—Past the point of no return ; NB03-404

past the point of no return

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La foule les acclamait, et ça lui faisait toujours autant bizarre. Mais un bizarre très positif. Lorsqu'elle détachait parfois les yeux de son clavier, elle voyait les corps se jeter les uns sur les autres, sauter sur place, hurler et tournoyer. Il fallait dire qu'ils faisaient pas dans la dentelle niveau son, et le public était de circonstance. Ça lui plaisait. Elle, elle se sentait comme une reine. Être sur scène, c'était profiter d'une dose d'adrénaline aussi forte que la meilleure des drogues qu'elle ne pourrait plus jamais abandonner. Elle le savait, au fond. Elle avait fait passer cette escapade de concerts pour une bouffée d'air avant de retourner à la vie normale, mais sans se l'avouer, elle avait déjà pris sa décision : elle voulait continuer à être sur scène.

Sarah pianotait en rythme des sons qui lui paraissaient organiques et terribles. Aussi crus et électriques que le reste des instruments hurlant contre les doigts experts des autres musiciens. Et de sa voix à lui...
Dès qu'ils commençaient à jouer devant tout le monde, elle était dans une autre dimension. Elle n'était presque plus elle-même. Elle était à un niveau supérieur qu'elle ne pouvait atteindre ailleurs qu'ici. Sarah oubliait qu'elle était la petite poupette que le groupe punk avait recruté pour remplacer quelqu'un d'autre. Elle ne se sentait pas encore totalement à l'aise, mais plus elle assurait les soirs, plus elle se sentait dans son élément. Elle donnait tout ce qu'elle avait, du bout de ses doigts rougis par les pressions, et du fond de sa gorge lorsqu'elle accompagnait les chœurs. C'était une des meilleures sensations qu'elle avait pu vivre jusqu'ici.
Et ça se voyait. Sarah n'était pas un poteau derrière son synthé, et son corps répondait à tous les rythmes qui la traversaient comme des ondes de plaisir. Si sa mère la voyait... dans son crop top qui irait parfaitement à une enfant de 6 ans, son short en jean taille si haute qu'il couvrait à peine plus qu'une culotte, et ses collants résille filés qui allaient devenir sa signature... eh bien, en ce moment elle avait tellement confiance en elle qu'elle aurait été capable de lui montrer son doigt préféré. Heureusement pour elles deux, sa mère n'était pas là.

C'était l'heure de partir de scène. Le groupe termina la chanson avant de se cacher dans les coulisses. Sarah sautillait sur place comme si elle venait de se faire un rail de coke. Elle était remontée à bloc, et toute l'énergie qu'ils avaient dépensée, elle la sentait encore crépiter en elle. Elle attendit le rappel comme tous les autres, peut-être même plus, et elle ne fut pas déçue. Les gens hurlaient, tapaient des pieds et des mains, faisant presque trembler la scène. Son cœur palpita si fort qu'elle dut mordiller sa lèvre pour ne pas hurler d'excitation. C'était ! le putain ! DE PIED !!
Tout le monde finit par retourner sur scène sous les applaudissements et les cris des gens. C'était... indescriptible. Toute la fierté du monde reposait dans ses entrailles et n'attendait que de s'exprimer sur son précieux clavier. Elle voulait hurler son euphorie au micro jusqu'à se péter les cordes vocales. Le moment fatidique arriva, et c'était l'extase. La musique propulsait ses sens, électrisait toute la scène et toute la foule, comme un seul corps haletant sous la pression des notes. C'était magnifique. Et lui... lui se donnait à fond aussi... dans tout ce tapage, il rayonnait sur scène, et Sarah ne pouvait s'empêcher de l'admirer entre deux pressions de touches.

C'était lui qui l'avait récupérée après un de leurs concerts... elle ne regretterait jamais ce moment. Et c'était grâce à lui qu'elle pouvait vivre ça, là maintenant. Elle lui était reconnaissante.
Une énergie tellement puissante émanait de lui... c'était plus que de l'énergie, c'était animal. On arrivait à ressentir toute l'intensité des chansons rien qu'en le regardant bouger, hurler, parfois même murmurer. C'était intense, vraiment... Sarah devait parfois se reconcentrer pour ne pas perdre le fil de la musique. Elle s'en serait voulue à vie de ne faire ne serais-ce qu'une fausse note.
Néanmoins, tout se passa comme prévu, et la véritable fin arriva. Sarah salua le public d'un revers de main avant de faire le signe des cornes devant une foule en délire. C'était CA la vie, bordel !!

Le groupe fila en coulisse dans leur loge. Sarah était complètement électrisée, les yeux encore remplis d'étoiles et dilatés comme jamais. « Putain de bordel de merde, c'était le feu !!! » extériorisa-t-elle. Elle avait encore de l'énergie à revendre malgré tout ce qu'ils avaient donné là-bas. La jeune fille se servit un verre d'eau et le but à pleine gorgée. C'était le meilleur verre d'eau de sa vie. Elle sentait les gouttes de sueur couler sur son front. S'essuyant d'un revers d'avant-bras, elle commença à attacher ses cheveux en queue-de-cheval. « J'ai jamais eu autant besoin d'une douche... » Mais bon, ça serait pas pour tout de suite. Ils avaient pas encore remballé leurs instruments.

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Tout le monde partageait son euphorie, et elle n'en était que meilleure. Surtout le chanteur. Sarah lui fit un sourire, heureuse d'avoir pu participer à l'aventure qui était loin d'être terminée. Un des membres venait de partir, mais eux ne tardèrent pas à suivre le mouvement. Maintenant qu'ils avaient un peu soufflé, ils pouvaient démonter leurs instruments. C'est lui qui intima le mouvement, juste avant de boire une gorgée de whisky au goulot. Il était vraiment différent de tous ceux qu'elle avait pu rencontrer jusqu'ici. Et ça lui plaisait.

Il lui tendit la bouteille, qu'elle prit à deux mains, avant de la dépasser. Sans manquer de poser une main derrière sa cuisse. Ce simple contact affola tout l'intérieur de son corps sans qu'elle ne put protester ni contrôler quoi que ce soit. C'était normal que sa peau s'enflamme et que son cœur résonne jusque dans sa gorge, juste parce qu'il lui a touché la cuisse ? Mhh... sûrement ? De toute façon, elle était fiancée, elle avait pas de raisons de réagir comme ça... Enfin, il n'avait visiblement pas l'intention d'améliorer sa condition.
« T’as déchiré » lui murmura-t-il à l'oreille. Un frisson lui parcourut l'échine comme un éclair d'orage. Elle répondit à son sourire, quelque peu chamboulée par ce compliment. Pour sûr, elle était flattée. Voilà. Elle était très, très flattée.

Sarah considéra la bouteille de whisky en marchant. Elle en était pas à sa première cuite, mais elle n'était pas encore au stade de boire du whisky pur à cette heure de la soirée. Puis bon, merde, c'était sa nouvelle vie, ce soir et la plupart des soirs prochains qu'elle allait vivre, elle était une rockstar. Alors, à sa santé ! Sarah prit une gorgée, beaucoup plus petite que celle qu'il avait prit avant elle, sentant le liquide couler le long de sa gorge comme de la lave en fusion. Bizarrement, c'était agréable. Ça laissait un petit goût fumé après. Même si sur le coup, elle avait grimacé, elle aurait bien continué.
Mais l'heure était au travail encore, et elle s'empressa d'aider le reste du groupe à tout débarrasser. Son synthé était lourd, mais elle avait l'habitude de le trimballer un peu partout à force. Une fois tout le matos déchargé, l'heure était à choisir ce que le reste de la nuit avait à offrir. Sarah se retrouvait avec pour seul bagage une bouteille de whisky aux trois-quarts pleine à la main.

« Tu les suis ? Moi j'rentre. » Sarah se retourna. C'était le chanteur. Mmh... faire la fête, c'était très tentant, n'empêche qu'elle allait pas supporter d'être transpirante toute la soirée. Nope, c'était mort. Sarah se dirigea alors vers lui. « Nan, j'te suis. Puis au pire, j'ai toujours ça ! » dit-elle en montrant la bouteille comme on montre une carotte à un âne, de manière un peu comique. Bon par contre, fallait qu'elle justifie pourquoi, histoire qu'il croie pas qu'elle le colle ou quoi. « Nan mais là, j'ai trop besoin d'une douche, j'te rejoins. » euuuh... « ...fin, euh, t'as compris, haha. » rire nerveux. Elle pouvait agir de manière encore plus conne pour voir ? Ugh... Sarah, t'es vraiment débile, des fois. Histoire de faire oublier son cafouillage, elle lui tendit la bouteille sans le regarder.

N'empêche, elle avait très envie de la vivre cette soirée avec lui et la bouteille de whisky. Même si elle avait le pressentiment que c'était dangereux.

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F01-903 &' @Echo

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« Tu penses vraiment qu’tu vas en profiter toute seule ? » il s'était rapproché en disant ça, malicieux, et Sarah lui rendait son regard avec un petit sourire en coin qu'elle maîtrisait à peine. Il était vraiment grand, quand même... et il s'en foutait de la proximité, ça elle l'avait bien vu. Mais c'était pas elle qui allait l'en empêcher. Elle en avait juste pas envie... elle avait envie de le laisser faire ce qu'il voulait. Mais elle pouvait pas... la culpabilité. Le visage blanc et fin de celui qui lui avait passé la bague au doigt lui revenait en flashs dès que ses pensées allaient trop loin, mais ce visage lui paraissait de plus en plus flou et de plus en plus loin...

Surtout lorsqu'il lui avait répondu un « Tu peux » nonchalant à son lapsus. Juste deux mots qui lui firent monter le rose aux joues rien qu'à l'idée. Deux mots qui la menaient sur une pente très dangereuse et très glissante. Mais qu'est-ce qu'elle ferait si elle restait en retrait ? Elle allait s'ennuyer, elle allait regretter. Sarah voulait seulement profiter du moment, et elle ne voyait aucun autre chemin à prendre. Alors ce sera la pente.
Mais d'abord, ce serait la douche. Et seule. Le whisky n'était pas une assez bonne raison pour déraper complètement. Enfin, elle en avait surtout pas bu assez. Les voilà devant les douches de fortune... on n'en était pas encore aux suites d'hôtel à fracasser, mais bon. C'était l'aventure, ça avait son charme.

Il lui fila le savon qu'elle prit entre ses deux mains. « Vas y, commences » elle ne put s'empêcher d'afficher un sourire taquin face à la situation qu'elle trouvait très comique, au fond. Enfin, il lui en fallait peu. « Wow, quel gentleman ! » allez, il était temps de faire honneur au savon sacré, alors.
Ils rentrèrent chacun dans une cabine (si on pouvait appeler ça comme ça, vu que les séparations étaient pas plus épaisses qu'un rideau) et Sarah commença à se déshabiller, doucement, comme pour s'habituer à l'environnement précaire dans lequel elle allait montrer toute sa vulnérabilité. Mais c'était ça ou puer la sueur, donc autant souffrir pour une bonne raison. Le pommeau était un simple tuyau, mais c'était pas très surprenant vu l'allure de la salle de bains niveau redneck des fonds des bois. Sarah se mit sous l'eau et fit siffler l'air entre ses dents lorsque les gouttes rentrèrent en contact avec sa peau nue. Ok, ça allait être rapide, au moins. Elle plaça le savon entre ses cuisses (pitié, tombe pas dans la terre à côté...) pour attacher ses cheveux histoire de pas mourir d'une pneumonie parce qu'elle a mouillé ses pointes. Elle s'était jamais savonnée aussi vite.

« Alors ? Tu kiffes ? » « C'est froid... » fit-elle du tac au tac. Mais alors qu'elle se réchauffait un peu, Sarah entendit le silence gênant qui s'ensuivit. C'était pas du tout sa question, en fait. « Purée, pardon. J'suis con. » Sarah, ce soir, t'en rates pas une. S'il te prenait pas pour une couillonne jusque là, ça allait achever son opinion.
« Ouais, franchement, ouais... » recommença-t-elle en tendant le savon à la main tatouée qui était passée au dessus du rideau. Un simple contact qui rappelait à quel point son intimité ne tenait qu'à un cheveu. Mais elle allait pas se laisser déstabiliser. « Je t'avoue au début, c'était bizarre... 'fin j'ai jamais vécu ça, donc. C'était... flippant. C'est ça le mot. » quoi parce que c'est normal de s'embarquer avec un groupe que t'as vu passer en concert pour faire ta crise d'ado à retardement ? Pas vraiment. Quand t'y es tu comprends ce que t'as fait. « Mais... je regrette tellement pas. » le sourire qu'elle affichait à présent tout en rinçant les bulles de savon cotonneuses se reflétait dans sa voix qui avait arrêté de trembler. « Je vis un rêve, haha... je pensais pas que ça m'arriverait, un truc comme ça. En fait... plus j'avance et moins j'ai envie de retrouver ma vie d'avant... »

Elle était plus nostalgique à présent. Nostalgique de ce qu'elle avait déjà mais qu'elle devrait quitter à la fin de la tournée. Parce qu'elle avait promis... c'était censé être qu'une passade. Alors ça pouvait pas être une passion. Elle avait pas le droit... mais plus elle y réfléchissait, plus le fait de ne pas avoir le droit de vivre sa vie lui paraissait profondément injuste.
Reprenant ses esprits, Sarah chercha sa serviette parmi ses vêtements. Sa serviette. Sa... serviette. « Non, sérieux, j'ai pas oublié ma serviette... » murmura-t-elle.
Elle avait oublié sa serviette. BIEN SÛR ! C'était quoi cette soirée, elle avait décidé d'elle la meuf la plus couille de la Terre ce soir ou ?? Elle avait la tête tellement ailleurs, bien trop dans les étoiles, qu'elle avait oublié qu'un humain ça s'ébrouait pas comme un chien ? Bordel de bite. P'têt' que si elle restait plusieurs heures comme ça elle finirait par sécher. Elle a qu'à prétexter qu'elle a ses règles et qu'elle reste là un moment. Non, c'était méga con. Autant jouer l'auto-dérision jusqu'au bout. Sarah leva son bras en l'air, aussi blanc qu'un drapeau. « Bon, problème : j'ai décidé d'être conne ce soir ! » elle se mordit la lèvre. « Si t'as un coin de libre sur ta serviette, j'suis preneuse... » pas fière, quand même.

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F01-903 &' @Echo

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Aïe aïe aïe mais dans quel pétrin elle s'était encore mis ? C'était du Sarah tout craché ça... quoique. Elle était pas si maladroite d'habitude. Est-ce qu'il la distrayait ? Pire... non, il fallait pas qu'elle y pense, merde !!
En même temps vu les remarques qu'il lui faisait, il aidait pas trop... elle était contente qu'il puisse pas voir son visage rouge et son sourire niais qu'elle n'arrivait pas à contrôler. Même en le passant sous l'eau froide, ça changeait rien. C'était bien sa veine...

La réalité repointait toujours le bout de son nez de temps à autres, et il formulait exactement ce qu'elle avait besoin d'entendre... c'est à dire ce qu'elle ne voulait pas. « T’pas obligée » si seulement... mais comment elle allait pouvoir regarder sa mère et son fiancé en face et leur dire Bon ben flemme de la promesse que j'ai faite en fait, je me casse, ciaoo ! Elle culpabiliserait jusqu'à la fin de sa vie... « T’as juste un choix à faire » c'était ça le problème... c'était trop dur d'assumer un choix consciemment. Alors que si on avait une bonne excuse... une belle connerie... non.

« Tout ça pour m’coller » oui merde, oui merde, oui merde... La fucking serviette. Sarah était tétanisée, attendant que quelque chose se passe. Elle fermait même les yeux de temps à autres, si fort, comme si un météorite allait lui tomber sur le coin du nez. Mais elle les rouvrit grand lorsque sa voix se rapprocha. « Pas d’soucis pour moi mais va falloir partager, j’te préviens. » ...

HEIN ?????!!!!!!!

Genre... il allait pas lui balancer sa serviette mouillée quand il aurait fini, plutôt ? Non, 'fin, ça la dérangeait pas, quoi... Non, non, il pointait le bout de son... nez à la sortie de sa douche, normal. Oh la la la la, calme toi Sarah, purée calme toi, c'est impossible dans cette situation mais il va falloir que TU TE CALMES. Elle avala sa salive difficilement avant d'avancer un peu chancelante vers la serviette et... inévitablement vers lui. Elle espérait qu'il n'ait pas vu grand chose d'elle le temps qu'elle file le rejoindre mais... eh bien... c'était peut-être mieux qu'il la voit plutôt que d'être CARREMENT COLLEE A LUI ALORS QU'ILS ETAIENT NUS COMME DES VERS. Sarah n'osait pas le regarder au départ, même si pour lui c'était comme s'ils échangeaient une poignée de main, visiblement. Elle se sentait ridicule, et cramoisie. Elle avait du mal à se décrisper alors qu'il lui frottait le dos... « J’espère qu’t’attendais pas après la vie d’riche dans les hôtels » Sarah laissa échapper un petit rire nerveux. Mais elle n'avait pas envie de passer pour la gosse de riche coincée et mauviette en plus de ça... ce qu'elle n'était absolument pas. La situation était juste... particulière. Et c'était peu dire ! Mais il avait dit la phrase qui réussit à redonner la lueur de défi dans le regard de Sarah. Enfin, elle réussit à lui faire face.

« Nan, mais un jour, crois-moi, je foutrai le bordel dans toutes les suites du monde. » ...et pourquoi pas s'il était là aussi. Mais ce n'était que des rêves, des fantasmes à haute voix. C'était impossible pour beaucoup trop de raisons. Néanmoins, Sarah n'eut pas le temps de s'attrister davantage sur son sort.
« Tu cailles ? » « Ça commence à aller mieux... » en vrai, il commençait à faire sacrément chaud, oui. Surtout lorsqu'elle sentit clairement son regard sur ses formes... elle avait l'impression de devenir brûlante. Est-ce que... est-ce qu'elle lui plaisait ? Son cœur battait trop fort rien qu'à cette perspective. Pourquoi c'était plus flatteur venant de lui que d'un autre ? Sarah eut la réponse sans qu'il n'eut à dire un seul mot. Ouaip... ouaip, elle lui plaisait sacrément même, y'avait plus de doute. Son cœur s'emballa définitivement. Elle avait l'impression d'avoir été plongée dans une source chaude, c'était à peine si elle s'attendait à voir de la vapeur émaner de sa peau. Sarah respirait de plus en plus fort, soulevant sa poitrine contre lui à chaque inspiration qu'elle était obligée de faire.

Lui, ça lui plaisait. Son petit sourire en coin finissait de la faire craquer. Et elle, elle aurait salement menti si elle prétendait qu'elle n'aimait pas ce qui était en train de se passer. Son corps en voulait plus. Elle en voulait plus.
Ses mains étaient descendues bas, bien bas, et ils étaient maintenant plus proches que jamais. Il devait même sentir son cœur marteler contre lui, autant qu'elle sentait sa joie d'être dans cette situation. Est-ce qu'elle allait devoir reprendre une douche juste après ça ? C'était quoi cette arnaque de séchage...
Mais son esprit était loin de penser à tout ça. Elle devenait comme possédée. Elle n'était plus maîtresse de ses mouvements, mais ce lâcher prise était le plus agréable de tous. Enivrée, Sarah rapprochait doucement son visage du sien, glissant ses mains sur son torse et jusque dans son cou, l'autorisant à la serrer fort contre lui et l'aidant même dans cette tâche. Elle était vraiment... à deux doigts...

Sauf qu'elle aperçut sa bague.
Presque tout retomba d'un coup. Sarah mordilla sa lèvre inférieure, effleurant presque les siennes au passage. Puis elle se contenta de sourire, expirant légèrement par le nez avant de se dégager. Sautant comme une biche dans sa cabine, Sarah n'avait cependant pas été indifférente du tout à ce rapprochement. Au contraire... est-ce qu'elle était raisonnable ou est-ce qu'elle retardait seulement l'inévitable ? Elle savait déjà un peu la réponse à cette question. Ça s'entendait dans sa voix, de toute façon. Elle le voulait. « Il va falloir plus d'alcool que ça pour m'avoir, honey. » cette blague n'en était pas vraiment une. Il avait totalement le pouvoir de l'avoir tout à lui. C'était flippant... mais si tentant.

Rhabillée mais pas non plus si vêtue que ça, Sarah ressortit définitivement de la douche et détacha ses cheveux en deux cascades châtain. « En parlant de ça... on a encore une bouteille qui nous attend dans la tente, et je suis pas fatiguée. » joignant le geste à la parole, Sarah désigna derrière elle avec son pouce, agrémentant sa remarque d'un clin d’œil. Elle s'éloignait de la gueule du loup seulement pour prendre de l'élan.

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F01-903 &' @Echo

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« J’préfère t’avoir consciente bébé, t’sais bien qu’tu supportes pas trop l’alcool. » Sarah haussa un sourcil, amusée. Ah ouais d’accord, ça partait en provoc’ pour lui faire faire n’importe quoi, direct ! Le pire c’est que ça allait marcher. Elle résistait pas vraiment à la tentation de relever un défi. Et lui était très bien parti pour l’embarquer dans un endroit où elle courrait à en perdre ses jambes.

Lorsqu’ils arrivèrent près de la tente et qu’elle mentionna sa fatigue, il la prit soudain dans ses bras, ce qui lui valut un minuscule hoquet de surprise. Et elle n’était pas au bout de ses peines… Il s’était même pas encore rhabillé… Et elle avait bien trop de peau à découvert pour que ce soit cordial. Heureusement, il était derrière elle et ne pouvait pas voir à quel point son visage brûlait de gêne et de désir. « Ah ouais ? J’peux remédier à ça... » Il lui mordit le cou, et Sarah s’efforça à ne pas faire de bruit qui l’aurait immédiatement trahie. Mais un immense frisson traversa toute son échine, ne s’attendant pas à sentir sa langue et ses dents sur sa peau… aussi vite… ‘fin non, merde, tout court. Elle tremblait presque mais ne bougeait pas pour autant. Elle ne se l’avouait pas, mais elle avait envie que ça arrive. Au plus profond de son être… Il finit par passer le bout de sa langue sur sa chair fébrile, ne s’arrêtant qu’une fois arrivé à son oreille. Sarah poussa un soupir malgré elle, ayant fermé les yeux sous la sensation qui submergeait tous ses autres sens. Fuck… elle était complètement dans la merde.

Lorsqu’il la lâcha pour aller sous la tente, Sarah n’arrivait toujours pas à se rendre compte de ce qui venait de se passer… est-ce qu’il venait vraiment de la… ça voulait dire quoi, d’ailleurs ? Ugh… Son cerveau s’embrouillait seconde après seconde, mais elle le suivit tout de même, dans un autre monde. Son petit sourire et la bouteille qu’il agitait moqueusement pour l’attirer toujours plus vers lui la ramenaient un peu sur Terre, et le regard malicieux de la jeune fille refit surface à son tour. Il voulait jouer… et Sarah voulait être sa partenaire de jeu, sans hésiter.
« Mais voyons… Quelle déchéance Demoiselle de bonne famille ! » Sarah émit un rire sarcastique, se demandant jusqu’où il irait dans la provocation. Est-ce qu’elle serait obligée de le faire taire ?... Cette idée lui plaisait plus qu’il n’aurait fallu. La jeune femme se mit à quatre pattes et avança vers lui tel un chat contournant sa proie. Son clin d’oeil finit par l’achever et elle lui prit la bouteille des mains d’un revers, arrivée à son niveau. Sarah prit une gorgée à son tour… enfin deux… ou trois… et posa la bouteille près d’eux, s’essuyant la bouche avec le dos de la main sans quitter des yeux le chanteur.
« Qu’est-ce qu’une demoiselle doit faire pour ne plus être de bonne famille, alors ? » dit-elle en passant une jambe pour bientôt se retrouver au-dessus de lui, sans pour autant le toucher. « Je t’en prie, éclaire-moi. » continua-t-elle, ses yeux bleus teintés d’un irrésistible défi. Lentement, elle alla rapprocher son visage du sien, jusqu’à ce que leurs nez s’effleurent.
« Je peux pas vraiment faire ça, tu sais… » elle avait dit ça sans tristesse ou sans plainte, elle l’avait juste… dit. C’était un fait.

Elle se demandait juste qui allait balancer la responsabilité en premier.

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