a pleasure to meet [H01-7]

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@H01-7

Le problème avec les cercles c'est qu'une fois qu'on a fait le tour, on a fait le tour. Et le rouquin, il a déjà bien l'impression d'avoir fait le tour. Il n'arrive toujours pas à se souvenir de son existence avant son éveil dans cet endroit, mais quelque chose lui dit qu'il devait avoir du mal à tenir en place, ou du moins, il devait avoir le besoin de s'évader dans quelque chose. Il ne se sent pas comme quelqu'un qui apprécie énormément d'être seul avec lui-même, malgré qu'il ne pense pas être quelqu'un de particulièrement sociable. Sociable peut-être, socialement doué, il commence déjà à en douter sérieusement. Il y réfléchit, un peu trop à son goût, mais qu'est-ce qu'il peut faire d'autre, hen? Il n'y a absolument rien d'autre à faire dans cet endroit. Ce n'est pas qu'il a très envie de se souvenir, en toute honnêteté, il ne le souhaite pas vraiment, ayant un peu peur de ce qu'il pourrait retrouver derrière cette page blanche qu'est sa cervelle. Tout autant qu'il ne serait pas contre combler quelques vides, juste comprendre, s'expliquer ce comportement, disons bordélique, qu'il semble avoir. C'est justement ce qu'il fait en ce moment, y réfléchir. Allongé sur le dos contre le tapis de l'exerciseur, il fixe le plafond du balcon depuis il ne sait trop combien de temps -une éternité si on lui demande son avis-. Peut-être aurait-il été plus bénéfique qu'il s'en serve pour faire de l'exercice plutôt que comme couchette de fortune, mais au diable, aucune règle n'interdit de le faire et ça, il compte bien en profiter. Ces putains de règles quoi. Faire le mort sur un tapis roulant, ça lui convient comme activité visiblement et c'est tant mieux. Sa chemise lâchement déboutonné, non pas par désir d’exhibitionnisme, mais seulement parce qu'il a toujours l'impression d'être étouffé par cette dernière, il glisse inconsciemment les doigts à son cou, comme si son subconscient s'attendait à y trouver quelque chose qui n'y était visiblement pas. Il fronce aussitôt les sourcils à sa propre réflexion. Un pendentif, une chaine peut-être? Avait-il l'habitude d'avoir quelque chose à son cou? Il ne voyait pas pour quelle autre raison il serait poussé à faire ce geste.

Cette révélation silencieuse l'obnubila complètement pendant un moment, si bien qu'il n'entendit pas qu'une autre personne venait de rejoindre l'espace sport. Il ne se rendit d'ailleurs compte de la présence étrangère que lorsqu'il fut en mesure de l’apercevoir du coin de l’œil. Côté instinct de survie, il allait y repasser visiblement. Lâchement, il tourna d'abord simplement la tête sur le côté pour balayer le grand brun du regard. Puis, il se redressa pour s'assoir, prenant appuie en ramenant ses mains derrière lui, contre le tapis. Il arque légèrement le sourcil tout en dévisagent le type, toute discrétion ou politesse semblant complètement absentes de son être. L'homme n'a l'air ni jeune, ni très vieux, mais définitivement plus vieux que lui. Il n'a pas l'air spécialement méchant non plus, et de toute façon même s'il l'était, il n'a pas le droit de le frapper, non? Son intérêt semble soudainement se piquer pour aucune raison et il utilise ses bras pour se soulever et se pivoter légèrement, tout en croisant les jambes pour s'assoir en tailleur, s'orientant face au type. Un sourire s'étire naturellement sur ses lèvres et chasse les traces du blasement profond dans lequel il était plongé il y a seulement quelques instants. « Je suppose que plus on est vieux, plus vite on va pouvoir partir d'ici, t'as de la chance, si j'étais toi j'éviterais de m'entrainer, mettre toutes les chances de ton côté, tu vois? » Bon d'accord, il n'avait pas non plus l'air d'un quadragénaire, mais on ne sait jamais, la génétique parfois, ça peut jouer des tours. Bon ok, comme salutation, y se fait mieux, c'est vrai. Il le réalise, parce qu'il n'est pas complètement con non plus. Il lève donc aussitôt une main, comme pour mettre la discussion en pause avant même qu'elle ne commence. Il s'apprête alors à se présenter, à nouveau le réflexe de dire un nom qui ne lui revient pas. Un vide agaçant qui le laisse en suspension dans cet élan de communication bâclée. « Je me souviens pas de mon numéro, c'est comme essayer d'apprendre un code postal... » qu'il glisse finalement, peut-être plus pour lui même que pour l'autre gars, alors que son visage se mue en une expression perplexe, peut-être un peu dépassée aussi.

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Il retrousse légèrement la lèvre d'un air un peu entre boudeur et contrarié à la réplique que lui sert le grand brun. Va savoir pourquoi il se retrouve toujours un peu surpris de se prendre des vacheries de la part des autres. Les gens sont tellement vengeurs. L’œil pour œil, dent pour dent, tout ça. Et pourquoi tout le monde semble systématiquement assumer que ses capacités intellectuelles sont limitées? Il ne se sent pas comme un abruti, peut-être qu'il n'a juste pas de mémoire pour les chiffres ou peut-être qu'il n'a juste pas envie d'être sérieux. C'est mal? Il ne croit pas. Ce mec est désagréable, voilà ce qu'il est. Levé de la patte gauche? Mais qu'à cela ne tienne, ce n'est pas lui qui lui en tiendra rigueur. Pour le moment, il le voit beaucoup plus comme un sauveur venant l'arracher à sa lente agonie dû au manque flagrant de distraction de cet endroit. Si se faire traiter d'imbécile est le prix à payer pour se changer les idées, il est prêt à être à la fois la cloche et l'idiot. Il ne réplique pas, tapotant plutôt des doigts sur son genoux, comme dans un dilemme épique alors qu'il observe le brun retirer sa chemise et s'accaparer d'un des tapis roulant. À ce niveau, il peut le comprendre, cette chemise est une torture, mais là n'est pas la nature de son dilemme. Il se demande plutôt s'il doit, ou ne doit pas insister. Oh et puis au diable les bonnes manières, ce n'est pas ça qui va le divertir.

Après quelques secondes, il bondit donc plutôt sur ses pieds pour s'approcher de la machine occupée par le brun, allant s'appuyer sur le tableau de commande, directement en avant, question aussi de lui gâcher le paysage, non pas qu'il y ait quelque chose d'intéressant à regarder quelque part de toute façon. Il étire un sourire, de ceux qu'on a envie d'arracher. « Je sais pas si je suis futé ou non, mais je sais que je me fais royalement chier. Pas toi? Cet endroit est chiant à crever. » Il croise les bras sur le haut des commandes, y appuyant légèrement le menton. « Donc si ça te dérange pas, je vais te tenir compagnie un peu. Enfin je veux dire, même si ça te dérange, je vais te tenir compagnie quand même. » Pas question de laisser le choix, sinon il se doute bien de la réponse des gens. Il relève quand même légèrement une main. « Mais t'inquiète pas hein, je vais pas te faire chier. C'est pas trop mon genre. » Léger haussement d'épaule avant qu'il redresse légèrement la tête pour observer les boutons de l'exerciseur. « Je crois que t'es la plus vieille personne à qui je parle depuis que je me suis réveillé ici, tu dois avoir de l'expérience même si tu t'en souviens pas, alors dis-moi, cet endroit, tu trouves que ça pue? J'ai un peu l'impression que tout le monde se croit coincé au beau milieu d'un film d'horreur. » Il plante son regard dans celui du brun, air indéchiffrable, à deux doigts de craquer un sourire, mais néanmoins assez sérieux pour semer le doute. Probablement ne sachant pas vraiment lui-même s'il demande ça sérieusement ou non. Après tout, il se refuse encore à voir la réalité en face et de prendre cette situation au sérieux, mais peut-être qu'au fond, il n'est pas mieux que les autres, peut-être qu'il veut seulement des réponses. Peut-être aussi qu'il veut juste faire chier parce que ça semble être la seule chose sur laquelle il a un minimum de contrôle. Il faut aussi dire que pour le moment, ça reste le seul truc qui semble lui venir naturellement, comme un réflexe. Ça ne part pas vraiment d'une mauvaise intention non plus, il n'a de grief contre personne ici, donc il ne le fait certainement pas dans le but pur et simple de leur pourrir l'existence.

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Un chieur, peut-être bien. Il devra s'en faire une raison, il se comporte majoritairement comme un emmerdeur. Cette rencontre et celles d'avant peuvent malheureusement en témoigner. Ça ou alors ce sont eux les problèmes, ce sont eux qui n'ont aucun sens de l'humour. Ce type ne semble pas en avoir en tout cas. Et tout de suite, ça sonne ennuyant pour le rouquin qui ne cherche qu'à se divertir, presque désespéramment autant le dire. Non pas qu'il espérait une réaction amicale et pleine de joie en réponse à son manque flagrant de savoir vivre, mais tout de même. Il ne cherche pas vraiment à le faire chier, c'est vrai. Il ne prend pas plaisir à voir les autres perdre patience, il veut juste...qu'est-ce qu'il veut au juste? Difficile de le savoir. La seule chose qu'il sait vraiment c'est qu'il n'est, de toute évidence, pas du genre à abandonner facilement, il est persévérant, persistant, insistant? Qualité, défaut, la ligne est fine. Toujours les bras appuyés sur les commandes du tapis, il regarde le type y monter, éviter soigneusement de mettre les pieds sur la bande roulante. Aurait-il peur qu'il soit assez vilain pour lancer le tapis à vive allure dès l'instant où il y poserait les chaussures? L'est-il? L'idée lui a quand même traversé l'esprit à l'instant, allez savoir.

« Tu veux savoir si je trouve que cet endroit pu? C'est vraiment ce que tu as trouvé de mieux comme premier sujet de conversation? Alors là je dois dire que je suis impressionné par le choix de mots pour décrire tout ce bordel. Si ça pue... » L'homme roule les yeux et 71 plisse aussitôt les siens, le dévisageant d'un air dubitatif, bien que certainement un tantinet intrigué. Il se fout de sa gueule, il en a bien l'impression, même si indirectement, il est prêt à mettre sa main au feu que le brun continu de penser qu'il est le dernier né des abrutis de la place. Et ça, c'est vexant quand même et vexé il serait, si seulement c'était son genre de l'être. Au lieu de ça, et pour une rare fois disons-le, il se contente plutôt de fermer sa gueule et écouter. Se faisant, la lueur de moquerie dans ses prunelles s'efface tranquillement à mesure que son opposé aligne ses mots. Il fronce légèrement les sourcils, le fixant d'un air assombri, peut-être la première fois où il se laisse rejoindre par un peu de sérieux depuis qu'il a ouvert les yeux dans cet endroit qu'il s'acharne à considérer comme une mauvaise blague. Il n'avait pas vraiment envisagé l'intérêt de se trouver des amis, d'assurer ses arrières pour ne pas finir en pâture dès que tout ça commencera à partir en couille, si ça se produit. Autant dire, ce n'est pas ce qu'il voulait entendre, mais en même temps, c'est lui qui est allé quérir la sagesse de la "vieillesse". Quelques secondes s'écoule avant qu'il ne réagisse finalement, pinçant les lèvres dans un hochement de tête presque approbateur. « Wow. Tu sais vraiment comment tuer l'ambiance. » Son regard toujours fixé sur le brun, il capte l'attention que celui-ci porte au panneau de commande et dans un geste naturel, le rouquin descend un peu la main pour démarrer la machine à un vitesse bien respectable. « Mais t'es pas si doué à lire les gens. Je me crois pas au-dessus des autres...je m’ennuie juste. » Il marque un temps, ramenant un sourire à ses lèvres. « Je suis peut-être un petit con ceci dit, t'as peut-être raison, mais je peux vivre avec. » Léger haussement d'épaule, avant qu'il pivote légèrement sur le côté pour regarder l'air commune et les gens qui s'y trouvent. « Tu sais...j'ai quand même l'impression que les gentilles personnes...ce sont pas les plus utiles en cas de problème...c'est peut-être mieux d'être un connard parfois. » Il arque légèrement le sourcil le fixant de nouveau d'un air narquois. « Tu vas quand même pas me dire que t'es pas d'accord avec ça? Grumpy.» Qu'il glisse finalement en étirant le sourire le plus adorable possible. Tant pis si ça présence le fait effectivement chier, ça lui fait passer le temps de discuter. De toute façon, il n'a visiblement pas besoin de se faire aimer. « Come on...sourire ça a jamais tué personne. Enfin...pas autant que j'en sache. »

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Il l'aime bien ce vieux loup grincheux. Il ne sait pas pourquoi, mais il l'aime bien. Ou du moins, il aime bien l'emmerder, même si c'est totalement gratuit de sa part. C'est quand même pas très sympa de faire connaissance avec quelqu'un en partant du principe qu'on a envie de défier sa patience, mais qu'est-ce qu'il peut faire d'autre? Ce n'est pas non plus comme s'il pouvait lui parler de météo, ou lui demander des informations sur son métier ou sa famille ou n'importe quelle autre bullshit qui meuble, en général, une conversation normale. Il se doute que le brun doit être comme lui, comme tous les autres, il n'a probablement pas la moindre idée de qui il est, et c'est donc inutile de poliment lui demander des informations à son sujet pour créer une conversation. Ça rend la tâche particulièrement difficile, celle de faire connaissance, celle d'être agréable à côtoyer aussi. Ou du moins, pour le rouquin, ça semble être un véritable défi. Il ne sait pas trop quoi dire, il ne peut pas vraiment parler de lui-même non plus, alors il dit ce qui lui passe par la tête, qu'importe si c'est stupide ou intelligent, si c'est vexant ou plaisant. « Ta façon de casser l'ennui est chiante, ça je peux te le confirmer. Disons que ce n'est pas ce qui donne envie d'être sympa en retour. » Rabat-joie qu'il pense aussitôt. Y'a vraiment pas moyen de l'amuser ce type. Ça pourrait suffire à le démonter et le convaincre d'aller tenter sa chance ailleurs, mais au contraire ça le motive. Il peut s'en faire un défi, de dérider ce type morose, et plus il est coriace, pendant plus longtemps ça l'occupera. C'est donc parfait.

« Si ça te fait plaisir de sourire écoute amuse-toi, mais disons que je n'ai pas trop la tête à ça de mon côté. Pas tant que je ne saurai pas ce qui se passe ici. Sortir du lit ici c'est comme se lever du mauvais pied à tous les jours. » Le rouquin fronce légèrement les sourcils, le dévisage d'un air entre songeur et ennuyé. Malgré ça, il écoute à nouveau sagement les paroles de l'homme, alors qu'il lui explique sa vision des choses sur les gens sympas, les petits cons, tout ça, statuant finalement sur le fait qu'il se situe dans le groupe de ceux qui l'oblige à se retenir de distribuer des coups dans la gueule. Il marmonne alors, d'avantages pour lui-même; « Oh oui, c'est tout de suite beaucoup plus sympa que mon approche à moi. » Parce que papoter et traiter les autres de vieux, c'est moins civilisé que d'avoir envie de les taper dans la figure? À d'autres! Ceci dit, il se retient de s'élancer d'avantage sur une argumentation dans ce sens, il veut remonter le morale de ce type déprimant, pas le fâcher encore plus. Et accessoirement, il préfère éviter de se faire jeter aux requins, comme il le dit. « Dit-moi plutôt ce qui te plait que je t'aide à t'occuper. La lecture? La peinture? Le sport? Commenter les repas de tout le monde quand ils mangent? » 71 l'observe alors qu'il se décide enfin à courir sur le tapis, grimaçant légèrement à l'entente de cette question. Ce qui lui plait? Il hausse les épaules au bout de quelques secondes. « Je sais pas ce qui me plait, je me souviens pas, mais...je sais...que c'est surement rien qui se fait ici, parce que je me fais vraiment chier. » Il jette un regard à la ronde, analysant une fois de plus leur environnement. « Je sais aussi que j'aime pas être dépressif, pas comme toi, bro. Je veux juste m'amuser un peu, j'ai pas envie de me lever du mauvais pied à tous les jours. » Il le regarde de nouveau, étirant une fois de plus un sourire. « Tu devrais essayer, tu sais? Faire quelque chose, juste parce que t'as envie de le faire, sans réfléchir à ce que ça va causer ou si ça va te mettre du côté de ceux qui vont se faire jeter aux requins. » Il marque un temps, plante son regard dans celui du brun. « Et je sais pas, peut-être que j'aime juste parler aussi. Ou qu'on m'écoute parler. » Il sourit, avant de baisser les yeux vers les commandes du tapis, appuyant aussitôt sur le bouton pour en accélérer la vitesse. « Toi, tu dois suer plus, évaporer tout ce négativisme, crois-moi. » Il ricane légèrement avant d'ajouter; « Tirer un coup te ferait pas de mal non plus, mais ça, ça me regarde pas. » Parce qu'il n'est absolument pas du genre à se mêler de ce qui ne le regarde pas.

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Il capte bien le regard du brun le fusiller quand il accélère tout bonnement la vitesse du tapis sans lui demander son avis avant, mais il fait aussi bien attention à ne rien laisser paraitre. Parfois il a un peu de mal à se cerner lui-même, il a souvent envie de conclure qu'il est bel et bien un petit con comme tout ceux qu'il a croisé jusqu'à maintenant semble le penser. Et à d'autres moments, il a plutôt l'impression qu'il le fait exprès, même si totalement inconsciemment. Comme s'il était simplement tellement habitué de jouer ce rôle, que ça lui vient juste naturellement. Difficile de savoir. C'est un peu le problème quand on se connait soi-même depuis aussi peu longtemps qu'on connait tous les autres, voir encore moins. Comme en ce moment, où il est bien incapable de déterminer la nature réelle de sa motivation à embêter ce pauvre type. Ce n'est pas non plus comme s'il lui avait fait quelque chose ou qu'il n'aimait pas sa tête. Puis, il voit bien qu'il l'emmerde, le non verbal de l'homme devant lui est aussi transparent que son verbal, du moins à ce moment. Il n'attend probablement que l'instant où le jeune rouquin se décidera enfin à aller se faire voir ailleurs. Ce que malheureusement, il n'a pas l'intention de faire. Ou peut-être que si, si le type continu de se montrer aussi sombre et déplaisant. « Déjà je ne suis pas dépressif, mais simplement réaliste. Tirer un coup comme tu dis ne changera rien à ça. Je ne vais pas me morfondre dans mon coin parce que cet endroit est en effet déprimant, mais je ne vais pas non plus prétendre que tout va bien alors qu'on en sait rien au final. » 71 se pique un petit peu, fronce les sourcils en dévisageant le brun comme s'il venait de dire la plus grosses des absurdités. « Je prétends pas que tout va bien, je fais juste ignorer le fait que rien du tout va bien, justement. C'est totalement différent. » Ça l'est. Non? Peu importe. Et puis, ce n'est pas à propos de lui de toute façon, il ne parle pas de lui en ce moment, il parle de l'homme sur le tapis et préfère que ça en reste ainsi.

« Et tu sais ce que j'avais vraiment envie de faire? Courir sur ce tapis. Peut-être que toi tu as des envies douteuses qu'il te tarde de réaliser simplement pour le plaisir de le faire, mais pas moi. Je me porte très bien dans le cadre de l'endroit. » Alors, basiquement, il est en train de dire qu'en plus d'être bourru, il n'aime pas le sexe? C'est bien de ça qu'il parle non? Tout le monde aime ça, à qui il essai de faire avaler ça? Enfin bon, est-ce que tout le monde aime ça? Est-ce qu'il aime ça lui-même? Qui sait...L'homme lui suggère alors de se trouver de la compagnie dans le même genre que lui, qui aime les mêmes trucs que lui; s'entendre parler, conspirer, faire des bêtises, etc. Tout ça avant d'également lui suggérer de passer plus de temps dans la salle de bain ou de s'essayer au tapis roulant. Cette fois, le rouquin le dévisage d'un air difficile à définir, sourcil légèrement arqué. Il doit bien se rendre à l'évidence, ce gars est vraiment très loin d'être un comique. Il finit d'ailleurs par rouler les yeux, avant de se redresser de son appui de sur le dessus des commandes de l'appareil. « Oh je t'en prie, tu me connais trop bien. » Il croise les bras, le fixant toujours d'un air emmerdé. « Tu me rappelles quelqu'un, je sais pas qui, mais je sais que tu me rappelles quelqu’un. Rien de positif. » Il soupire finalement en laissant retomber ses bras. « Je croyais que ce serait amurant de te parler, mais tu me fatigues. T'es vraiment chiant, tu sais ça? T'es un peu comme cet endroit. » Il secoue légèrement la tête, peut-être un peu déçu quand même. « Alors... je crois que vais te laisser à ton entrainement. C'est ce que tu veux de toute façon. Et je vais aller...» Il pivote légèrement sur lui-même. « Trouver des problèmes, ailleurs. »

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Que peut-il conclure de cette rencontre? En dehors du fait, qu'une fois de plus, il semble avoir magistralement raté à se faire apprécier. C'est à se demander si c'est naturel chez-lui, s'il est simplement quelqu'un de détestable ou si, au contraire, il le fait inconsciemment un peu exprès. Il ne saurait dire exactement, lui-même confus de sa propre personnalité qu'il ne peut évidemment pas reconnaitre comme il n'a pas le moindre souvenir de qui il est. Si on lui demande, sans doute qu'il répondra que ce n'est pas vraiment ce qu'il veut, être un emmerdeur et se mettre tout le monde à dos. Il ne veut pas être le gros casse-couille qu'on évite parce qu'on n'a pas envie de subir ses blagues merdiques et ses commentaires gratuits. Mais l'est-il? A-t-il besoin de l'être? A-t-il une raison de l'être? Il l'ignore, mais chaque fois qu'il décide de se montrer plus agréable, il finit par faire tout le contraire, comme un mécanisme bien roué, un réflexe qu'il ne contrôle pas. La seule chose qu'il lui reste donc à faire, c'est de limiter les dégâts. Et c'est son intention quand il déclare qu'il va aller se faire voir ailleurs, aller trouver d'autres problèmes, quelqu'un d'autre à emmerder, comme visiblement c'est la seule chose qu'il sait faire de son temps. Pour ne pas dire la seule chose dans laquelle il a du succès pour l'instant. Évidemment qu'il aimerait bien se découvrir un autre talent, un talent plus constructif, comme...bon il n'a pas d'idée qui lui vienne en tête, il ne voit rien qui pourrait être constructif dans cet environnement, mais déjà s'il était plus poète que sarcastique, on ne le chasserait pas à grand coup de soupire comme le fait le brun sur l'exerciseur. Il a bien capté le message, il lui bouffe l'air et s'il ne se gêne pas à s'imposer, il sait aussi saisir les occasions pour disparaitre. Il pivote donc, prêt à quitter sa position, s'attendant presque à entendre un autre soupire, mais de soulagement cette fois. Il reste donc un peu étonné quand à la place l'homme s'adresse de nouveau avec lui, plutôt que de saisir sa chance de le voir simplement partir.

Il s'arrête, tourne la tête pour l'observer, sourcils légèrement froncés. « Comme ça te fait du bien d'embêter les gens je suppose. À chacun sa méthode. J'imagine que ça te rend pas vilain pour autant au final, mais ouais l'approche est à retravailler. » Il ne sait pas trop quoi penser de cet ajout à l'analyse que le brun avait déjà fait de lui précédemment. Il a sans doute raison, il sonne comme quelqu'un qui a l'habitude d'avoir raison. « Je la garde tout de même ouverte cette porte... Quand t'en auras assez de jouer au petit con et que t'auras envie de trouver des alliés pour essayer de passer outre tout le bordel de cet endroit, vient me voir. Il arque un sourcil à ce début de sentence. Ce n'est pas ce qu'il s'attendait à entendre non, il pensait plus à un "pars et ne reviens jamais". C'est plutôt sympa de sa part et il est surpris, enfin en dehors de la partie où il le traite à nouveau de con. Il écoute la suite, tentant d'analyser ce revirement qu'il trouve particulièrement suspicieux. Pendant quelques secondes, il se demande même si ce n'est pas un piège, si ce type ne fait pas parti de cet endroit et qu'il n'est pas là uniquement pour jouer avec son cerveau. « Hmm » qu'il lâche finalement, en hochant la tête, perplexe. « C'est sympa...bizarrement. » Il marque un temps, balaye une fois de plus le brun du regard. « Mais je sais pas...je commence à avoir un peu peur que tu sois un genre de psychiatre, peut-être que tu devrais chercher de ce côté pour ta mémoire. » Il sourit finalement de nouveau. « C'est peut-être pour ça qu'on est pas sur la même page, j'ai l'impression que j'ai pas une bonne expérience avec les psys. Enfin...je suppose que personne en a...» Il hausse les épaules à sa propre réflexion. « Mais merci...je crois. Je vais prendre l'invitation, je suis pas du genre à lâcher et je suis presque certain que je réussirai à prouver que ton visage est capable de sourire sans éclater en morceau. » Il étire son sourire, avant de porter la main sur le bord de son front pour lui faire un signe de salut. « See ya Grumpy, gonna miss me. »