Chaos Ft. H04-8

Une seconde. Un sursaut. Mon souffle qui s'emporte. Mon corps qui tremble et le réflexe de me jeter en bas du lit. Un automatisme. Le lit vide. Pourquoi Howard n'est-il pas là? Que s'est-il donc passé cette nuit? Est-ce encore l'un d'eux qui a pris le pas sur mon esprit. Est-ce l'une de ces personnalités que j'ai découvert avoir coincées en moi? Je n'ai pas mal. Je ne sens de nouvelles plaies à mes bras ou mes cuisses. Je ne sens pas non de douleur anormale. Il me faut mon carnet. La lumière s'allume. Tout tremble. Je me recroqueville dans un coin de la pièce, genoux contre mon torse. Fixant la pièce, la lumière. Le cœur qui se débat dans mon torse sous la panique. Cet endroit va-t-il s'effondrer? Le dernier moment est-il arrivé? Allons-nous tous passer à cette étape supérieure que je chercher à trouver depuis mon arrivée? La panique. La tête qui vrille. Le mal de crâne. Non. Je sais. J'ai compris maintenant que ce n'est que le prémisse à ce qui suivra. Le prémisse à une nouvelle absence que je ne veux pas voir se profiler. Pas lui. Pas encore lui. Elle me semble plus sage, plus calme, plus posé. Comme me l'a mentionné Howard. Elle me semble capable de bien là où lui n'est que souffrance. Lui n'a été que la cause de davantage de problèmes. Une boucle infernale où je ne veux pas tomber parce que ce ne sera que lui et moi. Peut-être l'un d'eux sait ce qui se passe et a noté. Il me faut mon carnet. La pièce tremble encore.

Je pose mes mains contre ma nuque. Mon front contre mes genoux. Le souffle presque absent. J'espère peut-être la faire venir elle, mais ce n'est pas si simple. Pas pour moi. Pas comme lui. Lui que j'ai l'impression de sentir cogner contre mon crâne pour sortir. Je respire à grandes inspiration. Expire. Inspire. Expire. Serre fortement de mes mains pour créer une quelconque forme de douleur pour essayer de me maintenir dans la réalité. Pour camper ma présence ici et maintenant dans ce chaos sans savoir si le plafond me tombera sur le crâne. Je marmonne pour moi-même. Essaie de me convaincre que ça ira. Ferme les yeux pour penser à n'importe quoi sauf cet endroit. Serre si fortement les paupières que j'en ai mal. J'en pleure de douleur. Pleure de mon crâne semblant vouloir se fendre en deux tant il aspire en sortir. Je ne remarque pas même le sol qui ne tremble plus sous moi. N'entends pas les voix non loin. Je n'entends rien de plus que ma respiration faisant écho. Que cette boucle de mots pour me calmer. Ça ira. Ça va aller. Je n'ai pas besoin de lui. Il ne viendra pas. Je suis en contrôle. Je suis maître de moi. Je ne suis plus seul.

C'est la langue que je comprends qui me fait lever la tête. Le voir lui. Je baisse doucement les bras. Retire mes mains de ma nuque. Essaie encore de trouver mon souffle. Il a raison. Les tremblements se sont arrêtés. [Allemand] « Qu'est-ce qui se passe? » Il est venu jusqu'ici. Il a vu dehors. Je pose une main contre mon torse. Le regard fuyant. Le regard distrait. Il me faut mon carnet. [Allemand] « Il... » Je serre les dents à la douleur à ma tête. Déglutis. Il sait. Je peux en parler avec lui, mais je ne sais pas si je le veux. Je ne sais pas si je veux le laisser faire quelque chose. Il faut que j'arrive à contrôler. Il faut que je gère par mes propres moyen. [Allemand] « Laissez-moi... » Je ne sais plus. Je ne sais pas quoi faire. Je veux juste que ça s'arrête. Je ne veux pas de ça.

Il a compris. A vue mon regard et va chercher le carnet. Je sais qu'il ne me laissera pas même si je lui ai demandé. J'ai compris. Je sais qu'il y a plus à tout ceci qu'une simple rencontre en cet endroit même si je n'arrive toujours pas à me souvenir quoi. Je sais qu'il y a un lien avec la marque. Avec lui. Qu'il semble se sentir une obligation à m'aider, mais je veux si fortement y arriver seul que je ne savais réellement quoi d'autre formuler. Je prends simplement le carnet lorsqu'il me le tend. Feuilletant les pages en silence. Admirant les différentes écritures que j'y trouve. Toutes écrites de ma main et pourtant je ne sais les dupliquer. Je ne sais les recopier même si j'ai essayé. Ça me semblait encore si étrange. Si improbable, mais j'ai dû me faire à l'idée. Je ne trouve rien de nouveau de ce côté. Rien de plus que ma dernière conversation avec elle et je referme le livre. Séchant du bout des doigts les larmes que j'ai laissé couler comme si ce n'était rien. Ce n'est rien. Que le fruit de la douleur plus qu'une quelconque peine qui m'aurait submergée. Je pose le livre au sol. L'écoute expliquer. Souffle encore pour l'empêcher d'arriver. Sa présence cognant encore si fortement dans mon esprit. Lui. Lui qui a envie de mettre cet endroit à feu et à sang. Lui qui doit vouloir profiter de la situation pour faire je ne sais quoi. Lui. [Allemand] « Oui... » Oui il essaie de venir. Oui j'arrive à retarder sa venue. Oui je veux que ça cesse. Et sans doute oui elle sera-t-elle mieux avant qu'il ne soit trop tard. Je sais qu'il est là et qu'il peut l'empêcher de faire des bêtises, mais peut-être que ça ne suffira pas toujours. Oui. Je capitule parce que je ne sais quoi faire de plus. Les dents serrées. Les yeux fermés. Emprisonné dans mon propre corps que je ne sais comment contrôler. Coincé avec ma propre tête qui me tient prisonnier sans savoir ce qui a pu engendrer tout ceci. Je n'ouvre les yeux de nouveau quand le sentant poser sa main à mon cou. Le fixant. Sachant ce qui viendra et décidant de ne pas lutter. Je la laisse venir. La laisse me sauver de cette panique pressante que je ne la doute même plus arriver à faire passer.

« Je sais... je l'ai senti. Je ne sais plus quoi faire pour l'aider. » Elle s'approche de lui pour se caler contre son torse, frottant d'une main sa nuque qu'elle sent douloureuse. Un frisson la traverse et elle fronce les sourcils. « Tu sais ce qui a causé le tremblement? Ce n'est pas normal non? Il me semble que c'est la première fois que ça arrive, du moins depuis que je suis plus présente. Et des dégâts... C'est grave? » Si cet endroit prévoit vous tomber sur la tête ça n'augure assurément rien de bon et pas que pour elle, pour eux. « Peut-être que quelque chose ou quelqu'un essaie de nous faire sortir. Avec de la chance ces bris seront bénéfique sous peu. » Ça ou tout vous faire tomber sur la tête, ce qui est une option à ne pas envisager pour calmer mes tremblements qui s'éprennent doucement de son corps. « Est-ce que... la douleur à la nuque est normale? »

Elle écoute ses explications, supposant que la douleur à son cou provient donc peut-être de cette résistance qu'il a semble-t-il essayé d'opposer. Son corps s'étant sans doute crispé de trop dans la tentative et cela la fait pincer les lèvres. S'il se fait tant de mal ils en souffriront tous, mais elle sait également ne pas non plus simplement pouvoir prendre le contrôle permanent de son corps au risque de le laisser encore plus souffrant de sa condition. Même s'il a accepté de parler un peu avec elle via ce livre qu'elle remarque d'ailleurs posé près d'elle et où elle se dit devoir ajouter une nouvelle note pour le rassurer avant de le laisser revenir en cet endroit qu'Howard mentionne avoir été bien abîmé. Un tremblement ayant déjà eu lieu à plus petite intensité qui cette fois n'a pas manqué de fissurer plus d'une chose visible qui n'aideront pas au calme de l'hôte c'est une évidence. Peut-être oui que quelque chose essaie de les faire sortir d'ici, mais peut-être que ce n'est pas ça et que ça n'augure tout simplement rien de bon malgré l'optimisme qu'elle s'efforce de conserver. Elle lui demande tout de même si la douleur a la nuque a une autre cause dans ce cas, n'arrivant pas à savoir s'ils étaient ensemble au moment où cela s'est produit ou si l'homme l'a retrouvé par la suite. Peut-être une blessure quelconque dû au tremblement... « Hum... » C'est tout ce qu'elle mentionne avant de se lever à sa suite pour aller s'installer sur le lit à ses côtés, se lovant dans ses bras en affichant une mine assurément pensive suite à tout ce qu'elle vient d'entendre. « Peut-être que je devrais essayer de garder le contrôle quelques jours dans ce cas, le temps que les choses se placent et peut-être aussi trouvent une explication. Si la chose se reproduit à nouveau il ne sera peut-être pas en mesure de le repousser aussi efficacement. Je sais qu'il laisse facilement la nervosité le submerger et que depuis qu'il est ici, sans souvenirs, ce n'est pas toujours facile. J'ai essayé de lui parler un peu, mais il n'est pas prêt à tout savoir et je veux pas précipiter les choses pour lui alors j'y vais à petite dose. »

Elle sait surtout qu'il y a certaines choses qu'il n'a jamais su, pour son bien, et que le fait qu'il soit plus amnésique que tous les autres êtres en lui retrouvant beaucoup plus rapidement de cette mémoire perdue doit tout autant signifier qu'il n'a pas envie de savoir et doit être protégé que la chose est une obligation forcée de cet endroit. « Il vaudra probablement mieux aller parler avec les autres pour savoir s'ils savent ce qui s'est passé. Peut-être que c'est quelqu'un qui est en cause de tout ceci. Après tout c'est bien l'une des personnes enfermée ici qui a détruit ce qui semblait être une fontaine non? Alors pourquoi ne pas avoir fait pire comme... une bombe? » Et c'est peut-être un peu exagérer les présomptions face à ce qui a pu se produire, mais toute théorie lui semble bonne à prendre jusqu'à preuve du contraire. Elle glisse ses mains sous le haut de l'homme, caressant la chaleur de son torse du bout des doigts pour se rassurer elle même de sa présence. « Et oui sans doute faudrait-il aller voir pour les autres pièces aussi comme tu le mentionnes. Les dégâts sont peut-être plus importants ailleurs. »