Alcohol Is Free | Event 17/03 - Sujet ouvert à tous

Event / Alcohol Is Free - Infirmerie

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First you take a drink, then the drink takes a drink, then the drink takes you. - Francis Scott Key Fitzgerald

Je m’étais habitué à la lumière qui s’allume soudainement mais depuis mon passage en punition cela a un petit quelque chose de gênant qui me fait sursauter quand elle se met en fonction au petit matin. Mon corps se raidit donc quand il est l’heure de se réveiller et je gronde doucement de mécontentement avant de me mettre sur le côté, cachant mon visage dans ton cou. Le changement de chambre a dérangé mes petites habitudes mais j’y ai trouvé un avantage : partager ma couche. J’émerge donc en respirant ton odeur. « Bonjour…. » Voix pâteuse de réveil qui préférerait avoir du temps avant de servir mais les réveils sont tout sauf en douceur ici. « Bien dormi ? » Moi j’ai tendance à dormir que d’un œil ces derniers temps, un murmure ou un souffle ayant tendance à me tenir parfois en éveil. Peut être que je comprendrais un jour ce que mon esprit essaie de me dire. En attendant je te laisse te caler contre moi le temps de finir d’émerger avant de faire notre routine matinale : douche et petit déjeuner pour moi. Sport certainement pour toi ensuite.

Sauf que le bruit d’eau qui coule quand je sors de notre logement du jour m’interpelle et je me penche pour voir ce qui a été installé autour de la fontaine. Qu’est ce que c’est que ça ? Je te fais signe de regarder avant de descendre pour voir de plus près. Ça sent fort l’alcool et je n’ai pas besoin de plus pour savoir que c’est pas du tout mon truc. Encore le vin blanc de l’autre fois était très agréable, autant là ça ne me donne pas du tout envie. Quelqu’un chante déjà, certains vont manger mais d’autres commencent tout de suite à boire de l’alcool et je reste un peu surpris que cela prenne si tôt. « Je pense que la journée va être longue » Ou très courte pour certains… Je ne peux m’empêcher de penser qu’il va falloir prendre les choses en main pour pouvoir accueillir les gens à l’infirmerie si on ne veut pas avoir des morts. Avec le peu qu’on a pour les aider c’est-à-dire rien…

Je me retourne vers toi. « On devrait organiser l’infirmerie, non ? » Je ne sais pas pourquoi je pense que tu peux m’aider mais généralement on pense de la même façon donc je le fais par automatisme. « On n’a pas de quoi soigner les gens mais une fois qu’ils seront malades, à part les faire boire beaucoup d’eau et veiller sur eux, je doute qu’on puisse faire mieux » Faire attention qu’ils ne s’étouffent pas dans leur vomi, etc. Cette journée va être en tout point extraordinaire… Je t’aperçois, 211, et te fais un petit signe en venant vers toi. « Nous allons préparer l’infirmerie, tu veux venir avec nous ? » T’as pas l’air super bien en plus donc ça te changera peut être les idées. Moi clairement je ne partage pas l’enthousiasme collectif donc autant plutôt me rendre utile. Surtout que l’alcool au petit matin sans manger ça va forcément assez rapidement nous amener du monde.

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La lumière me fait ouvrir les yeux instinctivement mais je sais que pour toi cela reste compliqué. Depuis ton retour de prison, tu prends cela comme une agression. Je te laisser poser ton visage dans mon cou et j’en profite pour me coller un peu plus à toi. J’embrasse doucement ton front qui dépasse à peine de mon cou. J’aime c’est moment de calme ou rien ne peut nous toucher. Je sais que lorsque j’aurais posé les pieds au sol, cette sensation de plénitude va s’évanouir, donc j’en profite pleinement.

« Hello » Moi aussi j’ai du mal à parler au réveil, alors je réduis nos échanges matinaux au strict minimum, préférant profiter de ta présence contre moi. « Même nuit que les précédentes, mais on fait avec non » Je sens que chaque nuit tu as du mal à dormir, encore une chose que nous avons en commun, notre subconscient ne s’arrête pas de travailler au couvre-feu.

Mais toutes les bonnes choses ont une fin et je te laisse partir sous la douche le temps que je fasse mes premiers exercices pour détendre mon corps avant de me lever. Sans eux je ne peux pas entamer ma journée normalement. Puis je file sous la douche le temps que tu t’habilles.

En sortant de l’appartement je suis comme to, très étonné du bruit et de l’odeur d’alcool qui envahit l’espace commun. « Oui, ils vont avoir besoin de toi. Je ne suis pas sûr qu’ils tiennent tous bien l’alcool » Sur le coup lorsque tu me proposes de t’aider à organiser l’infirmerie, je doute de pouvoir être vraiment utile, mais mon instinct reprend le dessus et me dis que je vais m’y sentir bien. Je vais tester on verra bien. Au pire je leur tiendrais les cheveux pendant qu’ils vont vomir.

Je suis ton regard lorsque tu aperçois 211 et que tu l’interpelles. « Oui vient avec nous @H02-211 vous ne sera pas trop de deux médecins avec cette fontaine» En plus il ne semble pas être en super forme ce matin et je ne le laisserais pas tomber. Il m’a aidé quand Doc a disparu c’est un juste retour des choses même si je n’ai pas besoin d’excuse pour cela.

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17 mars - toute la journée

La lumière s'alluma comme tous les jours à 6h. 211 se lève immédiatement, s'étant habitué au rythme régulier et monotone de la Ruche, et note dans son calepin qu'une nouvelle nuit a passé. Il n'a pas le compte total parce qu'il n'a pas pu être aussi concentré et réfléchi pendant ses premiers jours, voire ses premières semaines, mais son journal l'aide à maintenir une certaine stabilité. Il se douche, et quand il sort de son logement, habillé et frais quoique toujours un peu fatigué, il se fit violemment agressé par l'odeur d'alcool qui règne dans la Ruche.

Il est pris de vertige, et il serre le poing par réflexe. Le médecin en lui sait qu'il ne doit pas replonger, et que ce sera difficile, alors il bloque un moment, assez pour que son voisin, tout juste réveillé lui aussi, ne le remarque. Aidé par cette présence salutaire et étrangère, 211 se reprend et descend déjeuner.

— Petit-déjeuner tout court. Je touche pas à ça.

Ainsi a-t-il parlé. Il ne toucherait plus jamais à ce nectar du démon, et s'il n'en pensait pas moins, il se garda bien de juger ceux qui, déjà, se ruaient sur la fontaine comme des fourmis sur du sucre.

— Je pense que je vais me tenir éloigné... Ou alors rester dans les parages si jamais il y a des malaises.

Parce que vu à quel point certains buvaient déjà (les gars, il est même pas 10h !) et vu le peu qu'il devait y avoir dans leurs estomacs (la machine avait été généreuse avec 211 d'ailleurs, quoique brute, lui envoyant un plein plateau de riz. Juste du riz.), cela ne faisait aucun doute qu'on allait en ramasser à la petite cuillère.

D'ailleurs, il y avait Doc et 066 non loin, qui allaient justement s'en occuper. 211 les salua avec un sourire et acquiesça, ravi de pouvoir faire sa part du job en se tenant éloigné de la bouche du diable qui déversait ses flux tentateurs. Oui, 211 devenait stupidement lyrique quand il se combattait lui-même.

— Oui, j'arrive !

Il les rejoignit, sentant tout de même son cœur se serrer à l'idée de se priver de faire la fête, de passer à côté de ce qui semblait être un bon moment. Ça chantait, ça dansait, ça tombait la chemise aussi, et il n'était pas assez sage pour ne pas regarder ce spectacle avec une certaine envie. Il avait beau agir comme le plus parfait et le plus innocent des saints, il avait des cicatrices qui lui disaient le contraire, et un corps qui se souvenait d'avoir dansé avec le diable.

Parce que tu jettes un regard à ces gens qui s'éclatent, qui chantent et vivent et boivent comme s'il n'y avait pas de lendemain et tu te demandes pourquoi toi tu te priverais pourquoi toi tu serais obligé d'aller jouer les infirmières alors que tu méritais aussi un peu de bon temps et franchement il était pas dix heures nan mais il était bien dix heures quelque part dans le monde alors pourquoi pas juste une fois un verre rien qu'un petit verre par curiosité pour savoir quel goût ça a pour te rapprocher aussi des autres sortir de ta zone de confort tout le monde dit que tu es timide mais avec un verre dans le nez tu devrais être différent non tu devrais être plus sociable peut-être même intéressant sexy t'es pas si mal foutu après tout pourquoi tu devrais t'occuper d'eux alors qu'ils s'occupent que d'eux mêmes c'est pas juste et dans cette ruche c'est chac

Il serra le poing à nouveau, et fit taire la voix. Puis, 211 détourna le regard de la fontaine pour aller vers l'infirmerie, là où était sa place.

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Event 17/03. All.

My life is based on pain, passion, and purpose. -- Elijah Cummings

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Le plus con quand t’essaies de te barrer pour mourir tout seul dans ton coin et que tu connais pas l’endroit c’est quand tu t’foires et pars… vers l’infirmerie… T’as pas l’air d’un con tiens… Tu t’engouffres dans cet endroit, esquivant un grand black qui vient de sortir t’sais pas pourquoi et te retrouves face à deux personnes qui t’regardent. Genre ils t’attendent dans un endroit blanc avec une sorte de chaise longue d’auscultation, t’sais pas c’que c’est et tu t’dis que le toucher rectal c’est franchement pas c’que tu préfères…. Tiens, pourquoi cette idée soudaine ? Bref ! « Yo » C’est la seule chose qui sort de tes lèvres généralement quand t’arrives à un endroit. Tu t’redresses pour ne pas montrer que t’as mal, tu détestes qu’on puisse avoir de la compassion envers toi, tu préfères crever en paix. T’sais pas trop quoi dire et la seule merde qui sort de tes lèvres c’est. « Eh bah putain vous avez l’air d’vous faire bien chier. C’est la contre matinée ? » De ce qui est en train de se passer de l’autre côté de cette porte et que tu trouves bien plus fun.

T’as un sourire en coin en les regardant, un sourire entre la sarcasme et le charme, un sourire que tu as toujours sur tes lèvres qui seraient certainement mieux si elles n’étaient pas très pales, comme ton corps, à l’inverse du contour de tes yeux qui est verdâtre voir violacé. Tu vends du rêve tu l’sais mais tu restes sur la défensive. « Bon bah hein, j’vous laisse à vot’ teuf » Et tu te retournes pour partir genre tu v’nais juste faire chier. D’toute façon ça te va bien ça comme façon de faire : tu viens, tu lâches ce que t’as à dire sans t’prendre la tête et puis tu t’casses comme un connard. Que t’es certainement. T’en sais rien mais ce rôle te plait plutôt pas mal.

Sauf que ça c’est c’que tu voulais faire mais ton putain de chier de merde de corps il n’a pas décidé de te faciliter la tache et de te laisser jouer au connard. Comme un emmerdeur il te dit « Tu sais quoi… Tu vas en chier. Bisou. » Et une seconde violente remontée te faire plier en deux. Tu peux pas retenir cette fois ci un soupir de douleur. Et les deux verres que tu viens de te descendre remontent direct en se faisant un feu de joie de la tuyauterie intérieur de ton corps. Tu t’affaisses sur toi-même tellement la douleur est violente, mettant les mains à terre. « CHIER !!!!!!!!! » Ta voix est rauque, comme si elle était en train de s’étouffer et t’en as les yeux qui pleurent tellement la douleur est violente. Tain il est dégueulasse cet alcool clairement. Ça peut être qu’ça.

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Lorsque j’ai passé la porte de l’infirmerie je n’ai toujours pas compris pourquoi @Doc m’avait proposé de l’accompagner et de l’aider. Il avait dit cela avec tellement de confiance que je ne pouvais pas le contrarier. Nous avions toujours eu de bonnes institutions l’un pour l’autre jusqu’à maintenant, cela valait donc la peine que je tente le coup. Je connaissais déjà l’infirmerie mais je n’y étais jamais rentré.

J’ai fait mon premier pas dans la salle assez anxieuse mais après un bref tour d’horizon, j'ai eu ce drôle de sentiment qui vient du plus profond de mon inconscient et qui me dit que je suis chez moi.
Je fais le tour de la salle tout en observant tous les objets qui sont répartis dans l’infirmerie. Tout me parle, l’utilité de chaque instrument me vient en tête. Je ne sais pas me servir de tous mais je sais dans quels cas les utiliser et comment les manipuler sans danger et en respectant les règles. Toutes ces informations qui arrivent en même temps me donnent le vertige et je sens que cela fait beaucoup d’un coup, je m’accroche au rebord d’un des brancards pliés en deux le temps que la pièce cesse de tourner autour de moi. Respirez ! Oui c’est ça je dois respirer par le nez et souffler par la bouche. Après plusieurs inspirations et respirations je me redresse. La pièce a arrêté de tanguer dans tous les sens et je retrouve l’usage de mes membres. Je me rapproche de @Doc , lui prend doucement la main et lui murmure un merci. Il avait raison de me faire venir.

Mes idées revenues au clair et mon cerveau se remettant à fonctionner normalement je rejoins @H02-211 et Doc qui ont commencé à aménager la pièce pour accueillir ceux qui auraient trop abusé de l’alcool. Je n’ai pas besoin de poser des questions, je sais ce qu'ils veulent que je fasse et où le placer les choses pour que cela soit facile d’accès pour eux. De toute façon nous n’avons accès à aucun médicament donc il va falloir faire avec les moyens du bord. Mais même cela ne m’affole pas, j’ai comme une impression de normalité. Travailler avec un peu de tout et de rien ne me fait pas peur.
De toute façon la seule chose à faire pour aider ceux qui arriveront ici à cause d’un abus d’alcool sera de les empêcher de s’étouffer dans leur vomi et de les hydrater. On regroupe tout ce qui peut ressembler de près ou de loin à des bassines et on vérifie qu’on a bien accès à un point d’'eau. Je compte les verres mis à disposition à l’infirmerie, 3 à peine. On va être trop juste. Je demande à Doc s'il peut aller chercher des verres en carton près de la fontaine et les ramener qu’on en ait un peu en avance.

Au moment où il sort, un garçon que je n’ai jamais vu (@NB03-404 ) entre dans l’infirmerie. Sa réflexion sur l’ambiance me fait sourire, il a carrément pas tort ils s’amusent plus à côté de la fontaine.
Je l’observe de la tête aux pieds, il n’a pas l’air complètement saoul, il tient encore droit et à l’air d’être cohérent et cortiqué. Par contre il est très pale et il a des putains de cernes sous les yeux. A son niveau on peut parler de valises. Au moment où je le sens prêt à faire demi-tour et que je m’avance vers lui pour lui parler, il se plie en deux les mains au sol et cri de douleur. J’avance une chaise pour qu’il puisse s’asseoir et lui tend une bassine s'il veut vomir. Ok les chaussures qu’on nous donne ici ne sont pas belles mais elles sont confortables, j’aimerais qu’il évite de me vomir dessus,.
Je lui conseille de s'asseoir le temps que la douleur passe et j’appelle discrètement 211. Je pars lui prendre un verre d’eau et attends que la douleur s’atténue avant de lui tendre le verre.

« Tiens bois doucement ça va atténuer les remontées acides »

Je tends le verre, à lui de décider s'il veut le prendre ou pas. Je reste penché devant lui, concentré sur les expressions son visage pour vérifier s'il va mieux ou si une nouvelle crise se présente. J’ai déjà vu ça, mais je n’arrive pas à mettre un nom dessus. 211 ou Doc seront plus qualifiés que moi pour le faire et prescrire les soins à faire dont il aura besoin. Mais boire de l’eau et se reposer sont déjà un début.

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17 mars - toute la journée

Il avait résisté à l'appel de l'alcool, et retrouver l'infirmerie le rassurait un peu. Il était plus calme, et lentement son poing se déserrait. Il était maintenant temps d'aménager l'infirmerie pour répondre au défilé des ivrognes qui n'allait pas tarder à commencer. 211 ne jugeait pas : s'il n'en avait pas chié des bulles carrées à son arrivée ici, il aurait sûrement été parmi les premiers à rejoindre la fontaine de tous les vices. Il se serait noyé dans l'alcool comme si c'était du bonheur liquide, et advienne que pourra en ce qui concernait son corps. Mais c'était une autre vie, encore plus que ne pouvait l'accentuer son absence de souvenirs. S'il pouvait faire en sorte que ses souffrances aient été utiles, il le ferait.

Les verres et autres gobelets manquaient dans l'infirmerie, c'est pour ça que Doc s'absenta juste assez longtemps pour que quelqu'un n'entre, et ne vomisse sur le sol. Bienvenue au club. 211 se disait que c'était la suite logique, quoiqu'il était un peu tôt et que... Oh non. 066 s'occupait déjà d'iel, mais il vint près de 404, et constata son état. C'était pas normal, ça faisait trop mal.

Il était déjà assis et on lui avait déjà donné de l'eau, mais 211 savait qu'il y avait tellement d'autres choses à faire dans cette situation, des choses qu'ils ne pouvaient pas faire ici car ils n'avaient malheureusement pas de médicaments. 211 soupira de frustration.

— Hé, je suis désolé on n'a pas d'analgésiques alors tu vas devoir tenir, ok ? Nous on bouge pas.

C'était une dure nouvelle, pas des meilleures et 211 s'attendait presque à ce qu'iel lui saute dessus pour lui casser la gueule de dépit, et ce même si c'était pas très utile. D'ailleurs, si c'était le genre de réflexe que 211 s'attendait à voir de ses patients habituels, il se demandait bien à quoi devait ressembler sa vie d'avant. Un sentiment de douleur diffuse lui empoigna soudain le cœur, et il repoussa les souvenirs qui voulaient pourtant remonter à la surface. Pas maintenant, pas aujourd'hui.

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Event 17/03. All.

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Putain de corps de merde. T’es à terre en train de cracher ce qui reste dans ta bouche. Tu t’en fous de la bassine, la douleur te vrille trop le cerveau pour que tu réfléchisses à ça. Fais chier. Tu souffles un bon coup, essuyant les larmes qui ont coulé le long de tes joues de rage. Tu détestes être dans cet état. Tu le détestes et en même temps tu sais exactement quoi faire car tu te remets sur tes genoux, sachant que la position tordue en avant ne fait qu’appuyer plus sur ton estomac. Tu as un mouvement de recul quand elle te fait signe de t’installer, clairement tu n’apprécies pas particulièrement le contact et tu détestes encore plus le regard de ces deux personnes sur toi. Pourquoi t’en sais rien. Juste c’est viscérale et si tu fermes ta gueule c’est juste parce que tu serres les dents de douleur.

Tu te laisses aller en arrière, ton dos et crane butent lourdement contre le mur. Tu encaisses l’impact sans broncher. Ahhh transfert de douleur ça va mieux et tu souffles de nouveau. Tu fermes même les yeux en reprenant doucement ta respiration. Tu n’as pas la force de te lever, tu es bien ainsi, par terre. En fait t’es toujours bien par terre, le monde ne tangue pas ainsi, tu ne peux pas tomber plus bas. Ca te fait marrer de penser à ça tiens et t’ouvres de nouveau un œil pour voir le verre qu’on te tend. Tu le prends et le renifle. « T’as pas un truc à mettre d’dans ? » Oui c’est con, tu es totalement conscient que c’est une très mauvaise idée mais c’est plus fort que toi. Enfin tu l’bois avant de grimacer. Dégueulasse. Ça manque de gout et puis alors avec la remontée que tu viens d’avoir t’as l’impression que c’est pire.

T’as donc bu qu’une toute p’tite gorgée avant de poser ton regard sur le rouquin que tu détailles des yeux un court instant. « Sois pas si con. T’y peux rien alors remballes tes excuses. » Tu te moques mais tu trouves ça con. Il y peut rien c’mec que tu sois dans cet état et encore moins que tu puisses rien faire à part souffrir. Ça t’va d’ailleurs d’souffrir, tu t’en fous et tu bois une nouvelle gorgée d’eau avant de serrer les dents sous une nouvelle remontée qui va te faire de crisper. Et puis tu ricanes, comme un con. « Ah bah j’risque pas d’bouger non plus. » Parce que tu sens bien que tes jambes ne vont pas t’porter, tout ton corps commence à trembler doucement et tu poses le verre. Tu regardes tes mains en les tournant, dévoilant les marques de mutilations anciennes que tu portes sur tes avant-bras. « M’regardez pas comme ça j’vais pas crever. Sinon j’serais pas dans c’te merde assez longtemps pour en profiter. » Et te faire souffrir du coup. Nannnnnnn tu es persuadé que ta vie a toujours été d’la merde alors pourquoi ça changerait aujourd’hui ?

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Plus le temps passe, plus je me sens à l’aise dans l’infirmerie. J’ai senti que @NB03-404 , n’a pas apprécié que je le touche même si c’était juste pour l’accompagner et l’aider à se redresser. Nous avons tous nos limites et une des siennes et le contact. Tout dans son attitude est fait pour repousser les gens. Je ne suis pas psy et je ne veux le devenir, il doit avoir ses démons, comme nous tous, je vais juste essayer de me concentrer sur ses symptômes. Avant tout je nettoie son vomi. Je suis très étonnée de trouver normal et en profite pour observer ce qu’il a rejeté. C’est avant tout de la bile, il y a bien un fond de cet alcool violet que recrache la fontaine qui s’est mise à couler abondamment ce matin. Mais depuis qu’il est arrivé je l’observe et il ne semble pas avoir assez bu pour que cela soit cela qui l’a rendu malade. Je ne dis pas qu’il n’a pas trop bu, mais juste qu’il peut assumer sans soucis la quantité d’alcool qu’il a ingurgité sans que pour autant sans le rende malade à ce point.

Son teint blafard, ses cernes violacés sous les yeux et sa manière de se plier en deux me font revenir en mémoire des images fugaces de personne qui avaient les mêmes symptômes. Ce sont juste des flashs, aucune image nette.

« Mettre un truc dans ta flotte ? Oui ce serais une bonne idée. Mais je ne suis pas sûr qu’on ferait les mêmes mélanges »
A l’idée de rajouter quelque chose dans l’eau mon cerveau m’envoi sans prévenir une liste d’ingrédient naturel qui pourrait l’aider. Pouvoir prendre soin des autres sans matos ou avec trois fois rien me semble logique et familier. Je prends mon carnet et note rapidement tout ce qui me vient à l’esprit avant que ce flash ne disparaisse.

Je laisse NB03-404 se gérer seul puisqu’il n’a pas l’air de vouloir de notre aide.
« Oh ça je ne m’inquiète pas tu ne vas mourir de suite. Souffrir oui, mais la douleur tu connais non ? » Mes yeux se pose sur les marques sur ses poignets lorsque je dis cela. Il n’y a aucun jugement dans mes propos, juste une constatation, Je lui indique les brancards et les endroits où il peut se poser si ça le tente « Installes toi où tu veux, le temps que la crise passe. »
Je m’installe plus loin dans la pièce et je lutte contre l’envie de l’aider sans pouvoir le faire. Oh ! et merde Ivy m’a dit qu’on pouvait l’appeler l’IA en cas de besoin, je ne risque rien à essayer.
Au pire je me ferais jeter mais je vais lui demander de l’aide

@ALEKSA

« Aleksa, bonjour. Il n’y a pas de médicament dans l’infirmerie et les machines pour les repas sont cassées. Notre santé à l’air de te tenir à cœur. Peux-tu nous fournir certains aliments comme substituts de médicament ? Par exemple du bicarbonate de soude ou de la menthe par exemple. Cela nous serais très utile. »

Je sais que ce que je tente est désespéré mais qui ne tente rien n’a rien. Si jamais elle accepte je chercherai après comme le faire avaler à NB03-404. Chaque chose en son temps.

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Aleksa apparaît, pouf, devant @F03-066 en souriant.

« Bonjour F03-066. Les machines distributrices sont réglées pour vous fournir des aliments adaptés à vos besoin. Aucune nourriture supplémentaire ne peut vous être dispensée. »

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17 mars - toute la journée

Ouais, iel avait pas tort. C'était pas de la faute de 211 s'il ne pouvait rien faire par manque de moyen. Et le pire c'était bien qu'ils n'avaient rien à mettre dans l'eau, autre que l'alcool de la fontaine, ce qui n'était vraiment pas une bonne idée.

tu pourrais faire ton mélange rien qu'un peu rien qu'un fond et tu noies ça dans le reste de flotte après tout c'est pas grand ch

211 fronça les sourcils, inspira un grand coup, et hocha la tête vers NB03-404, sans rien dire de plus. Iel avait raison donc il n'y avait pas grand-chose à ajouter. 066 semblait avoir la situation bien en main, alors 211 s'éloigna un temps, sentant les effluves de l'alcool le perturber alors qu'il n'avait pas bu. Qu'il luttait pour ne pas boire, en fait.

Il revint un peu à lui quand il entendit 066 appeler Aleksa à l'aide. Pour ce qu'elle allait pouvoir faire... 211 était bien plus pessimiste et ne s'attendait à rien de bien constructif de la part de l'IA. Il avait raison : elle leur répéta la chose qu'ils savaient déjà. Aucune nourriture en dehors des heures prévues. 211 soupira, se retenant de dire qu'elle servait à rien cette IA de mes deux.

— Bon j'imagine qu'on aura tout tenté. Comme tu l'as dit, tu vas pas crever, alors repose-toi et quand tu pourras te lever, tu pourras aller te coucher si tu veux.

Parce que ce serait quand même très con d'aller retourner boire, non ? Enfin, d'après ce qu'il pouvait en voir, 404 n'avait pas l'air tout à fait raisonnable. Même l'inverse.

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‘Tain ils n’sont même pas drôles. Tu soupires parce que tu t’doutes bien qu’on n’va pas te filer encore d’l’alcool et tu grimaces en sentant les douleurs r’venir. Tu fais du transfert d’douleur, tu sais l’faire c’est même automatique et sa réaction à la meuf te fait poser tes yeux d’nouveau sur tes avant bras. Ouais t’sais c’que c’est d’souffrir. Pourquoi ? T’en sais rien. Pourquoi est-ce que ton corps est dans cet état ? T’as bien vu ta gueule au réveil et franchement y’a de quoi faire flipper. Tu comprends mieux pourquoi il a crié comme ça l’mec qui était avec toi. Mais t’es bien là, par terre. D’toute façon t’es pas vraiment capable de te r’lever donc au moins au sol tu peux pas chuter plus bas. Quoique… Tu fermes les yeux avant de froncer les sourcils et d’faire un petit bond de surprise quand t’vois une meuf apparaitre. Ok… alors pour ton premier jour ça fait beaucoup quand même et tu la mates, en penchant la tête sur l’côté. C’quoi c’truc ?

‘Fin elle n’a pas l’air d’pouvoir faire quoique c’soit donc ça t’fait marrer. Tu l’savais tiens et tu bailles avant de réprimer un autre haut l’cœur qui va te faire échapper un gémissement d’douleur et te tenir l’torse. Putain… T’as la tuyauterie en feu. T’essaies d’calmer l’jeu pourtant mais y’a rien qui y fait aussi tu restes comme un con au sol à essayer de trouver au moins un vague moment d’paix histoire d’pouvoir faire ce que l’roux vient d’dire parce que ouais, y’a rien à faire. Pas besoin de chercher plus loin et même si t’viens de t’réveiller tu l’sais. C’est comme si c’était inscrit dans ton corps ce qui est en train de s’passer. T’es né pour en chier. T’l’as certainement cherché, on est rarement dans c’t’état sans avoir rien fait. Tu finis par trouver un moment d’calme aussi tu t’relèves comme tu peux et leur fait un signe d’la main avant de t’casser. Objectif… Lit… Ou canapé si t’en es pas capable… Ouais canap’ ptete…

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Spoiler:

Alcohol is Free FUN

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La fontaine à alcool nous avait tenus occupée pendant une bonne partie de la journée. On gardait toujours un œil ouvert le centre d’attraction, on ne sait jamais un buveur pouvait ne pas avoir la force de nous rejoindre en cas de soucis et pourrait faire un malaise sur place sous le regard vitreux de ses camarades tout aussi attaqué par l’alcool que lui.
J’avais demandé de l’aide à Aleksa pour NB-404, mais comme il fallait s’en douter elle m’avait fait clairement comprendre qu’elle ne changerait rien aux habitudes et qu’on devait faire avec les moyens du bord. Ok elle l’avait dit avec un sourire hypocrite mais le résultat était le même. Il souffrait le martyre et on ne pouvait rien faire pour l’aider. Au bout d’un certain temps, il avait eu assez de force pour repartir se coucher dans une des chambres et essayer de dormir, le seul remède qu’on pouvait lui conseiller avec le fait de boire beaucoup d’eau.

Un appel assez énigmatique de 12 m’avait fait me déplacer jusqu’à la fontaine où un homme @H03-40 avait plongé la tête la première dans la fontaine. Après l’avoir ressorti de la fontaine et vérifié qu’il respirait toujours, il avait accepté de me suivre à l’infirmerie. Pour lui la fête s’arrêtait là.
C’est bras dessus, bras dessous que nous sommes arrivés en marchant lentement. Je l’ai aidé à essuyer l’alcool ayant envahi sa barbe et l’avait coloré en violet. C’est original non ?

Je l’installe sur un des brancards et lui met à disposition une bassine s'il a besoin de vomir et plusieurs verres d’eau pour qu’il élimine l’alcool. Une fois bien installé, je me rassois tranquillement sur un des sièges pour pouvoirs surveillés tous ceux qui cuvent à l’infirmerie. En cas de gros problème j’appellerais 211 ou Doc à la rescousse.

CODAGE PAR AMATIS

Lorsque tu as pris la peine de descendre ce matin, lorsque tu as senti que tu avais faim, ce n'est pas comme si tu pouvais l'entendre gargouiller, afin de prendre le petit déjeuner, tu es restée immobile quelques secondes en voyant cette fontaine. Ce qui serait l'explication de la drôle d'odeur que tu as senti, mais tu as été capable de te rendormir. Tu remontes ensuite, avec le comportement affiché par certains, l'odeur, tu sais qu'il s'agit d'alcool. Tu préfères éviter. Tu ne sais pas comment, sauf que tu sais que tu as souvent dû essayer d'arrêter par le passé. Replonger ne te tentes pas. Tu en as un peu bavé durant tes premiers jours, tu en es loin maintenant, tu te sens donc mieux à présent. Tu verras bien plus tard, si la fontaine est toujours là. Mauvais début. Si elle disparait, de la même façon dont elle est apparue, c'est plus sauf de ne rien boire.

Tu passes le temps en buvant de l'eau, ta faim est toujours là, mais elle se calme plus au moins. Tu lis un peu, sauf que te concentrer est difficile alors que des images, pas très nettes, te reviennent en tête. De ce que tu peux comprendre, il s'agit de souvenirs alcoolisés. Tu préfères éviter d'en ravoir d'autres. Les heures passent, lentement, l'eau commence à ne plus suffire. Tu sais que l'on peut passer plusieurs jours sans manger, plus que sans boire, mais tu n'as pas tant de volonté que cela, ou ta situation n'est pas assez désespérée. Tu décides à descendre, tu te diriges ensuite lentement vers les machines. Tu manges des céréales au lait au chocolat, tu as déjà eu pire comme repas. Malheureusement, tu ne goûtes rien. Tu regardes les autres boires et l'envie se fait de plus en plus grande.

Tu te lèves sans rien ramasser, tu vas ensuite vers l'infirmerie. Il y a 066 qui est là. « Y'a des sangles pour m'attacher ? J'dois pas boire... » fais-tu, comme toute salutation. La politesse, ce n'est pas trop ton fort de toute façon. Elle a dû s'en apercevoir la veille. Là, le sujet est complètement différent. Tu serres tes mains, tes ongles entrent dans tes paumes. Tu te retiens.

Alcohol is Free

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Les gens avaient défilé dans l’infirmerie. La mise à disposition d’alcool à volonté avait réveillé les démons intérieurs de certains, qui avaient profité de l’aubaine pour s’enivrer jusqu’à l’évanouissement pour certains C’était l’heure du repas et Ace et Doc étaient partis manger pendant que je tenais la permanence. En cas de besoin, je n’aurais qu’à les appeler, ils seraient la très rapidement. Il n’y avait plus qu’une personne allongée sur un brancard dans l’infirmerie et depuis qu’il avait arrêté de vomir il avait enfin pu s’endormir. La pièce était dans le calme, on entendait juste au loin, les rires et les chants des buveurs de la fontaine.

J’étais perdue dans mes pensées lorsque 99 passa le pas de la porte, le visage fermé. Nous nous étions rencontrés la veille et avions décidé de mettre en commun nos connaissances de la Ruche pour en faire un plan complet. L’humeur qu’elle dégageait au moment de son arrivée me fit rapidement comprendre qu’elle ne venait pas pour parler de notre projet commun et qu’elle avait un problème bien plus important en ce moment. Sa demande confirma mon intuition. Je lui présente une chaise pour qu’elle puisse s’assoir et je m’installe en face d’elle en, prenant soin de bien articuler pour qu’elle puisse lire sur mes lèvres « Bonjour 99, tu veux vraiment que je t’attache ?» J’ai bien compris qu’elle ne voulait pas boire mais je trouve sa demande un peu extrême de prime abord. « Et si tu m’expliquais ce qui t’arrive et ce que tu ressens. On va peut-être trouver une solution moins brutale » Mon après-midi avec elle m’avait bien fait comprendre qu’elle n’aimait pas faire de longues discussions, mais je me devais d’essayer de trouver une solution alternative. « Cet endroit est déjà une prison pour nous, je te promets que si on ne trouve d’autres solutions je t’attacherais, mais j’aimerais mieux comprendre pour trouver une solution alternative»

CODAGE PAR AMATIS

Tu t'installes sur la chaise, pour te relever quelque instant plus tard. Tu ne tiens pas en place. Tu as l'impression que tu vas éclater, bouillir. Tu es exaltée par la présence de l'alcool, par son odeur si présente, par le fait qu'elle est si proche de toi et si facile d'accès. Tu hoches ensuite la tête, 066 a bien entendu : tu veux qu'elle t'attaches. Tu n'as pas dit n'importe quoi. Ce n'est pas ton genre. « J'étais... je suis, alcoolique. » expliques-tu. Tu ne penses pas pouvoir arrêter de l'être un jour. Tu n'aimes pas trop en parler, tu n'en as jamais parlé à personne d'autre en fait, mais tu ne penses pas avoir le choix afin d'expliquer la situation. Certes, tu n'aurais pas eu à le faire, si elle s'était contentée de t'attacher. Qu'elle te pose des questions n'est pas plus mal non plus. Peut-être qu'elle a d'autres trucs qui sont un peu mieux. Tu es prête à presque tout. Tu ne sais pas ce qui est le presque, mais tu préfères te garder une marge si tu n'es pas si prête que cela. « Donc, si je me mets à boire, j'vais pas m'arrêter et j'pense pas que ce soit une bonne idée. » Sinon, tu te serais simplement mise à boire, non ? « J'imagine que je voulais arrêter avant d'arriver ici. J'ai eu des symptômes de sevrage... mais j'devais avoir en tête d'arrêter. » Tu sais que tu as même souvent essayé d'arrêter en fait, mais cela n'a jamais fonctionné. La Ruche a beaucoup de défaut, mais l'absence d'alcool, jusqu'ici, était quelque chose de très bien. Tu ne sais pas trop pourquoi il y en a soudainement ce matin par contre. « J'ai envie de boire, comme si c'était la chose la plus importante à faire. Mais je sais que c'est une mauvaise idée. » Tes ongles continuent de s'enfoncer dans ta paume, ça te fait mal, mais ça t'aide à te concentrer.

Alcohol is Free

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Elle s’assied, se lève, ne tient pas en place, tu trembles. Je sais, rien qu’en l’observant de quoi elle va me parler. Je ne sais pas d’où me vient cette certitude mais j’ai déjà vu des gens dans son état. Je n’ai pas sous la main les médicaments qui me permettraient de l’aider à passer ce cap. À partir dans un monde de rêve où elle oublierait cette sensation de manque qui la tenaille. Ni médicaments, ni plantes qui pourraient l’aider. Mais je suis contre l’idée de l’attacher à un siège ou au lit pour lui faire passer ce cap difficile, je vais donc devoir trouver une autre solution. Je ne la laisserais pas lutter seule

Je la laisse m’expliquer ce qu’elle ressent et ce qu’elle veut faire pour lutter contre le symptôme de manque lié au sevrage. En parler et s’ouvrir à quelqu’un d’autre est bien la preuve que sa motivation pour ne pas aller boire est importante et qu’elle fera tout pour lutter. Je la suis pour me placer devant elle avant de lui parler ce qui n’est pas facile vu ses déplacements désordonnés dans l’infirmerie « Je comprends ta demande 99 et être venu pour demander de l’aide ai dû te demander énormément de courage. » J’attends qu’elle arrive à se concentrer sur moi quelques instants avant de lui proposer une solution alternative. « Communiquer avec les autres te demande beaucoup de concentration, accepterais-tu de rester ici, sans être attaché mais en me parlant ? Tu pourras dire tout et n’importe quoi, m’insulter si tu veux, je m’en fous royalement. Pendant que nous parlerons tu seras obligé de penser à autre chose.» Je serais son garde-fou, celle qui l’aide à penser à tout et à rien. « Je t’empêcherais d’approcher de la fontaine à alcool, je devrais avoir assez de force pour t’empêcher de sortir » Et les garçons pourront m’aider si besoin. « Qu’est-ce que tu en penses ? » La balle est dans son camp, je comprendrais si elle refuse car elle n’a pas assez confiance en moi ou en elle, mais qui ne tente rien n’a rien.

CODAGE PAR AMATIS

Tu détestes être là, en train de devoir expliquer comment tu te sens, pourquoi tu fais cette demande. Tu hoches la tête, lentement. Amener un aussi gros sujet n'est pas très facile pour toi, c'est montrer une faiblesse et tu n'es pas très à l'aise avec cela. Tu en as déjà une, tu n'aimes pas en apporter une autre. Tu n'aimes pas plus demander de l'aide. Tu airais préféré être capable de continuer de te débrouiller, mais ta faim l'a emportée et ensuite cela a été ta soif. Ne pas penser à cette dernière est très difficile. Surtout que c'est facile d'accès et que cela a une odeur particulière, qu'il n'y a jamais eu dans la Ruche de ce que tu sais. Tu as essayé d'ignorer aussi longtemps que possible, sans succès, puisque tu es ici, dans cette pièce, en train de faire ce que tu fais rarement. Parler ? Tu n'aimes pas vraiment le faire. Pas seulement parce que tu ne t'entends pas, mais parce que tu n'aimes pas parler. Avec ou sans audition, tu n'es pas quelqu'un qui parle beaucoup. Tu le sais, sans savoir comment, comme beaucoup d'autres choses à propos de toi. Ce que tu continues de toujours trouver aussi frustrant. L'air que tu affiches indique clairement que tu n'es pas très pour cette idée.

Tu hoches la tête tout de même, tu ne peux pas t'attacher seule, tu ne peux pas plus la forcer à le faire. Et si elle t'empêche de sortir rejoindre la fontaine, c'est une bonne chose. Tu peux toujours essayer de cette façon. Tu restes un moment silencieuse, à chercher un sujet de conversation, tu n'en trouve qu'un. « Tu as d'autres théories depuis ? » Ça ne fait que deux jours depuis que vous avez essayé de trouver quelque chose, mais on ne sait jamais quand les idées peuvent apparaître. Et tu n'as rien de mieux comme sujet de conversation. C'est un début, tu vas peut-être réussir à trouver par la suite. « Moi j'ai rien trouvé de plus. » Tu as beau continué d'observer, tu as même posé ton visage contre les murs, mais tu n'as ressenti rien de particulier.

Alcohol is Free

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Voilà c’est dit, je ne peux pas prendre la décision à ta place. Le peu que je connais de toi me fait penser que tu es une battante et que tu choisiras la meilleure solution pour toi. Tu as déjà fait un pas de géant en venant nous voir et en luttant contre ton envie d’alcool. Je vois bien sur ton visage que ma solution ne te plait pas. Tu devais penser que j’allais dire oui à ta demande sans chercher à comprendre. Mais je me dois d’essayer de trouver une solution plus soft pour toi.

Tu prends un temps de réflexion ce qui est une bonne chose, cela prouve que tu n’es pas encore en plein délire lié au manque. Cela semble être une décision très difficile pour toi mais tu finis par me donner ton accord d’un hochement de tête. Je m’installe un peu mieux face à toi et te tends un verre d’eau avant de répondre ta question. Oui, parler va aider à faire passer le temps. « Non, je n’ai rien trouvé depuis la dernière fois, mais je ne désespère pas. »

Je ne sais plus de quoi on à parler durant le reste de la journée. Je t’ai suivi des yeux pendant tout ce temps, tu as beaucoup marché, tu t’es rapproché de la porte quelquefois mais tu as toujours su t’arrêter à temps. Cela n’a pas été facile pour toi mais tu y es arrivée. Avant la nuit tombée tu as pu réintégrer ta chambre. Je n’espère qu’une chose c’est que cette fontaine en soit plus là à ton réveil

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