What's going on ? [Rouky]

-And I try, oh my god do I try
@Rouky

Elle pouvait vivre avec le fait que la majorité des gens l'évitaient depuis l'incident de l'infirmerie. Pas tout le monde, mais quand même. Elle pouvait sentir les regards et entendre les murmures. Vrai qu'elle avait passé la majorité de son temps à traîner dans le logement qu'elle squattait avec Starbuck et Doc plutôt que de sortir, mais c'était en partie à cause de son pied et non pas par peur des représailles. Elle assumait ses actes et n'était pas craintive à l'idée qu'on la critique publiquement ou que l'on cherche à l'embêter en retour. Ce qu'elle avait un peu plus de mal à comprendre en revanche, c'était la distance que Rouky prenait lorsqu'elle était dans les parages. Pourquoi est-ce qu'il la fuyait à ce point? Elle n'était pas dupe non plus, elle l'avait bien remarqué et franchement, il était mieux d'avoir une bonne excuse pour ça parce que ça commençait à lui taper sur les nerfs. S'il était fâché ou s'il lui en voulait, il pouvait le lui dire directement, en face, au lieu de s'éloigner de plus en plus comme si elle allait finir par disparaître totalement par magie. Ils vivaient tous les deux dans la même cage après tout. Quoi qu'il en soit, elle comptait bien mettre fin à son petit jeu aujourd'hui. Comme elle ne pouvait pas encore passer beaucoup de temps debout à cause de son pied, la brunette prit soin d'attendre dans l'ombre, le surveillant simplement de loin pour guetter le bon moment. Un petit jeu de chasse qui l'occupa toute la journée, jusqu'au soir. Lorsqu'elle le vit finalement se diriger vers son logement, un peu après l'heure du souper, Sixteen passa à l'action. Elle quitta la zone salon, empruntant l’ascenseur pour remonter rapidement au balcon. Non pas que l'escalier la handicapait. Pour aider son pied gauche à cicatriser plus efficacement, elle n'attachait tout simplement pas son soulier, ayant retiré le lacet de celui-ci. D'un pas silencieux, la brunette se dirigea donc vers le logement du rouquin sans plus attendre.

Une fois à la hauteur de la porte, elle s'arrêta, avant de tendre l'oreille en direction de l'intérieur. Hum. Rien à signaler. Elle ouvrit très doucement la porte, sans bruit, avant de vérifier si la voie était libre. Elle s'y faufila ensuite, prête à lui tomber dessus par surprise dès qu'elle l'aurait repérer. Vite comme ça, il ne semblait pas être dans la salle de bain, ni dans le petit coin salon. La chambre donc. Peut-être qu'il récupérait seulement un ou deux trucs. Bref. Sixteen fit quelques pas, avant de s'installer dos au mur, près de la porte de sa chambre, celle du fond. De cette manière-là, Rouky ne pourrait pas la voir avant de sortir complètement. Tout de même amusée par sa chasse, elle étira un mince sourire silencieux, sachant à l'avance que ça ne risquait pas de lui plaire comme surprise. Tant pi pour lui, il l'avait cherché. Dès qu'il fit un pas en dehors du cadre de porte, la brunette lui bondit dessus, agrippant son bras pour le coincer dans son dos, avant de le plaquer face contre l'autre mur. « Alors comme ça, on essaie de m'éviter? » Voyant que ce petit malin se tournait sur lui-même pour riposter, elle plaqua son bras gauche directe contre sa gorge, plantant son regard dans le sien. Elle étira un petit sourire moqueur par la suite, avant de le laisser tranquille à nouveau, le relâchant pour éviter de déclencher une vraie bagarre. « Tu m'as pas vraiment laissé d'autre choix, tu sais » Une bien faible excuse pour l'agresser par surprise, mais passons. « Relaxe, je ne viens pas pour te tuer, juste te parler. Si tu me fais la gueule, autant que je sache pourquoi » Comme si de rien n'était, Sixteen se laissa ensuite tomber dans l'un des canapés du coin salon. Elle lui fit signe de venir la rejoindre, même s'il faisait la mauvaise tête. Avec le temps, elle s'était habituée à lui et elle ne s'arrêtait pas pour ci-peu. Depuis qu'elle l'avait croisé avec Friday, ils n'avaient pas vraiment discuté seul tous les deux et pour une raison qu'elle ne comprenait pas, Rouky faisait tout pour l'éviter. Il y avait un truc qu'il cachait, elle le sentait et bien franchement, elle comptait l'embêter jusqu'à ce qu'il crache le morceau. C'est en s'imposant qu'il cesserait son petit jeu. « ...y'a un truc que tu veux pas me dire » Façon un peu plus calme d'exprimer qu'elle sentait qu'il y avait un problème. Et puis, depuis quand il se retenait de lui balancer des merdes? Peu importe ce qu'il cachait, il y avait de fortes chances qu'elle soit capable de l'encaisser, donc ça ne l’inquiétait pas tellement.

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@Sixteen

Est-ce qu'ils ont gagnés cette fois? Est-ce que c'était ça, sa limite? Savoir qu'il y avait eu des dommages collatéraux à ses actions. Ça n'a jamais été un problème pour lui de risquer sa peau -visiblement pas-, mais il n'a jamais souhaité compromettre celle des autres. Il y réfléchit depuis son retour, pour ne pas dire qu'il ne fait pas grand chose depuis son retour. Le fait qu'il était blessé et malade n'étant qu'une partie de la raison, l'autre; c'est qu'il a volontairement évité tout le monde. Pas envie de parler, pas envie de représailles, pas envie des regards sur lui. Il avait besoin de ruminer et c'est ce qu'il a fait. Il le fait encore, se contentant de sortir pour manger et revenir aussitôt dans son logement, ou dans celui où il passera la nuit. Il évite d'ailleurs soigneusement la plage horaire désormais maudite, ne voulant pas se retrouver face à des esprits vengeurs qui décideraient de lui faire payer la perte de l'infirmerie, qui n'est au fond, même pas de sa faute à lui. C'est le Nazgul qui a détruit tous les murs de ce qu'il a compris, lui n'a fait que contribuer à percer un trou qui aurait pu être gérable avant de faire trop de dommage si les créateurs des lieux n'étaient pas intervenu pour empirer la situation. On dira que c'était pour les punir, mais de son point de vue à lui, c'est de l'abus de pouvoir, rien de plus. Cette ruche est dirigée par des dictateurs et il n'a pas envie de se soumettre. Et ce même s'il ne se sent plus la force de lutter pour l'instant. Il ne se sent plus la force de grand chose pour être honnête, en dehors de rester vautré sur son lit ou le canapé du logement et attendre que le temps passe. Ça a l'air de rien, mais s’apitoyer sur son sort, c'est une occupation qui peut s'avérer assez prenante.

C'est ce qu'il a fait de cette journée, il est sorti pour manger, est revenu ensuite, puis de nouveau pour manger et il revient une fois de plus vers son logement, sans s'attarder parce que malheureusement le dernier repas est pendant les heures où les agressions sont permises. Il compte simplement récupérer son inventaire et aller attendre le reste du temps avant le couvre-feu dans un autre logement. Rien de plus sur son programme. Ou du moins jusqu'à ce qu'il sorte de sa chambre et qu'on lui tombe dessus. Prit par surprise, Rouky se retrouve face contre le mur, retenu par le bras dans son dos, une technique de maitrise trop bien exécutée pour être improvisée. L'idée de déclarer forfait immédiatement lui traverse l'esprit, contrôler les dommages le plus possible, mais étrangement, c'est un autre réflexe qui prend le dessus; il pivote habilement pour se dégager, prêt à lui coller un poing sur le nez tout en lui mettant un genoux directement dans l'estomac. Heureusement pour elle, ce réflexe combatif se freine à la seconde où il aperçoit son visage. Il fige et elle le bloque avec son bras sous sa gorge. Son regard change rapidement, passe de la surprise à la colère. À quoi elle joue merde? Et elle se trouve drôle en plus? Elle le relâche finalement et il la repousse aussitôt de ses deux mains contre ses épaules. « Mais c'est quoi ton problème? Je t'évite pas Sixteen, j'évite tout le monde! » Vrai. Et faux en même temps. Il évite tout le monde oui, surtout elle. « Relaxe, je ne viens pas pour te tuer, juste te parler. Si tu me fais la gueule, autant que je sache pourquoi » Rouky roule les yeux, la regardant aller se poser sur le canapé. C'est bien, fais ça, invite-toi. Il croise les bras, soupire. Il n'a pas envie de discuter, pas en ce moment. D'autant plus qu'il a retrouvé plusieurs souvenirs de sa vie d'avant, dont son prénom et qu'il a soigneusement évité de partager l'information avec quiconque. Il ne sait pas s'il a envie de le faire de toute façon, qu'est-ce que ça change? Il n'a peut-être pas envie d'être cette personne, d'être ce Angel. « ...y'a un truc que tu veux pas me dire » Il secoue la tête d'un air emmerdé. « Non y'a rien. Oh...attend, oui. J'ai passé une semaine dans un putain de trou sans fin, je suis revenu presque mort avec une infection...alors je crois que j'ai juste pas envie de parler, point. Ça a rien à voir avec toi. » Il reste sur place, refusant évidemment d'aller la rejoindre sur le canapé. « Tant mieux si tu t'en es si bien sorti de ton côté. » Dans son cas, il a peut-être sauté volontairement dans ce trou pour échapper au Nazgul, mais il considère quand même que la punition était injustifiée, après tout, si sa mémoire est bonne, il n'a pas fait la moindre infraction ce jour là. « Et je suis pas fâché à cause de ce qui est arrivé, on l'a fait ensemble et on savait que ça pouvait mal tourner. C'est ok. J'en ai plein le cul, c'est tout. Y'a rien de juste ici, ils nous laissent pas la moindre chance. Je comprends même pas que y'a des gens qui sont assez débiles pour leur faire confiance. Et ça...ça me fait chier. » Toujours et encore cette impression d'être l’extraterrestre, d'être le seul à aller dans cette direction, à contre-courant de tout le monde. Pourquoi personne ne comprend? Pourquoi il a toujours l'impression d'être le seul à vouloir hurler, à vouloir tout exploser, parce que rien de tout ça ne devrait être acceptable, ni accepté?

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@Rouky

Bien sûr qu'il était fâché, elle l'avait immédiatement vu dans son regard lorsqu'il s'était retourné vers elle pour voir qui venait de le prendre par surprise dans son propre logement. Disons juste qu'elle avait réussi à attirer suffisamment son attention pour qu'il arrête de l'éviter et faire comme si elle n'avait jamais existé. Son excuse sur le fait qu'il évitait tout le monde et pas qu'elle, lui fit rouler rapidement les yeux parce qu'elle savait très bien que c'était faux. De toute façon, elle ne comptait pas partir en se contentant de cette mince explication. Elle comprenait qu'il n'était peut-être pas d'humeur à parler, mais c'était nécessaire à son avis. Sixteen se posa donc dans le canapé pour s'installer plus confortablement, voyant qu'il restait debout pour sa part. Elle ne le quitta pas des yeux, prête à encaisser sa mauvaise humeur ou sa colère, s'il s'agissait de ça. Ce serait idiot de croire qu'il se lancerait tout à coup dans un beau discours philosophique visant à la rassurer. « Non y'a rien. Oh...attend, oui. J'ai passé une semaine dans un putain de trou sans fin, je suis revenu presque mort avec une infection...alors je crois que j'ai juste pas envie de parler, point. Ça a rien à voir avec toi. » Elle hocha la tête, presque soulagée d'entendre ses mots, parce qu'elle avait enfin l'impression de retrouver le Rouky qu'elle connaissait. Ça n'avait rien à voir avec lui qui se cachait et qui longeait l'ombre pour ne pas se faire voir. Elle préférait la première version. À son deuxième commentaire, elle leva l'index dans sa direction pour le corriger. « Pas bien, je m'en suis sortie, point » Parce que de se prendre un scalpel dans le pied et des morceaux de murs à la gueule, ça ne rimait pas avec bien, non. Et même s'il voulait parler du après, c'était tout aussi faux. Certain ne lui adressait plus la parole et elle était même prête à parier qu'on serait capable de voter pour qu'elle soit pendue sur la place publique. Sauf que oui, elle s'en était sortie, vivante, tout comme lui d'ailleurs. Est-ce que ce n'était pas déjà suffisant à ses yeux? D'être encore vivant? « Et je suis pas fâché à cause de ce qui est arrivé, on l'a fait ensemble et on savait que ça pouvait mal tourner. C'est ok. J'en ai plein le cul, c'est tout. Y'a rien de juste ici, ils nous laissent pas la moindre chance. Je comprends même pas que y'a des gens qui sont assez débiles pour leur faire confiance. Et ça...ça me fait chier. » Yep. Sixteen se retient d'applaudir, ce qui risquait d'être hautement déplacé. À la place, elle se contenta d'approuver du regard, avant de croiser les jambes et de lâcher un long soupire. Oh que oui, elle comprenait. Parce qu'elle en avait plein le cul, elle aussi. Parce qu'elle rêvait de pouvoir les battre et de leur montrer qu'ils étaient capables de riposter. Qu'ils ne se laisseraient pas faire comme de pauvres moutons soumis à leur berger.

La brunette glissa une main dans ses cheveux, avant de planter à nouveau son regard dans le sien. « Après que tu sois tombé dans ce trou... ce créateur, ou qu'importe son nom, a juste continué de tout détruire autour de lui. Il a dit qu'on ne sortirait jamais d'ici, sauf s'il en décidait ainsi et qu'on devrait faire preuve d'un peu plus de respect envers lui.... que détruire ne nous donnerait pas de réponse, que t'étais mort et que le jour où on comprendrait...on reparlerait de qui torture qui » Paroles qu'elle n'avait pas vraiment répété à qui que ce soit. Elle en avait pas tellement eu la force ou le courage. Vrai qu'elle l'avait résumé, sans utiliser exactement les mêmes mots. Mots qui étaient sortis de la bouche de cette espèce d'hologramme se voulant effrayant ou intimidateur. Lui en parler ne la soulageait pas particulièrement. Elle voulait juste qu'il le sache. Depuis des jours qu'elle se repassait en boucle ce petit échange douloureux. Ce n'était pas plus facile pour elle que pour lui. « Et pendant un instant... j'ai osé croire qu'on sortirait jamais d'ici oui » Elle pinça les lèvres, presque embarrassée par cet aveu. C'était honteux d'accepter de le croire que parce qu'un putain d'hologramme destructeur le lui avait dit. Ce même hologramme qui avait menti au sujet de la mort de Rouky. « Si ça se trouve, ils ont peur de nous, j'en sais rien » C'était qu'une simple théorie comme une autre. «...mais ce que je sais, c'est que non, ils ne comptent pas nous laisser la moindre chance comme tu dis et que soit on rejoint les débiles qui leur font confiance, soit on continue de s'opposer à eux et qu'on leur montre que leur petit jeu d'intimidation ne sera pas suffisant pour nous faire plier ou abandonner. » Et elle savait déjà quelle option était plus facile que l'autre. Ce n'était pas très difficile à comprendre. Elle comprenait que ça le fâchait de voir des gens presque prêts à les considérer comme des sortes de nouveaux Dieux qu'il fallait vénérer au lieu de les voir comme un ennemi à éliminer. Ce serait tout bonnement impossible qu'ils aient tous la même vision des choses. Tout le monde avait le droit à sa propre interprétation de la situation. Personne n'avait raison et personne n'avait tort tant qu'ils n'auraient pas de réponse à tout ceci. De son côté, suite à son expérience dans l'infirmerie, elle n'était pas prête à croire et à avaler tout ce qu'on lui avait dit. « Je sais pas qui j'étais avant, mais je sais ce que je faisais...» Sixteen avala de travers avant de poursuivre sur un ton plus grave. «...j'étais militaire et... si j'ai été capable de survivre à ça, je peux sûrement survivre à ici...» Doucement, elle glissa une main contre son visage d'un air tout de même découragé. Elle croisa ensuite les bras contre sa poitrine, fixant le mur en silence. Bonjour, moi c'est Sixteen, supposément apte à faire la guerre, mais foutrement incapable de savoir quoi faire pour sortir d'ici sans finir morte sur le camp de bataille.

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@Sixteen

Qui torture qui? Ces créateurs se fichent de leur gueule, tout simplement. S'ils sont de la torture pour eux, ils n'ont qu'à les laisser partir. Ils n'ont qu'à arrêter de les priver et leur donner ce qu'ils veulent, ils n'ont qu'à laisser tomber leur règle et les laisser se débrouiller par eux-mêmes. Ça finira peut-être en bordel, mais au moins ce sera leur bordel. Sixteen semble d'accord avec lui sur le sujet. Ça ne l'étonne pas, ils avaient déjà conclus que pour ce qui était de la ruche, ils étaient sur la même longueur d'onde, ou presque. Pour Rouky, c'est une évidence, le créateur ne leur laisse qu'un seul choix; soit ils se soumettent et se plient à ses règles, soit ils souffrent. Ce n'est pas exactement le concept d'une dictature? Pourquoi personne ne semble le voir? Une question qu'il tourne dans tous les sens constamment sans jamais y trouver une réponse. Il doit arrêter, il doit arrêter de se demander pourquoi personne ne se défend avec plus de férocité. Ils font bien ce qu'ils veulent, il fera bien ce qu'il veut. Un contre tous, ça ne l'effraie pas. Ça devrait peut-être, mais ses actes jusqu'à maintenant ont prouvés le contraire. Pourtant, autant il a envie de se remettre sur le pied de guerre, de reprendre sa révolution, autant il n'a pas envie d'encaisser une fois de plus. Il ne sait pas quoi répondre à Sixteen, ne sait pas ce qu'elle attend vraiment de lui. Continuer à se battre? À quoi bon si les jeux sont joués d'avance, et qu'ils n'ont pas la moindre chance? À quoi bon s'ils sont les deux seuls à être assez cinglés pour tenter de leur mettre des bâtons dans les roues? Et qui est-il pour prétendre pouvoir le faire de toute façon? Il n'est pas un révolutionnaire, encore moins un leader. Il n'est qu'un gamin alcoolique qui ne supporte pas qu'on lui dise non, qu'un gamin avec un esprit de contradiction assez fort pour causer sa propre perte.

« Je sais pas qui j'étais avant, mais je sais ce que je faisais...» Rouky fronce les sourcils, n'étant pas certain de comprendre où elle veut en venir. Est-ce qu'elle a retrouvé des souvenirs aussi? Il semblerait. «...j'étais militaire et... si j'ai été capable de survivre à ça, je peux sûrement survivre à ici...» Militaire? Il ignore pourquoi, mais son premier réflexe à cette annonce est d'afficher une grimace dégoûtée qui n'a rien de subtile. Elle, militaire? Étrangement, ce n'est pas si difficile à croire, mais quand même. Au moins ça lui confirme quelque chose, ses visions ou hallucinations, qu'importe comment on les appelle, les flash qu'il a eu de sa vie d'avant n'étaient pas entièrement fiables, parce qu'il n'y aucune chance qu'il ait déjà été avec une putain de militaire. Ça devait être un mélange, entre ses souvenirs passés et ceux de la ruche, un cafouillis, comme ce n'est pas rare d'en avoir durant des rêves ou cauchemars. Pour autant, il n'a pas la moindre envie de se questionner à savoir pour quelle diable de raison il aurait fantasmé sur Sixteen, même aux portes de la mort. Ça lui semble improbable. Ceci dit, il n'a visiblement pas retrouvé l'ensemble de ses souvenirs, parce qu'il n'arrive pas à comprendre pourquoi le simple mot "militaire" lui procure un tel sentiment de dégoût. « Well...ça explique un tas de trucs. » Qu'il finit par lâcher, un peu bêtement. « Si t'es militaire, t'es genre...littéralement un robot programmé à obéir aux règles...pas étonnant que t'es aussi souvent une casseuse de plaisir, et agressive aussi. C'est peut-être pour ça qu'ils t'ont choisi aussi...» Un choix qui peut s'expliquer, beaucoup mieux que celui de choisir un petit con vulgaire qui n'aime pas les règles, ni se rendre utile à quelque chose. « Pourquoi tu penses que t'es ça? Tu pourrais être un tas d'autre chose...je veux dire, y'a pas que les militaires qui sont chiants dans la vie. » Ça ne fait pas le moindre doute, il a vraiment une dent contre eux, et cette nouvelle ne le réjouie pas particulièrement. Combien de personne savent ce qu'ils étaient avant? Y'a au moins un médecin, un militaire, des artistes? Est-il vraiment le seul qui ne servait absolument à rien dans son passé? C'est pas très juste tout ça.

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@Rouky

Devant sa grimace de dégoût, qui ne passa malheureusement pas inaperçu, Sixteen lui jeta un regard noir. Merci pour le jugement gratuit, vrai qu'ils avaient vraiment besoin de ça en ce moment! Contrariée, elle fit son possible pour se dire qu'avec lui, c'était tout simplement impossible de demander un minimum de compréhension de sa part. Comme dans comprendre le fait que c'était déjà très difficile pour elle de lui balancer cette information et qu'elle n'avait pas sauté de joie en le découvrant. Jamais elle n'aurait imaginé avoir une vie comme celle-là. Bien franchement, elle préférait même éviter de le dire à qui que ce soit. La réaction de Rouky confirmait juste le fond de sa pensée. Qui était fan des militaires? Juste personne! Des gens qui tuent d'autre gens, sous le prétexte d'une guerre. Bon okay, peut-être que l'armée ce n'était pas juste ça, mais tout de même. Elle était prête à parier qu'elle avait probablement déjà tué quelqu'un dans sa vie ou en tout cas, elle savait comment le faire. « Parce que je le sais, c'est tout! Je m'en souviens juste, c'est comme ça, j'ai rien demandé moi! » Elle grogna de mécontentement, avant de respirer un coup pour se calmer et éviter de cirer pour rien du tout. Elle mourrait d'envie de lui coller un coup dans la gueule, maintenant que c'était partiellement autorisé. « Ça change rien du tout au présent et à tout ça, okay? C'est ce que j'étais avant, je le suis plus et je peux toujours choisir de qui je veux être, alors t'avise pas de me faire chier avec ça! » Elle le fixa de longue seconde, avant de décroiser les bras et changer de position sur le canapé. Non mais merde, qu'est-ce que ça pouvait lui foutre qu'elle ait été militaire par le passé? Elle ne savait pas plus quoi faire maintenant! Ce n'était pas la clé magique qui risquait de la faire sortir d'ici. Cette partie de son passé appartenait justement au passé. Elle s'en souvenait, point. « Au mieux, je sais me défendre et c'est tout, c'est toujours plus utile qu'être dentiste ou serveuse » Elle marquait un point, non? Même encore là, un ancien métier ne pouvait pas définir la personnalité d'une personne, pas complètement. Ça existait les gens qui n'aimaient pas leur job, c'était même courant, non? Elle en voulait pas du tout de ce titre, mais elle ne pouvait pas non plus vivre dans le déni aussi longtemps. C'était vraiment évident que c'était qui elle était même si elle tentait de se convaincre du contraire.

« Parce que tu te souviens toujours de rien toi? Après tout ce temps passé ici, tu vas me faire croire que t'as le crâne encore vierge? » Si quelqu'un faisait du déni ici, c'était lui, très clairement. Elle était prête à parier très cher qu'il avait lui aussi des souvenirs qu'il préférait tout bonnement taire. Il ne voulait juste pas l'avouer, c'est tout. Quoi qu'il en soit, elle ne risquait pas de le juger. S'il avait déjà fait de la prison ou autre, whatever. Franchement, ça ne changeait juste rien à aujourd'hui, au présent. Pour ce qui était de sa théorie au sujet de sa présence ici, elle il avait déjà réfléchit. Non, elle ne croyait pas être ici pour cette raison. Ça ne faisait pas de sens. Au contraire, un militaire était forcément entraîné à survire et à combattre. Pourquoi la lâché ici dans ce cas? N'avait-elle pas plus de chance qu'un simple éboueur? Glissant une main dans ses cheveux, elle poursuivit d'un ton plus calme. « Je te demanderais pas de comprendre si c'est trop pour toi, mais figure-toi que j'ai pas sauté de joie avec ce souvenir. J'en suis pas soulagée ni heureuse non plus. C'est juste un truc de plus pour me pourrir la vie ici et c'est pas mon passé ou mes erreurs antérieures qui vont définir qui je suis de toute manière » Que ce soit bien clair, s'il ne voulait pas faire l'effort de comprendre, elle n'avait plus rien à ajouter sur le sujet. Militaire ou pas militaire, Sixteen ne comptait changer sa façon de penser ou sa manière d'agir. Elle s'en souvenait, point barre. « C'est pas tout le monde non plus qui fait du déni volontaire pendant des semaines » La brunette planta son regard dans le sien, sérieuse. Elle étira un sourire mauvais, avant de se relever à son tour et de se rapprocher de lui. Posant les mains contre ses hanches, elle l'observa des pieds à la tête. Alors comme ça, on prétendait être vierge du cerveau? Vraiment? Et ce petit changement de comportant qu'il avait ses jours-ci n'avait rien à voir avec l'apparition soudain de souvenirs? Est-ce qu'il avait honte de qui il était avant? De sa famille ou même de son prénom? Qui sait. Dommage pour lui qu'elle ne soit pas très naïve comme fille.

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@Sixteen

Ça l’emmerde, il ignore pourquoi, mais ça le fait chier tout simplement. Militaire? Ça sonne horriblement négatif dans sa tête et ce n’est pourtant pas parce qu’il ne trouve pas ça cool. Au contraire, l’action, les armes, tirer sur des ennemis, tout faire exploser, ça lui parle. Alors pourquoi d’une main ça lui semble être vachement cool, mais que de l’autre ça le répugne complètement? Probablement un autre mystère qu’il doit à son amnésie. Il a certes retrouvé des souvenirs, mais quelque chose lui dit que la toile est très loin d’être complète, d’autant plus qu’il n’est pas certain de la fiabilité des morceaux de mémoire qu’il a cru récupérer. Ça pourrait aussi être que des rêves, des déformations, des hallucinations, peut-être juste des images créées par son subconscient. Bon, en toute honnêteté, il croit beaucoup plus à l’hypothèse des fragments de mémoire, ça lui semblait être trop réel, trop vif, trop précis aussi, mais c’est beaucoup plus facile de se dire le contraire. C’est vachement plus simple de prétendre que ce n’était rien de plus que des délires de fièvre et qu’il est toujours à 100% Rouky, qu’il est toujours libre de prétendre être qui il veut parce que c’est la seule option que lui laisse sa caboche vide. Il n’a pas envie de considérer ses souvenirs, pas tellement envie d’en parler non plus. Il a besoin de les ruminer, plus longtemps, peut-être pour toujours même. Angel? Il ne se voit pas le dire. Il ne sait même pas s’il serait capable d’articuler le nom à voix haute sans avoir l’impression d’être un imposteur. Parce que franchement, est-ce qu’un prénom peut être aussi mal choisi? Ça ne lui correspond pas du tout. Il n’est pas un ange, loin de là. Il n’en est pas un en ce moment, il ne croit pas pouvoir en être un non plus et il doute fortement en avoir été un dans sa vie passée. À coup sûr c’est une mauvaise blague, ou une grave erreur de ses parents lors de sa naissance.  Sauf que ça ne change rien à la situation présente. Sixteen est militaire et ça, c’est très contrariant. Il ne se gêne pas de l’exprimer et évidemment son manque de tact habituel ne plait pas à la jeune femme qui le foudroie de son regard sombre, probablement avec la forte envie de lui en coller une au passage. Le pire c’est que sur cette plage horaire du jour, elle aurait bien le droit de le faire. Par prudence, Rouky fait donc un pas en arrière, prêt à mettre les voiles si elle explose. Heureusement, elle reste assise sur le canapé et semble se contenir, l’avertissant seulement de ne pas la faire chier avec ça. Elle ajoute que ça ne change rien au présent et à qui elle est. Rouky est à moitié d’accord à ce niveau, il pense que ça change tout ou presque tout, ça change la nature derrière les gestes et les réactions, c’est certain. Sauf que voilà, ce n’est probablement pas le bon moment pour argumenter sur le sujet. « Au mieux, je sais me défendre et c'est tout, c'est toujours plus utile qu'être dentiste ou serveuse » Il hausse les épaules, de son air de chieur habituel. « J’sais pas, un dentiste, ça peut quand même être utile hein. » Fuck les dentistes! Sauf qu’il n’allait simplement pas juste se taire complètement.

« Parce que tu te souviens toujours de rien toi? Après tout ce temps passé ici, tu vas me faire croire que t'as le crâne encore vierge? » Euh ouais, totalement! Il se peint d’un air à la limite du blasement. « J’ai pas dit que je me souviens de rien, mais j’ai rien de concret, pas de truc comme mon ancien métier, rien d’important comme ça…juste…tu sais, des impressions, du vague. » Mensonge. Sauf qu’il n’a pas le choix, s’il laisse sous-entendre quelque chose, il connait assez la jeune femme maintenant pour savoir qu’elle ne lâchera pas le morceau tant qu’il n’aura pas tout déballé. « Je te demanderais pas de comprendre si c'est trop pour toi, mais figure-toi que j'ai pas sauté de joie avec ce souvenir. J'en suis pas soulagée ni heureuse non plus. C'est juste un truc de plus pour me pourrir la vie ici et c'est pas mon passé ou mes erreurs antérieures qui vont définir qui je suis de toute manière » À nouveau, il a très envie de faire sa mauvaise tête et lui répondre une autre vacherie, mais…Elle ne mérite quand même pas ça. Après tout, il a beau être un connard, il n’est pas insensible au point de rire au nez de ceux qui se confient à lui ou qui ont des problèmes. Il prend donc un temps de silence, la laissant terminer de parler. « C'est pas tout le monde non plus qui fait du déni volontaire pendant des semaines » Non mais pardon hein! Elle se lève et s’approche de lui, le dévisageant comme si elle savait qu’il cachait quelque chose. Ça double son envie de lui recracher d’avantage de vacheries sur les militaires, juste pour détourner le sujet et l’éloigner de lui. Sauf que non non. Gentil, il a décidé d’être gentil. Il secoue donc légèrement la tête, balance un peu sur ses pieds, prend le temps de réfléchir à ses mots avant de les dire –ce qui n’arrive pas souvent dans son cas-. « Tu sais, je vois pas trop pourquoi ça t’embêtes…enfin…moi je trouve que c’est nul visiblement, mais ça c’est que moi hein. Mais toi, je veux dire, pourquoi tu serais pas en train de sauter de joie? L’armée, c’est pas un truc que quelqu’un choisi au hasard juste pour être payé, c’est pas comme être livreur de pizza, tu peux pas faire ça si t’aimes pas ça à la base. C’est pas un métier, c’est…une vie. Si c’est ça que t’étais, bah…ça veut dire que c’est ça que t’aimais, y’a pas d’autre option. Les soldats aiment être des soldats, sinon ils tiennent pas, tout simplement. Alors, je sais pas…au moins t’as retrouvé ce qu'était ta vie et ta passion. T’as juste à travailler de là pour retrouver le reste…le pourquoi t’aimais ça. » Peut-être aussi qu’il a juste à faire la même chose de son côté, avec les pièces du puzzle qu’il a retrouvé dans sa tête. Il peut essayer de les remettre ensemble, de retrouver ce qui manque plutôt que de se plonger dans le déni et faire comme si rien n'existe et que rien de tout ça n'est réel. Sauf que faire ça, ça demande une certaine part de sérieux, de maturité et il n'est pas certain d'en avoir des masses. « Puis ouais, au moins, c'est utile, je suppose. Chiant, mais utile. » Alors que son profil à lui, il a surtout l'impression qu'il se dessine pour être inutile d'un bout à l'autre.

-And I try, oh my god do I try
@Rouky

Des impressions et du vague? Sérieusement? Il croyait vraiment qu'elle allait tout simplement avaler ça sans le questionner davantage? Son intuition lui disait surtout qu'il cachait un truc. Elle savait qu'au fond, elle ne pouvait pas le forcer à cracher le morceau s'il n'en avait pas envie. C'est juste que sur le coup, elle était bien tentée d’insister aussi longtemps qu'il le faudrait plutôt que d'attendre sagement que monsieur soit confortable. Rouky n'avait jamais eu de mal à s'exprimer après tout. Il aimait bien râler, gueuler et dire une tonne de connerie, et ce, tous les jours. Alors pourquoi se retenir tout à coup, hum? Un truc dont il n'était pas fier ou ne voulait pas se vanter? Elle aussi avait longuement réfléchi à la possibilité de juste se taire et de jamais laisser savoir qu'elle était militaire, mais à quoi bon? Si elle s'en souvenait, elle s'en souvenait et puis voilà, elle devait vivre avec et passer à autre chose. Plantée devant lui, elle l'écouta attentivement, pinçant légèrement les lèvres. L'armée, une vie qu'elle aurait choisi? Heu oui, elle en doutait fortement! Elle était plus intelligente que ça non? Ça ne pouvait pas être une véritable passion, même si oui, elle comprenait où il voulait en venir avec ses arguments. Rapidement, elle croisa les bras contre sa poitrine avant de lever les yeux vers le plafond en grognant. Chiant. Quel mot trop faible pour réellement décrire toute cette merde dans laquelle ils nageaient en permanence. Sixteen inspira un coup, avant de déboutonner le haut de sa chemise pour réussir à glisser son épaule gauche en dehors de celle-ci et lui montrer la jolie cicatrice qu'elle portait. « Regarde, on m'a tiré dessus, c'est de ça dont je me souviens. C'est pas joyeux et encore moins super cool, okay? Comment tu veux que ça me plaise exactement? Que ÇA soit une passion? C'est juste que je ne comprends pas non. Faut juste être complètement dingue pour aimer ce genre de truc! » Dingue comme dans complètement folle oui. Elle soupira avant de remettre son épaule dans sa chemise et de retourner se vautrer dans le canapé. Que Rouky aime ou non l'idée qu'elle soit militaire, elle ne s'en inquiétait pas particulièrement. C'est elle-même qui n'était pas encore convaincu par cette révélation. Pourtant, si elle se fiait uniquement à ses impressions et non pas sa logique, elle était persuadée qu'elle ne pouvait pas être autre chose que ça.

Et puis cette voix qu'elle entendait dans ce rêve récurant où on lui tirait dessus... « Quelqu'un, dans mon souvenir, m'appelle par mon prénom... mais j'arrive même pas à le comprendre » Question de rajouter une bonne couche de frustration supplémentaire. Un putain de cauchemar sans fin. « J'en ai plein le cul aussi, mais à part l'encaisser et tenir le coup, je ne vois pas vraiment ce que tu pourrais faire de plus. Je pense que le message est clair, ils ne nous laisseront pas tranquilles et la porte de sortie ne va pas non plus s'ouvrir magiquement sous nos yeux. C'est okay de souffler et de prendre une pause, mais ils attendent que ça, qu'on abandonne et qu'on accepte notre sort » Du haut de leur trône, au sommet de leur pouvoir, prêts à casser tout ce qu'il faudrait pour leur faire avaler de force qu'ils n'étaient que de pauvres insectes que l'on peut écraser aisément en un instant. Ils se croyaient malins, en faisant en sorte de sous-entendre que tout ceci était de leur faute. Qu'eux, en tant qu'espèce d'hologramme, n'étaient que là pour les protéger, les surveiller et les punir si besoin. L'erreur, ce seraient toujours eux, les humains. Les fautifs, les idiots et les incapables. Comme pour leur faire croire qu'il ne fallait en aucun cas remettre en question le jugement de... machines. Il ne fallait pas être idiot pour les croire sur parole non, il fallait tout simplement être lâche. Et des lâches, il y en aurait toujours. Sixteen ne comptait juste pas en faire partie. C'était contre sa nature profonde même. « Je sais que pour sortir d'ici un jour, on ne se fera pas que des amis, mais que j'en vois un seul venir me mettre des bâtons dans les roues pour voir... » Elle fit craquer ses jointures par réflexe avant de lui jetter un coup d’œil. « Mais vaut mieux se concentrer sur ceux qui seront de notre côté... et oublier les autres. » C'était toujours plus sage que de tabasser ceux qui s'opposeraient. Elle le savait bien. « Tu peux compter sur moi, tu sais. Je suis là. » La fuir était inutile. Il le savait probablement ou alors, il n'allait pas l'avouer, mais elle le lui avait déjà dit et elle ne comptait pas revenir sur ses paroles. Elle protégerait Rouky oui, mais il n'était pas si inoffensif que ça non plus. Il avait déjà suffisamment prouvé qu'il était capable d'en prendre, même si elle comprenait qu'il n'avait pas envie de recevoir des claques supplémentaires en ce moment. Se cacher et éviter les problèmes inutiles, ce n'était pas stupide, mais ce n'était pas non plus une solution. Il fallait juste qu'il le comprenne.

-What's going on ?
@Sixteen

Franchement, il ne sait pas quoi dire d'autre. Il doute pouvoir dire quelque chose qu'elle appréciera sur le sujet de son métier de toute façon, même s'il fait l'effort de lui expliquer que c'est probablement une bonne chose de s'en souvenir, parce que ça reste un élément majeur de son passé et probablement quelque chose qui en révèle forcément beaucoup sur elle. Évidemment, dans son cas, ça ne lui plait pas et même s'il ne peut l'expliquer, le simple mot continu de lui évoquer un profond dégoût, une pointe d'amertume aussi peut-être, de la colère? Pourquoi? C'est la bonne question. Est-ce qu'il était lui-même militaire? Non, ça lui semble totalement absurde, voir carrément impossible. Il n'a absolument pas l'impression d'avoir le tempérament pour ce genre de métier. Déjà, il ne sait absolument pas se gérer et ensuite, il ne sait absolument pas fermer sa gueule. Impossible donc. S'il a un problème avec l'armée, ça vient forcément de quelqu'un d'autre, d'une mauvaise expérience qu'il aurait eu dans sa vie avec eux. Malheureusement, il n'a pas pu lever le voile sur ce morceau de sa vie durant sa chute. Et si chuter dans les abysses de cet endroit est la seule chose qui parvient à lui débloquer l'amnésie ce n'est pas demain la veille qu'il retrouva d'autres souvenirs. Il n'a pas l'intention de recommencer ce petit tour de manège. Puis, en réponse à ses derniers commentaires, Sixteen tire alors sur le col de sa chemise jusqu'à dévoiler une cicatrice sur son épaule, expliquant qu'elle s'est fait tirer dessus et qu'elle ne voit absolument pas en quoi c'est quelque chose de cool ou positif. Rouky hausse légèrement les sourcils, sentant bien que là est un moment où il ferait mieux de se taire, mais comme déjà statué, c'est quelque chose qu'il ne sait absolument pas faire. « Tu sais...se faire tirer et crever, ça c'est moche. Se faire tirer et survivre, c'est probablement plus cool. Dans un sens...» Pas aidant? Probablement pas. « Puis, je sais pas trop, j'ai l'impression que pour les soldats, les cicatrices comme ça, ce sont des trophées. C'est pas un truc? T'es pas totalement dedans, tant que tu t'es pas prit une balle? » Comment diable il le saurait? En fait, comment diable il semble en savoir autant sur les trucs d'armée alors qu'il déteste carrément ça? C'est pas un peu bizarre? Enfin, dans tous les cas, son but n'est pas de s'obstiner avec la jeune femme. Enfin, peut-être un peu. Son but semble toujours un peu être celui de faire chier le peuple, même inconsciemment.

Elle semble ensuite dire qu'elle n'est pas très loin de se souvenir de son prénom, sans y parvenir et sur ça, il ne peut pas vraiment l'aider. Ou plutôt, il va éviter soigneusement de le faire pour s'assurer qu'il ne lâche pas le fait qu'il ait retrouvé le sien par erreur. Il n'argumente donc pas sur ce point, de toute façon, la brunette change de sujet, s'adresse d'avantage à lui et sur le fait qu'il ne peut pas abandonner, qu'il doit tenir le coup parce qu'il n'y a rien d'autre à faire que ça. C'est vrai que depuis qu'il est revenu fiévreux et blessé, il a perdu son envie de se battre. Il préfère se terrer dans sa chambre la majorité du temps pour éviter les regards des autres ou confronter la réalité. Il a perdu son feu intérieur, qu'importe si ce dernier le poussait à faire des trucs débiles ou non, au moins, ça le motivait à tenter des choses. Alors que depuis quelques jours, tout ce qui l'importe, c'est attendre sagement que le temps passe et éviter tout ce qui pourrait l'amener à se faire punir encore une fois. Il ne voit pas non plus pourquoi c'est toujours à lui de s'en prendre plein la gueule. Pourquoi les autres ne font pas leur part aussi hein? Ah oui, parce que les autres semblent bien vivre le fait qu'ils sont séquestrés. « Je sais que pour sortir d'ici un jour, on ne se fera pas que des amis, mais que j'en vois un seul venir me mettre des bâtons dans les roues pour voir... »  « Mais vaut mieux se concentrer sur ceux qui seront de notre côté... et oublier les autres. » Très individualiste comme façon de voir les choses et ça lui convient au fond, en bon égocentrique qu'il est. Sixteen est toujours aussi motivée à se battre et peut-être qu'il devrait s'en inspirer, ne pas perdre de vue qu'il est prisonnier dans cet endroit et que les créateurs sont les ennemis. Il ne peut pas abandonner non, sinon il ne sera pas mieux que tous les autres qu'il ne peut pas s'empêcher de mépriser un peu. « Tu peux compter sur moi, tu sais. Je suis là. » Il hoche la tête. Elle a raison. Il va déjà un peu mieux maintenant, il a reprit des forces. Il est temps qu'il se relève et qu'il contrattaque. Ils ont peut-être perdu chacune de leur bataille jusqu'à maintenant, mais comme on dit, ça ne veut pas qu'ils ont perdu la guerre encore. Puis s'il y a une chose dont il est certain à son sujet, c'est qu'il n'est pas du genre à lâcher facilement, il est entêté à en crever, il sent qu'il en a toujours fait qu'à sa tête et que si c'est quelque chose d'assez négatif en soit, ça peut aussi être une qualité dans ce genre de situation. « T'as raison...je vais pas laisser cet endroit me Stockholm le cerveau. C'est surement leur plus gros avantage, le fait qu'ils nous donnent ce qu'on a besoin pour vivre, ils prennent soin de nous parce qu'ils savent qu'on finira forcément par penser qu'ils le fond dans notre intérêt, c'est le principe même des gens séquestrés qui finissent pas être dociles avec leur kidnappeur. » Il marque un temps, réfléchit quelques instants. « Mais je vois quand même pas ce qu'on peut faire de plus Sixteen...à la seconde où on brise une règle, ils nous arrêtent et on n'a pas la moindre chance de leur échapper. Combien de fois on peut passer par leur case prison avant d'être éliminé pour de bon? » Ils ignorent les règles réelles du jeu et ça n'aide pas. On leur a reproché de poser des actions à l'aveuglette, sans prendre le temps d'en discuter avant, mais qu'est-ce que ça changerait de toute façon d'en parler? Personne dans cet endroit ne connait la vérité, personne n'a la moindre idée des règles de ce putain de Monopoly auxquels les créateurs jouent avec eux. Évidemment qu'ils n'ont pas le choix d'agir à l'aveugle, on ne leur laisse aucune autre option. « Je sais que dans l'histoire on dit qu'une seule personne peut tout changer, mais...je crois pas qu'à nous deux, on arrivera à briser cet endroit. Pas si en plus, ceux qui devraient être de notre côté commencent à s'y plaire et veulent y rester. Comment on brise un système que les gens approuvent? » Il ne se voit pas non plus aller faire campagne pour la révolution et jouer au politicien afin de convaincre le reste de la ruche à prendre les armes contre leurs agresseurs.

-And I try, oh my god do I try
@Rouky

Le truc le plus bizarre avec Rouky, s'était d'avoir le sentiment qu'elle pouvait toujours tout lui dire et obtenir une réponse qui serait franche, positive ou négative. Ce n'était pas comme discuter avec quelqu'un qui tenterait d'adoucir certains mots dans la crainte de la blesser ou de la froisser. Même s'il lui arrivait de s'énerver contre lui et sa grande gueule de merde, elle était intérieurement prête à reconnaître qu'au fond, ce n'était pas si mal d'avoir ce genre de conversation de temps en temps. Elle n'avait pas besoin qu'on lui jette des paillettes sur la vérité toute crue. Ce qui faisait mal à entendre ou ce qu'elle ne voulait pas entendre, elle pouvait aussi juste l'encaisser et passer à autre chose. Bizarrement, Rouky semblait avoir quelques connaissances au sujet de l'armée et ce qui l'entoure, comme si ça lui venait juste naturellement au niveau de son argumentation. Sixteen préféra ne pas s'éterniser sur le sujet inutilement, mais elle n'oublierait pas pour autant ce qu'il avait dit. Elle était prête à lâcher prise avec cette histoire qui ne faisait que la démanger de l'intérieur, même si c'était toujours aussi difficile d'agir comme si de rien n'était et qu'être anciennement soldat n'était rien de plus qu'un souvenir comme un autre. Peut-être aurait-elle simplement besoin de temps. Et Dieu sait que du temps, il en avait largement à tuer dans cet endroit. Endroit qui attendait de son côté qu'ils se laissent tout simplement endormir par le semblant de confort qu'il offrait. C'était malin comme stratégie, elle le reconnaissait. Attendre qu'ils rendent les armes et acceptent leur sort. Elle ne se gêna pas de le rappeler à Rouky d'ailleurs, puisqu'il semblait vraiment au bout du rouleau depuis l'épisode de l'infirmerie. Chose tout à fait normale et d'ailleurs, il ne s'agissait pas de reproches, plutôt d'un rappel amical. Comme dans; hey n'oublie pas qu'on n'est pas ici dans le but de leur donner ce qu'ils veulent. Une claque, un bonbon. Sixteen retenait surtout la claque, pas le bonbon non. Fuck leurs bonbons.

« T'as raison...je vais pas laisser cet endroit me Stockholm le cerveau. C'est surement leur plus gros avantage, le fait qu'ils nous donnent ce qu'on a besoin pour vivre, ils prennent soin de nous parce qu'ils savent qu'on finira forcément par penser qu'ils le fond dans notre intérêt, c'est le principe même des gens séquestrés qui finissent pas être dociles avec leur kidnappeur. » Hum, c'était plutôt bien dit. Elle hocha la tête, avant de croiser les jambes, toujours vautrée sur le canapé. En effet, elle croyait aussi qu'ils agissaient dans l'intérêt de leur faire croire que tout ceci était pour leur bien et qu'ils étaient même volontaire. Facile à dire lorsqu'on efface tout simplement la mémoire aux kidnappés. Vous n'avez pas besoin de fuir ou de vous échapper non, on prend soin de vous et tout va très bien. Bullshit. Pour ce qui est du second questionnement du rouquin, la brunette leva les yeux dans sa direction avant de hausser les épaules. « S'ils voulaient nous tuer, on serait déjà mort. Donc la case prison, c'est peut-être à l'infini ou jusqu'à ce qu'on meurt par nous-même, comme d'un suicide ou d'une blessure vraiment grave qui ne serait pas soignable. » Encore une fois, c'était juste une théorie comme une autre. Elle n'écartait pas non plus la possibilité qu'après trois infractions, ils seraient juste éliminés comme on élimine un chien jugé trop dangereux pour vivre en société. Ou le chaton malade d'une portée. Bref. « Je sais que dans l'histoire on dit qu'une seule personne peut tout changer, mais...je crois pas qu'à nous deux, on arrivera à briser cet endroit. Pas si en plus, ceux qui devraient être de notre côté commencent à s'y plaire et veulent y rester. Comment on brise un système que les gens approuvent? » Plaît-il? Sixteen le fixa quelques secondes, sans réagir. Comment on brise un système que les gens approuvent? Elle plissa légèrement les yeux avant de grommeler. « Quoi? J'ai l'air d'avoir la réponse parce que je suis militaire? » Plus bête que ça tu meurs, mais rien qui le tuerait par contre. Pas lui. Il demandait ça pour qu'elle y réfléchisse, tout simplement. Pas parce qu'il croyait qu'elle avait vraiment la réponse sous la main. Elle soupira avant de croiser les bras. Ce truc d'histoire qu'un seul pouvait faire la différence et renverser la balance, c'était juste de la merde anyway. Comme dans un roman de fiction où le héros parvenait soudainement et miraculeusement à sauver la vie de tout le monde et d'éliminer le méchant sans y laisser un seul de ses cheveux. De la fiction. Rien à voir avec la réalité. « On ne pourra pas passer les prochaines semaines à convaincre tout le monde qu'il faut sortir d'ici à tout prix. C'est perdu d’avance comme plan et moi personnellement, je suis pas politicienne. » Ils n'allaient quand même pas organiser un vote à main levé, non. Bien sûr qu'elle croyait en la force du nombre et au travail d'équipe, mais peut-être que ça ne s'appliquait tout simplement à cette situation-ci. Il n'y avait rien pour resserrer les liens entre eux. Tout ici était conçu dans le but de les laisser se diviser et éventuellement s'entre-tuer. « Je sais pas okay? Je l'ai pas la putain de solution » C'est bon, il pouvait arrêter de lui mettre la pression sous prétexte qu'elle était habituellement plus réfléchi que lui. La brunette glissa une main dans ses cheveux avant de lever les yeux vers le plafond pour se calmer. Elle aussi était juste écœurée par tout ça. Fatiguée et blasée. « Ils finiront bien par faire une erreur un jour ou l'autre... les créateurs n'ont pas l'air de comprendre parfaitement les nuances de l'être humain, ça finira bien par jouer en notre faveur et peut-être que ça suffira à lancer un message clair à ceux qui refusent de voir l'envers du décor. » Sauf qu'ils ne pouvaient pas savoir si cette erreur aurait lieu un jour ou l'autre. Est-ce qu'ils finiraient par se planter d'eux-mêmes? Peut-être pas. Sauf que personne n'était parfait non plus. Forcément, il y avait bien un peu d'espoir quelque part. Comment on brise un système que les gens approuvent? « Aucun système n'est parfait. Va falloir trouver les failles ou attendre qu'il plante de lui-même...» Elle ne voyait pas vraiment d'autres options. Elle ne savait pas non plus si Rouky voyait où elle voulait en venir avec tout ça. Elle l'observa quelques secondes avant de poursuivre calmement. « Il n'y a pas de victoire sans combat » La définition même de la persévérance. Une citation lui rappelait quelque chose. Quelqu'un. Une sorte de... mentor peut-être, elle ne savait pas trop. Qu'importe, ça sonnait plutôt bien à ses oreilles. C'est en persévérant qu'ils finiraient par aboutir à un résultat.

-What's going on ?
@Sixteen

« S'ils voulaient nous tuer, on serait déjà mort. Donc la case prison, c'est peut-être à l'infini ou jusqu'à ce qu'on meurt par nous-même, comme d'un suicide ou d'une blessure vraiment grave qui ne serait pas soignable. » Il n'est qu'à moitié d'accord sur cette déclaration. Que s'ils voulaient les tuer, ils seraient déjà mort. Si tout ça n'est rien de plus qu'un jeu malsain pour les créateurs, ils ont peut-être bel et bien l'intention de les tuer, mais aiment seulement étirer le plaisir. Peut-être que tout ça est planifié et que rien ne tient au hasard. Impossible seulement de le savoir, c'est toujours compliqué de jouer à un jeu si personne n'explique les règles avant. C'est impossible pour eux de planifier des stratégies s'ils n'ont pas la moindre idée de ce qu'ils doivent déjouer. Le but de tout ça reste inconnu, pour l'instant, rien ne semble être capable de percer une faille dans le système. Ils ont essayé, brisé la fontaine, brisé l'infirmerie, ils ont fouillé, observé, retourné les questions dans tous les sens sans jamais trouver de réponse. Il n'y en a peut-être pas, c'est peut-être une terrible perte de temps que de vouloir sortir de cet endroit. Au fond, ceux qui veulent y vivre paisiblement, ils ont peut-être raison, peut-être que c'est la seule chose qu'il y a à faire, abandonner et accepter son sort. Évidemment Rouky n'est pas prêt à le faire, mais peut-être que d'ici un mois, quand on l'aura encore faire souffrir pour des bêtises, quand il aura encore essuyé quelques échecs, il sera prêt à l'accepter, à juste baisser les bras et attendre que les journées passent. Ou alors, il préférera mourir en essayant le contraire. Et si c'était ça la solution, hein? Si pour sortir, il fallait simplement mourir, comme un jeu vidéo qui se termine en game over.

« On ne pourra pas passer les prochaines semaines à convaincre tout le monde qu'il faut sortir d'ici à tout prix. C'est perdu d’avance comme plan et moi personnellement, je suis pas politicienne. » Lui non plus, certainement pas. « Je sais que t'es pas politicienne et je sais que t'as pas la solution, mais tu dis que tu veux pas baisser les bras, alors...faudra trouver une idée, n'importe quoi. Stupide ou non, au point où on en est. » On les a bien avertit de réfléchir la prochaine fois, ou d'en discuter avec les autres, mais à quoi bon? « Ils finiront bien par faire une erreur un jour ou l'autre... les créateurs n'ont pas l'air de comprendre parfaitement les nuances de l'être humain, ça finira bien par jouer en notre faveur et peut-être que ça suffira à lancer un message clair à ceux qui refusent de voir l'envers du décor. » Il hoche la tête. Attendre qu'ils commettent une erreur. Une option possible aussi, mais qui peut s'avérer très longue. Rien ne garanti qu'ils en feront une non plus. Et ça ne veut pas dire que les gens saisiront l'opportunité. « Ou peut-être que d'ici là, ils se plairont tous tellement d'être enfermé dans leur bulle, que même s'ils font une erreur, personne en fera rien du tout. » Surtout si ces putains de créateur continuent de leur donner du confort pour les endormir petit à petit. Il n'y a pas de victoire sans combat non, mais il n'y a pas de combat non plus s'il n'y a aucune cible à atteindre. Et pour le moment, ils n'en ont aucune. Frapper dans les murs au hasard ne sert à rien, ils en ont eu la preuve. Pour l'instant, même un combat est impossible. « On trouvera bien quelque chose de toute façon, c'est pas comme si on avait autre chose à faire ici que d'essayer de trouver des idées pour sortir. » Pour ne pas dire que c'est la seule activité existante, surtout pour ceux qui n'ont pas l'intention de se mettre au bricolage.