Pleased to meet me ?

Le confinement ayant eu la bonne idée de se terminer je peux enfin reprendre ma petite vie, plutôt heureux que mes affaires n’aient pas trop été touchées. Normalement je passe une grande partie de ma journée dans l’infirmerie mais celle-ci n’étant plus que l’ombre d’elle-même j’ai repris mes habitudes de réveil à venir me détendre après le repas près de la bibliothèque. Un réaménagement a été fait mais Starbuck a laissé à sa place le canapé dans lequel je m’installe toujours et cette attention me fait plaisir. J’aurais peu apprécié devoir observer la salle des créatifs ou des sportifs à la place du calme des livres. Non pas que j’ai quelque chose comme eux, je vais moi-même faire du sport dès six heures le matin, mais chaque chose en son temps et il n’est plus l’heure d’entendre les sportifs courir. J’ai flâné en observant les reliures des livres, laissant mes doigts les caresser avant de m’arrêter sur un ouvrage dont on m’a parlé à mon réveil et que je n’ai pas pris le temps de lire : « El ingenioso hidalgo don Quixote de la Mancha » Intéressant de voir si je comprends un minimum l’espagnol ou pas.

Je m’installe, soufflant sur ma tasse de café que je n’ai pas fini et que j’apprécie de pouvoir savourer en lisant quelques chapitres. Cette langue ne m’est pas intuitive mais je comprends le sens des phrases, ce qui est déjà une bonne chose. N’étant pas du genre à me lasser facilement, je prends le temps de continuer les pages. Je ne fais donc pas attention à ton arrivée en face de moi, les jambes croisées et une de mes mains tournant les pages du livre. Mon bras est posé sur l’accoudoir du canapé, tenant ma tasse et c’est ton interpellation qui me fait sortir de ma lecture. Cependant cela ne semble pas particulièrement me surprendre ou m’émouvoir et je prends le temps de finir ma phrase avant de relever mes yeux vers toi, finissant ma gorgée de café avant de t’observer. « C’est exact » Quel être observateur fais tu…

Je serre ta main après avoir posé ma tasse de café sans précipitation puisque tu désires me saluer ainsi. Je ne sais pas encore ce que tu me veux mais cette entrée en matière me laisse pour le moment plutôt dubitatif même si peu de sentiments passent sur mes traits. « Bonjour 999 » Tu fais bien ce que tu veux avec ton matricule. Certains le gardent, d’autres le changent tout de suite car ils ne le supportent pas. Je ne vais pas te contredire en tout cas et me contente de poser ma main sur mon livre pour ne pas en perdre la page sans le fermer pour autant, ne sachant pas si la conversation aura un intérêt ou pas. « Que désires-tu savoir ? » Parce que je ne suis pas guide touristique non plus donc je ne vais pas te parler de tout et de rien. Tu sembles déterminé donc il y a certainement des sujets qui t’intéressent plus que d’autre.

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La main toujours posée sur mon livre j’écoute ta première question et y réfléchis, toujours assez neutre. Qui dirige ici ? Cette question est vague. Je peux répondre beaucoup de choses mais est-ce que ce sera intéressant ? J’ai un doute. Tu n’es pas le premier à me poser ce genre de questions au réveil mais ta façon d’être me fait penser que ta demande n’est pas si simple que ça. Je t’observe te redresser un peu pour mieux me parler, restant assis de façon assez détendue dans le canapé quant à moi. Te redresses-tu pour être mieux installé ou bien pour essayer de prendre l’ascendant ? C’est amusant, on dirait un enfant qui se réveille et veut tout tout de suite. Un grand enfant mais un enfant quand même. A voir ton niveau de réflexion et si tu me surprends. En tout cas je ne me redresse pas, n'en ayant pas besoin vu ma taille et me contente de te laisser préciser ta pensée.


Je réfléchis à cette question mieux formulée, me demandant si tu envisages tout de suite de prendre les rênes de ce qui se passe en t’approchant des personnes qui peuvent être un minimum écoutées dans cet endroit. C’est une idée comme une autre mais tu ne réalises pas dans quoi tu te lances. On ne peut pas t’en blâmer, tu viens de te réveiller mais je vais t’expliquer pourquoi vaut mieux que tu observes ce qui se passe avant de te lancer dans ce microcosme. « Il n’y a personne en charge de cet endroit. A raison. » Je commence simplement, reprenant ma tasse de café pour la poser sur mon livre, réfléchissant à comment expliquer la situation de la ruche sans y perdre du temps. « Pour le moment les gens ont du mal à se rassembler et les derniers événements ont créé assez de tensions pour que beaucoup de nos semblables aient une haine viscérale envers toute forme d’autorité. » Je ne te précise donc pas qu’il est suicidaire de prendre le lead de cet endroit pour le moment. « Cela viendra mais une seule personne ne pourra le faire, il n’y a que des actions et décisions communes qui peuvent amener une cohésion au microcosme dans lequel tu te réveilles. » Pour te rappeler que tu viens, en effet, juste de te réveiller et donc que tu ne connais rien.

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Ce n’est pas mon genre de faire des menaces ou de juger, je me contente de dire ce que je pense, je suis franc et direct. Si tu veux arrêter cette conversation et aller expliquer aux gens la façon dont tu penses les diriger tu es libre de le faire, je ne jugerais pas et je reprendrai ma lecture tranquillement, en t’écoutant d’une oreille distraite. Pour moi il faut avoir toutes les cartes en main avant de commencer à jouer, qu’on bluff ou pas. Se lancer ainsi est suicidaire mais je pense qu’il faut aussi des gens aussi volontaires que toi parce que l’inertie entraîne l’inertie, je veux juste que tu réalises qu’il faut parfois tempérer ses ardeurs pour mieux avancer. Comme toujours je ne suis qu’écoute et conseils, à toi de voir si tu les acceptes ou pas. Après tout tu me cherchais pour avoir un avis, tu l’as. « La ruche a aussi besoin de meneurs mais il faut avoir toutes les cartes en main pour cela. Tu rencontreras plein de personnes intéressantes et tu pourras te faire une idée. » Simplement, en parlant aux gens comme tu le fais avec moi, même si je doute que ta façon de faire plaise à tout le monde. Mais c’est à toi de tester.

Je ne relève pas tes compliments, me contentant d’hocher la tête doucement pour te remercier. Je n’ai pas l’habitude qu’on me complimente ainsi mais soit, pourquoi pas. Je te regarde te détendre comme si tu avais eu besoin de te faire une première idée de qui je suis avant de pouvoir être toi-même. Étrange façon de faire pour moi qui suis toujours égal à moi-même. Je ne lâche pas ton regard, buvant une nouvelle gorgée de café posément avant de reposer ma tasse sur mon livre et de t’inviter de la main à poser ta nouvelle question. Puisque nous avons commencé à converser je n’ai pas de raison de te refuser cela. Je reconnais tout de suite ce que tu sors de ta poche, repensant au mien et à ceux dont j’ai eu écho depuis que tout cela est apparu. Ainsi il y en a encore dans la ruche. Je ne sais pas si c’est une bonne ou une mauvaise chose.

Je pose ma tasse à café sur la table basse au cas où ce soit une mauvaise surprise. « Ce sont des surprises plus ou moins bonnes que nous avons presque tous reçu un matin. Certains ont eu des cadeaux intéressants et d’autres des dents humaines, des nuisibles ou encore du verre brisé. Il n’est pas possible de savoir avant de l’ouvrir ce qui va se trouver dedans. » Je te conseille de faire attention mais tu fais ce que tu veux, c'est un choix. J’ai eu la chance d’avoir un cadeau dedans, une tasse à café dont je me sers dans mon appartement pour pouvoir boire de l’eau, trouvant cela plus pratique que les gobelets mais cela n’a pas été la même chose pour Starbuck ou encore 236. Mon amie a eu une molaire et le second des points de suture.

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Bien. Tu décides de l’ouvrir, c’est ton choix. Je n’ai pas grand chose à redire à cela. Cependant ta réflexion sur ta possible blessure me fait pencher légèrement la tête sur le côté et répondre, très calmement. « Je ne savais pas que tu étais médecin. » Soyons clair, tu peux décider de prendre sur toi les blessures, la douleur qui va avec mais pour ce qui est des soins, sauf si tu es médecin, je doute clairement que tu sois capable de quoique ce soit car ça ne s’invente pas. Chacun son domaine de compétences et je ne suis pas psychologue aussi te faire remarquer les incohérences ou ce que je trouve déplacé ou idiot ne me gêne pas un instant. Surtout quand on arrive sur un sujet où je suis légèrement méticuleux et perfectionniste. Mais tu as de la chance, tu es face à un médecin et un chirurgien aussi tu peux t’ouvrir la main, je serais là pour te soigner, quoiqu’il se passe.

Le cri qui s’échappe de l’œuf dès que tu brises la coquille créé un vent de panique et de tension dans la zone commune. Ce n’est pas le premier à hurler ainsi et les derniers événements ont mis tout le monde sur les nerfs. Je me contente quant à moi de fermer les yeux, faisant claquer ma langue contre mon palais de désagrément parce que je déteste ce genre de bruit, comme tout le monde. Un mouvement contre mon bras me fait sortir de ma bulle. Je sais très bien qu’il n’y a personne et qui est à l’origine de cette sensation mais le bruit de l’œuf, même étouffé désormais, me fait siffler les oreilles et cela me déplaît de ne pas entendre le murmure qui aurait du suivre cette sensation. Je rouvre les yeux. Si de premier abord je ne semble pas avoir changé, mon regard est bien plus sombre, dangereux. Et je me suis redressé imperceptiblement, faisant toute ma taille cette fois-ci. Je n’aime pas les situations qui m’échappent et encore moins quand cela me coupe d’Elle.

« L’es-tu vraiment ? » Es-tu vraiment désolé ?… Tu as voulu tester, il faut assumer désormais et les excuses ne sont acceptées que quand elles sont réelles. Je me relève doucement, prenant un bout de papier pour faire un marque-page et fermer mon livre. « Discutons plus loin, il n’est pas utile de supporter ce bruit désagréable pour la suite de cette conversation. » Même si cela semble être une proposition ça n’en est pas une. Si tu veux discuter avec moi c’est plus loin ou cela n’est pas du tout mais puisque tu sembles observateur je doute que tu ne le comprennes pas. Je m’éloigne de la zone de bruit pour m’appuyer contre une table et me retourner vers toi. « Que veux-tu savoir d’autre ? » Je pose le livre et mon carnet de note sur la table, appuyant mes mains dessus en t’observant.

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Tu sembles avoir prévu toutes tes questions, comme si tu ne t’attendais pas à ce qu’on ne te dise pas non. C’est clairement une autre façon de faire et une façon que je n’ai pas encore eu l’occasion de voir dans la ruche. Soit. C’est loin de me déplaire, j’aime les personnes franches et directes et je crois comprendre que tu l’es. Même ma question sur tes excuses n’a pas trouvé de réponse mais étant un adepte de la réponse silencieuse je crois deviner ce que tu voulais dire. Bien. En attendant le bruit qu’a fait cet œuf me dérange toujours et j’ai besoin de m’en éloigner, ce bruit me coupant de mes habitudes, de mes sensations et surtout me vrillant les tympans. Je n’aime pas perdre le contrôle des choses et j’ai besoin de récupérer mon ouïe et mon calme.

Je t’invite donc à nous déplacer. Si on peut prendre cela pour une invitation comme tu n’as pas le choix si tu désires continuer cette conversation. Ta question fait naitre un petit sourire au coin de mes lèvres. Tu n’es pas le premier à me demander cela mais ce n’est pas pour autant que j’aie une réponse toute faite. Je suis peut être écouté mais je ne suis pas un leader. L’écoute est aussi le privilège des conseillers, pas forcément de ceux qui mènent et je ne juge pas être fait pour cela, c’est bien pour cette raison que je réponds à tes questions et accepte qu’il puisse y avoir des caractères comme le tien. Chacun à sa place. Mais ce que tu dis est vrai, je pourrais l’être au vu de ma réputation, de mon charisme et mon intelligence mais ce n’est juste pas dans mon caractère. Les leaders se lèvent pour une cause, entrainent les autres dans leurs sillons pour mener à un bien ce qu’ils désirent. Et ce n’est pas du tout mon cas.

« Je suis un observateur, un conseiller mais pas un leader. » C’est aussi simple que cela. Je t’observe intensément, te détaillant aussi du regard puisque tu le fais toi-même. « Je n’ai pas vocation à rassembler les gens, à prendre leur tête pour les mener vers ce que je désire. Je suis écouté et apprécié et cela me permet de conseiller, de souffler aux gens ce qui serait utile de faire mais c’est à eux de le faire, pas à moi. Il faut des leaders mais je n’en suis pas un. » C’est aussi simple que cela. Je suis dans l’observation plutôt que l’action même si j’ai du agir une fois car personne ne le faisait et qu’il y avait des gens en danger. Cette conversation que nous avons tous les deux je l’ai déjà eu avec Starbuck, je ne suis pas le général qui mène les hommes, je suis celui qui leur souffle quoi faire s’ils désirent avancer. Après qu’ils m’écoutent ou pas je m’en moque, tant que mon chemin et celui de mes proches se tracent comme je le désire. Soyons clair je ne suis pas un humanisme. « Tu désires l’être, n’est ce pas ? » Mais en es tu capable ?

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Je te laisse t’installer à mes côtés, sentant ton bras contre le mien alors que ton œuf continue d’hurler. Peut être un peu moins violemment. Serait ce le signe d’une possible rémission de nos tympans ? Je l’espère. Dans mon esprit il est clair que je ne suis pas un leader. Je n’en ai pas les caractéristiques et encore moins la volonté. Je suis un homme observateur, je ne prends la parole ou le lead que s’il y a vraiment besoin et je n’aurais normalement pas du avoir à le faire si les gens osaient un peu plus il est vrai. Mais je ne pense pas ce soit oser le soucis mais plutôt comprendre qu’on a besoin d’avancer tous ensemble et non pas chacun dans son coin. Individuellement nous ne sommes rien mais ensemble on peut faire avancer beaucoup de choses. Hélas c’est compliqué à faire entrer dans les mentalités même si les choses avancent doucement.

Un petit sourire naît à ta première réponse. Je m’y attendais un peu vu la façon dont tu es venu me parler et vu comment tu te comportes. Nos regards se rencontrent et je me contente de répondre, simplement. « Moi non plus. » Je n’apprécie pas les gens qui s’apitoient sur leur sort et encore moins ceux qui pleurnichent ou ne se posent pas les bonnes questions même si je suis certainement plus patient que toi face à ce genre de personnes. « Mais tu oublies quelque chose d’important. Nous ne sommes pas dans notre environnement habituel. Ce n’est pas parce qu’une personne te parait inconstante, craintive, lascive qu’elle l’est réellement. Sans nos souvenirs il est compliqué de garder l’expérience qu’ils nous ont apprise. Il faut laisser le temps aux gens de se révéler voir les y aider. Ne juges pas trop vite, tu auras de mauvaises surprises. » Un conseil. Après tout c’est ce que je viens de t’expliquer sur moi n’est ce pas ? Il est clairement important que tu es un conseiller sinon tu feras plus de ravages que réellement de bien.

« C’est une bonne chose » Tu seras un leader avisé alors, quand tu prendras le temps de comprendre les gens qui se trouvent ici. Tu n’as pas une troupe formée qui n’a besoin que d’un ordre pour avancer, tu as une multitude de caractères qui peuvent avoir chacun leur façon de se faire entraîner. Ce sera long et fastidieux. Je t’observe te mettre face à moi, ne bougeant pas, me contentant de garder mon regard dans le tien, toujours appuyé contre la table et pas gêné par notre promiscuité. « Cela va venir. Des groupes se font, les gens commencent à se parler. Tu ne te rends pas compte mais il y a déjà un changement de mentalité. » En bien ou en mal pour certains mais les choses avancent. « Il ne faut pas croire que nous n’avons pas quelques cartes en main. » Puisque tu utilises ce genre de métaphore. « Et ne pas croire non plus que ceux qui dirigent cet endroit sont nos ennemis. Ce jeu est fin 999, ne l’aborde pas comme on pourrait aborder n’importe quelle problématique. C’est à toi de t’adapter à ce nouvel environnement et l’appréhender. A partir de ce moment tu pourras trouver tes alliées et entraîner les gens avec toi. » Je ne te demande pas de renoncer à ce que tu veux mais juste d’y apporter de la nuance.

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Le silence ne me dérange pas. C’est un moment que j’apprécie toujours dans une conversation. Cela montre qu’on réfléchit avant de parler, qu’on laisse aux personnes le temps de réfléchir à ce que la discussion peut amener. Ta façon de penser est intéressante. Un peu trop pressante et directive à mon avis, tu ne vas pas te faire que des amis ici mais cela ne me choque pas particulièrement. Je suis aussi assez direct, n’ayant pas pour habitude de laisser les choses dans le flou. J’adapte juste ma conversation aux gens que j’ai en face pour plus en apprendre sans brusquer. Pourtant je ne suis pas psychologue, je dis ce que je pense sans inquiétude de choquer ou bien de stresser comme ma vision des choses peut paraître trop franche parfois mais je n’en dis pas plus que je pense cela utile. Toi non plus mais tes phrases sont directes voir agressives. Je suis curieux de te voir évoluer je dois bien l’avouer.

Je suis amusé que tu concèdes que ce que je dis peut avoir son intérêt. Venant de toi je suppose que ça veut certainement dire beaucoup aussi je me contente d’hocher doucement la tête, signe que j’apprécie cette marque de « confiance ». Un allié… Je t’observe en réfléchissant à cette question. A vrai dire je ne suis l’ennemi de personnes dans cet endroit, il faudrait que les gens m’importent pour cela. Les autres sont entrés dans le cercle des personnes que j’apprécie aussi je les aiderais avec plaisir s’ils le demandent. Autant dire que ces proches se comptent sur les doigts de deux mains et que cela ne risque pas de dépasser ce nombre. Je n’ai jamais été un homme particulièrement entouré, pas besoin d’avoir tous mes souvenirs pour m’en douter.

J’observe l’œuf que tu ramènes. J’ai pris le temps aussi de le faire avec le mien mais j’ai rien trouvé de plus que ce que tu as l’air d’observer. Le fait que tu te mettes contre moi m’étonne un peu, n’ayant pas l’habitude qu’on soit aussi tactile comme souvent j’impressionne plus que n’attire mais soit. Je me penche légèrement pour regarder l’œuf, déplaçant mon bras pour le passer autour de ta taille vu ta position. Je n’ai aucun souci avec la proximité, bien au contraire. « Découvres et agis pour le bien de cet endroit et tu auras des alliés dont moi. » Je ne peux pas répondre mieux alors que je te connais depuis à peine quelques minutes. Je t’observe de très près désormais. « Mais une partie de mes observations sont tiennes si tu en as besoin pour mieux comprendre ce microcosme. » Je te montre mon carnet de note même si ce n’est pas celui là que je te passerais. Celui-ci a mes notes personnels, j’en ai plusieurs autres plus intéressants pour toi dans mes affaires.

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Soit. Comptes moi comme un allié si tu le désires. Je comprends ce que tu veux dire en me répondant ainsi mais il me faudra plus que ta parole pour accepter totalement cela et mon silence le montre. Il y a toujours un pas entre ce qu’on dit et ce qu’on fait. Je ne dis pas que tu n’es pas un homme de confiance mais ce n’est pas en une conversation que je pourrais le vérifier comme je pense que tu aurais besoin aussi de plus de temps pour te faire une idée complète de l’homme que je suis. Ou alors tu juges bien vite et c’est dommage. Après c’est à toi de voir la façon dont tu veux avancer dans cet endroit, je ne suis que conseil comme je l’ai dit il y a quelques instants. Est-ce une bonne chose que quelqu’un décide de prendre les choses en main ? Certainement. Que les autres soient avec ou contre toi, cela fera forcément une réaction intéressante à regarder.

Appuyé contre moi je t’observe, te proposant de récupérer une partie de mes notes si tu veux avoir une meilleure idée de ce qui s’est passé ces derniers mois. Comme tout être humain j’ai besoin de garder un repaire temporel que je connais, c’est intéressant même de voir que sans souvenir on sait au fond de nous le nombre d’heures dans une journée, le nombre de jours dans une semaine, le nombre de semaine dans un mois et le nombre de mois dans une année. Comme quoi il  a des choses écrites à l’intérieur de nous. Je vois ton regard vers le carnet que je te montre mais tu n’auras pas accès à celui-ci il m’est personnel. Je ne fais cependant pas de gestes pour le cacher, tu as juste à comprendre qu’on ne touche pas aux affaires qui sont privées.

Tu dis bien trop ce que tu penses et j’attends la fin de tes phrases avant de répondre, sans concession et pourtant sans dureté dans la voix. « Tu me les rendras et n’auras pas le reste. » C’est sans appel. C’est donnant-donnant dans une vie et je tiens à mes notes donc si tu les désires, tu me les rends ensuite et ne cherches surtout pas à me prendre le reste. Tu n’auras plus un allié. « Les veux-tu ? » Clairement je ne le ferais que si tu es d’accord avec ça et te laisses te mettre face à moi sans te quitter des yeux, n’étant pas homme à particulièrement plaisanter. Si tu les veux je peux t’entraîner vers mon appartement pour te les confier. C’est un pas vers une confiance mutuelle, à toi de savoir ce que tu veux vraiment.

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A vrai dire il est possible de me contester mais faut bien le faire et surtout avoir des arguments pour le faire. Je ne suis pas contre avoir un peu de répondant face à moi et je ne suis pas homme à chercher à avoir absolument raison mais il faut quand même avoir un minimum d’idée de ce qu’on veut m’opposer pour que j’accorde une quelconque importance à quelqu’un. Comme toi qui essaies de comprendre trop vite ce qu’est cet endroit et juge tout aussi rapidement. Je t'ai donné quelques conseils. A toi de les écouter ou pas, je ne suis pas là pour te diriger de toute façon, je pense que c’est plutôt ton rôle vu le caractère que tu sembles avoir.

Je te laisse bouger pour regarder mon carnet mais ce n’est pas celui-ci que je vais te prêter, ce sont mes autres notes, celles qui ne me sont pas particulièrement personnelles. Dans celles-ci il y a mes pensées, ma chrono et les notes sur les patients que j’ai pu avoir depuis mon réveil ici. Comme un médecin je ne les confierais à personne, ce sont des données sensibles que je garde pour me souvenir de ce que j’ai fait comme intervention, ce qu’on a pu me dire ou les observations que j’ai noté. Toujours important si je continue de suivre les gens comme les abeilles se sont réparties entre Ace et moi pour les soins.

« Viens. » Ce sera fait et tu pourras ainsi avoir plus de renseignements sur la ruche avant de continuer d’aller voir les gens aussi directement que tu l’as fait avec moi. Ce n’est pas un soucis avec moi car j'apprécie la franchise mais vaut mieux que tu saches un peu à quoi t’en tenir avec les autres. Je vais observer ça avec intérêt tiens… Tes interactions avec le reste de ce microcosme. Je remonte vers les logements pour entrer dans le mien et me diriger vers ma chambre pour récupérer deux carnets dans ma commode avant de lui confier. « Tu sauras me trouver pour me les rendre une fois que tu les auras lu. » Simplement. Je te raccompagne ensuite pour reprendre mes occupations, ayant pris du retard sur mon programme journalier.

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