Tranquillises-moi Ft NB01-13

Tranquillises-moi Poetry is the spontaneous overflow of powerful feelings: it takes its origin from emotion recollected in tranquility. -- William Wordsworth

Tu oses sortir de ta chambre. Pas très souvent car tu es bien trop vite rattrapée par les sentiments des autres et tu les gères difficilement. Tu as l’impression qu’ils te traversent de part en part et de ne pas savoir comment te protéger d’eux. Il te manque quelque chose… Tu ne sais pas quoi mais tu sais qu’avant tu avais quelque chose ou quelqu’un pour être entre le reste du monde et toi. Aujourd’hui tu ne l’as plus et tu te sens terriblement seule. Tu n’en as pas l’habitude, tu frissonnes dès que tu l’es comme s’il manquait une chaleur à tes côtés et tu as du mal à le supporter, t’enfermant souvent dans une bulle protectrice de silence en restant dans ta chambre. Tu ne sais pas côtoyer les autres. Tu voudrais aller vers eux mais dès que vos regards se croisent tu es perdue. Et s’ils sont plein de colère c’est encore pire, tu pourrais disparaitre dans un nuage de fumée.

Cependant il faut manger. Aussi, délicatement, tu sors de ton antre aux heures de repas pour aller manger, essayant de te faire la plus discrète possible. Tu n’as pas l’habitude des baskets aussi tu les as mis de côté et tu marches pieds nus, évitant avec agilité les gens que tu croises, tes yeux le plus souvent rivés sur le sol. Tu es si silencieuse ainsi, trouvant à fixer un point devant toi si tu relèves ton regard, évitant toujours celui des autres. Tu manges rapidement un repas constitué essentiellement de légumes et féculents qui est plutôt bon avant de lire près de la grande bibliothèque ou bien de prendre un livre pour retourner dans ta chambre. Mais elle est petite cette chambre et toi tu sens que tu as l’habitude des grandes espaces aussi tu n’es pas bien d’y rester tout le temps. A vrai dire tu es bien nulle part…

Protégée par un plaid et un livre qui te coupent du reste du monde tu as décidé de lire dans un canapé aujourd'hui. Tu butes sur certains mots mais tu essaies de faire comme 94 t’a appris et de le décomposer pour mieux le comprendre. Tu reconnais aussi des sons qu’il t’a montrés et suis du doigt les lignes comme un enfant. Tu as été surprise de réaliser que la lecture te demandait autant d’effort alors que tu parles très bien. Certainement une lacune de ta vie passée. Un peu avant 16h tu te décides à remonter dans ta chambre car les tensions sont nombreuses vers cette heure là et tu préfères éviter. Tu as donc posé tes pieds nus à terre, laissant le plaid et marchant silencieusement d’un pas gracieux vers les escaliers avant de réaliser que des personnes parlent avec animosité juste devant.

Inquiète tu te recules, cherchant de tes yeux perdus comment faire pour remonter alors que tu vois se peindre sur le regard de plusieurs l’excitation de l’heure approchant. Cela te fait reculer de nouveau et par réflexe, comprenant que tu es coincée, tu te rapproches d’une personne très calme, espérant pouvoir reprendre tes esprits auprès d’elle. Sauf que parfois les codes sociaux te manquent et tu vas t’en approcher un peu trop, ton épaule contre la sienne. En croisant son regard tu rosis sous tes nombreuses taches de rousseur, sentant sa réaction à ta présence. « Excuses moi, je ne voulais pas troubler ton calme. » Parce que tu sens bien que tu viens de le faire et a contre cœur tu t’écartes, cherchant une solution à ton problème sans lu déranger.

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je soupire d'aise en m'installant dans le canapé solitaire, coincé entre les escaliers et la zone repas. ma tasse de thé fumante en main, je m'installe dans un coin, en tailleurs, et j'ouvre le livre que je tiens de l'autre main, malhabilement pour ne pas laisser tomber mon breuvage. depuis que les machines acceptent de m'offrir une tasse de thé ou de tisane assez régulièrement, j'ai découvert qu'il s'agit de l'un de mes rituels favoris. la boisson chaude m'apporte un réconfort bienvenu dans cet endroit anxiogène. une fois que j'ai tourné les pages jusqu'au premier paragraphe de texte courant, je pose le livre à plat sur mes genoux et j'avale ma première gorgée de thé. cette fois, les arômes sont légèrement âcres et contrastent avec la douceur sucrée de celui que j'ai eu pour le petit déjeuner. je souris avant de me pencher sur le livre.
ma lecture est lente et pénible. je ne comprends quasiment rien à ce que je lis. mais j'ai bientôt fait le tour des livres de fiction en anglais et je n'avais pas envie de me remettre à mes études scientifiques, alors j'ai trouvé un ouvrage en allemand. étant donné le mot tatoué sur mon cou, j'ai supposé que j'avais une affinité avec la langue, mais elle doit être lointaine car je déchiffre à grand peine les mots qui se suivent les uns les autres. mais je n'ai rien de mieux à faire et la distraction est bienvenue. plutôt que de repenser aux mystères de la ruche, aux disparitions successives, à l'incident de l'infirmerie, aux équations que je gribouille sur mon carnet, à la prochaine abeille qui me délogera de nouveau, à l’interaction mouvementée que j'ai eu hier avec 404... j'essaie de comprendre le roman germanophone bien que je ne maitrise visiblement pas la langue.
mon thé est froid. je porte la tasse à mes lèvres et fronce les sourcils. je n'ai tourné qu'une grosse dizaine de pages et je ne pensais pas que le temps avait déjà tant passé. mais en relevant la tête je réalise que l'ambiance autour de moi a changé et un coup d’œil à mon bracelet-montre m'indique que nous sommes en milieu d'après-midi - selon la temporalité artificielle de la ruche. les voix commencent à s'élever et je me rappelle de la nouvelle règle qui est apparue il y a quelques jours sur les écrans où clignote toujours le règlement. les agressions physiques sont permises entre 16h et 22h. je secoue la tête tandis que la bague à mon doigt prend une teinte verte. ça doit signifier l'incompréhension et le dégoût. je ne porte pas la ruche en haute estime mais elle semblait avoir a minima nos intérêts à cœur, jusqu'alors.
je me relève de mon canapé pour aller déposer ma tasse et le fond de thé froid à l'endroit où tous les plateaux sont rangés en attendant de disparaitre magiquement dans la nuit. je voudrais pouvoir sortir de ma chambre dans le noir de cette nuit factice pour observer les mécanismes à l’œuvre. ou juste pour me balader dans le calme d'une ruche vide. mais non, je suis enfermæ jusqu'au lever du couvre-feu, même si je passe l'essentiel des heures nocturnes les yeux grands ouverts à fixer l'obscurité jusqu'à gagner une migraine ophtalmique. je me dirige donc vers la mystérieuse zone repas quand une épaule se colle à la mienne et me prend au dépourvu. j'ai probablement un geste de recul que je ne remarque même pas et la boule d'anxiété si familière désormais prend sa place attitrée au creux de mon estomac. Excuses moi, je ne voulais pas troubler ton calme. je baisse les yeux et tombe nez à nez avec une jeune femme à la sublime chevelure rousse. mais ce qui attire immédiatement mon regard, ce sont les tatouages qui parcourent son cou, à elle aussi.
puis mon cerveau réalise ce qu'elle vient de dire, et je me rends compte de son attitude. on dirait un petit chiot apeuré. on dirait moi les jours où ça ne va pas et que je reste planquæ dans ma chambre, ne me glissant dehors que pour avaler mes repas en vitesse. je prends sur moi et lui adresse un sourire maladroit. ne t'inquiète pas. tu m'as juste surprixe mais ce n'est pas grave. j'étais dans mes pensées. je voudrais faire plus, savoir la rassurer, mais je n'ai pas amélioré mes compétences en la matière depuis ma rencontre avec javier, le jour de mon réveil. j'ai plutôt l'impression de m'enfoncer à chaque interaction sociale que j'ai dans la ruche, demeurant électron libre alors que les groupes et les amitiés se lient dans la ruche malgré notre captivité. je vois le regard de la rousse aller et venir vers un duo dont le ton monte, à quelques mètres de nous. euh... je vais ranger ma tasse, tu veux venir avec moi ? ça lui permettrait de s'éloigner des bagarraires. si je n'avais pas les deux mains prises, j'en aurais passé une sur mes cheveux ras en un geste automatique. ma bague témoigne de mon inconfort et glisse vers un violet pâle, mais je m'obstine à lui sourire quand bien même je voudrais fuir aussi sec. pas sans elle, me souffle un instinct protecteur que j'ignorais posséder.

@f04-18

Tranquillises-moi Poetry is the spontaneous overflow of powerful feelings: it takes its origin from emotion recollected in tranquility. -- William Wordsworth

Tu cherches déjà à fuir ce contact, ayant bien vu son recul et sentant le malaise dans lequel tu viens de lu plonger. Ce n’était vraiment pas volontaire et tu es rose sous tes taches de rousseur, sans savoir si vraiment cela se voit comme ton visage en est constellé. Ton regard continue d’aller vers les hommes qui sont en train de faire monter le ton entre eux et tu ne sais pas quoi faire. Tu sais qu’il y a l’ascenseur mais tu ne sais pas t’en servir et la technologie te panique. Tu oses mettre ton bras dans la machine pour manger parce que c’est simple mais t’en es inquiète quand même. C’est juste trop… Trop peu naturel pour toi et cet engin qui monte et descend tu as du mal, ayant jusqu’à présent bien éviter de le prendre. C’est peut être totalement idiot mais tu es si mal à l’aise dans cet endroit.

Tu passes la main dans tes cheveux, les passant sur le côté droit de ton visage pour les caresser avec inquiétude, comme si ça pouvait te faire du bien, comme si on te le faisait parfois pour te calmer justement. Tu songes à reculer jusqu’à disparaitre dans un coin quand al te répond. Ton regard s’ancre de nouveau dans le sien, l’étudiant du regard pour savoir si c’est la vérité ou pas. Tu sens sa gène, son anxiété, le fait qu’al soit aussi peu à l’aise que toi dans ce qui est en train de passer. Cela te rassure un peu. Juste de la surprise ? Vraiment ? Tu penches légèrement la tête en l’étudiant avant de réaliser ce que tu es en train de faire et décroche soudainement. Ton comportement vis-à-vis des gens est toujours un peu étrange. Entre curiosité de les découvrir et peur de les déranger, ressentant qu’ils te trouvent étranges.

Que faire ?

Ton regard se porte de nouveau sur les hommes mais al te parle de nouveau et tu regardes ses mains avec la tasse de thé. « Oh oui… Merci… » Parce que tu préfères rester avec al en effet que de rester non loin des deux hommes et puis cela te permet de rester près de quelqu’un qui, à défaut d’être à l’aise, est plus calme que le reste des gens qui vous entourent. Tu sens que certains restent sereins aussi mais tu ne sais pas, al semble te parait moins… inquiétant ? Peut être. Tu lu suis du coup, curieuse de ce qu’al était en train de boire, respirant légèrement l’odeur. « Oh tu as du thé ? » Tu en as le matin toi mais celui-là n’a pas la même senteur que le tien. Ça te fait sourire doucement, tu as l’impression que le thé et toi c’est une grande histoire d’amour, comme si tu… le cultivais ? Tu ne sais pas… Ta main caresse avec douceur la plante que tu croises, te sentant tout de suite mieux avec ce semblant de nature. « Oh je suis… Dix huit… » Tu murmures doucement comme te présenter est important t’a-t-on dit. « Tu… Tu veux bien rester avec moi ? » Tu ne sais pas si ça se demande ou pas mais c’est ce que tu ressens à ce moment précis, continuant de passer tes doigts dans tes cheveux, dévoilant la fleur que tu as dans le cou et des immenses tatouages sur tes mains et avant bras.

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oh oui... merci... un sourire franchit le seuil de ma bouche et je pivote sur mes talons pour me diriger vers l'espace repas. je jette un regard en arrière pour vérifier que la rouquine me suit. mes iris poursuivent leur chemin vers le duo dont les éclats de voix l'ont mise dans un tel état et je pince les lèvres à nouveau. non seulement cette règle permettant les agressions physiques est stupide, mais en plus, les abeilles ont bel et bien décidé d'en profiter. je ne comprends pas vraiment ce besoin de violence. oh tu as du thé ? la douce voix de l'inconnue me tire de mes pensées et je baisse les yeux sur ma tasse. au fond, il ne reste qu'un peu de poussière noire, noyée dans un fond d'eau à la teinte ocre. je la tends vers elle. oui, depuis le rétablissement du bon fonctionnement des machines, j'en ai quasiment tous les jours avec mon déjeuner. je ne suis pas certan qu'il s'agisse toujours de thé, parfois c'est plutôt des tisanes. mais aujourd'hui, c'était un thé aux agrumes. je souris, les yeux dans le vague. l'arôme de ma boisson était fort agréable, très réconfortant. je m'apprête à lui demander si elle aime le thé, elle aussi, mais elle se présente d'une voix hésitante. oh je suis... dix huit... mon regard se trouble. moi c'est treize, dis-je d'une voix basse. je n'aime pas les matricules qui nous sont attribués, pourtant je m'accroche à ce semblant d'identité sans comprendre pourquoi. tu... tu veux bien rester avec moi ? je relève la tête vers dix-huit et lui souris avant que mon regard ne dévie sur les tatouages qui parsèment sa peau nacrée. bien sûr. je dépose enfin la tasse sur le petit meuble où les plateaux-repas du midi sont entassés avant de me tourner vers elle. tu as envie de faire quelque chose de particulier ? l'habitude de faire quelque chose à cette heure-ci ? demandé-je avec douceur.

@moon (désolæ du délai )

Tranquillises-moi Poetry is the spontaneous overflow of powerful feelings: it takes its origin from emotion recollected in tranquility. -- William Wordsworth

« J’en ai au petit déjeuner. Un thé noir avec quelques fleurs bleues » Tu le trouves très bon et tu l’as presque tous les matins. Parfois il n’y a pas les petites fleurs mais c’est toujours un thé noir en tout cas. Tu n’en as pas pour les autres repas par contre. Peut être que cela changera, tu t’es rendue compte que tu n’avais pas toujours la même chose même si c’est toujours végétarien. Tu observes la tasse et en hume l’odeur, fermant les yeux comme si cela pouvait te remémorer quelque chose et tu souris avec douceur. « Orange non ? Avec peut-être un peu de cannelle ? » Tu ne sais pas comment tu sais ça mais cela te fait penser à cela. Tu lu suis pour pouvoir discuter et surtout t’éloigner de la tension entre les deux personnes près des escaliers.

Treize ? Tu le retiens en hochant la tête. Tu lui demandes si tu peux rester avec al car cela te tranquillise et es bien heureuse qu’al accepte, lu suivant vers les plateaux et remarquant sa montre qui n’est pas de la même couleur que la tienne. Tu as vu rose et bleu jusqu’à présent aussi tu lu regardes avec intérêt, curieuse. « C’est… indiscret de te demander pourquoi ta montre est de cette couleur ? » Tu rosis légèrement d’avoir l’audace de lui demander cela mais tu es réellement curieuse car tu ne vois pas vraiment la différence entre al et toi ou bien al et Deux par exemple. Est-ce qu’il y a une troisième catégorie de personnes ? Mais pourquoi ?

Tu te retrouves bête quand al te demande ce que tu veux faire ou ce que tu as l’habitude de faire à cette heure ci. « Je… Je suis arrivée depuis peu et j’ai encore du mal avec… tout ça… » Ton regard embrasse le monde autour de vous, baissant les yeux pour éviter clairement de croiser celui des autres. Tu frottes tes mains l’une contre l’autre de gêne. « Je n’ai pas osé faire plus que venir manger et aller lire près de la bibliothèque » Même si tu ne sais pas très bien lire cela t’occupe et tu te caches derrière cette occupation pour être tranquille. Tu lui montres le livre que tu lis. Matilda, un livre jeunesse mais comme ton niveau n’est pas très haut, cela te permet de revoir les bases facilement. Tu lui souris doucement. « Et toi ? Qu’aimes-tu faire ici ? » Peut être que cela te donnera des  idées.

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J’en ai au petit déjeuner. Un thé noir avec quelques fleurs bleues. Hmm. Je hoche la tête d'un air appreciateur. Je crois que je l'ai déjà eu, si tant est qu'il s'agisse du même. Dans tous les cas, je crois que j'aime beaucoup le thé, tous les thés. Je lui tends ma tasse avant de m'en débarrasser définitivement. Orange non ? Avec peut-être un peu de cannelle ? Étonnæ, je lève les sourcils en lui souriant, confirmant son intuition.
La tasse rejoint bientôt les plateaux du repas. Je me retourne vers Dix-huit, fin prêx à faire sa connaissance tout en la maintenant à l'écart du grabuge de fin d'après-midi. Elle m'interromp d'une question qui fait rosir ses joues et met en exergue les tâches de rousseur que les parsèment. C’est… indiscret de te demander pourquoi ta montre est de cette couleur ? C'est rigolo, cette question est récurrente pourtant je ne me la suis jamais posée de moi-même. C'est assez parlant quant à la réponse, à vrai dire, le genre semblant avoir une place toute particulière dans mon identité. C'est pas indiscret du tout. J'ai découvert grâce à une autre abeille ce que ça voulait dire, pour être honnête. C'est en rapport à mon genre, puisque je suis non-binaire, agenre pour être précix. Je secoue mon poignet. Je trouve ça idiot de nous catégoriser ainsi. Une déception de plus dans la Ruche... Je hausse les épaules. Ce n'est de loin pas la pire et si je me suis énervæ toux seulx en découvrant la signification des couleurs de nos bracelets, j'ai eu le temps de me faire à l'idée et ça m'est désormais relativement indiffèrent. Ça évite aussi qu'on me mégenre trop souvent.
Je lui demande ensuite ce qu'elle souhaite faire. Je… Je suis arrivée depuis peu et j’ai encore du mal avec… tout ça… Comme je la comprends. Je n’ai pas osé faire plus que venir manger et aller lire près de la bibliothèque. Nous avons les mêmes goûts, visiblement. Et toi ? Qu’aimes-tu faire ici ? La pauvre, elle n'est pas tombée sur la bonne personne. Je soupire légèrement et répond en commençant à marcher le long du mur de l'espace commun. A vrai dire, même si je suis là depuis bien plus longtemps, je n'ai pas fait grand chose de plus que toi. J'ai passé une longue période à ne faire que dormir avant de me résoudre à affronter la vie ici. Je lis beaucoup, je marche et j'écris dans mon petit carnet, ajouté-je tapotant ma poche. Depuis peu je m'occupe des plantes de la Ruche avec une autre abeille, je crois que je peux en tirer une substance médicale si je ne me trompe pas. Ce n'est pas très pratique, la bibliothèque n'est pas exhaustive en botanique ni en chimie. Je voudrais décidément plus d'ouvrages scientifiques.

@Moon

Tranquillises-moi Poetry is the spontaneous overflow of powerful feelings: it takes its origin from emotion recollected in tranquility. -- William Wordsworth

Tu ne fais pas du tout attention au genre -peut être à tort- et tu ne réalises pas si tu dis une bêtise comme tu es totalement perdue dans les conventions sociales. Et ça se voit que la réponse te dépasse. Pas que tu sois idiote mais juste tu ne comprends pas l’objectif d’avoir fait cela. « Je ne comprends pas. Tu es comme moi ou comme toutes les personnes de cet endroit. Rose, bleu ou orange nous sommes tous des humains. Non ? » Tu parais tellement naïve quand tu dis ça, on te l’a déjà dit mais ce n’est pas grave. « C’est important le genre ? » Enfin tu arrives peut être sur un sujet délicat et tu ne veux pas faire de mal mais tu es clairement un peu perdue pour cela, trahissant que ton passé t’a fait vivre essentiellement toute seule te rendant un peu décalée de la réalité.

Tu n’as pas fait grand-chose depuis que tu es arrivée ici. Tu as mangé, tu t’es cachée dans ta chambre ou derrière un livre. Voila. Un doux sourire naît quand al te dit que vous avez les mêmes goûts. Tu te sens moins seule c’est agréable. « Oh je te comprends. Je pense que j’aurais fait la même chose si je n’avais pas eu quelqu’un à mon réveil pour m’aider. » Tu te rends compte que tu es un peu évasive aussi tu te décides à lui raconter puisqu’al te met en confiance. « Je me suis réveillée dans le même lit qu’une autre personne : Deux. Il m’a rassuré et m’a permis de découvrir la ruche. Cachée derrière son épaule mais cela m’a permis d’avancer bien plus vite que je l’aurais fait toute seule. » Sinon tu serais certainement encore dans ta chambre, cachée dans l’ombre de la commode. « J’ai du mal encore à venir ici mais il m’aide. » Aujourd’hui tu te débrouiller à peu près toute seule et c’est grâce à lui, tu as énormément de reconnaissance pour lui.

Tu écoutes avec attention ce qu’al te dit, penchant légèrement la tête sur le côté car cela te dit quelque chose. « La terre donne toujours des enfants qui permettent de prendre soin les uns des autres. Les humains comme la faune ou la fleur. » Tu ne sais pas pourquoi tu penses cela mais c’est instinctif. « Certaines plantes nourrissent, d’autres soignent. Ce serait si beau qu’on ait de quoi soigner ici. » Car tu as cru comprendre qu’il n’y avait pas vraiment de quoi faire, ni plantes, ni… médicaments comme les autres semblent appeler cela. « La chimie ? » Cela ne te parle pas du tout. « Tu es shaman ? » Tu demandes comme si c’était logique de poser ce genre de questions. Si c’est le cas c’est une des personnes les plus importantes pour toute communauté selon toi.

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Je ne comprends pas. Tu es comme moi ou comme toutes les personnes de cet endroit. Rose, bleu ou orange nous sommes tous des humains. Non ? je souris tendrement en écoutant les mots de dix-huit. un soupir m'échappe même tandis que je me laisse aller à une réalité où ses mots sont une simple vérité et non une opinion controversée. si seulement c'était si simple... C’est important le genre ? je ne sais pas vraiment comment lui répondre. je me racle la gorge en cherchant mes mots et, machinalement, passe la main sur mon crâne, où les cheveux deviennent rapidement trop longs. pour certaines personnes, ça l'est. ça ne devrait pas, mais... c'est comme si le genre déterminait ce que l'on a le droit ou le devoir de faire, pour certans. et même au sein de la ruche, alors qu'aucune structure ne devrait exister à en croire l'apparence blanche et pure du lieu, ces conventions sociales se sont réinstallées. à commencer par cette stupide classification, car j'ai rapidement compris que non seulement nos bracelets annoncent nos genres, mais également nos matricules en sont porteurs également.
Oh je te comprends. Je pense que j’aurais fait la même chose si je n’avais pas eu quelqu’un à mon réveil pour m’aider. Je me suis réveillée dans le même lit qu’une autre personne : Deux. j'essaie d'identifier l'abeille dont il s'agit mais je n'ai pas assez sociabilisé malgré les mois passés dans cette étrange prison. je suis bien incapable de mettre un visage sur ce chiffre. Il m’a rassuré et m’a permis de découvrir la ruche. Cachée derrière son épaule mais cela m’a permis d’avancer bien plus vite que je l’aurais fait toute seule. J’ai du mal encore à venir ici mais il m’aide. je souris. effectivement, ça a du aider. moi, j'ai rencontré javier le jour de mon réveil au sein de la ruche, et peut-être aurais-je bénéficier de la même aide si... si... ma gorge se serre. s'il n'avait pas disparu. le premier d'une liste de trois. je secoue légèrement la tête pour m'extirper de ces souvenirs et de la torpeur dans laquelle ils m'ont plongae. j'ai réussi à en sortir récemment et je n'ai pas l'intention d'y sombrer à nouveau. si ma passivité m'a d'abord semblée agréable, ou du moins confortable, elle a fini par n'être qu'une prison au sein de la prison mielleuse, une prison dont les murs sont faits de mes propres pensées qui s'emmêlent jusqu'à ne plus faire le moindre sens.
La terre donne toujours des enfants qui permettent de prendre soin les uns des autres. Les humains comme la faune ou la fleur. Certaines plantes nourrissent, d’autres soignent. Ce serait si beau qu’on ait de quoi soigner ici. c'est beau, ce qu'elle raconte. ça me dépasse un peu. tout comme elle est bien trop belle pour que je me sente tout à fait à l'aise d'être plantae juste à côté d'elle, si j'essaie d'être tout à fait honnête avec moi-même, mais ce n'est pas comme si j'étais jamais à l'aise, de toute façon. on avait une infirmerie avant mais elle a été détruite. mais si j'ai trouvé une solution alternative... effectivement, ce serait beau. et peut-être me sentirais-je moins inutile, moins seulx, moins perdux. La chimie ? Tu es shaman ? un rire nerveux m'échappe sans que je puisse le retenir. shaman ? quel drôle de mot. quelle drôle d'idée. pourtant je sens bien que dix-huit tente de me communiquer quelque chose par là, qu'elle a besoin de ses repères probablement. tout comme elle ne discrimine pas en fonction du genre, je ne devrais pas discriminer eut égard au vocabulaire. je me reprends donc rapidement et lui souris gentiment en espérant ne pas l'avoir blessée. non, je ne suis pas shaman. je ne pense pas que je sois médecin du tout, d'ailleurs. je n'ai pas encore retrouvé de bribes de souvenirs, contrairement à d'autres, alors je ne peux que faire des suppositions... mais j'aime la science. les chiffres et l'étude des éléments. je hoche la tête. c'est quand je me perds dans ces formules et dans ces descriptions de phénomènes que je me sens le plus serein. alors même qu'ici, rien ne permet de me sentir proche de cette terre à laquelle je ressens une forte et belle affiliation. je voudrais planter mes pieds dans un pré humide de rosée, lever le nez vers le ciel rosé d'une aube parfumée... je voudrais...

@moon