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 The past is what no longer exists || Ft. H04-104

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MessageSujet: The past is what no longer exists || Ft. H04-104   The past is what no longer exists || Ft. H04-104 EmptyMar 14 Avr - 0:59



The past is what no longer exists

✣ H04-104 et F03-012 ☾ le 12/04 ✣

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Les choses étaient plus ou moins revenues à la normale au sein de la Ruche, bien que certains vestiges du récent cataclysme soient encore visibles. Étrangement, ceux-ci ne semblaient pas vouloir se réparer d'eux-même, ce qui m'amenait à penser que nous avions bel et bien atteint l'une des limites de notre environnement. Était-ce un signe de notre libération prochaine ? J'étais sans-doute la seule à le penser car bien des rumeurs parcouraient les murs ces temps-ci, mais rien de ce que j'avais pu entendre n’étayait cette idée. En tout les cas, la descente des créateurs avait mis à mal beaucoup de théories et selon moi, ce n'était pas de bonne augure. Se dévoiler ainsi n'avait jamais été dans leurs projets et si j'avais bien appris une choses au sujet du fonctionnement de cet endroit c'est que, contrarier les plans des Créateurs était synonyme de représailles.

J'avais une fois encore, passé la matinée à la bibliothèque à travailler sur l'affaire de ces disparitions. La perte de certaines abeilles à matricules était un sujet préoccupant : aussi, je m'astreignais à cette tâche avec rigueur, persévérance et dévouement. Et étrangement, je ne me sentais nullement désemparée par cette entreprise car avec une bonne dose de méthode, les preuves finissent par parler. Elles parlent toujours.
Quoiqu'il en soit, le temps semblait s'écouler plus vite lorsque j'étais occupée et cette affaire avait au moins le mérite de me rendre utile. Sensation que je n'avais pas réellement eu l'occasion d'éprouver depuis mon réveil sur la Ruche. Car il faut bien avouer que je n'étais ni destinée à embellir l'embellir par mes talents créatifs, ni à mettre à disposition quelques compétences sportives cachées. J'avais expérimenté cela récemment et les courbatures avaient enfin daigné s'estomper pour de bon. De quoi me faire passer l'envie de recommencer, c'était certain. D'autant plus que cette épreuve ne m'avait pas donné les résultats escomptés...car si au départ elle avait été mise en place pour peut-être, me permettre de renouer avec certaines habitudes que j'aurais pu avoir par le passé, force était de constater que j'en étais toujours au même point. Autrement dit, le matricule de base.

Mon écriture fine et italique recouvrait la majeure partie du feuillet et du coin de l’œil, j'aperçus quelques abeilles qui convolaient dans la même direction. Un rapide regard vers l'écran supérieur m'indiqua qu'il était temps de s'octroyer une pause. Je ponctuais ma phrase d'un point final avant d'ordonner et de ranger le tout. Lissant inutilement les plis de mon uniforme par habitude plus que par nécessité, je rejoignis mes comparses et me dirigeais vers l'espace de restauration.
Comme à l'accoutumée, une petite file s'était formée dans l'attente d'actionner les machines de distribution. Et comme à l'accoutumée, le contenu de certaines assiettes était tout simplement consternant. Peut-être que le lien avec ces disparitions étranges était tout simplement là, sous mes yeux...mais pour l'heure, je me passerais bien d'une inspection culinaire et gastrique. J'étais certes, disposée à bien des efforts : mais pas celui-ci.
Après un dernier regard impérieux aux alentours, j'avançais d'un pas dans la file et constatais alors l'attitude de la personne qui me suivait. Je le considérais un instant, puis : ❝Inutile d'être aussi nerveux, cet appareil ne va pas vous manger. C'est même plutôt l'inverse, à vrai dire.❞ dis-je en observant ses gestes qui trahissaient une certaine impatience. J'eus un petit sourire narquois et je ponctuais par : ❝Première fois, n'est-ce pas ?❞ avant de me retourner et d'avancer légèrement pour suivre le mouvement.

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MessageSujet: Re: The past is what no longer exists || Ft. H04-104   The past is what no longer exists || Ft. H04-104 EmptyMer 15 Avr - 0:51

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Il en avait fallu, du temps, pour me remettre de ce réveil extraordinaire, pour faire passer l'épouvantable mal de tête qui me torturait le crâne, pour inciter mes muscles à me porter. Pour reprendre mes émotions. Je me convainquis qu'il suffisait d'avancer pas à pas et les explications viendraient probablement. En attendant, j'avais pris soin de nettoyer les vomissures que je n'avais pu retenir et de prendre une douche qui massa mon corps endolori. Je pris le temps de réfléchir à cette situation exceptionnelle, sans toutefois trouver de réponse - juste un essaim de folles hypothèses. Au terme de ma douche, face au miroir, je constatai avec dépit que ma tête ne me revenait absolument pas. Je me mis alors à fouiller les lieux afin de trouver de quoi me couper les cheveux et cette barbe qui me déplaisaient.

Coupe courte, barbe rasée, j'eus pour la première fois depuis mon réveil une certaine satisfaction. Ca n'était certainement pas parfait - je n'étais sûrement pas coiffeur dans une précédente vie, songeais-je avec dérision - mais cela était beaucoup plus acceptable que l'aspect miséreux que j'arborais précédemment. Après avoir enfilé des vêtements propres, je décidai d'inspecter ma chambre dans une vaine tentative d'y trouver des réponses. Je mis la main sur un oeuf renfermant un pulvérisateur, duquel un parfum tout à fait plaisant fut vaporisé après l'avoir actionné. Je pris soin de le cacher, après quoi je relus encore une fois les règles qui s'affichaient sur les écrans avant de sortir de mon logement.

Comme le jeune oiseau qui s'élance pour la première fois hors de son nid, j'eus un profond soupir avant d'ouvrir la porte d'un mouvement décidé. Dehors, je vis une Ruche grouiller d'hommes et de femmes ayant le même accoutrement pour la plupart, montre au poignet, et menant une vie tout à fait normale à première vue. En tous cas, je ne décelais aucune once de peur ou de crainte chez les individus que j'aperçus. Je choisis de me déplacer avec assurance, bien qu'attentif, dans cet impressionnant environnement. Le balcon offrait une vue tout à fait stratégique sur l'aire commune. Je descendis les escaliers et fit le tour du rez-de-chaussée, constatant avec étonnement que les lieux ne ressemblaient en rien à une prison - enfin, si on omettait l'amnésie, l'uniforme, les règles arborées ça et là et l'absence de toute sortie. Je me mis progressivement en confiance au fil de ma promenade.

Il me sembla que les résidents se mirent à marcher vers des distributeurs. Sans accélérer le pas, je pris la même direction qu'eux et me mit en queue de file. Je compris qu'il était l'heure de manger. Bien que les crampes de mon estomac demeuraient, quoique plus discrètes que ce matin, je pris la décision de suivre le mouvement afin de me familiariser à la routine instaurée dans ces lieux. J'avançais machinalement tout en surveillant les alentours, guettant les réactions des résidents, cherchant à voir comment ils recevaient leur repas, à quoi ce dernier ressemblait-il. L'attente me rendait plus agité. J'étais si préoccupé à épier les autres que je ne me rendis même pas compte que je finissais par me démarquer des habitués.

Une voix féminine interrompit mon espionnage. « Inutile d'être aussi nerveux, cet appareil ne va pas vous manger. C'est même plutôt l'inverse, à vrai dire. » Pris sur le vif, je me figeai, détournai le regard le plus naturellement possible en sa direction et lui arborai mon plus beau sourire pour camoufler mon inexpérience. Mais cette résidente voyait clair puisqu'elle s'enquit de me demander si je venais pour la première fois. « Mince alors » m'exclamais-je, « moi qui pensais pouvoir me fondre dans le décor comme une pieuvre. Me voilà démasqué ! » plaisantais-je malgré moi. Je lui emboîtai le pas, envieux de poursuivre la conversation pour lever quelques interrogations. Cela aurait été dommage de ne pas en profiter, désormais que la contact avait été établi. « Et du coup, vous voudriez bien me dire ce que nous faisons ici ? » Je désignai l'endroit d'un mouvement ample du bras. « Parce que la petite voix à mon réveil n'a pas été très explicite. » Je me retins avec violence de lui demander si elle s'était également éveillée avec un trou noir digne d'une mémorable gueule de bois. Je lui refis un merveilleux sourire pour cacher cette envie pressante tout en tapotant nerveusement, et inconsciemment, ma cuisse des doigts.

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MessageSujet: Re: The past is what no longer exists || Ft. H04-104   The past is what no longer exists || Ft. H04-104 EmptyVen 17 Avr - 12:08



The past is what no longer exists

✣ H04-104 et F03-012 ☾ le 12/04 ✣

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Ma remarque fit mouche. Immédiatement, l'inconnu se figea avec une rapidité impressionnante et son regard cessa de butiner à droite et à gauche pour se reporter sur moi. Cet pétrification soudaine fut accompagnée d'un large sourire, sans doute destiné à masquer cette inattention que je venais de souligner. Je ne pus m'empêcher bien malgré moi d’arborer à mon tour un petit air amusé : son comportement était comme celui d'un petit enfant que l'on venait de prendre la main dans le sac et qui se paraît de son plus bel air innocent pour échapper aux représailles.
Il accusa son mauvais camouflage, comme seul responsable de son étourderie. Ce à quoi je répondis avec malice : ❝C'est difficile d'avoir une couverture convenable avec un décor si fade. C'était perdu d'avance.❞ Dans ce bloc de blanc intégral, chaque détail était visible et bien que l'uniforme permettait de confondre les individualités de chacun, j'avais l’œil pour ce genre de choses. Et personne ici n'aurait décemment pu ignorer un sourire comme le sien.
Ce petit détail maintenant clos, il engagea la conversation à nouveau, sans doute avide d'explications sur cet endroit qui devait lui sembler bien étrange. Je ne le blâmais pas de vouloir en savoir davantage, c'était même naturel et l'inverse m'aurait paru étrange. Je me souviens avoir moi-même posé une multitude de questions à 123 qui avait eu le malheur de subir mon réveil.  

Il eut de nouveau ce sourire désarmant qui m'obligea à détourner les yeux juste un bref instant. ❝Je vois que vous avez rencontré Aleksa.❞ fis-je avec un hochement de tête compréhensif. ❝Je crains malheureusement que vous n'obtiendrez rien de plus de sa part.❞ Je gardais en mémoire l'affront mémorable que j'avais enduré, et ma rancune tenace m'empêchait de lui accorder de nouveau un semblant d'estime. ❝Ce n'est qu'un hologramme. Défectueux à bien des égards d'ailleurs...❞ terminais-je, satisfaite de répandre mon point de vue aussi innocemment.

La file s'étant momentanément arrêtée pour je ne sais quelle raison (sans doute pour l'un de ces impotents qui n'était pas satisfait du contenu de son assiette), aussi j'en profitais pour m'en détourner tout à fait et me concentrer exclusivement sur notre conversation. Je lui rendis son sourire, quoique plus voilé. ❝Je ne sais pas si vous avez jeté votre dévolu sur la meilleure guide qui soit...en tout les cas, je vais faire de mon mieux pour répondre à vos questions.❞ Calme, je l'observais en essayant de déterminer par où commencer. Les effluves de son parfum* aux notes boisées empêchaient quelque peu la transparence de mes idées. Mais c'était agréable, je ne pouvais le nier. Il y avait tant à dire, mais en même temps...tellement peu. ❝Cet endroit se fait appeler "la Ruche" : c'est une sphère hermétiquement close d'après ce que j'ai pu en voir. Il n'y a rien qui permette d'en sortir ou même d'y entrer et croyez-moi, ce n'est pas faute d'avoir essayé.❞ dis-je à contrecœur. Toutefois, je ne me laissais pas contrarier par ces problèmes inhérents à cet environnement. Inutile de l'inquiéter avec ces éléments préoccupants, il aurait le temps pour cela plus tard. Sa première journée parmi nous méritait d'être plus ensoleillée. Aussi, j'axais la discussion sur des notes plus joyeuses : ❝Quant à ce que vous allez faire ici...c'est à vous d'en décider.❞ déclarais-je avec un petit air mutin.

*cf. parfum de l’œuf

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MessageSujet: Re: The past is what no longer exists || Ft. H04-104   The past is what no longer exists || Ft. H04-104 EmptyMer 22 Avr - 2:23

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Je tentais d'engranger et d'analyser le plus d'informations possibles bien qu'elles fussent complètement invraisemblables. J'attendais le moment où mon interlocutrice suspendrait ses explications d'un air rieur pour enfin me lâcher que j'étais en plein gag d'une nouvelle émission de télévision. Toutefois, je ne décelai aucun indice plaidant en faveur d'une éventuelle blague. Je me sentis dans un état vaporeux lorsque, à nouveau, je me rendis mentalement compte de la gravité de la situation. Alors que la charmante dame face à moi m'expliquait que nombreux avaient tenté, en vain, de s'évader de "La Ruche", je me mis à balayer l'environnement du regard, à la recherche de quelque chose de concret auquel m'accrocher. Quelque chose de réel, de normal. Mais comme mon interlocutrice l'avait elle-même souligné un instant plus tôt, le décor était bien fade et chaque détail, de la blancheur des murs à l'uniforme des résidents, ne fit qu'entretenir ma crainte de l'inconnu. C'était comme tomber dans le vide.

« C'est à vous de décider. » Son interpellation fut la bouée de sauvetage à laquelle je parvins à me rattraper pour échapper à mon angoisse. J'eus néanmoins un rictus en réponse à son espièglerie. « A moi de décider ? Et si je décidais de partir d'ici ? » lâchais-je d'un ton effronté. Aussitôt la question posée, je regrettai cette impertinence et me pinçai les lèvres. Je devais sûrement passer pour un malappris. « Excusez-moi, ce n'est pas de votre faute. C'est juste... » Je mis à lister mentalement chaque partie de mon corps qui était atteinte par un quelconque mal-être et me fis la réflexion qu'il aurait été plus facile de ne retenir que les endroits non douloureux. « Entre les maux de tête, les nausées et ce torrent d'informations improbables... Je suis désolé. » Je l'étais sincèrement et esquissai un sourire navré à l'égard de cette patiente abeille qui avait pris le temps de choisir les bons mots pour expliquer la situation. « Je suppose que... avec le temps, on finit par s'y faire... » J'amorçai du regard et du corps un mouvement en avant pour signaler à la charmante résidente que la file avait recommencé à avancer. Bien que je ne ressentais aucun appétit pour l'instant, nul besoin de faire attendre les autres ni de se faire dépasser par des opportunistes.

Je me terrai un moment dans le silence, le temps de me laisser digérer ces nouvelles informations. Le temps d'accepter ma situation et de me résigner à vivre dans la Ruche avec tous ces gens qui donnaient l'air d'être bien adaptés. Cela n'avait pas l'air si terrible, en fin de compte. Las de ruminer ces pensées fatalistes, je relevai les yeux vers mon interlocutrice qui était dos à moi et me surpris à dessiner du regard les avantageuses courbes qui m'étaient présentées. Je me rendis compte que je ne connaissais même pas son nom. Comme je n'avais pas envie de rester sur ce malaise, je pris mon courage à deux mains. « Et sinon, je ne me suis pas présenté. » Je me sentais complètement gauche. « Et je dois reconnaître que je suis un peu paniqué à l'idée de me retrouver ici parce que... » Je paraissais complètement impuissant. Gêné, je lui avouai enfin qu'il ne me restait qu'un tas de cendres en guise de souvenirs.  « Je me suis réveillé sans me rappeler qui j'étais. Pas même mon nom. La fameuse Aleksa dont vous m'avez parlé m'a surnommé avec une suite de chiffres un peu bizarroïde. H04-104, je pense, ou un truc comme ça. » Décidément, je n'étais pas doué mais, en même temps, avec un matricule pareil et vu les circonstances de réveil, il n'y avait rien d'étonnant à ce que je galère de la sorte. « Par conséquent, je n'ai rien de mieux à vous offrir que ces nombres aléatoires... Mais vous, vous vous appelez..? » Le coeur un peu plus léger, je retrouvai un peu d'optimiste, suffisamment en tous cas pour lui arborer à nouveau un sourire engageant.

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MessageSujet: Re: The past is what no longer exists || Ft. H04-104   The past is what no longer exists || Ft. H04-104 EmptyDim 26 Avr - 4:36



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✣ H04-104 et F03-012 ☾ le 12/04 ✣

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Je voyais bien que mes courtes explications ne lui étaient d'aucun réconfort et j'en étais réellement désolée. J'aurai aimé lui apporter des nouvelles plus agréables à entendre, car le réveil ici était déjà un assez lourd fardeau en soit. L'absence d'identité et de souvenirs était une épreuve, dont il lui faudrait pourtant s’accommoder mais je comprenais ce besoin impérieux de réponses, et de repères. Aussi, je m'étais donnée pour mission de lui expliquer les choses telles qu'elles étaient, en tout honnêteté, et sans chercher à les enjoliver pour les rendre plus acceptables. Je n'étais de toute façon, pas vraiment douée pour cela et sans doute aurait-il mieux valu qu'il questionne une autre femme s'il voulait être ménagé. Sa première réaction me prit au dépourvu, un mélange entre arrogance et sarcasme, si bien que le sourire que j'arborais alors grilla dans la seconde. ❝Oh... je suppose que rien ne pourrait vous empêcher d'essayer, en effet.❞ fis-je, un peu sur la défensive. Au fond, je savais bien que c'était simplement instinctif, personne ne saurait apprécier d'être ainsi enfermé et l'apprendre de cette façon restait quelque chose de déplaisant. Je regrettais d'être cet intermédiaire porteur de mauvaises nouvelles. Evidemment, je ne lui en tenais pas rigueur et d'ailleurs, il s'excusa presque aussitôt, se rendant compte du malaise qu'il avait créé. J'eus un hochement de tête compréhensif lorsqu'il mentionna les nausées, migraines et autres désagréments inhérents à sa récente arrivée. Pour être moi-même passée par-là, je ne pouvais que compatir à son inconfort et me remémorer combien c'était douloureux. ❝Je comprends, ne vous en faites pas.❞ assurais-je dans l'espoir de le déculpabiliser. Peut-être que c'était un peu beaucoup, pour être digéré en une seule fois c'est vrai. Pourtant, j'avais encore tellement de choses à partager avec lui sur les règles en vigueur ici, et les conditions de vie de la ruche mais je doutais qu'il soit encore prêt pour cela. Je me laissais guider par son geste, alors qu'il exprimait justement cette notion de temps.

Honnêtement, je n'avais pas l'impression que les choses s'amélioraient au fur et à mesure des jours passés ici. Le plus difficile, ce n'était pas notre nouvelle routine de vie, car j'estimais que nous étions tout de même assez bien traités. Non, ce qui me pesait le plus, c'était l'absence continuelle de souvenirs. Chaque matin, à se demander qui est cette personne que l'on observe dans le miroir et engager des efforts considérables sans que ça n'engendre de progrès. Pour ma part du moins. Naturellement, je ne pouvais pas non plus lui avouer tout ceci et d'ailleurs, cela n'engageait que moi car certaines personnes ici étaient très satisfaites de leurs vies en ces murs. Amnésie comprise. J'imagine qu'il faut de tout pour faire un monde, et de tout pour faire une ruche aussi...

Ces pensées un tantinet pessimistes furent interrompues -merci bien- et de nouveau je lui fis face en affichant un air bienveillant. Il était devenu hésitant, maladroit. Ses phrases étaient livrées telles quelles, traduisant aisément le trouble qui s'était emparé de lui. Sensible à son bouleversement, je posais la main sur son bras juste une fraction de seconde avant de la retirer pour le rassurer verbalement : ❝Il est vrai que cette situation reste difficile vous avez raison, mais nous sommes tous dans le même cas, vous savez. C'est sans doute ce qu'il y a de plus déroutant de s'éveiller soudainement sans avoir d'identité je vous l'accorde, d'autant plus qu'aucune explication ne nous est officiellement fournie...❞ Je laissais ma phrase en suspens, pour avancer d'un pas. Bientôt, ce serait notre tour et il ne restait d'ailleurs plus qu'une ou deux abeilles devant nous. ❝En tout cas, il s'est avéré que cette amnésie ne pourrait être que temporaire, certains ici ont d'ores et déjà pu recouvrer quelques brides de souvenirs. Voilà qui est plutôt encourageant, n'est-ce pas ?.❞ confiais-je pour balayer les ombres moroses qui planaient sur notre conversation.

Je lui tendis la main dans l'attente d'échanger un salut convenable, lui rendant son sourire :❝Je n'ai guère mieux à vous proposer. Pour ma part, elle m'a attribué le matricule de F03-012, ou disons... juste 12 si vous préférez. En général, c'est suffisant.❞ concluais-je avec un léger haussement d'épaules que je voulais désinvolte. Suffisant, mais pas spécialement élégant ou attrayant. Mais il fallait bien s'en contenter pour le moment.

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