La mort ○ 82 ○ Terminé

La lumière dans sa chambre se fait violente. Trop violente. Ce qui ne lui plait pas du tout. Ah que non. Elle est certaine qu'il est définitivement trop tôt. « Maman ! J'veux pas aller à l'école ! » qu'elle ronchonne, son bras sur ses yeux pour se protéger de la lueur violente. Une voix qu'elle ne connait pas se met à parler. De trucs bizarre. F05-4 ? A besoin de manger plus de protéines, de vitamines... de trucs bons pour la santé en somme. Beurk. Elle enlève son bras pour voir qui lui parle de cette façon, parce que ce n'est pas du tout la voix de sa mère. Une inconnue. « Hey, pourquoi t'es dans ma chambre ?! » fait-elle. Elle lui lance un oreiller dessus... qui lui passe au travers. « Ah ! » se met-elle à crier. Elle se cache ensuite sous sa couverture et attend que ce fantôme quitte sa chambre. Quelques secondes plus tard, elle n'entend plus rien et elle risque un regard. L'être n'est plus là. Ouf. Elle regarde ensuite autour d'elle, regarde la chambre dans laquelle est elle. Cette dernière n'est pas très belle. Blanche. Elle n'aime pas, c'est monotone, si... blanc ! Quelle idée de laisser ça comme ça. Qui a fait ça ? Ce n'est pas elle. Qui elle est ? Pourquoi elle se pose cette question ? Elle sait très bien qui elle est... elle est. Euh... elle regarde vers le bas. Une fille ! Voilà.

Puis, elle ne peut plus ignorer les différentes douleurs et les différents inconforts qui lui traversent le corps à présent qu'elle est seule. Elle a mal partout. Elle ne se sent pas du tout bien. Elle a mal au cœur. Elle a mal à la tête. Elle a mal au ventre. Elle ne sait plus qui elle est. Elle a soif. Elle a faim. Elle ne sait pas où elle est. Elle ne sait pas ce qui se passe. Elle n'aime rien de ce qui est en train d'arriver. Une seule réponse lui vient en tête et elle ne l'aime pas du tout : elle va mourir. Elle se met à gémir. Elle est trop jeune pour cela. Elle ne sait pas quel âge elle a, mais elle est trop jeune, elle en est certaine. Elle gémit une nouvelle fois. Elle sort lentement du lit, a la tête qui tourne un peu, pour aller chercher l'oreiller, retourne dans le lit, se recouche met sa tête en-dessous de son oreiller car la lumière continue d'être toujours aussi agressive. Elle gémit une nouvelle fois. Ça ne lui fait pas de bien, mais ça ne fait pas de mal non plus.

Elle entend une voix, sort la tête de son oreiller. Qui est encore là ? Un autre fantôme ? C'est une homme, qui est tout de blanc vêtu. « T'es un ange, c'est ça ? » demande-t-elle, d'une toute petite voix. « J'veux pas mourir. » Elle a envie de pleurer maintenant. Elle n'aime pas trop cette sensation. « Aide-moi. » elle le supplie, tendant ses mains vers lui afin qu'il puisse la sauver. « Pourquoi j'ai mal ? Pourquoi j'me souviens de rien ? J'suis punie ? » Elle a encore des tonnes de questions, mais elle va aux plus urgences. Elle ferme les yeux, se concentre pour faire partir l'envie de vomir qui vient de la traverser.

Oh, ce réveil ! Quel étrange réveil ! Elle dirait bien qu'elle ne se rappelle pas d'avoir vécu un autre étrange réveil, mais elle ne se rappelle de rien. C'est assez difficile à juger. Cette (pas si) nouvelle constatation la fait gémir de nouveau. Pas de souvenirs. Quel étrange réveil ! Si seulement la douleur qu'elle ressent pourrait partir, cela irait déjà un peu mieux. Elle pourrait se concentrer un peu plus sur autre chose. Quoi, elle ne sait pas trop, mais elle est certaine qu'elle trouverait. Elle pourrait trouver comment ne pas mourir, par exemple. Ou savoir pourquoi elle va le faire. L'ange qui vient d'apparaitre va probablement pouvoir le lui expliquer, ou bien l'aider, ou arrêter ses souffrances. Ce serait bien aussi. L'ange s'approche d'elle, l'appelle petite, alors qu'elle tend ses mains vers lui pour indiquer d'une autre façon qu'elle a besoin de lui. Il a l'air fatigué, pas très blond, pas très jeune non plus, n'a pas d'auréole, n'a pas de harpe, n'a pas d'ailes, mais elle se dit qu'elle ne peut pas faire la difficile.

Il se met à sourire un peu, elle ne pensait pas que les anges pouvaient sourires. Elle pensait qu'ils devaient toujours afficher un air grave et important... mais qu'est-ce qu'elle en sait réellement ? Elle a l'impression que l'idée qu'elle fait de ces derniers est très clichée. Elle ferme les yeux un peu, non, elle ne pense pas avoir besoin de lunettes. « T'es pas un ange ? T'es qui ? » Elle est un peu désespérée. S'il n'est pas un ange, pourquoi il est là, alors qu'elle va mourir, hein ? Il est peut-être venu pour la chercher pour la faire aller dans le monde des morts ! « T'es une faucheuse!? » demande-t-elle, son devenant un peu plus aigu et inquiet. C'est peut-être son contraire, tiens. Elle ne sait rien, alors tout peut être possible. Elle n'aime vraiment pas cela si c'est le cas. Pas du tout. C'est de pire en pire.  Elle ferme les yeux lorsqu'elle voit sa main qui se tend vers elle. Il va lui prendre la vie, c'est ça ? Elle sent qu'on lui tapote l'épaule et que rien d'anormal se produit. Elle rouvre les yeux. Il est toujours là et ils sont toujours dans cette pièce trop blanche. Elle lui pose donc des questions.

Ne pas bouger. Elle ne devrait pas avoir de problème pour faire cela. Elle n'a pas du tout envie de bouger, elle a mal partout. « Oui m'sieur... » fait-elle, ne sachant pas trop quoi dire à présent, après ce grognement et la voix qu'il a pris. Elle l'a fâché ? Elle n'a pas fait exprès, elle ne peut pas dire si elle se comporte de la bonne façon. Elle n'a aucun exemple d'un bon comportement. Il revient quelque instant plus tard avec de l'eau. « Merci. » dit-elle et elle prend une gorgée, lentement. Cela fait du bien, ça goûte l'eau, c'est froid. Elle en prend d'autre quelques autres gorgées tandis qu'il commence à répondre à ses questions. Elle ne va pas mourir ! Elle trouve cela assez difficile à croire tout ce qu'il lui dit. « Et c'est où ? » Ils sont où ? Cela ressemble à une sorte d'hôpital, sans civière, avec tout ce blanc. « Plus des kangourous je dirais. » Cela lui semble être plus approprié que des buffles sans trop savoir pourquoi. « Mais je sais vraiment rien ! » fait-elle, un peu en colère contre le fait de ne rien savoir.

Elle soupire, ferme les yeux pour essayer de se concentrer, alors que la nausée ne se calme pas vraiment. Elle repasse dans sa tête ce qu'il vient de lui dire. « J'vais pas mourir ? Ou on est tous mort ? » Ce qui retourne à l'idée de mort, c'est bizarre. Elle n'aime pas plus. « C'est qui les autres ? » Ils ne sont pas que tous les deux. Peut-être de l'autre côté de la porte. Elle a bien vu quelqu'un, mais elle est bizarre. « C'était qui la femme fantôme ? J'lui ai balancé un oreiller, mais il lui a passé au travers et elle a continué de me dire que je manquais de vitamines... » Ce qui n'est pas une information très importante pour elle. « T'as un nom ? » Parce que elle, elle ne se souvient pas du sien, peut-être qu'elle pourrait utiliser le sien un peu différemment... ou que c'est lui qui doit la nommer ?

Ce n'est pas non plus une faucheuse. Pas un ange ou une faucheuse. Il est difficile. Elle ne pense pas connaître beaucoup d'autres noms reliés à la mort. Peut-être qu'il est comme il dit : juste un type. Elle va devoir faire avec suppose-t-elle. « Si j'suis pas morte, t'as le droit. » D'être un type ou de la décevoir ? À lui de décider. « J'trouve pas que c'est exotique... » Cela lui est venu naturellement, elle en avait peut-être un de compagne de kangourou. Elle ne sait juste pas c'est quoi. C'est frustrant ! Elle baisse la tête, se regarde, hausse les épaules. Elle ne sait pas trop si elle connait son corps. Sauf qu'il est bien relié à elle, c'est déjà ça. Elle relève la tête, continue de l'écouter parler. Ils sont tous les deux sans mémoire ? Oh la la. Oh la la la la ! C'est vraiment bizarre et nul. Pourquoi ? Elle aimerait bien être dans un vrai bateau par contre... c'est peut-être le cas. « On est sur l'eau ? » Et une nouvelle question. Elle veut tout savoir, tout simplement. Il est donc normal qu'elle en pose encore. Probablement pour le plus grand déplaisir de l'homme.

Ils ne sont pas que deux sans mémoire, ils sont une cinquantaine sans mémoire ! « Quoi ? » Son « quoi » est dit fort, elle se fait sursauter. Ils sont peut-être mort, peut-être pas. C'est de plus en plus bizarre cet endroit. Et cet état. « On est en vie. Morte j'aurais pas mal comme ça. » La mort c'est la fin de tout, alors la douleur, ça n'existe pas. « C'est pas gentil ! » L'hologramme peut le dire, mais pas quelqu'un d'autre. C'est pas de sa faute. Elle ne sait même pas à quoi elle ressemble. Elle louche un peu, ne voit que son nez. Ça ne lui dit pas grand-chose à part le fait qu'elle a un nez. Ce qui est un bon début. Elle essaie de ne pas sourire lorsqu'il lui pince la joue, mais elle se met rapidement à pouffer. Elle croise les jambes lorsqu'il s'installe sur son lit et elle continue de le regarder. Il se souvient pas de son nom. Ce n'est pas surprenant, si personne ne se souvient de rien. Elle fronce des sourcils ensuite. « 82 ? Pff. Moi elle m'a dit F05-4... c'est pas beau ! » Des chiffres, des nombres, pourquoi ? Ce n'est pas très original. Elle va régler cela pour lui, tout de suite. « Tu vas être... » Elle le regarde, ferme les yeux un peu. C'est difficile de se concentrer quand on a presque frôler la mort, lorsqu'on se souvient de rien, lorsqu'on sait pas ce qu'on sait et lorsqu'on a mal partout. Un sourire mutin apparaît finalement sur son visage : elle a été prise d'inspiration. « Wallaby ! Non ! Wombat ! Dingo ! C'est des animaux j'pense... c'est ça ou mon ange hein. » Elle lui fait ensuite un sourire innocent. En gros, il n'a pas le choix de se faire appeler par un nom d'animal (enfin, peut-être un nom d'animal), ou bien mon ange. Ce qui n'a pas du tout eu l'air d'apprécier.

« P'tite flamme ? J'aime ! » Il ne sait pas trop d'où il sort ça, mais elle aime bien. Elle n'a pas encore eu conscience de la couleur de ses cheveux. « J'ai faim. » Enfin, elle pense avoir faim. Elle a mal partout, un peu moins que quelques minutes plus tôt, mais savoir si elle a vraiment faim est assez difficile à évaluer.

Elle ne sait pas trop ce que l'homme comprend, mais il le prend bien. Tant mieux. Il ne faudrait pas que leur relation commence du mauvais pied !Surtout qu'ils sont coincés dans un endroit comme celui-ci. L'éviter ne doit pas être très facile par la suite. « Tu aurais perdu ! » Contre un kangourou, ouais ! Ce sont de vrais boxeurs. Grand et imposant ! Elle ne sait pas comment elle le sait, mais elle le sait. Gare à lui s'il veut s'engager dans un tel combat. Elle ne pense pas qu'il y ait de kangourous ici, ce serait étrange. Ça ne doit pas être enfermé, ce sont des animaux. Oh, elle a trouvé ce que c'était sans savoir comment. C'est vraiment bizarre comment ces connexions se font. Normal, pas normal ? Elle ne sait pas. Elle a déjà assez à faire avec toutes les informations et ce réveil étrange sans mémoire pour pouvoir se questionner, tout de suite, sur comment elle peut revenir. Il lui répond ensuite à propos du bateau. « Ah oui... » Elle n'a pas pensé aux vagues. Elle n'a pas l'impression que ça tangue, peut-être que c'est un bateau spécial. Il est là depuis plus longtemps qu'elle, il aurait sûrement remarqué si cela tanguait. Il doit avoir raison. Pourtant, vivre sur un bateau c'est plutôt chouette. Et se serait pratique pour tous les kidnapper et leur enlever la mémoire. Il y a d'autres bateaux qui amènent des personnes régulièrement question d'encore plus mélanger tout le monde et de commettre d'autres kidnappings. Elle se demande si penser autant est normal ou si c'est juste les effets du truc qu'elle a eu pour avoir une amnésie qui fait cela. Elle va bien le savoir plus tard.

Elle est pâle, oh non. Un fantôme, oh non, roux, oh oui, elle est peut-être morte, quoi ? Elle le regarde, cligne des yeux, ne sachant pas trop comment prendre cela à présent qu'elle a oublié cette idée de mort. Il ramène cette idée alors qu'elle croyait qu'elle était fausse. Elle ne sait vraiment plus quoi penser à présent. Elle cligne des yeux, se demande qui appeler à présent, se demande s'il n'est pas vraiment un ange ou un faucheur. « On blague pas avec ça ! » fait-elle, ne trouvant pas cela très drôle. C'est pas drôle être mort, elle n'a jamais essayé, mais ça doit être assez nul. Elle est 4, et elle opine la tête lentement. Autant parce qu'elle n'aime pas trop ce 4, que parce qu'elle est encore sous le choc de la blague qu'elle n'a pas trop aimé. Son esprit se remet à fonctionner pour trouver quelque chose de plus approprié que 82, bien vite, elle se sent mieux. « Wombat ! J'aime bien comment ça sonne, alors, Wombat ! » Ce n'est peut-être pas la meilleure façon de trouver un surnom, mais elle fait avec ce qu'elle a, soit pas grand-chose.

Wombat passe la main dans ses cheveux pour elle ne sait trop quelle raison. Ils sont là et ils semblent être vrais, même si elle ne sait pas trop comment ils sont à part court et roux. « Parfait ! » Petite flamme elle est donc. Elle déplie ses jambes, essaie d'évaluer si elle est grande ou pas. C'est difficile à dire. Faudrait qu'elle essaie de se lever. Elle ne se sent pas très bien, mais elle peut toujours tester. Elle doit bien manger d'une façon ou d'une autre et ça ne doit pas être un service aux chambres puisqu'il faut se déplacer. L'homme doit l'accompagner. « J'pense que j'suis encore faible. » Parce qu'elle veut bien se faire trimballer comme un sac à patate ! Elle ne sait pas trop si elle est capable de marcher ou pas, elle va devoir le rester à un moment ou à autre, mais elle ne peut pas passer à côté de cette offre. Imagine s'il ne la lui propose plus ! Elle lève les bras, prête à se transformer en sac en patates. Bon, il ne reste plus qu'à savoir s'il va vouloir le faire, car cela paraît qu'elle compte profiter au lieu d'essayer de marcher avant. Elle ne lui en veut plus du tout de la taquinerie à présent.

Son colocataire veut bien la croire lorsqu'elle lui dit qu'il ne devrait pas se battre avec un kangourou. Ce qui est une chance, car elle a raison. Elle a sûrement dû déjà voir des kangourous à l'œuvre pour en être certaine de cette façon, elle ne sait toujours pas ce que c'est, mais elle est contente qu'il ne s'obstine pas. Sinon, elle aurait dû faire un kangourou d'elle-même sans trop savoir comment. « J'pense que moi j'suis du genre à chercher la baston. » En tout cas l'idée ne lui déplait pas. Elle hausse les épaules, elle va bien le découvrir. De toute façon, elle ne va pas essayer tout de suite, elle ne se sent pas assez bien pour cela. Elle se sent un peu mieux à présent, sauf qu'elle va éviter de se battre tout de suite. « J'pourrais jamais avoir ton âge, t'es trop vieux ! » est tout ce qu'elle dit. Elle sait bien qu'on peut blaguer de tout mais pas avec tout le monde. C'est juste que là, elle avait peur d'être vraiment morte et il continue sur le même sujet. Il aurait pu lui donner une chance de se remettre complètement de son réveil.  Elle demandait pourtant seulement un peu de considération. Et bah non.

Petite flamme opine de la tête, Wombat c'est vraiment mieux que 82. « Quelle idée2 et  des numéros aussi ! N'importe quoi ! « Et pourquoi 82 et moi 4 ? Pourquoi pas  82 et moi 83 ? » Ils sont colocataires, il est arrivé avant lui.. ce serait logique qu'il y a une logique, non ? Elle se dit qu'elle pense trop et elle secoue la tête, plus tard, elle va y réfléchir, lorsqu'elle va se sentir mieux. Ce qui devrait arriver bientôt, elle l'espère vraiment ! Dans tous les cas, un tour sur l'épaule de l'homme devrait aider à cela. Il la transporte comme si elle ne pesait rien du tout, ce qui est le cas en fait, elle doit vraiment plus manger. Il l'apporte hors de sa chambre, qui donne sur un logement tout aussi blanc. Elle se tait, regarde tout attentivement, espère des couleurs. Ils quittent le logement, où tout est blanc. Il se tourne ensuite et elle peut voir... un endroit plus bas bien blanc aussi. Elle ne dit rien quelques secondes, devant digérer cela. « Mais c'est nul... et blanc ! Et les fenêtres sont où ? Je veux du sable ! Où est l'océan ? J'suis en enfer ! » Elle ne s'attendait à rien de particulier, mais elle s'attendait à plus.

Ils arrivent par la suite dans l'air des repas où il a quelques autres personnes présentes à qui elle fait quelques signes de la main. Elle se doute bien que ce doit être bizarre de la voir comme ça, sur l'épaule de son colocataire, mais elle s'en fiche bien. Il a redépose et elle reste immobile, sans bouger, essaie de sentir ses jambes. Elles sont un peu molles, mais elle devrait être capable de se débrouiller pour rester debout. Elle se tient tout de même proche de Wombat, juste au cas. Elle ne voudrait pas faire plus ample connaissance avec le plancher. « On va pouvoir recommencer quand ? » Parce qu'elle a bien aimé se faire bouger comme ça. Elle cligne des yeux rapidement, tente de se donner un air irrésistible sans trop savoir si cela va fonctionner.

« Étincelle ! Oh la la ! » Elle lui fait un grand sourire, elle aime bien ce surnom aussi. Elle le prend ensuite dans ses bras, se met sur la pointe des pieds, pour un câlin, de façon impulsive. Elle se recule, regarde les machines. « Oh... chouette ! Pas de cuisine à faire ! » On dirait bien qu'il y a un aspect positif à cet endroit tout compte fait. Elle se dirige lentement, pas très sûrement, vers une des machines. « J'veux manger ! » fait-elle, à la machine. Rien ne se passe. « Elle est brisée. » Ça commence bien ! Elle se met à taper du pied, elle a faim !

Wombat n'est pas trop d'accord à propos de chercher la baston. P'tite flamme ne comprend pas trop pourquoi, c'est intéressant pourtant. Elle n'aurait rien contre bouger un peu. Enfin, pas tout de suite, elle ne sait pas encore si ses jambes sont capables de fonctionner. Elle va attendre un peu, mais plus tard, pourquoi pas ? Ça aide à bâtir le respect et ça, c'est important. « T'as vu des kangourous ici ?! » Cet endroit vient de devenir beaucoup plus intéressant d'un seul coup. Pourquoi il ne le lui a pas dit plus tôt ? « C'est juste une expression, c'est ça ? » Elle le regarde d'un air déçu et triste aussi, elle aurait bien aimé qu'il y en ait vraiment pas. C'est une drôle d'expression par contre, elle ne l'avait jamais entendu avant... mais elle ne peut pas en être sûre avec cette perte de mémoire. « Pff, les dinosaures sont morts depuis trop longtemps. T'as peut-être côtoyé Mathusalem par contre. » Ça chique n'a pas été coupée, et Mathusalem a vaincu il y a super longtemps même si elle ne peut pas dire quand. Il est peut-être toujours vivant en fait. « Plus que toi, je pense pas que ce soit possible... t'as quel âge ? »Ce qui va être une meilleure façon de savoir si elle veut vivre aussi vieux que lui ou non.

Une parfaite 83... « J'aime pas plus 83 que 4 ! » C'est réglé, même si son intention est bonne supose-t-elle, alors elle lui fait un sourire. « Ils nous prennent peut-être pour un jeu de bingo ! » Elle n'aime pas trop cette idée, sauf que s'empêcher de parler ne semble pas être quelque chose en quoi elle est douée. Elle sait très bien que cela risque de lui amener plein de problèmes, mais elle n'est pas contre en avoir. C'est comme la baston : elle ne semble pas avoir un très grand sens de la prudence. C'est plutôt dangereux. Elle se retrouve donc sur son épaule, la tête en bas, voit tout le blanc et n'aime pas du tout cela. « Ça serait bien ! J'aime l'océan ! » Elle vient de s'en rappeler, sans y avoir pensé, mais elle est certaine qu'elle adore l'océan. Une fois en bas, là où il y a des tables en bois qui ne vont pas très bien avec le reste de l'endroit (comme les meubles de la chambre à présent qu'elle y pense un peu), elle est déposée, fait une proposition, se rend aussi innocente que possible... ce qui fonctionne. « Okay. » fait-elle, prenant un air enjoué et chat Potté. Elle aime autant qu'elle soit la seule à qui elle va faire cela, qu'il veuille bien recommencer.

Il lui indique ensuite qu'elle risque d'avoir encore d'autres surnoms ce qui la fait fondre, en quelque sorte. Elle le prend dans ses bras, il ne la repousse pas, elle sent qu'il l'entoure aussi. Une fois libérée, elle essaie d'utiliser une machine, lui ordonne qu'elle a faim... mais elle ne fait rien ! Il dit qu'elle est birsée. Quelle idée ! Et il la transporte ensuite jusqu'à celle d'à côté. Quelle idée ! « Mais, j'suis capable de marcher ! » Enfin, pas vraiment, c'est vrai. Elle sent toujours ses jambes molles... elle devait juste se plaindre pour la cause. « J'ai faim ! » ordonne-t-elle une nouvelle fois à l'autre machine. « Elle marche pas plus ! » C'est quoi ces machines, hein? Elles veulent la faire mourir de faim ? Elle voit ensuite une sorte de trou, elle met son bracelet et... oui ! Alléluia ! Elle voit... oh non ! Du yogourt, du muesli et plein de fruits. « Non ! J'aime pas ça ! J'veux autre chose ! » dit-elle à la machine, qui ne réagit pas. « Berk ! » Elle a un air dégoûté, mais elle n'a pas trop le choix... elle meure de faim ! Elle amène lentement le plateau jusqu'à une table, prudemment, elle n'est pas encore très forte sur ses jambes. Elle regarde ensuite le yogourt comme si elle allait pouvoir le faire changer. Naturellement, rien ne se passe. Elle prend une cuillère, la regarde d'un air suspect, la porte à sa boucje et ferme les yeux.

P'tite flamme fait la moue. Une façon de parler. Elle n'aime pas trop cette façon de parler qui lui fait rêver des kangourous alors qu'il n'y en a pas. « J'suis vraiment belle ou c'est juste une manière de parler encore ? » son ton est toujours boudeur, elle ne sait plus trop si elle peut toujours lui faire confiance ou pas. Il se met ensuite à rire à propos de Mathusalem, c'est peut-être un comique tiens. Elle ne sait pas. Elle sait qu'il est vieux, mais de là à savoir qui c'est... c'est compliqué tout cela de savoir sans savoir, de se rappeler sans se rappeler. Ça ne s'arrange pas trop non plus avec le temps, Wombat ne sait même pas quel âge il a. « Très vieux ! » Elle ne sait pas exactement à quel point : elle se regarde. « J'pense que j'ai... euh... j'sais pas. » Elle peut pas, elle pense à l'école, au cours, à ses jambes qui ne vont pas très loin dans le lit. Elle doit sûrement grandir encore un peu. « Quatorze ans ? » propose-t-elle. Elle ne sait pas trop.

« J'espère aussi ! » Un lot qui va expliquer absolument tout par exemple avec des vacances sur le bord de la mer. Ça semble être parfait. Pas comme son repas qui ne peut pas être changé. « J'suis pas une abeille ! J'fais pas bzzz et j'ai pas d'ailes ! » La Ruche ? Mais c'est quoi ce nom tout pourri ? Matricule, ruche... ils sont pas doués pour les noms. « J'vais le faire ! » Et a l'air qu'elle prend, presque un air de jubilation, il n'a pas à douter que elle va le faire sans aucun problème. Attirer l'attention ne semble pas trop la déranger et mettre dans l'embarras Wombat peut être assez drôle de son point de vue. Elle sait qu'elle ne va pas devoir le faire trop souvent, il ne faudrait pas qu'il décide de plus lui parler. Cela serait plutôt horrible... et elle ne sait pas grand-chose de cet endroit, pour le moment, alors que lui, oui. Puis, bon, elle aimerait bien pouvoir continuer de lui parler, elle l'aime bien pour l'instant. Il est aussi la première personne qu'elle rencontre, ça ne veut peut-être rien dire du tout, bien qu'elle ne pense pas se tromper. « D'accord ! » Elle a bien hâte de découvrir ce qu'il y a à faire dans cet endroit, il ne semble pas y avoir grand-chose à y faire par contre de ce qu'elle a pu voir. Elle va bien voir. Une étape à la fois. « Bon, à nous deux. » fait-elle, s'adressant à son repas qui n'a pas du tout l'air intéressant... mais elle faim, tellement faim !