I'd rather be shiny ft 65 - 333 - Diva

I'd rather be shiny

H05-65 + Diva + NB07-333

8 Juillet

Il était là, Blondie, une fesse posée sur le canapé, ne vous demandez pas où était l'autre. Il avait élégamment croisé les jambes, et était dans la contemplation d'un petit objet, entre ses mains nerveuses. Il tournait, encore et encore, ce petit objet orange. 65 le tripotait depuis un bon moment. Il s'agirait d'une lampe magique qu'elle aurait sans doute produit une jolie fumée violette et qu'un génie bleu en serait sortit. Mais on était pas dans un Disney, non. 65 était dans la ruche. Un lieu qu'il jugeait assez hostile du fait de l'obligation qui le poussait à vivre proche des uns et des autres. Manifestement le blondinet avait quelques soucis de communication, il utilisait systématiquement le mauvais ton avec les autres, et faisait les mauvais choix. Dommage... On ne pouvait pas faire plaisir à tout le monde hein ? Enfin toujours était-il qu'il venait de traverser un mois de juin qualifié, au mieux, de catastrophique, au pire, d'apocalyptique. Et 65 aurait sans doute utilisé le deuxième terme, si il le maîtrisait un peu mieux. Mais comme le gaillard savait à peine lire... Oh... Il n'était pas des plus malins, c'était un fait, ça n'en était pas moins dur de faire ce deuil. Il pouvait être "qui il voudrait" mais il était condamné à être un "manuel" pas assez malin pour faire partit d'une quelconque masse pensante. Enfin... Pour le coup il s'en foutait, il aurait pu être scientifique, pilote de ligne ou conducteur de monster truck que ça n'aurait pas changé grand chose. Il leva le nez de son petit lampion, pour croiser un regard. Celui du type qui avait remplacé feu son colocataire. C'était étrange. Les gens arrivaient, repartaient... Pour quelqu'un qui ne supportait pas les changements et l'abandon comme 65, c'était... Angoissant ? Lui aussi pouvait disparaître ? Il eut une petite pensée vers le seul mec avec qui il avait eu une discussion un tant soit peu cordiale: 9... Lui aussi il allait disparaître du jour au lendemain ? Ils y étaient tous destinés ? Il ne l'espérait pas. Enfin... Disparaître voulait peut être dire "retourner à sa vie d'avant". En pensant à ça, il imaginait un lieu particulièrement isolé. Un lieu inhospitalier pour les autres, mais accueillant pour lui, peuplé de quoi ? D'animaux ? Il aimait bien les animaux 65. Il savait qu'eux, ils ne le jugeraient jamais. Ils seraient natures. C'était simple de communiquer avec un animal. Pas besoin de communiquer. Parfois il se sentait comme un chat essayant d'établir le contact avec un chien, pas les mêmes habitudes, chaque geste pouvant être perçu d'une manière différente. Il adressa un signe de main timide à son coloc, glissant un simple.

"Salut" Des plus neutres. Se sentant obligé de faire de même avec la seule autre personne présente de la pièce. Un grand blond aux yeux bleus. Avant de retourner sur son lampion. Il en avait entendu des choses... Mais ses mains le brûlait de l'allumer, et pire encore, il s'apprêtait à le faire. Sa main glissant jusqu'à l'interrupteur.
 

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8 Juillet

65 avait vu 333 s'approcher de lui. Iel ne lui avait pas laissé une impression désagréable lors de leur précédente entrevue, bien au contraire. Elle avait été relativement cordiale. Mais n'avait néanmoins pas fait taire la petite pique d'angoisse qui s'était fiché dans sa petite personne. Cette peur de disparaître. Et dans la ruche... Il n'y avait pas grand chose à faire... A part penser et ruminer. 65 n'était bon ni à l'un... Ni à l'autre... Mais cela n'empêchait pas qu'il se fasse harceler en bonne et due forme de temps à autres. Une autre voix lui fit lever le nez de l'objet qu'il tenait dans ses mains, et il adressa un micro sourire et un "salut" des plus simples. Pas mal 65... Pas mal... Il pourrait presque passer pour quelqu'un de sympathique le bougre... Du moins tentait-il de faire des efforts... Savait-on jamais... Manifestement la ruche était peuplé de filles pratiquant les arts martiaux, ou d'autres maniant les mots avec tellement d'adresses qu'elle te mettait plus bas que terre. Alors il faisait attention désormais. Il baissait les yeux, et il restait bien souvent dans son coin, à faire son chieur, certes, mais en solitaire. Il allait également de temps en temps embêter 9 -Bien sûr... Il ne se rendait jamais bien compte qu'il tapait sur le système de son camarade. Il avait une candeur presque enfantine le kéké de la brousse.-. 333 posa une question, à laquelle le grand blond répondit -de toute façon à côté de 65 il y avait pas mal de gens qui étaient grands, ne parlons même pas de 9 qui aurait pu lui cacher le soleil si il était à vue.-

"C'est justement parce que on a pas l'habitude des trucs colorés que j'en ai pris un... J'aime bien cette couleur je crois. Enfin... Elle m'a tout de suite attiré les mirettes. Je sais pas ce que ça fait... y'a des bruits qui courent ! Mais rien de vraiment concret !"

Le gars proposa qu'ils allument leur deux lampions ensemble. En réalité, 65 comptait faire comme d'habitude, sa petite vie en solitaire parce que de toute façon... A en écouter beaucoup c'était ce qu'il méritait -et ils avaient pas tort au regard du comportement de notre mulet du jour- mais cette perspective d'affronter les périls -parce que on parlait bien de périls, c'était sur bien des bouches en réalité- à plusieurs le rassura. Il porta le regard sur 333, puis sur l'inconnu.

"Bon... Avant qu'il ne nous arrive un truc horrible... J'suis 65. On sait jamais, que j'disparaisse, je préfère le dire..."

Oh oui cette histoire lui vrillait proprement les quelques neurones qu'il avait. Il alluma son lampion orange, et le blond sembla en faire de même avec son lampion rouge. 65 ne savait pas ce qui l'attendait... Et peut être que si il en avait eu une petite idée... Il n'aurait pas attrapé ce lampion si beau... Peut être retiendra t-il la leçon pour la prochaine fois, ou peut être pas.
 

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8 Juillet

Une épaisse fumée noire s'échappa du lampion rouge... Foutue vacherie... C'était un cours circuit ou une connerie du genre ça ?! Du moins ce fut le premier truc qui vint à l'esprit de 65. Puis, alors que ça s'enfonçait dans sa gorge, dans ses poumons... Il se demanda un instant si c'était pas ça "la mort". Oh il s'était toujours dit qu'il aurait une mort pas franchement paisible -il était trop chiant, viendrait un jour où il emmerderait la mauvaise personne... Et ce jour là il finirait avec deux ou trois jolies balles dans le buffet, ou alors se vidant de son sang dans un coin- C'était triste... Mais c'était une évidence qu'il arrivait plus ou moins à appréhender. Il n'avait pas les notions de base, et n'avait jamais apprit la diplomatie. Il partait avec de sacrés handicapes. Mais ce ne fut pas ce qui tournait actuellement dans la tête de 65. Nous étions dans un registre tout à fait différent... Du style "Putain de sa mère de bordel de merde... De l'air... De l'air de l'air de l'air de l'air... Pute.". Il avait sortit son plus beau phrasé mental dans une litanie.

Une quinte de toux vint finalement apporter un peu d'air salvateur. Il avait déjà dû virer au rouge, puis au bleu, le bougre... Il aurait pû, il aurait sans doute craché ses poumons -au moins auraient-ils pu prendre l'air-. C'était irritant, c'était piquant, c'était désagréable. Il en avait les larmes aux yeux, lui qui s'était juré de ne pleurer devant quiconque. 65 les essuya discrètement, profitant de la fumée opaque qui les entouraient. Les larmes, on lui avait toujours dit que c'était une preuve de faiblesse. Quelque chose qu'il fallait taire, cacher. Quelque chose de honteux. Et... Alors même que ses quintes étaient bruyantes, petite à petit, elles se firent de plus en plus discrètes, jusqu'à ce que plus aucun son ne se dégage. C'était... Quelque chose d'étrange.

Il empoigna sa gorge, il tenta de parler, de faire du bruit, quoi que ce soit. Mais il n'y avait rien. Le voilà donc réduit au silence le plus total. Si pour le reste du monde, c'était une excellente nouvelle, pour lui, c'était tout un drame. La fumée se dissipe, et le jeune homme cherche désespérément du regard ses deux compères. Il avait du mal à décrypter ce qu'il voyait dans leur regards, peut être parce que dans le fond... Il manquait d'empathie ? Il ne le savait pas vraiment... Fallait dire que niveau émotivité... Le garçon n'avait jamais vraiment l'occasion de s'exprimer vraiment. Il pointa sa gorge du doigt, avant de hausser les épaules. La panique se lisait dans son regard... Il n'en pouvait plus... De cette ruche... De ce lieu qui lui semblait encore pire que le clapier dans lequel il avait vaguement l'impression d'avoir grandit. Se dégageait une impression inhospitalière, pas accueillante pour un sou. Il n'avait qu'une envie, se rouler en boule sous sa couette et ne plus sortir. Systématiquement... ça se passait mal. Dramaqueen diraient certains. Mais 65 en était une des souveraines incontestées, tant par sa propension naturelle à se victimiser, que par son habitude plus qu'étrange à se fourrer dans les pires guêpiers. Une voix le fit tourner la tête vers une figure digne d'un film d'horreur. Il était caché où le miroir duquel elle était sortie ? Personne n'avait hurlé trois fois "Candyman" pourtant... Enfin pour le coup notre croque-mitaine apicole se mit à parler un étrange dialecte, et 65 abandonna au bout de deux syllabes. Il n'était déjà même pas sûr de parler correctement sa propre langue... Alors bon. Vu le ton... ça n'avait pas l'air des plus agréables. Et il vit 333 s'exciter prêt à en découdre. L'autre blondinet le retint, et il se joint à lui. Dans le doute... Comme tout ce qui appartenait à la ruche était plus ou moins violents -Abeilles comprises-. Fallait le comprendre... D'habitude, casser les couilles des gens, c'était son dada. Mais là on parlait d'un truc (on pouvait pas qualifier ça de dame nan ? M'enfin... ça en avait l'air, mais la sensation était indescriptible !-.

65 s'était concentré sur les lèvres de l'autre abeille, et avait singé ses mouvements de lèvres pour comprendre ce qu'il disait, avant de tourner à nouveau la tête vers la dame, puis de retourner vers ses deux compères, articulant exagérément:

"QUI?"

En montrant du plat de la main l'apparition. Certes... C'était sans doute pas une dame... Mais qui sait... Si il lui manquait de respect en la pointant du doigt... Il finirait sans doute mort... Ou pire... Avec un bras cassé. Le sens des priorités, c'était toujours sacré chez 65.
 

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8 Juillet

"Fermes les yeux, ça va passer... ça va passer" se disait-il. Ce mantra tournait en boucle dans sa tête. 65 avait envie de se rouler en boule dans un coin et de ne plus bouger, attendre que l'autre fiancée de Frankenstein retourne dans le film d'horreur duquel elle était sortie. Ils avaient retenus 333 pour lui éviter de péter une pile. 65 se doutait que les punitions de la ruche étaient mémorables. En réalité tout ce qui se passait dans la ruche était mémorable, dans le mauvais sens du terme. Il était peut être idiot... Mais il retenait vite les choses... On appelait ça "l'instinct de survie". 333 posa alors une main apaisante sur l'épaule du blondinet. C'était signe que ça allait, que tout allait bien se passer non ? Le p'tit gars posa sur son colocataire un regard plein d'une sorte d'espoir. Ils allaient laisser la pauvre fille seule, et ils allaient retourner dans leurs pénates, faire comme si rien ne s'était passé, non ? C'était la meilleure des fins. Il aurait voulu parler, dire bien des choses, mais à quoi bon ? La seule chose qui sortait de sa gorge c'était... Du rien... DU silence. Le silence... C'était effrayant, du moins c'était ce que 65 pensait. Il n'aimait pas le silence et ne l'avait jamais aimé.

D'un coup, la voix de la femme se fait entendre, moqueuse. Oh... Il ne comprenait rien à ce qu'elle baragouinait, mais il y a des tons, des intonations qui ne trompaient pas non ? Et 333 se dégagea des deux gaillards qui le retenaient, 65 voyait, que même si il ne disait rien, il était en rage. Il échangea un regard un peu paniqué avec l'autre blond. 65 se décala un peu sur la droite, et mit un instant, un infime instant à se décider, s'approchant de son colocataire. Il ne disparaîtrait pas comme tous les autres.... Non il ne disparaîtrait pas. Le coeur de Blondie battait fort dans sa poitrine, si fort... Il avait l'impression qu'il allait exploser. Le stress sans doute, de se trouver aussi près d'une des "entités de la ruche" si il avait bien comprit ce que l'homme venait de lui mimer. Cette ruche qui l'avait tant fait souffrir. Mais le dehors... était-il seulement mieux ? Il pu voir le visage de la dame, le détaillant un instant, avant de se placer derrière 333 et de le ceinturer, sans doute avec l'énergie du désespoir. Il ne fallait pas qu'ils fassent de bêtises... Sinon ils seraient punis. En parlant de punition... Il eut une étrange impression. Cela lui évoquait... Une pièce, fermée à clé, dans le noir complet. En plus des souvenirs de tatanes qu'il avait eu la dernière fois, voilà que sa jeunesse revenait l'agresser. Mais putain... Il en était sortit. Il était là... Debout. Alors les vieux fantômes, ils pouvaient bien aller se faire foutre un bon coup.

65 n'était pas une armoire à glace. Loin de là, il était assez petit, mais était néanmoins assez bien charpenté, sans doute les conditions d'un travail harassant et de son habitude à courir un peu partout. Il mit tous ses efforts pour empêcher 333 de bouger. Oh il jouait les braves... Mais dans le fond il était terrorisé, ses yeux étaient écarquillés, et il se sentait sur le point de craquer. Trop de stress, trop de choses, de dangers, de peurs. La ruche... C'était un endroit affreux qui voulait ta mort... Ou ta ruine au choix. C'était comme ça qu'il le vivait, et il se désespérait chaque jour un peu plus de rester ici. Il planqua son visage dans le dos de 333, dans l'espoir que sa faiblesse passe inaperçue. Entre son action et celle du troisième de la bande, il espérait pouvoir éviter la situation de crise. Pas sûr qu'il s'en remette, si on embarquait de force 333.
 

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8 Juillet

65 s'était accroché à son colocataire pour le stopper. Fallait dire qu'il avait peur ce con. Peur de le perdre comme tous les autres alors qu'il avait noué un semblant de quelque chose avec lui. Putain pour une fois que y'en avait un qui voulait pas lui refaire le portrait façon Picasso... Fallait pas le lâcher celui là. Mais il tomba en arrière, entraînant le blondinet dans sa chute quand il attrapa sa chemise, ce dernier tomba sur son séant, c'était... Un peu pitoyable. Parce que manifestement le troisième luron avait suivit. Trois clampins sans voix et au sol, comme mis au tapis par une femme seule. Fallait dire qu'elle était flippante cette nana. Enfin... Qu'est-ce qui n'affolait pas le trouillomètre de notre kéké de la brousse actuellement aussi ? Il était arrivé ici comme un conquérant. Il s'était loupé.

Enfin la chute ne lui laisserait pas grand chose. Peut être une légère douleur à l'endroit qu'il avait percuté, avec le sol. Il avait baissé les yeux sur mes mains un instant. C'était un rêve. Un putain de rêve. Enfin... Pour le coup on pouvait parler d'un cauchemar. 65 en avait marre de voir le cauchemar empirer un peu plus à chaque fois.

Il était un peu hébété, une main sur son épaule le fit relever le nez. Son regard longea ce bras pour tomber sur la bouille du blondinet qui nous accompagnait. Il voulait... Qu'ils partent pour s'allonger. Qu'ils fassent comme si l'autre vamp n'était pas avec eux. Et pourtant elle était toujours là avec sa tête de mort... 65 l'avait déjà ajouté à sa (trop) longue liste de gens à pas croiser. Bon... Déjà parce qu'on comprenait rien à ce qu'elle disait. Y'avait de quoi péter un boulon. Pas d'soucis de son côté, j'étais pas contrariant. Il l'était plus en tout cas, il se laissait couler et suivait les instructions qu'on lui donnait.  Il se redressait, sentant une p'tite douleur au coccyx. Il se sentait vieux alors qu'il l'était pas, c'était quand même magique. Le blondinet aida Diva à relever 333, réfléchissant un instant... 65 et 333 partageaient la même chambre, une chambre à trois lits dont le troisième était inoccupé. Le blond se disait que c'était un bon endroit pour se planquer sans se faire foutre dehors... C'est ainsi qu'il leur saisit doucement à tous les deux le poignet pour les guider jusqu'à sa chambre -son nid qu'il ne quittait que rarement, et peut être que dans l'fond il avait raison-. C'était rassurant. C'était bien peu de choses par rapport au reste mais... C'était déjà ça de prit. Il se dirigeait dans la salle de bain pour boire quelques gorgées d'eau, espérant que cela allait changer quelque chose. Mais il n'en était rien. Bien sûr. ça pouvait pas être si facile... Hein ?