique et 'normal' bien loin de tout le chaos qu'une telle situation pourrait faire imaginer. Loin d'un monde en perdition et en ruines. Ce n'est pourtant pas si simple et comme celles présentes dans cet endroit, il y a une énigme qui bloque la voie... Puis son regard se pose sur toi et tu déglutis. Ton tour... et ton cerveau est aussi vide d'idées que tu le craignais.

Tu fixes le mur devant toi, silencieux, te maudissant de ce manque cuisant d'imagination. Ça te confirme que tu n'étais pas dans un quelconque domaine demandant un minimum de créativité. Ils ont un parlé littéraire, semblent en tout point plus habitués que toi à ce genre de chose et tu te sens simplement... vide. Ça en est presque pathétique. Tu as envie de dire que tu ne sais pas, que tu n'y arrives pas. Fortement envie même, mais tu ne veux pas simplement baisser les bras et abandonner si facilement. « Elle essaie d'appeler Aleksa, peut-être un peu désespérée par le souffle d'espoir qu'elle sent s'échapper, mais n'a pas de réponse. Elle... » Ton ton est assurément plus hésitant que celui des deux autres, moins assuré, et tu resserres simplement ton emprise contre tes jambes en essayant de continuer au mieux. « … entreprend de se pencher devant la serrure et sent une légère brise aux arômes floraux s'y engouffrer. Renforçant un peu cet espoir auquel elle espère s'accrocher. La jeune femme annonce l'évidence qu'il faut trouver une clé aux curieux qui l'ont rejoint, mais personne ne semble en avoir une en sa possession. Elle rassemble donc un groupe de personne pour être en mesure de fouiller dans le reste de la Ruche en se disant qu'ainsi ils ont davantage de chance de trouver s'il y a autre chose d'anormal de présent. C'est dans... l'infirmerie qu'ils trouvent. Il y a... une boîte... à la place du trou. Le matelas n'y est plus. Sur la boîte se trouve six symboles représentants divers types de fleurs. » C'est mieux que rien, c'est réellement ce que tu essaie de te dire en laissant un nouveau silence planer.

Tu avais noté le sourire de Moby, essayant sans doute de t'offrir un peu de lumière dans cette noirceur qui englobait ton esprit et au travers de laquelle tu avais assurément peiné à trouver de quoi te dégager de ce puits sans fond qu'était ton cerveau. Ton esprit n'était pas aussi vif que les leurs et ça t'avais frappé comme une évidence que tu ne pouvais pas éviter. Tu avais fait au mieux pour faire avancer l'histoire. Pas suffisamment à ton goût, pas beaucoup à côté de leurs contributions, mais c'était mieux que rien du tout. Tout était préférable à la probabilité de baisser les bras et c'est ce à quoi tu essayais de t'accrocher pour te convaincre que tu arriverais à continuer. Puisque même si oui une pointe de soulagement passa en toi lorsque tu cessas de parler, redonnant le flambeau à Moby, tu savais que ton tour reviendrais encore et encore... et encore jusqu'à ce que vous en ayez assez de ce petit exercice ou simplement que vous y trouviez une fin. Tu décides donc de fermer les yeux lorsque Moby reprend la parole, le menton toujours appuyé contre tes genoux. Cherchant à mieux visualiser la situation, le moment. Te disant que ça ne coûtait rien de tester la technique si ça pouvait t'aider sur la finalité. Tu ne sais pas trop de quel point de vue imaginer le tout, optant pour le personnage que tu ne vois pas pour faciliter les divergences d'apparence de ce côté. Tu essaies de te mettre à sa place, de sentir le désespoir en elle d'être confronté à cette énigme que tu as posé. De sentir la rage d'être à la fois si près et si loin de ce but bien ancré en son esprit depuis les tous premiers instants. Sortir d'ici, atteindre l'extérieur, sentir l'herbe sous ses pieds et les pétales de fleurs sous ses doigts. Respirer la nature et se laisser bercer par les rayon de soleil... Dehors a une forme, un visuel, une existence vérifiable. Dehors a une odeur que Moby utilise pour entreprendre de percer le secret de la boîte. Tu n'y aurais pas même pensé, plaçant simplement à titre d'évidences les premières choses à s'être imposées à ton esprit.

Une pause. Tu gardes les yeux fermés en attendant que 94 prenne le relais et poursuive cet instant dont tu essaies au mieux de t'imprégner pour arriver à ne pas simplement tuer l'histoire dans l'œuf lorsque ton tour reviendra. Lorsque ton tour arrive après cette nouvelle évidence qui est posée concernant les fleurs. Tu prends une grande inspiration, dégluti, et profite sans doute un peu de l'accès facile à la suite que 94 t'as donné en soulevant un détail qu'il n'a pas développé outre-mesure. « Elle... s'assit au sol et entreprend donc de trouver les fleurs correspondantes à celles sur la boîte afin de jauger la quantité de chaque type. Comparer avec la violette lui semble être un bon plan pour savoir dans quel ordre elle devra enfoncer les boutons. L'odeur était un bon indicateur, mais un regard confirma qu'elle représentait la fleur la plus présente. La suivante était... hum... la... tulipe, la rose, la pensée, la marguerite puis le pétunia. » Des fleurs qui ne se mariaient pas forcément bien les unes aux autres, mais tu laissas ton esprit user de ce qu'il savait dans ce domaine tout simplement. « La jeune femme enfonça donc les touches dans cet ordre, observant d'un sourire satisfait les boutons coulissant les uns après les autres jusqu'à enfoncer le dernier et que la boîte fasse un petit clic. Enthousiaste, elle l'ouvrir donc pour... y découvrir un bout de papier. » Tu te dis, peut-être à tord, que ce serait trop simple de pouvoir sortir si rapidement. Même s'il y a une possibilité qu'il y ait plus à cet extérieur que le véritable extérieur. « Sur le papier est indiqué... Je vois, mais je ne vois pas, je donne, mais je ne prends pas, j'impose et je ne laisse pas le choix. »