Be alright || feat. Kilo

L'inconnu a cette capacité d'effrayer et c'est à ton sens tout à fait normal et peut-être même sain en quelque sorte parce que qui ne craint rien réalisera des actes irréfléchis qui pourraient lui attirer plus d'un ennui. Et la situation des derniers jours a assurément été en mesure de t'effrayer sur plus d'un plan et non seulement en ce froid persistant que tu n'arrivais pas à chasser, mais également en cette fatalité généralisée touchant tout le monde et donc les gens que tu apprécies dans cet endroit. Peu nombreux puisque tes rencontres restent limités, mais tout de même bien présents et c'est surtout pour eux que tu t'es inquiété au fil du temps passant sans que la situation ne semble s'améliorer. Ne pensant pas à toi au-delà de tes tentatives pour te réchauffer toi-même et préférant passer l'énergie n'étant pas gaspillée à grelotter à t'assurer que tout le monde arrivait à tenir le coup dans le présent de la situation avec tout ce qu'elle impliquait. C'est ce que tu avais fait la veille et c'est ce que tu comptais continué de faire en ce matin où tu marchais en direction du logement de ton frère, couette dans les mains plutôt que sur les épaules comme à ton habitude au cours des dernières journées. Tu n'avais pas réellement compris ce qui s'était passé la veille, une nouvelle migraine d'une violence non négligeable agressant ta tête avant que tu ne sentes enfin se dessiner une lueur d'espoir en cette chaleur qui semblait enfin de nouveau se profiler dans ton corps. Tu n'avais pas voulu éveiller ton frère que tu espérais dormir pour si peu, mais n'avais tardé une fois la nouvelle journée débutée à aller le trouver pour voir si c'était un phénomène très isolé ou si lui aussi avait eu la chance d'enfin voir se supplice se terminer. Si tout le monde avait vécu cette même migraine étrange au même moment puis cette même onde de froid au même moment également il était probable que tout se passe bien de son côté également. Tu t'en voulais simplement de ne pas avoir été présent si la douleur à son crâne avait été aussi intense que la tienne.

Arrivé au logement, tu cognes par principe pour aviser les autres locataires que quelqu'un va entrer avant de te glisser à l'intérieur et observer la porte fermée de la chambre occupée par Kilo. Tu fronces simplement les sourcils avant de cogner à cette porte également puis l'ouvrir après un court instant simplement pour le trouver couché en boule au sol dans sa couette. « Hey... » Tu entres en refermant la porte derrière-toi, venant t'asseoir près de lui en posant la couette que tu portais dans tes mains sur ses épaules et caressant doucement son dos en une sans doute veine tentative de le réchauffer. Tu ne pouvais que supposé que là était la raison pour laquelle il se trouvait là, dans cette position. Il ne se portait pas mieux de son côté et ça te pris au torse comme un pincement que tu ne savais comment apaiser même si tu essayas au mieux de ne pas trop laisser transparaître ton inquiétude en tentant plutôt de le rassurer. « Ça va aller ne t'en fait pas. Je ne savais pas si tu avais réussi à t'endormir et je ne voulais pas te déranger avec ça, mais ça a passé pour moi hier. Je vais mieux et j'arrive à retrouver une température un peu plus normale alors ça viendra pour toi aussi ok. Il faut juste tenir le coup encore un peu. Je suis certain que ça ne tardera pas... » Tu restes près de lui en l'observant, sourcils froncés. « Tu as pu dormir un peu? Tu aurais au moins dû aller sur le canapé Kilo. Je vais me sentir mal de t'avoir laissé comme ça. »

« Je sais. Désolé de t'avoir laissé seul. » Tu le sais oui que personne ne doit le voir dans cet état. Tu le sais qu'il a son orgueil et cette nécessité de sembler si fort et indestructible même s'il ne l'est pas et tu ne sais pas trop comment gérer la chose autrement qu'en t'appliquait à aider son image comme tu le peux. En refermant la porte derrière-toi par exemple après être entré même si de ton côté il ne pourra pas t'arracher ton besoin cuisant de le couver comme un enfant. Tu essaies de ne pas trop abuser tout de même, vous restez des adultes et tu n'as pas envie qu'il te repousse parce que tu l'auras materné de trop, mais autant lui ne change pas, autant toi non plus et ça vous devez vivre avec l'un comme l'autre tout simplement en trouvant le juste milieu de cette protection réciproque que vous aspirez vous offrir. Tu n'en doutes pas même. Dès la première rencontre tu l'as senti, avant même d'avoir le détail de ce lien qui vous unissait, que vous aviez un lien fort et non pas simplement une rivalité fraternelle ponctuées de commentaires désagréables et mal placé. Oh tu le sais que ça le démange parfois, tu le sens en chaque grondement qui s'extirpe de ses lèvres, mais il les contient et ça te fait toujours un peu sourire de voir comme sous sa carapace il y a un être un moindrement sympathique à la cause de l'autre. C'est ce que t'inspire cette large brûlure à son flanc également même si tu ne sais pas encore comment il a pu l'obtenir. Tu sais simplement que chaque regard que tu y poses te donne envie de le serrer dans tes bras et ne pas le laisser s'échapper de ton étreinte. Peut-être aurais-tu pu le perdre ainsi, de par cette chose qui l'a ainsi marqué à vie. « Oh, ça a été une bonne soirée. Je suis simplement content que mon ami se porte mieux également. » Il faut croire que cet endroit prend un malin plaisir à vous synchroniser surtout tous les deux et tu ne comprends pas réellement pourquoi. Entre le réveil dans le même lit que lui, l'aveuglement sur la même période de temps et maintenant le froid qui cesse de vous frigorifier lors de la même soirée... Il se passe assurément quelque chose d'étrange que tu n'arrives pas à cerner.

« Et pour le reste je t'avouerais que j'ai sérieusement mal partout. Probablement ces cinq journées passées en boule à grelotter et me crisper. » Ces étranges roches thermales que tu as vu apparaître de tu ne sais où vont visiblement pouvoir te servir à nouveau même si c'est une vrai plaie de les installer et que ça te laisse avec une drôle de sensation qui te fait grimacer. « Fatigué encore, ça demandera quelques jours pour se rattraper... Je ne suis pas encore totalement réparé je crois. Tu vas probablement prendre du mieux avant que je puisse vraiment te dire comment on se sent quand on est pas une loque, mais vient, on va déjà essayé d'améliorer ton état un peu. » Tu lui tapotes le dos et te lève pour venir te coucher sur le lit. « Vient te coucher un peu. Je vais rester avec toi et mordre quiconque essaie d'entrer comme ça tu seras tranquille pour te reposer un peu sur quelque chose d'un peu plus confortable. Et me dit pas non parce que je te choppe par une oreille et je te couche de force. » Tu le lances à la blague pour essayer de lui enlever un peu de ce grognon sec que tu l'entends te livrer. « Toujours rien de nouveau de ton côté? Outre le froid. » Vous n'allez tout de même pas parler que de ça. « Tu as... tu t'es souvenus d'autre chose? Chercher de trop te donnera peut-être la bonne migraine avec un peu de chance, parce que oui c'est le détail à attendre. C'est aussi pire que la toute première, peut-être même un peu plus douloureux, et après... après on est mieux. » Et vivement qu'il soit mieux parce que le voir dans cet état te pince au cœur et ce n'est assurément pas le sentiment le plus agréable au monde.