Lights out [H03-02 - H02-523]

Tu aurais pu prétendre que le choc était passé, que tout allait bien et que tu t'accoutumais sans peine à ce nouvel environnement et ce qu'il impliquait, mais ce n'était pas le cas. Ce n'était pas ça la réalité, ta réalité. Tu étais terrifié, terrorisé à l'idée d'être coincé dans cet endroit plus longtemps que nécessaire. Mort de peur par la raison de ce confinement forcé qui t'étais inconnue comme tout le reste. Tu ne savais pas ce que tu avais bien pu faire pour te retrouver coincé dans cet endroit. Un sentiment devenant douloureusement familier à chaque nouvelle journée dont le poids te tombait sur les épaules comme une tonne de briques que tu ne savais pas comment éviter. Chaque nouvelle rencontre, chaque nouvel événement, n'arrivait qu'à te faire trembler davantage intérieurement et nourrir cette anxiété maladive qui t'empêchait de dormir la nuit. Nourrissant cette insomnie que tu espérais voir s'atténuer avec le temps, s'il était possible de voir quoique ce soit dans cet endroit s'atténuer avec le temps. Tu en doutais, mais à avoir vu tant de personnes simplement suivre la vague et vivre dans cet environnement comme s'il était parfaitement normal de le faire tu ne savais réellement que penser. Tu avais tout de même pris l'habitude de te faire discret, sortir tôt en journée pour aller manger et tard le soir pour en faire de même. Ne choisissant ta chambre pour la nuit qu'au dernier moment pour ne pas te retrouver coincé avec quelqu'un d'autre dans la mesure du possible. Ce matin ne fit donc pas exception à la règle sur ta routine, éveillé depuis longtemps tu l'étais de toute façon. Tu avais simplement pris la bonne habitude de cesser de regarder ta montre à toutes les minutes pour le bien du peu d'esprit qu'il te restait encore, attendant patiemment la voix t'annonçant de concert avec les lumières qu'il était temps de se lever. Voix qui arriva… lumières qui n'étaient pas au rendez-vous. Étrange… Tu levas le poignet pour voir l'heure, mais ne fût répondus que par une nouvelle noirceur. Un bug?

Déglutissant, inspirant profondément, tu te risquas à demander à la voix pourquoi les lumières n'étaient pas allumées comme à l'habitude, te disant qu'un bug aurait sans doute dû tout empêcher de fonctionner alors qu'elle était pourtant bien là elle. Ce qu'elle te répondit te coupa net la respiration. Tout fonctionne, les lumières sont allumées. Est-ce que... est-ce que c'est toi qui ne voyait pas? Ça te semblait être la seule autre explication plausible face à tout ceci. Tu sentais tes paupières bouger, s'ouvrir et se fermer, mais ne voyait définitivement rien. Tu n'étais tout de même pas devenu aveugle en une seule nuit, ce n'était pas possible... mais en un sens cet endroit non plus ne te semblait pas possible et pourtant tu y étais avec tout ce que ça impliquait. Il te faudrait trouver quelqu'un d'autre, trouver ailleurs des réponses que tu ne pourrais encore une fois pas obtenir par tes propres moyens.

Tu entrepris donc de te lever, doucement pour ne pas te cogner nulle part, te sentant tout de même stupide de marcher les bras devant pour ne pas foncer dans un mur. Tu cherchas à tâtons les vêtements que tu avais posé au sol la veille, les enfilant pour le moment en te disant que ce serait du joli de trouver ta chambre si la situation ne s'arrangeait pas. Toujours si prudemment, tu quittas le logement dans lequel tu te trouvais pour cette nuit en te disant que tu trouverais sans doute quelqu'un en bas. Tu n'étais jamais le seul à manger tôt et ne voyait pas pourquoi ce serait différent ce jour-là. Tu soupiras à l'idée de devoir parcourir le chemin jusque là sans te blesser, te disant au moins que l'avantage de l'endroit, du balcon, était que la forme n'était pas compliquée à descendre jusqu'aux escaliers. Ces derniers non plus ne représentant pas réellement le gros défi. C'est le voyagement jusqu'à l'espace bouffe qui te poserait soucis et tu le confirmas lorsque tu arrivas au bas de l'escalier et recommença à marcher bras devant à petits pas. Voilà qui serait fun...

Tu te sentais réellement stupide à marcher ainsi comme si on t'avais bandé les yeux et tu cherchais où poser la queue de l'âne, mais est-ce que tu avais réellement le choix? Certes tu aurais pu simplement faire mine de rien, avancer normalement et t'excuser à la machine distributrice que tu en viendrais certainement à cogner si tu te dirigeais un moindrement dans la bonne direction. Dans le pire des cas tu foncerais de plein fouet dans quelqu'un d'autre et pourrais te confondre en excuse en demandant un coup de main par la même occasion à moins de tomber sur une personne fort peu sympathique qui apprécie plutôt se rire de ta misère. Du peu que tu savais des gens ici, ils ne t'avaient pas tous semblé fort sympathiques de prime abord. L'avantage de marcher bras devant restait que même si tu semblais totalement ridicule, tu risquais moins la collision et avec un peu de chance quelqu'un viendrait te demander ce que tu fais exactement. Gagnant de tous les côtés sauf pour ta dignité. Ce que ton plan manquant assurément de peaufinent n'avait cependant pas prévu c'est le choc contre ton dos et la chute qui s'en suivit et que tu ne pus éviter compte tenu de la situation. T'écrasant sur le sol en grognant et sentant ton coude s'enfoncer dans la personne responsable de l'impact dont la voix t'était assurément familière. « Moby? Tu vas bien? » Demandas-tu avant d'entendre un 'hé' puis simplement sentir quelqu'un prendre ta main pour t'aider à te relever. « Je crois que ça va. » Répondis-tu à la voix qui cette fois ne te semblait en rien familière, te frottant un peu le bout du nez et te disant que tu allais assurément sentir cette vilaine chut au réveil le lendemain matin.

La présence d'autres personnes dans l'aire commune confirmait au moins que le couvre-feu était bel et bien terminé, la demande de l'inconnu concernant votre vision n'ajoutant qu'à l'horreur de la réalité. Combien de temps est-ce que ça allait durer? Allais-tu réellement être aveugle désormais? « Je... je ne vois rien en fait. Je me suis éveillé sans rien voir. Je ne sais pas ce qui se passe... » Dis-tu en croisant les bras, comme si ça allait te donner l'impression d'être plus 'normal' dans ton anormalité. Tout ceci n'expliquant cependant en rien pourquoi Moby, enfin si tu avais bien reconnu la voix de Moby, t'étais tombé dessus. Se sentait-il mal à nouveau? Peut-être que tu aurais dû passer le voir plus souvent simplement pour t'assurer qu'il se portait bien, mais tu avais peur d'être un peu trop envahissant. Ne voulant pas non plus donner l'impression que tu voulais le materner alors que ce n'était pas le cas. Enfin, le mieux était d'attendre pour entendre ce que lui aurais à dire. Peut-être était-il simplement distrait, peut-être te tracassais-tu à son sujet pour rien.

Le verdict ne tarda à tomber du côté de Moby et tu fus surpris de l'entendre mentionner ne pas voir davantage que toi. Aviez-vous attrapé le même... microbe? Y avait-il un microbe quelconque en mesure de rendre les gens aveugles en une nuit? Ça te semblait réellement peu probable et ne fit qu'ajouter à cette petite boule d'anxiété dans tes tripes que tu essayais tant bien que mal de calmer en journée même si la nuit il n'y avait rien à faire de ce côté. Voilà qui n'améliorait dans tous les cas pas la situation. Moby mentionna certes l'infirmerie, mais que pouviez-vous réellement y trouver? À défaut de savoir si de réels médecins se trouvaient dans cet endroit, et encore fallait-il mettre la main dessus, il n'y aurait là rien de plus que de quoi vous faire mal à ne pas voir ce que vous faites et certainement rien pour améliorer une situation qui ne semblait pas visible à l'oeil nu. Si quelque chose d'étrange c'était passé avec vos yeux, les colorant étrangement ou quoi que ce soit, votre sauveur improvisé l'aurait assurément mentionné, mais ce ne fut pas le cas. Moby continua en mentionnant des phénomènes étranges et tu levas la tête en direction du plafond comme si ça allait aider quoi que ce soit, marquant plutôt ton découragement et un petit pic de panique qui te fit fortement inspiré. « Même si nous allons à l'infirmerie, il faudrait trouver quelqu'un en mesure de nous examiner. Surtout quelqu'un qui s'y connait un minimum. » En amnésie et personnes aveugles, ce serait réellement parfait, mais sans doute bien trop optimiste de le penser. Aller vous asseoir à un table te semblait être une bien meilleure option du moins pour débuter cette journée qui s'annonçait assurément longue et fastidieuse. Manger passait encore, mais certaines choses risquaient d'être plus... ardues.

Tu sursautas lorsque tu sentis qu'on te prenait l'avant bras, suivant néanmoins le mouvement imposé en direction de ce que tu supposais être les tables. « Ça devrait aller, je crois. » Répondis-tu lorsqu'il vous demanda si vous seriez en mesure de vous asseoir, retrouvant ta posture bras devant pour trouver la table puis la chaise afin de t'y installer. Faites que ça ne dure pas indéfiniment... Tu le sentis tapoter ton épaule et glissa tes mains dans ton visage. « H03-2. » Et ça te faisais toujours si étrange de le mentionner. « Merci pour le coup de main 247. Prend Moby avec toi pour commencer, enfin si ça lui va. Je ne me sens pas trop en appétit là j'admets. » Tu sens surtout une nouvelle vague de nausée se profiler à l'horizon. « T'as mentionné des phénomènes étranges Moby, tu sais si ça leur a passé avec le temps? En fait, vous savez si c'est... commun ces aveuglements spontanés. » Et comme tu espérais à la fois que la réponse soit oui pour savoir si ça passe rapidement et non pour t'assurer que ça n'arriverait pas de nouveau si par miracle ça ne perdurait pas. « On devrait peut-être trouver de quoi nous improviser une canne, assumer notre âge avancé et ses effets néfastes. Prochaine étape on perd nos dents. Prépare-toi à parler en bruits de bouche étrange Moby! » Blaguer n'est visiblement pas une force chez toi, mais au moins tu as le mérite d'essayer.

Un sourire s'étira sur tes lèvres lorsque Moby te sermonna pour que tu ne te laisses pas mourir de faim et tu eu besoin d'un moment pour réaliser qu'il ne le verrait pas et qu'il n'y avait assurément pas l'once d'une réponse dans tout ceci. Ne voyant pourtant rien devant toi, mais ayant visiblement fait abstraction de la chose une brève seconde. Tu feras un très mauvais aveugle si tu restes coincé ainsi un moment c'est une évidence. Votre sauveur ajouta également aux propos de Moby et tu apprécias tout de même en quelque sorte la solidarité qu'il pouvait s'établir entre différentes personnes, même les inconnus, lors de situations comme celle-ci. Te disant que c'était assurément un bon point à noter pour les moments où la situation pouvait potentiellement dégénérer d'une façon ou une autre. « Promis. » Lâchas-tu donc avant de poursuivre de questionnements dont les réponses ne te rassureraient peut-être pas, mais toute piste était bonne à exploiter non? Il parla de la perte de contrôle d'un bras qui avait été temporaire et tu te dis que ça devrait suffire à te donner un minimum d'espoir pour les heures à venir. En espérant que les heures ne deviendraient pas des jours. Ta tentative de blaguer de la chose ne te semblait pas être optimale, mais au moins tu avais essayé. Notant les commentaires des deux hommes en souriant davantage. « Je suis d'accord, les bretelles ont une certaine classe quand on les porte de la bonne façon. Puis, je crois que je préfèrerais un horrible pull à ces chemises au moins une journée. Ça aurait au moins le mérite de mettre un peu de couleur dans nos journées et nous coller un sourire au visage. »

Tu attendis de les entendre s'éloigner pour aller chercher le plateau de Moby pour soupirer et glisser les mains dans ton visage. Essayant de respirer un bon coup pour calmer ton cœur s'emportant toujours si rapidement même si ta voix ne le trahissait pas. Définitivement tout ceci mettrait ta débrouillardise et ton imagination à l'épreuve si la situation devait persister, mais ce n'est pas comme si tu avais le choix. Cet endroit se gardait bien de vous en offrir, du choix. Les entendant revenir, tu t'efforças de sourire avant de te lever avec précaution en laissant 247 te guider vers les machines en lui faisant aveuglément confiance sur ce coup. Appréciant tout de même de retrouver ta place assiste une fois le trajet allé/retour terminé et le vertige de marcher sans voir passé. « Merci oui, pour tout ça. Je crois que ça aurait été une catastrophe sans un coup de main. »

À petits gestes, un peu à tâtons, tu t'efforças de manger au mieux non sans foutre les doigts dans le liquide de ton breuvage en grimaçant. Ça avait réellement quelque chose de... particulier de manger sans voir. Les goûts étaient changées, plus... prononcés peut-être même, mais étrangement ce n'était pas désagréable pour autant. Ça avait le mérite d'ajouter un peu de nouveauté à la chose dans tous les cas. Tu pinças le coin des lèvres lorsque 247 demanda si vous étiez d'avis que tout ceci était une punition. Tu espérais vivement que ce n'était pas le cas. « Je... ne crois pas avoir fait quoi que ce soit qui mérite ça en guise de punition honnêtement. Peut-être que j'ai un peu trop espéré de quoi de nouveau pour passer le temps, mais je ne l'ai assurément pas hurlé. Je ne sais pas... si j'avais enfreint le règlement, ce que je ne crois pas avoir fait, je ne sais pas trop comment ils auraient pu faire... ça en guise de représailles ou punition. Hum... Je ne sais pas. Peut-être qu'un manque quelconque dans le corps peu engendrer ça ou... cette Aleksa pourrait faire ça? Jouer un vilain tour pendant qu'on dort? » Ce n'est pas non plus comme si c'était le premier événement sans réponses dans cet endroit.

L'hésitation de Moby te fit expirer doucement, retrouvant un semblant de ce sentiment d'empathie profonde qui s'était épris de toi lorsque tu l'avais rencontré pour la toute première fois. La suite de ses propos renforçant cette, oserais-tu dire nécessité, de vouloir poser ta main contre son épaule pour le conforter sur le fait qu'il n'était pas seul. Visiblement quelque chose n'allait réellement pas avec lui et tu te demandais si votre discussion était l'élément déclencheur l'ayant poussé à demander à Aleksa la raison de son mal-être. Semblant rejoindre partiellement les hypothèses que tu avais réalisé. Tu cessas de manger un instant, écoutant silencieusement ce qu'il avait décidé de livrer en présence d'un inconnu, voire deux puisqu'après tout vous ne vous connaissiez que de cette brève rencontre. Vous considérer plus que comme de simples connaissances te semblait presque inimaginable même si quelque part tu espérais peut-être pouvoir développer une quelconque forme d'amitié avec lui à force de temps. Appréciant bien sa présence malgré le houleux des circonstances de vos premiers instants. Tu tiens un morceaux de ce que crois être du pain dans tes mains, hésitant à le coincer entre tes lèvres lorsqu'il poursuit le fruit de ses hypothèses et propose que peut-être vous auriez reçu une quelconque forme de substance à votre insu pouvant expliquer le phénomène actuel. Ça ou un effet secondaire de la méthode ayant eu pour but de vous retirer vos souvenirs, ce qui n'est pas stupide non plus comme raisonnement. Dans tous les cas, l'option de l'effet secondaire te semblait probable, le comment et le pourquoi restant les facteurs flous de tout ce raisonnement. La nourriture te semblait être la meilleure voie d'entrée de quoique ce soit, l'option facile, mais te priver de manger te semblait assurément la pire décision à prendre. Tu l'avais expérimenté un peu et avait vite constaté que la douleur à ton ventre ne valait pas la peine, la nausée étant par la suite devenu la seule raison te faisant retarder tes repas sans les couper pour autant. Comme c'était le cas ce matin.

Entre ça et la coïncidence mentionné par 247 il y avait de quoi faire au niveau de la réflexion. « Ça ira Moby tu verras. » Débutas-tu pour essayer de le conforter un peu tout autant que 247 essayait de le faire. « Comme dit 247, c'est simplement normal de se poser des questions vu la situation et je crois que n'importe qui dans notre état en ce moment le ferait. » Tu fronças un peu les sourcils à la supposition de 247, te disant que vu la carrure que tu t'étais découvert ce n'était peut-être même pas à complètement éliminer comme option. « C'est évident que ça fait beaucoup de coïncidences, mais si ça se trouve il y a d'autres personnes qui sont confrontés au même problème que nous en ce moment et nous ne le savons simplement pas encore. J'imagine que déjà il serait peut-être bon de demander à Aleksa si elle a quelque chose à nous diagnostiquer aussi à moi et 247 pour être fixé à savoir si ce syndrome que tu mentionnes te touche toi ou nous tous et pouvoir restreindre les options en cause davantage. » Aussi douloureux que ce soit de devoir mettre sous le nez de Moby le fait que ce n'est peut-être que lui et l'idée ne te plaisant assurément pas même si elle te semble nécessaire à ta façon. « Pour le reste... la nourriture me semble être la meilleure façon de nous donner des choses à notre insu. Ça me semble évident. Et... je ne sais pas si j'irais jusqu'à croire un programme d'entraînement spécial, mais il y a peut-être un test quelconque en cours ici oui. Je suis d'accord avec toi 247 pour l'aspect tester les limites. Cet endroit... a quelque chose de vraiment anormal et perturbant. »

Des théories vous pouviez en avoir des dizaine, des centaine même, mais tant que rien ne serait réellement prouvé vous pourriez très bien simplement théoriser dans le vide que ça ne changerait rien. Cet endroit était assurément étrange, particulier, restrictif à sa façon, mais jouait à tous les coups sur le mental de chacun d'une façon différente et tu te demandais si ce n'était pas que ça. Chacun avait sa façon d'absorber la situation et chaque façon devait logiquement avoir ses propres effets secondaires. Tu subissais bien des nausées de ton côté sans te sentir malade pour autant, mais elles étaient tout de même là. Visiblement il y avait plus aux maux de Moby, mais non ce n'était peut-être pas le cas de tout le monde. Tu ne savais de toute façon plus réellement quelles pistes tu aspirais explorer ou si tu voulais réellement explorer quoi que ce soit. Tu ne te sentais pas réellement de passer tout ton temps à creuser et théoriser et noter toute information qui pouvait te tomber sur la main. Pas que tu te sentais stupide, mais tu ne semblais pas de ceux à s'encombrer avec ces détails. Préférant largement travailler sur toi, ta progression, et éliminer ce stress que cet endroit occasionnait sur chaque battement de ton cœur. Tu préférais prendre le temps de te calmer pour mieux arriver à jauger la situation si réellement il y avait des raisons de le faire, plus amplement qu'actuellement, que perdre du temps à imaginer les pires théories de conspiration et simplement paniquer davantage. Les trucs façons SF mentionnés par Moby par exemple. « Ça peut-être tellement chose que ça en est réellement épuisant... » Et autant oui aspirais-tu savoir si tu resterais ainsi, aveugle, longtemps, autant tu te disais que si c'était le cas tu trouverais simplement une solution pour t'adapter et n'en ferait pas davantage de cas. T’apitoyer sur ton sort ne faisait pas parti de tes plans. « En fait, ça peut-être tellement de choses que je ne sais pas si j'ai envie de creuser que je vais me contenter de manger cette nourriture en cherchant comment me balader sans voir. Ça me semble beaucoup plus efficace comme piste de recherche en ce moment. Parce que peu importe ce qui se passe ici ou qui a fait cet endroit, que ce soit quelque chose de si basique qu'on ne le voit pas ou le fruit de robots qui ont pris le contrôle du monde... ceux qui en sont à l'origine ne veulent visiblement pas qu'on soit au courant. »

Tu pris une bouchée de pain déterminé, comme si pousser de côté tout ceci pour te concentrer sur le moment présent t'avais insufflé une détermination nouvelle. « Je crois que je préfère vivre le moment présent sans imaginer le pire après réflexion. Ce ne sera bon pour personne de toute façon de se torturer l'esprit comme ça. Alors... dans le moment présent je me dis qu'au mieux on trouve une âme charitable pour s'occuper de nous aujourd'hui, on reste simplement ensemble pour s'occuper en papotant entre aveugles ou... on croise les doigts très fort pour ne pas se cogner contre trop de murs. D'autres idées? » Dis-tu d'une voix que tu essaies de faire un peu plus joviale et moins morne.

Jamais tu n'affirmeras avoir raison sur toute la ligne, surtout pas en ce qui concerne une situation qui ne concerne pas que toi. Tu exposais simplement ton point de vue que tu essayais de faire optimiste malgré la situation. Avec un peu de chance la durée de ce mal qui vous ronge ne sera pas étalée sur le long terme et demain vous aurez retrouvé votre vue et votre autonomie. Et si ce n'est pas le cas, tu aviseras au matin de ce qui pourra ou plutôt devra être fait pour essayer de faciliter tes journées. Tu ne pouvais rien imposer à Moby, mais rien ne t'empêchais de proposer des solutions pour autant. Encore devais-tu les trouver, mais tu sentais que tu aurais largement le temps de faire tout ceci compte tenu de la quantité plutôt restreinte d'activités que tu serais en mesure de faire au cours de la journée. Il y avait une solution à toute chose, tu en étais fermement convaincu, et tu ne baisserais pas les bras si facilement malgré le défi que représentait cette situation. Après tout, tu étais déjà plus que chanceux dans ta malchance d'être tombé sur Moby, dans le même état que toi, et 247 qui avait eu la bonté d'âme de vous donner un coup de main. Proposant même de continuer à le faire suite à tes suggestions et le commentaire de Moby qui te fit largement sourire.

« Et bien, avec un peu de chance si 247 nous fait la lecture on aura de quoi se fatiguer suffisamment pour faire une sieste ensuite et la journée se terminera plus rapidement. » Puis réalisant la façon dont les propos pourraient être pris, tu ajoutas à ton propos. « Pas que ta voix est ennuyante 247, loin de là, mais je me dis que si se faire faire la lecture arrive à apaiser suffisamment un enfant pour l'endormir peut-être que ça pourra nous apaiser tout autant. Et puis c'est une solution plutôt agréable pour ne pas avoir à trop socialiser, même si j'aime bien parler avec toi Moby et je suis assurément heureux d'être tombé sur toi aujourd'hui 247. Je vais t'en devoir une un jour si j'arrive à voir de nouveau. » Et ça tu te faisais un point d'honneur à le faire un jour même si tu ne savais pas encore comment tu pourrais lui rendre la faveur. Compte tenu de l'aléatoire de l'endroit, tu ne doutais pas de trouver à un moment ou un autre.

« Je propose donc qu'on termine notre repas et ensuite on trouve l'un de nos logements et moment lecture? On avisera pour la suite j'imagine. Qu'est-ce que vous en pensez? » Il ne valait mieux pas trop proposer de toute façon. Votre sauveur pouvait après tout réellement avoir mieux à faire que vous tenir compagnie au fil de la journée. Ce serait tout de même un début et qui sait, d'ici là votre vue sera peut-être revenue. Tu attendis donc patiemment leur réponse tout en essayant de terminer ton repas au mieux, autre chose qui promettait pour le reste de la journée.