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 double trouble (ft H02-07)

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MessageSujet: double trouble (ft H02-07)   double trouble (ft H02-07) EmptyVen 21 Fév - 22:36




double trouble

006 & @H02-07

I look around and Sin City's cold and empty (oh)
No one's around to judge me (oh)


blinded by the lights ;

J'étais éveillée depuis moins d'une demie heure et je voulais déjà retourner me coucher. Mais je ne pouvais faire confiance à personne. La chambre qui m'avait été attribuée était vide de personnalité, à l'image de mon uniforme aseptisé et de la série de chiffres composant mon identité. Tu parles d'une identité. Je ne savais pas grand chose, mais je savais que l'uniformisation était la mort de l'individualisation et donc même de l'individu. La personnalité supprimée au nom de l'unité, de la conformité, une notion très asiatique et aux antipodes de ce que suggérait mes traits.

Je me surprenais moi-même de cet esprit affuté qui semblait comprendre et analyser plus que ce qu'il aurait dû ; mais je lui en étais drôlement reconnaissante aussi. Mon propre cerveau ne me trahissait au moins pas dans la pire des situations, car j'imaginais difficilement plus cauchemardesque comme vie que celle qu'on entendait me faire mener ici. La décision de sortir de la chambre - de l'appartement même, puisqu'après un court examen des lieux il semblait que je partageais même mon sommeil avec des inconnus - n'avait pas été facile mais il fallait que je sache ce que j'avais à affronter. Récolter des infos, s'établir comme une force à ne pas emmerder, repartir se terrer.

Mon plan était si simple. Glissant les mèches rebelles blondes derrière mes oreilles, tirant sur le chemisier de coton pour planquer la brosse à dent coincée dans l'élastique de ma culotte - qui n'était pas ma culotte - avec le projet fort ambitieux d'en tailler le plastique dur en pointe dès que possible, je me sentais aussi prête que possible. L'écran lumineux indiquant les règles m'arrêta. J'attendis patiemment qu'une langue compréhensible s'affiche - je ne parlais visiblement ni russe ni chinois - et de l'anglais finit par s'afficher. Je le déchiffrais, avec une habileté toute relative - et fronçai les sourcils.

Dignes d'une école privée catholique. Bien. Je ne savais pas ce qu'était une école privée catholique, mais les pensées me venaient naturellement comme une seconde trop tôt pour que je m'en saisisse parfaitement. J'avais encore le vertige, la sensation d'être au bord d'un précipice qui m'engloutirait si je tentais trop d'en observer le fond. Un puit sans fond. On voulait me donner l'impression que j'étais faible et fragile, que j'avais besoin de règles et de guide. Fuck this shit.

J'ouvris brusquement la porte du logement et avançai sur ce qui semblait être un balcon surplombant l'espace de vie. Un espace assez grand - il fallait l'admettre. En levant le nez, je ne sus percevoir le plafond, haut. Mais pas suffisant pour me procurer un faux sentiment de liberté. Un bref regard me confirma l'absence de fenêtre ou de porte - comme dans le logement où les portes coulissantes dénuées de verrou m'avaient filé des sueurs froides. Il allait falloir beaucoup de courage et de calme pour supporter tout ça.

Et peut-être - évidemment - se souvenir de qui j'étais. Reconstruire un sens d'identité, d'individualité si désespérément nécessaire à ma survie. Mes poings serrés et toute la tension soudaine paralysant mon corps me força à battre des paupières et prendre une profonde inspiration. Au moment où je me décidais à faire le tour entier du balcon avant de penser descendre faire le tour du propriétaire, une porte s'ouvrit à ma gauche, et par pur réflexe inconscient, je me collais au mur pour ne pas être dans le champ de vision de la personne, ma main se portant à la brosse à dent à ma ceinture - piteuse arme.

(c) DΛNDELION
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MessageSujet: Re: double trouble (ft H02-07)   double trouble (ft H02-07) EmptyDim 23 Fév - 14:14

Double trouble

@F02-006


De l’eau. Il me fallait de l’eau. Une grande rasade d’eau, même croupie. Je fais claquer ma langue sèche contre mon palais tout aussi sec. Ma glotte se contracte douloureusement à l’idée de mourir déshydraté. Après avoir fureté timidement dans cette chambre. Ma chambre. Toujours torse nu après m’être débarrassé de ma chemise comme si cette dernière avait été en flammes. Je découvre la salle de bain, ma sauveuse. Mon oasis. Et c’est peut-être bien le premier sentiment de soulagement que je ressens depuis mon réveil. La confrontation face à la glace qui surplombe l’évier temporise quelques secondes ma quête d’eau fraiche. Alors, c’est moi, ça ?
Un réflexe pour attacher mes cheveux en arrière avant de plonger la tête sous le robinet me trouble plus que de raison. Il me manque quelque chose. Quelque chose d’important. Et je bois. Bois comme un soiffard à m’en faire péter l’estomac. Les premières gorgées passent mal, je sens le trajet du liquide me violer l’oesophage. Ça me brûle alors que c’est glacé. Ça me fait du bien putain. Je me contre-fous de noyer le bracelet que je porte au passage.
Passé ces minutes de survie primaire je me scrute à nouveau dans ce miroir. Pour être tout à fait franc, je n’aime pas ce visage. Peut-être parce qu’il ne me dit rien. C’est ouf de ne même pas se reconnaitre. Mes cheveux sont mal en ordre. Je suis propre pourtant. Je ne résiste pas à l’idée de les tirer en arrière à nouveau. C’est à peine mieux. Mon regard est vide. Vide de personnalité. Comme moi. T'es qui bon sang ?
Cette vision est intolérable et je me réfugie à nouveau dans ma chambre. Dubitatif, je palpe cette chemise froissée sur mon lit, maintenant froide parce qu'humide de sueur. Me la foutre sur le dos ne me plait pas des masses mais c’est tout ce qu’il me reste en réalité si je ne veux pas me balader torse-poil. Je resterais bien ici jusqu'à ce que mort s'en suive. Je m’allonge. Les yeux rivés au plafond. La lumière m’agresse un peu moins la rétine, je me demande si je peux me replonger dans le noir. Mon ventre se tord soudain. Je crois que j’ai faim. Je m’assois la tête entre mes mains. Le bracelet bleu et lisse qui me serre le poignet me gêne. Je tire dessus pour tester sa résistance, sans conviction. À cet instant précis, un sentiment de lassitude profond me fout un coup au moral. Trop de questions insensées qui se bousculent dans mon petit crâne creux.

Après avoir maîtrisé cet état de prostration et ma trouille inée me voilà debout face à un moniteur qui fait défiler en boucle des règles absconses. Je peux lire et comprendre trois des langues proposées... Mon estomac gronde, la porte devant laquelle je me trouve mène, espérons le, vers une cuisine ?

Que nenni. Apparemment, mon nouvel univers ne se réduit pas qu’à ma cage à hamster. Dans un premier temps, je n’ose pas franchir le palier. Je reste comme un con dans l’encadrure de ma porte à jauger si je cours un danger. Si j’entends quoi que ce soit d’hostile qui m’autoriserait à rebrousser chemin. Quelques secondes passent avant que je ne me décide enfin à avancer. Mes poings se serrent, la crainte de tomber sur quelque chose de déplaisant me couperait presque les jambes. On est où ici ? Où est la cuisine ? Le moniteur mentionnait des distributeurs sans préciser comment les trouver. Je sais seulement que ce bracelet kitsch à mort me sera finalement d’une grande utilité si je veux me nourrir. Une énième question me vient sans que je ne sache à qui la poser. Dois-je payer quelque chose ? Je n’ai pas un sous en poche…

Allez. T’es sûrement plus débrouillard que tu ne le penses, tu vas bien finir par t’y retrouver ! Je m’avance maladroitement, posant mon regard tout autour de moi… et c’est là. C’est là que je la vois. Plaquée au mur, des yeux assassins en guise de bonjour. Elle est bien plus petite que moi mais l’énergie qu’elle dégage est si féroce qu’elle me ratatine d’emblée. Je recule de trois pas, la porte coulissante que je viens de franchir s’est refermée derrière moi comme pour m’enjoindre à prendre mon courage à deux mains. Courage que je ne trouve pas au fond de moi. HELP crient mes boyaux. RUN hurle ma tête. Mais je reste là, paralysé, à tutoyer cette nana du regard comme si la quitter des yeux pouvait m’être fatal. Des sueurs froides me glacent le sang.

«  - VOUS ÊTES QUI VOUS ?! » Je hurle malgré moi. Je suis mort de trouille et je crois que je pourrais pisser dans mon froc à l'idée que cette petite blonde puisse m'approcher.

(c) AMIANTE

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MessageSujet: Re: double trouble (ft H02-07)   double trouble (ft H02-07) EmptyDim 23 Fév - 15:34




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Aussi agressive et défensive que je me sentais, je me voyais mal attaquer sans avoir été provoquée, ou sans me sentir menacée. Planter une brosse à dents dans les fesses du grand type dégingandé qui venait de débouler timidement était donc exclu. Le type ne me fit pas forte impression - en tout cas pas comme une menace. Il avait l'air jeune - plus que moi ? et le visage poupin encadré par de jolies boucles brunes sautillant à ses pas prudents. Le raidissement de sa colonne indiquait une certaine frayeur et je regrettais soudainement d'être dans son dos - certaine de le terroriser au moindre bruit. J'avalai péniblement ma salive et réalisait à quel point j'avais soif et le ventre creux. La nana du réveil m'avait indiqué que me serait servi un petit-déjeuner.

Ma décision prise, j'esquivai un mouvement quand enfin il me remarqua. Et sembla paralysé de peur. Terrorisé. Son visage trahit immédiatement ses émotions et il m'angoissa aussi rapidement. Quoi ?! Me connaissait-il ?! Moi - la moi avec les souvenirs ? Etais-je une personne dangereuse et inquiétante ? L'opinion que j'avais formé suite à l'examen du miroir m'avait certes confirmé que je n'étais pas mignonne et que je n'avais pas le visage d'un ange, mais QUAND MÊME ! J'arquai donc un sourcil dubitatif lorsque l'autre truie se mit à proprement HURLER en réclamant mon identité - répondant à mes interrogations. Non. Il ne me connaissait pas et c'était bien ce qui le rendait fou de terreur. A en juger par son état, il sortait du même étrange réveil que moi.

Un sursaut me fit me coller encore plus au mur face au volume sonore inattendu et je regrettai brutalement que mes ongles soient si courts et ma brosse à dents si inutile. Il allait quand même pas m'agresser direct le grand DADAIS là ? OH !  Il voulait que j'le tape ? L'adrénaline et la peur m'acculèrent d'avantage et je crachais les prochaines paroles :

- Putain mais J'EN SAIS RIEN ET TOI T'ES QUI BORDEL !?

J'abandonnais ma position prostrée contre le mur pour relever la tête fermement et le toiser. Mes vingt centimètres manquant ne ternissaient en rien le ton féroce de ma voix - une voix étrangement douce même à mes oreilles qui ne l'avaient pas encore entendue. Je remarquai ses vêtements, identiques aux miens, son bracelet, bleu. Il fallait que je calme l'hystérie direct et que je m'affirme avant qu'il ne s'en prenne à moi; mon coeur battait la chamade et si je m'étais écoutée une seconde, j'aurais compris à quel point j'étais terrifiée. Il avait reculé dès que j'avais avancé ; me confirmant qu'il n'était pas agressif physiquement mais bien uniquement verbalement. Nous étions deux âmes apeurées réagissant de façon diamétralement opposées à notre peur et notre confusion.

Je pris une profonde inspiration et les prochains mots claquèrent froidement.

- Je viens de me réveiller ici. Je ne sais pas qui je suis. Ni qui tu es. J'ai ce vieux truc au poignet - et toi aussi. Alors vraiment pas la peine de me HURLER DESSUS.


On pouvait dire que mon premier contact était loin d'être paisible. Grommelant, je lui tournais le dos pour inspecter le reste du Balcon, jetant un oeil par dessus la rambarde tout en le surveillant du coin de l'oeil - des fis qu'il essaie de me pousser l'asperge hystéro. Je n'avais aucune idée de comment gérer toute l'angoisse qu'exsudait cette personne - alors je me contentais de l'ignorer copieusement pour bien établir que j'allais pas lui sauter à la gorge. C'était un petit caillou - un p e t i t  c a i l l o u qui roulait sur l'herbe... et j'allais donc le traiter comme tel. Pfouh. Respirer. Inspirer.

Toucher la brosse à dents. Se répéter que tant qu'on est en vie, on peut s'en sortir. J'avais dû faire une énorme erreur pour me faire enfermer ici. J'avais été piégée. On m'avait kidnappée. Cela ne pouvait en aucun cas être dû à une action de ma part. Je savais pertinemment une chose - et c'était bien pour mon ego et pour mon individualité - c'est que j'étais intelligente. Personne n'aurait pu me déconstruire pour tenter de me reconstruire autrement. Je me f'sais baiser par personne. C'était une certitude aussi solide que ce que je pouvais avoir dans les circonstances actuelles, et mon esprit s'y accrochait désespérément. Et c'était pas un grand blanc-bec qui allait me déstabiliser.
(c) DΛNDELION
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MessageSujet: Re: double trouble (ft H02-07)   double trouble (ft H02-07) EmptyLun 24 Fév - 13:27

Double trouble

F02-006


La réponse de mon assaillante ne se fait pas attendre. Elle me foudroie sur place avec des jurons. Par chance elle ne m’agresse pas physiquement, du moins pas encore… Moi j’suis qui bordel ? Si seulement je le savais !

« - H02- KEKCHOZ APPAREMMENT ! JE SAIS PAS !? » J'hurle comme un dingue parce que c’est tout ce que je suis capable de faire. Hurler me fait du bien en réalité même si je me mange un pic d’épinéphrine dans le processus et que mon coeur se met à battre comme un tambour du bronx.

Et puis qu’est-ce qu’elle foutait là d’abord, comme une ninja en fusion avec les parois du mur ?! La rencontre du troisième type qu’on attend pas !
Dire que je suis confus est un pur euphémisme. Je ne m’étais pas imaginé un seul instant croiser le chemin de quelqu’un « d’amnésique », comme moi ? J’imaginais être la seule victime. Ça pourrait me rassurer de ne pas être seul-tout dans ma galère. Mais mon intuition me dit de me méfier d’elle comme de la peste. Le mystère s’épaissit.  Et je suppose que c’est pas demain la veille que je vais démêler le vrai du faux. J’atteins le summum de l’angoisse.

Lorsqu’elle se décolle de son mur, je recule d’un pas, encore, tout en cherchant soudain mon air. Les gars. Je crois. Je crois - que j’hyperventile.

Et voilà qu’elle me toise du haut de ses 1m20. Malgré ce que j’en pense, l’intimidation de cette naine décolorée à coup d’attitude de scarla est terriblement efficace sur moi. Je sens mes mains trembler et mes jambes onduler comme des spaghettis trop cuits. Je crois que je vais tomber dans les vapes d’une seconde à l’autre. Je maintiens un semblant d’eye-contact du mieux que je peux, malgré ma cervelle en surchauffe et ma respiration qui va à vau-l’eau.

Pas la peine de lui HURLER dessus qu’elle dit. AH-ha-ha. Je ne risque plus d’hurler, ni de produire le moindre son d’ailleurs, alors que j’hyperventile comme un bichon en plein cagnard. Mes yeux s’écarquillent lorsque, comme une envie de pisser, la blonde se détourne de moi. Expéditif comme rencontre. Ce qui me rassure et me terrifie à la fois.
J’ai cependant, à cet instant précis, une autre urgence à gérer. Je dois respirer. Mes jambes font grève et je m’écroule comme une poupée de chiffon. J’ai beau être maigrichon, je m’étale par terre dans un bruit assourdissant. Et alors que je suis allongé, à respirer trop vite et trop fort pour mon propre bien, ma vue se trouble. Je ferme les yeux. Je crois que je connais ça. Je crois que ce n’est pas la première fois que ça m’arrive. Dans le chaos intérieur qui m’envahit, des phrases me reviennent comme une notice d’utilisation.

FOCUS. Focus sur ta respiration petit gars. FOCUS. Tu n’es pas en train de manquer d’air, c’est tout l’inverse ! Tu en as justement trop inside, tu dois vider tes poumons avant de vouloir les remplir à nouveau. FOCUS.

Cette voix dans ma tête, n’est pas la mienne. Elle est chaleureuse et me paraît si bienveillante. J’ai l’impression d’halluciner complet. Des larmes coulent alors que, toujours en position foetale à embrasser le sol, ma respiration s’ajuste tant bien que mal à la cadence que je tente de lui imposer. Je ne sais pas combien de secondes ou minutes se sont écoulées, j’ai perdu un bref instant la notion du temps et de ce qui m’entoure. J’ose rouvrir un oeil. La scarla décolorée est tout près de moi. Damn, j’ai envie de crever et cette nana est peut-être bien l'ange de la mort qui va m'embarquer en enfer.

(c) AMIANTE

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MessageSujet: Re: double trouble (ft H02-07)   double trouble (ft H02-07) EmptyLun 24 Fév - 23:41




double trouble

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Prise dans mes pensées, occupée à m'auto-persuader que j'étais une "bad bitch and u can't kill meh", les doigts crispés sur la rambarde en observant les inconnus passer sans qu'aucun ne m'évoque quoi que ce soit, à me torturer l'esprit sur la série de chiffres qui semblent nous être attribués en lieu et place de nom et prénom, celle qu'on m'avait attribuée m'étant déjà complètement sortie de la tête, je pensais que l'asperge hystérique qui m'avait servi de premier interlocuteur allait capter les signes et s'en aller faire sa petite vie - même peut-être servir d'éclaireur avant que je ne me risque avec le reste des... détenus. C'était la seule association d'idée qui me venait à l'esprit, avec cette uniformisation, ces plateaux repas étranges, ces bracelets à nos poignets. Une prison. Un picotement désagréable à l'arrière du crâne survint et je secouais la tête.

Ugh. Pas le temps d'avoir une migraine.

Un bruit sourd me fit bondir sur mes pieds et m'éloigner d'un bon mètre avant que je ne vois la même grande asperge au sol en train d'hoqueter comme un poisson hors de l'eau. Merde ! Son anxiété déjà communicative se transforma en pure panique qui me saisit brutalement à la gorge.

- Eh ! Machin ! Ca va !?

Prudente, j'avançai lentement au cas où je ferais face à une tactique pour me heurter, mais je dus bien vite me rendre à l'évidence : il ne simulait pas. Un coup d'oeil à son visage et l'énergie toute entière qu'il dégageait me le confirma. Que faire ?! Il ne semblait souffrir d'aucune blessure - mais sa respiration semblait bloquée et il hyperventilait. Il ne répondait d'ailleurs pas à mes injonctions, comme ailleurs, les yeux fermés puis ouvert sans sembler voir ce qui se passait autour de lui. Des larmes se mirent à rouler de ses yeux - ce qui acheva de me terroriser. Comment pouvait-on se laisser aller à tant de vulnérabilité et de fragilité face à une parfaite inconnue ?!

Incompréhensible et repoussant - mais il semblait que j'avais en moi une fibre humaine après tout, car je ne réussi pas à l'ignorer. Maladroitement, je repoussais les mèches de ses cheveux qui venaient coller ses yeux, tentant de lui redresser légèrement la tête, absolument dubitative au sujet de mes propres actes. Etait-ce seulement approprié dans sa condition ? Une esquisse de mots réconfortants franchirent mes lèvres.

- Hum... There there, ça va aller ?

Je le tenais un petit peu encore, accroupie par terre, perdue et légèrement dégoûtée par la situation. Les mots franchirent une nouvelle fois mes lèvres sans que je leur demande rien.

- Allez relève toi, tu peux pas rester ici. Je sais pas ce qu'on fout là ni pourquoi mais tu peux pas montrer ta faiblesse aussi facilement. On est tous probablement un peu terrifiés mais faut se contrôler si tu veux qu'on s'barre et qu'on retrouve nos souvenirs.

J'avais murmuré mes dernières paroles dans une mâchoire serrée, pour ne pas trahir plus encore mon plan à quiconque pouvait entendre. Avec ma chance, les foutus bracelets genrés de mes deux avaient des micros pour capter le moindre de nos pets silencieux et c'était fichu quoi qu'il arrive. Mais fuir était ma priorité numéro une, et je ne pouvais pas prétendre être une bonne petite détenue bien longtemps. Si la destruction était la seule voie menant à la liberté, ce serait celle que j'emprunterais.

Pour appuyer mes paroles, je lui tapotais doucement la joue d'un air encourageant.

- Allez ! Debout. Essayons de trouver à graille dans ce foutoir et ne cédons pas à la panique.

De la part d'une nana armée d'une brosse à dents, c'était un peu fort de café - je concède - mais j'allais certainement pas l'admettre.

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MessageSujet: Re: double trouble (ft H02-07)   double trouble (ft H02-07) EmptyMer 4 Mar - 11:17

Double trouble

F02-006


Don’t judge a book by its cover ? Pourquoi cette fille était-elle si douce avec moi tout à coup ? La tête sur ses genoux, je reprenais doucement conscience. Elle ne m’avait finalement pas abandonné. Et pourtant je ne devais pas être beau à voir après ma crisis, avec cette bave au coin des lèvres, ma sueur, et mes joues inondées - de larmes. Ses mots m’apaisèrent un instant avant de soulever à nouveau un million de questions. Pourquoi murmurait-elle entre ses dents ? Ne pas montrer ma faiblesse me conseillait-elle alors que je tentais de retrouver un semblant de dignité. Se contrôler. Se barrer. Pour aller où exactement ? Pour faire quoi ? Courrait-on un danger ici ? Pourquoi avais-je l'impression que oui ? Retrouver nos souvenirs. De quelle façon ? Savait-elle seulement ce qu’elle disait ? Était-elle en train de me tester ? Si tel était le cas, tester quoi et pourquoi au juste ? En savait-elle plus que ce qu’elle voulait bien me faire croire ? Perdu et anxieux comme jamais, je plantais mon regard dans le sien pour la sonder. Comme si ses yeux allaient me révéler l’impensable. Mais je ne décelais malheureusement rien qui puisse m’aider. Sans parler de l’état général qui suivait mon réveil, mon corps était tout engourdi et je peinais franchement à me lever.

« - Je suis désolé, je ne sais pas ce qui m’a pris. Je… Je ne suis pas terrifié. Je crois que j’ai juste… très mal… dormi ?  »

Crédibilité 100%. Je prononçais ces mots dans un râle. Ma langue était anesthésiée au point de me faire parler comme un teubé et ma voix semblait provenir des tréfonds de l’univers tellement elle sortait de nulle part.
Et alors qu’elle me tapotait la joue d’un air franchement gêné - sans doute parce que je squattais encore ses genoux comme si je payais un loyer - je fus pris d’un spasme qui me fit m’asseoir malgré moi pour tousser violemment dans mon poing. Après plusieurs quintes de toux sèches et interminables - Jean Michel fragile - Je me levais enfin. Fébrile, pas certain de tenir plus longtemps sur mes quilles branlantes. Mais debout et mon souffle sous contrôle. Maintenant quoi ? Je crois que j’ai besoin de réconfort. L’entendre dire qu’elle comptait chercher à grailler dans cet endroit était une véritable bénédiction. J’esquisse un léger sourire je crois bien.

« - Moi aussi j’ai faim. » Je lui dis, la voix cassée, presque fier de nous trouver un énième point commun outre notre amnésie et incompréhension totale de la situation. « - Toi aussi tu as un bracelet. Tu sais comment l’utiliser ? » Si elle se trouve véritablement dans le même état que moi, cela m’étonnerait fort. À moins, bien évidemment, d’avoir la science infuse. Ma question peut sembler malvenue mais cela ne coûte rien de demander.
Je m’avance alors vers la rambarde pour observer, comme elle auparavant, l’immensité de cette pièce circulaire. Il y a des… gens tout en bas. Vêtus du même tissu que nous. Ils ont l’air détendus. Ça me plait pas. Mon anxiété me revient dans la gueule comme un boomerang mal rattrapé. Me retournant, apeuré, je la fixe alors avec mes yeux de veau. Elle s'est décidée à y aller, je me hâte jusqu'à elle pour l'arrêter comme si c'était une question de vie ou de mort.
«  - Attends ! Tu crois qu’on est safe ici ? » je chuchote presque, mais avec vigueur, un peu comme elle lorsqu’elle me murmurait qu’elle comptait se barrer d’ici. Un mouvement de tête vers les quidams du bas pour lui signifier que je pose la question à cause d’eux. J’avorterais presque cette quête de nourriture pour me retrancher dans mes quartiers. Mais je tiens bon. Du moins pour l’instant. Je dois avouer ne pas avoir décidé si je peux tout à fait me fier à cette fille. J’ai l’impression de devoir douter de tout et de tout le monde. Pourquoi ? Pourquoi pas. Pour l’heure, mes intuitions sont tout ce qu’il me reste. Et d’intuition, justement, j’angoisse à mort sans pouvoir me l’expliquer.

(c) AMIANTE

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MessageSujet: Re: double trouble (ft H02-07)   double trouble (ft H02-07) EmptyJeu 19 Mar - 18:03




double trouble

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Enfin, le petit être fragile et occupé à se tortiller sur mes genoux semblait se ressaisir. Son très convaincant "j'ai pas peur hein j'suis fatigué" m'arracha un grognement compréhensif. Ben tiens. C'était une tactique vieille comme ta mère ça, non ? Le teint cireux et la sueur sur son front m'indiquait qu'il y avait une bonne chance que ça finisse en expulsion spontanée sur ma chemise moche, mais fort heureusement, le tout se traduisit seulement par une forte quinte de toux. La mention d'un hypothétique repas semblait avoir ragaillardi mon comparse et il s'était presque enthousiasmé - une mention peut-être un peu trop hyperbolesque pour l'asperge étrange qu'il était - terrorisé par sa propre ombre et la petite fausse blonde d'1m60 environ que j'étais. Vivions-nous dans une société matriarcale où la femme avait l'ascendant ? Un sourire en coin me fut arraché à cette pensée tant mon inconscient doté de toute sa mémoire sembla la trouver ridicule.

Puis il fit mention du bracelet, et pour quelqu'un d'incroyablement inutile et angoissé de la vie, il fit la mention de quelque chose à laquelle moi, jeune femme intelligente, et pleine de ressource, n'avait pas pensé. Une utilité. Pour le bracelet. Une utilité impliquant une manière de l'utiliser. Quelle conne ! Je battis des cils d'un air abruti pendant une petite poignée de secondes avant d'articuler lentement.

- Parce qu'on pourrait... s'en servir ?

J'observais mon poignet avec un émerveillement tout nouveau, avant de le secouer et tapoter dessus avec mes ongles, sans résultat aucun. Le grognement de mon estomac me ramena néanmoins bien vite aux priorités et je décidais de me diriger vers l'aire commune et de tester l'ambiance. Mon nouveau meilleur boulet au pied semblait néanmoins bien déterminé à me stopper net et m'interpella sur le danger de l'opération. Je serrais les mâchoires une seconde, et prit le temps de réfléchir.

- Ecoute... Machin. J’crois que toi et moi, on a un peu le même problème ; c’est qu’on peut pas vraiment tout miser sur notre physique, surtout toi. Mais ça veut pas dire qu'on doit pas essayer. Regarde : je fais 1m20 et t'as quand même presque pissé dans ton froc face à moi. Qui va essayer de nous emmerder ? Personne.

Le truc c'était d'avoir l'air sûr de soi, agressif et déterminé. Personne venait chercher l'embrouiller avec quelqu'un qui donnait l'impression de n'avoir rien à perdre dans une confrontation. C'était en faisant la lopette de coin de salon qu'on se faisait enquiquiner. Je carrais les épaules et lui fit ma meilleure tête de méchante : il recula d'un pas presque instinctivement et cela me rassura. J'étais certaine qu'à moins de tomber sur quelqu'un de plus confiant, et d'attirer son attention, je pouvais me démerder face à n'importe qui.

- J'te protègerais. On est pt'être pas safe avec eux, mais nous deux, entre nous, maintenant, on sait que oui.

En même temps, c'était clairement pas lui qui allait d'un coup me suriner par derrière, même si il en avait les capacités physiques, avec son mental de lapin effarouché. Je lui saisis la main, pleine d'une autorité quasi maternelle.

- Personne ne nous embêtera.

Je voulus le tirer mais rencontrait une résistance. Mon speech n'avait-il pas eu l'effet escompté ?

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