H01-027 [ACOLYTES]

Comment vous êtes-vous senti lors de votre éveil ? Quel était votre état d'esprit, vos premières pensées ?
Les néons sont rouges. Puis bleus. Et verts, oranges, roses et toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, en même temps parfois. Enfin, c’est tout noir. Mais ça c’est pas les néons. Les paupières battent de nouveau, ça fait mal à la tête. Les couleurs ont cessé de danser, tout là-haut, et il fait clair. Trop clair. Y’a trop de lumière, trop de vide, trop de tout et les paupières se referment. Un truc dégueu qui remonte le long de la gorge. Qu’est-ce que c’est ? Ça a des pattes. Non, ça rampe. C’est chaud, mais c’est pas agréable. Ça passe par là où ça devrait pas passer. Ça écorche la trachée, ça fait mal. Un soubresaut. Le corps, instinctivement, s’est redressé. La tête s’est tournée, la bête s’est échappée. Elle git sur le carrelage blanc, elle fait moins la fière. Ah oui, c’est tout blanc, par terre. Et si propre, ça fait drôlement mal à la tête. Les murs aussi, ils sont blancs. Et le plafond, les néons. Lui. Lui qui a pas envie de continuer à regarder. C’est trop tôt. À tout à l’heure. Les doigts qui bougent, qui serrent le tissu, palpent les muscles. Les yeux sont toujours fermés mais les doigts, eux, ne se privent pas de tout toucher. Ça leur fait du bien, ils sont contents. Ils s’enroulent dans les cheveux, en apprécient la douceur. Ça gratte, derrière la tête. Alors les doigts vont gratter. Mais quand ils grattent ça fait mal, alors ils arrêtent de gratter. Enfin, la lumière se reflète sur les yeux bleus. Le corps bouge, le buste frémit. L’homme s’assoit. C’est paupières plissées qu’il analyse ses doigts. Sous les ongles, y’a de la crasse. Non, du sang. Il est sec, c’est de la croûte. Encore une fois, l’homme vient se palper l’arrière du crâne. Une blessure, il en est sûr. Et puis d’un coup, il se souvient de tout.

Alors il regarde par terre, mais par terre y’a rien. Rien que du blanc, du blanc, du blanc partout. Il le sait pourtant, qu’il a vomi. Et tout c’est ça, pour lui.  

Comment vous sentez-vous par rapport à la perspective d'être lancé dans un endroit inconnu peuplé de gens qui, comme vous, n'ont aucun souvenir de leur vie passée ? Craignez-vous que tout ceci ne soit qu'une mise en scène ? Croyez-vous devoir cohabiter avec des gens dangereux ?
On l’appelle 27. C’est con, n’est-ce pas ? Il aimerait bien qu’on le surnomme autrement, mais voilà, y’a ces deux foutus chiffres qui lui collent à la peau, qui le déshumanisent, font de lui rien qu’un robot. Au début, c’était dur, qu’on l’appelle pas par son prénom. Mais il s’est fait une raison, puisque de toute façon il était même pas foutu de savoir qui il était. Au début, il se posait tout un tas de questions. Sur lui d’abord, puis sur les autres aussi. Il avait pas confiance, en personne. Comment aurait-il pu ? Il sait même pas s’il doit se faire confiance à lui-même. Il s’est dit qu’il était peut-être dans une hallucination collective, ou que c’était un jeu, qu’il était seul contre le monde. Et puis, quand il s’est rendu compte que de tous, c’était pas lui le plus paumé, il s’est posé la question qui fait peur : qu’est-ce que j’ai fait ? Qu’est-ce qu’il a bien pu foutre pour en arriver là, 27 ? C’est vrai, il se souvient pas. De rien, de personne. C’est le vide, c’est tout noir. Mais s’il était déjà venu ici, s’il avait déjà croisé les gens qu’il croise tous les jours dorénavant, il l’aurait su. Il le sait. Il se rappelle pas comment c’était, avant. Mais il est sûr que c’était pas comme ça. Que c’était autrement. Et ça lui fait peur, putain. Il se dit que peut-être cet endroit c’est une prison, et que tous ici sont de dangereux criminels. Peut-être que lui aussi, c’est un dangereux criminel. Plus il y pense et plus sa tête lui fait mal. Alors voilà, il y pense pas. Il se demande plus qui a fait quoi, il se demande plus comment il en est arrivé là. Les questions, c’est le temps d’avant. Maintenant faut faire comme tout le monde, faut faire semblant.

Comment pensez-vous agir dans ce nouvel environnement ? Allez-vous suivre le mouvement ? Les règles ? Êtes-vous un leader naturel qui cherchera à regrouper les gens ? Voudrez-vous vous rendre utile auprès des autres ? Chercherez-vous à percer le mystère de la ruche ?
La tête est fumée et les yeux sont brume. 27, il s’assoit par terre, contre le mur du couloir. Il regarde les gens passer. Il les regarde droit dans l’blanc des yeux, et même que parfois, certains le regardent en retour. Il est pas très doué de ses mains, 27. Pas très intelligent, pas très perspicace non plus. Il est pas assez curieux pour poser des questions ou s’intéresser à l’Homme qu’il juge trop peu intéressant. Il a beaucoup de caractère, mais il le garde pour lui, gamin égoïste qui refuse de partager ses pièces d’argent. Il a le sourire facile et il est bon public. Il est gentil, pas trop salop, qu’à moitié rigolo. Mais si y’a bien un truc qu’il sait faire, c’est ça : capter la détresse dans l’regard des passants. Il voit quand ça va pas. Il se fiche que la voix ne tremble pas ou que la silhouette reste de marbre, il passe outre les mensonges et les réponses courtes, synonymes de tabous. Il comprend toujours tout trop vite, 27. Et même que parfois il saute aux conclusions et que c’est pas toujours pertinent mais tant pis. Vaut mieux ça que rien. C’est son moyen à lui de pas paraître trop mort. Parce que 27, c’est la nonchalance exaspérante, le je-m’en-foutisme de crevard. C’est l’esprit un peu vide et les manières fatiguées. C’est celui qui pose plus de questions, mais qui sait repérer ceux qui s’en posent. Il est là si on a besoin de lui, mais pour ça faut qu’on l’appelle. Il est partout et souvent nulle part.

Possédez-vous un signe distinctif ? Un bijou ? Une alliance ? Un tatouage ?
Des cheveux qui jamais ne se rangent et une barbe qui toujours repousse, drue et sombre. De la malice dans le regard et une petite cicatrice derrière la tête, là où le brun de la chevelure se fait le plus dense. Et de la maille argentée, de celles que les belles demoiselles se mettent autour du poignet. Quelque part, perdu sur le gris moiré, on peut apercevoir des initiales. Elles sont minuscules et fines, et elles sont sur le point de s’effacer. Tant et si bien que 27, il est même pas sûr qu’il s’agisse de lettres. Ça peut tout aussi bien être un nombre. Ou rien, juste des éraflures. Un bijou délicat et étrange qui traîne dans la poche de 27 depuis son réveil, ne le quitte jamais. Il a beau se voiler la face et prétendre ne pas s’intéresser à ce qui intéresse tout le monde, les faits sont là : la chaînette appartient à quelqu’un, et il sait pas à qui. C’est un souvenir, quelque chose qu’il a oublié. Et 27, il veut savoir. Il en a besoin.

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Derrière l'écran je m'appelle CORNERSTONE, MAIS VOUS POUVEZ M'APPELER MAËVA et j'ai 17 ANS. J'ai connu le forum SUR BAZZART et mes premières impressions sont PUTAIN MAIS TOUT EST OUF ICI. Je confirme avoir lu les règlements du forum et les règlements de la Ruche et je m'engage à les respecter dans la joie et la bonne humeur, OUI. Ce personnage N'EST PAS UN DC. Dernière chose, JE N'ACCEPTE PAS (j'suis déjà le jumeau d'un autre, faut pas déconner) de jumeau pour mon avatar.