Back to basics [806]

Cela fait presque un mois qu'elle a allumé ce lampion avec 903 et qu'elles en ont subi les conséquences. De douloureuses conséquences. 99 ne se rappelle pas avoir déjà eu aussi mal. Cela ne lui a pas rappelé des douleurs physiques encore plus intenses et désagréables. Ce qui est un bon signe... en quelque sorte. Elle se dit que ses blessures sont surtout psychologiques et ce n'est pas vraiment mieux. L'alcool qu'elle a trop commencé avant de se réveiller dans cet endroit a été un traitement comme un autre. Ne pas tout se rappeler l'aide probablement mieux à supporter ce sevrage forcé. Elle a bien eu des premiers jours horribles, un dur moment lorsqu'il y a eu l'apparition de la fontaine à alcool, mais sinon elle ne pense pas avoir été aussi bien depuis longtemps. Elle ne le montre pas vraiment, ce n'est pas dans sa personnalité de s'afficher, ce qui ne l'empêche pas de se sentir bien tout de même, en quelque sorte. Elle continue de chercher un moyen de sortir, juste pour avoir le choix. Ce qu'elle n'a pas fait au cours des dernières semaines, occupée à guéri des diverses blessures causées elle ne sait trop comment par les lampions bleu. Il y en avait tellement qu'elle n'a même pas pu finir de les compter. Des profondes, des moins profondes, des larges, des étroites, des longues, des courtes. Sans oublier les sortes de traces d'aiguilles sous ses pieds.

Elle a entendu parlé des effets des autres lampions, celui de Starbuck qui est venu les aider l'a fait devenir muette. Il y en a même un qui a rendu sourd, elle regrette de ne pas avoir choisi cette couleur, cela n'aurait pas changé grand-chose dans son cas. Trop tard. Elle a dû se reposer, qu'on s'occupe d'elle pour changer ses pansements, ce qu'elle a détesté, le temps qu'elle guérisse et qu'elle aille moins mal à chaque mouvements. Si la majorité de son corps n'a eu que des blessures légères, cela n'a pas été le cas aux niveau de plusieurs de ses articulations ; les plus utiles. Elle a donc passé beaucoup de temps dans son lit, puis ensuite sur deux canapés collés dans le salon à cause de cette nouvelle règle. Elle a lu au début, ayant trop mal pour dessiner et tenir un crayon longtemps. Elle s'est contentée d'écrire quelques notes dans son carnet, lentement, de temps à autre. Elle a aussi eu un nouveau colocataire, au pire moment selon elle. Il a bien vite compris qu'il ne fallait pas la déranger. Cela fait quelques jours qu'elle se sent mieux, elle est presque guérie complètement à présent, de nouvelles cicatrices l'ornent, elle a peu à peu continuer de faire ses activités habituelles dans la Ruche.

Ce matin, après le premier repas, elle a décidé d'en faire une moins habituelle pour elle. Elle se retrouve devant le miroir de la salle de bain, prend la paire de ciseaux et commence à se couper les cheveux pour enlever tout le blond qu'il y a. Elle ne sait pas trop combien de temps elle reste à faire cela, ni même si cette coupe improvisée lui va bien. Peu lui importe, elle n'a jamais accordé une très grande importance à son apparence, s'est toujours demandée pourquoi elle est devenue blonde (de ce qu'elle connait d'elle, cela devait être un pari ; foutu orgueil). Elle tourne la tête, ne pense pas avoir oublié quoi que ce soit, mais c'est plutôt difficile de se voir vers l'arrière. Elle ramasse ses cheveux rapidement dans un tas, les met à la poubelle. Il en reste encore, mais ça ne devrait pas tardé à être ramassé cette nuit. Peu importe d'où sorte les robots ou elle ne sait trop quoi d'autre qui font le ménage. Elle sort de la salle de bains et tombe sur son colocataire. Elle s'arrête, le regarde. « Il me reste encore du blond ? » Charmante manière de véritablement lui parler pour la première fois, mais elle ne voudrait pas qu'il pense qu'elle est soudainement sociable. Qu'il ne lui réponde pas ne la dérangerait pas et serait normal ; elle ne lui en voudra pas si tel est le cas. Sauf qu'il lui donne l'impression d'être quelqu'un de relativement sociable et serviable, alors elle ne pense pas avoir le droit à un refus. Elle se tourne donc, lève ses cheveux pour lui montrer l'arrière qu'elle n'a pas pu voir par elle-même.

Son colocataire la regarde surprit. Rien d'anormal, ça doit être la première fois qu'elle lui adresse la parole depuis qu'il est arrivé. Il a plutôt mal choisi son moment pour cela. Bon, ce n'est pas non plus de sa faute, elle ne pense pas qu'ils puissent choisir quand ils arrivent ici et où. Enfin, de ce qu'ils sachent. Et ils ne savent pas grand-chose, malheureusement à propos de leur arrivée. Peu de choses en général même si les souvenirs peuvent se faire présents après un certain temps. Rien de très concret non plus afin d'expliquer pourquoi ils sont là, de ce qu'elle sait. Elle a tout de même passer plusieurs jours à ne pas trop bouger dans son logement, le temps de guérir. Elle a pu rater beaucoup d'informations et elle sait qu'on ne risque pas de courir aller lui dire les nouveautés. Ce qui ne lui dérange pas, elle aime bien être seule. Cet isolement presque forcé l'a tout de même fait réfléchir, elle a trouvé le temps long ne pouvant pas lire dessiner ou écrire comme elle le souhaitait, mais la compagnie des autres ne lui a pas vraiment manqué. Au moins son colocataire semble l'avoir compris, la laissant rapidement tranquille.

Colocataire qui ne dit pas qu'elle doit se débrouiller, elle le mériterait après tout, il se lève et se met à regarder ses cheveux comme elle vient de le demander (exiger). Elle ne bouge pas, le laisse inspecter, même si elle n'aime pas trop se faire toucher. Elle a demandé (exigé) après tout. Il lui reste du blond qu'il veut bien couper. « J'veux bien. » Elle ne pense pas y arriver seule et puisqu'il s'offre pour elle ne sait trop quelle raison, elle accepte. Elle s'installe donc sur un siège, attend qu'il revienne. Elle n'a pas peur parce qu'il a des ciseaux dans les mains, elle n'est pas si paranoïaque que cela. De toute façon, avec l'heure, s'il lui fait du mal, ils vont voir une Aleksa apparaître et il va ensuite disparaître. Elle se contente de se mettre droite le plus possible, et d'attendre qu'il commence à lui couper ce blond qui n'a plus affaire là.

Il commence par se présenter. Oui, bon, ça pourrait toujours être pratique : il est 806. « Je suis Fred. » Winnifred en fait, mais personne ne va le savoir avant un long moment. Elle s'est rappelée de Winnie assez rapidement, la logique entre ruche, miel et Winnie n'étant pas très compliqué à trouver. Ce qu'elle n'a pas du tout aimer, préférant 99. Puis, pendant qu'elle souffrait, elle a réalisé le reste. Pourtant, même en ayant lu des prénoms comme Fred, Freddy et Frederick dans divers livres, même si cela lui a paru familier sur le coup, elle n'a pas compris. Elle s'est juste dit qu'elle devait connaître quelqu'un avec ce prénom. Puis, elle a compris, en ayant beaucoup trop de temps à réfléchir lorsqu'elle guérissait. Le lien a été fait, bien en retard, mais il s'est fait. « Fais attention à pas me couper, ça pourrait compter pour agression... » l'avertit-elle. Ce ne serait pas son problème, mais si elle peut s'épargner une coupure de plus, elle en assez eu dernièrement.

Fred attend que son coloc revienne avec la paire de ciseaux. Dans les faits, qu'il reste du blond dans ses cheveux ne la dérange pas. C'est surtout parce qu'elle a commencé à les couper qu'elle veut que ce soit terminé. Elle est comme ça, elle n'aime pas trop être dans un entre deux. Ce qui en dit long sur cet endroit et ses mystères qu'elle n'arrive pas à percer. Elle aimerait bien tout savoir tout de suite, mais ce n'est pas possible. Au moins, elle n'est pas la seule à ne pas y arriver : rien ne bouge vraiment. Maigre consolation. 806 revient quelque instant plus tard avec les ciseaux et lui indique qu'il sait ce qu'il fait. Elle ne doute pas vraiment, elle n'avait aucune idée de ce qu'elle faisait, elle ne pense pas que l'on puisse vraiment faire pire. Elle ne va pas le dire, elle ne le connait pas encore assez pour savoir si cela vaut la peine de partager des informations de ce genre avec lui. Elle préfère prendre son temps dans les relations, peut-être un peu trop même sauf qu'elle ne peut pas s'en empêcher. Elle a vraiment besoin de savoir comment est l'autre avant de lui accorder sa confiance. « Tu es coiffeur ? » demande-t-elle. Ce n'est pas de la curiosité car elle s'intéresse à lui, c'est plutôt qu'elle s'intéresse au souvenir en général afin de percer cette histoire de ruche. Toutes les informations sont les bienvenues, on ne sait jamais, à force d'être regroupées, cela va bien donner quelque chose.

Les lames des ciseaux se font entendre, elle ne bouge pas, attend qu'il enlève ce blond en trop. « Tu crois ? » Autre question par rapport à en savoir plus à propos de ce dont il a pu se souvenir. Peu importe ce qu'il pense ensuite face à cette nouvelle sociabilité de sa part, tant qu'elle a ses réponses, le reste compte peu. Les ciseaux ne se font plus entendre quelques minutes plus tard et il quitte, se dirige vers la salle de bains. Il revient par la suite, se place devant elle et la regarde. Elle ne bouge pas, peut-être qu'il reste encore du blond tout compte fait. Elle fronce des sourcils. Bien lui aller ? Pas tellement, cela allait dans n'importe quels sens pourtant. Elle passe la main dans ses cheveux, ils donnent moins l'impression d'aller n'importe où. « Tu les as arrangés ? » Pourquoi ?

806 répond à sa question, continuant de se montrer plus sociable et sympathique qu'elle. Ce qui n'est pas très difficile à faire, il est vrai. Fred ne sait toujours pas comment les autres font pour faire cela de façon si naturelle. Elle, elle n'y arrive pas, jamais longtemps, même quand elle a une idée derrière la tête. Cela ne la dérange pas non plus de passer pour la méchante de service, elle ne voit pas trop l'intérêt de faire comme la majorité. D'autant plus que cela ne lui est pas du tout naturel. Bref, son nouveau colocataire répond à sa question : il ne pense pas être coiffeur et elle hoche ensuite la tête, ne comprenant que trop bien les impressions bizarres dont il parle. C'est aussi le cas pour tout le monde dans cet endroit. « Que ça me dérange ou pas il est trop tard... » On ne peut pas les recoller ce qu'il a coupé. « Je te l'ai juste pas demandé alors... » Elle chercher encore à comprendre la bonté ou la générosité. Elle secoue ensuite la tête, elle ne voit pas trop l'intérêt de se regarder dans le miroir. Elle s'est déjà assez regardée comme ça aujourd'hui en se coupant les cheveux elle-même. Elle ne pense pas que ce soit très sain d'y passer plus de temps encore. Et elle a... bon, pas grand-chose d'autre à faire, mais elle a sûrement autre chose à faire. Elle ne sait juste pas trop quoi encore.

Elle va vers sa chambre avant de lire un peu, elle aime bien se sentir plus légère à présent que ses cheveux sont plus courts. Elle en ressort quelque instant plus tard, ayant laissé son livre au niveau des canapés, puisque dormir dans son lit n'est plus obligé. Le brun est là, en train de dessiner, ce qui attire tout de suite son regard... pas très longtemps par contre. Il se met à bouger dans la pièce, un peu partout, dessinant toujours. Elle réussie à voir ce qu'il fait : des vêtements. Effectivement, coiffeur, ce n'est pas son domaine. Bien qu'il a dû travailler avec certains d'entre eux. « Hey. » fait-elle, pour avoir son attention. « Tu dois être couturier ou styliste. » propose-t-elle, dès qu'elle a son attention. Les ciseaux, ses dessins de vêtements...  cela lui semble être les seuls métiers qui sont possibles. Il est vrai qu'elle ne se souvient pas de tout. Se sont plutôt les deux seuls qui lui sont revenus en tête.