—I'm not where I'm meant to be ; Poppy

Poppy attend que les lumières s'allument, la tête sous son oreiller. Dans environ deux minutes, elle va pouvoir sortir du lit. Elle a déjà essayé plusieurs fois de se diriger vers la salle d'eau dans le noir, mais cela c'est résulté par des « outch » et des « aïe » parce qu'elle s'est prise le coin du mur, le mur ou encore le cadre de porte. Elle préfère éviter. Elle se doute bien qu'en essayant régulièrement, elle devrait s'habituer et savoir par où passer, mais elle préfère éviter des bleus facilement évitables. Elle préfère aussi éviter de se faire mal aux orteils puisqu'elle en a de besoin pour danser (et marcher aussi). Elle sait qu'elle a déjà fait passer plusieurs mauvais quart d'heure (ou plusieurs journées et semaines et mois et années en fait) à ses pieds. Alors, elle en prend soin comme elle peut. Ici, ça se résume à éviter de les cogner, à les masser et à les étirer. Ce qui est déjà pas mal. Surtout que sans ses pointes, ils s'en tirent relativement mieux. Lorsque la lumière se fit, elle se dirige vers la salle d'eau avec ses vêtements. Elle en ressort quelques minutes plus tard. Elle va vers l'autre chambre, elle n'a rien entendu, mais on ne sait jamais. Non, toujours pas de colocataire. Elle n'a vraiment pas de chance. Les deux qu'elle a eu n'ont pas fait long feu. Elle sait que c'est normal (aussi normal que possible dans cet endroit), elle n'est pas la seule de cette façon. C'est moins pire qu'au début quand on ne pouvait pas changer de chambre, n'empêche, elle n'aime pas voir cette chambre vide.

Elle marche d'un bon pas, sans y penser, voit une jeune femme qu'elle ne se rappelle pas déjà avoir vu ici avant. Elle doit être relativement nouvelle. Elle ne pense pas connaître tout le monde, mais elle pense connaître tout le monde de vue. Il est assez difficile de ne pas croiser quelqu'un dans cet endroit. À sa phrase, elle comprend qu'elle est plus que relativement nouvelle, elle vient de se réveiller. Poppy ralentit donc afin de s'approcher de la nouvelle arrivée. Elle préfère y aller lentement, elle ne voudrait pas qu'elle soit effrayée encore plus qu'elle ne doit déjà l'être. Elle se souvient encore de son réveil, du mélange de peur et curiosité qu'elle a eu. Elle sait que le côté peur prend beaucoup plus de place chez d'autres. « Tu es dans un endroit qu'on appelle la Ruche. » Nom étrange à entendre, elle le sait. « On ne sait pas où c'est. » Si seulement ! « Et on s'est tous réveillés sans souvenir. » Elle ne rajoute plus rien, la laissant digérer les informations qu'elle vient de lui donner. Elle ne sait pas à quel point la jolie brune peut prendre les nouvelles de ce genre. Une étape à la fois lui semble est une meilleure idée.

Plus Poppy regarde la jeune femme, plus elle sent quelque chose de doux et de fort envers elle, une forte impression de déjà-vu aussi et pas seulement parce qu'elles sont deux jolies brunes aux yeux bleus ; même si ses cheveux sont plus pâles que ceux de la nouvelle arrivée. Elle opine lentement de la tête pour indiquer qu'elle a bien compris : la Ruche. C'est toujours un choc ensuite, ne pas savoir où, ni comment. Elle ne rajoute rien, la laisse digérer ces informations qui ne sont pas très faciles à apprendre. On réagit souvent différemment, ce qui est normal. C'est très étonnant tout cela. La demoiselle semble perdre l'équilibre et elle s'approche pour éviter qu'elle ne tombe. Ses épaules sont prises, et elle ne bouge pas pour s'assurer qu'elle ne tombe pas. Elle secoue la tête, fin sourire aux lèvres pour indiquer que cela ne lui dérange pas. Elle préfère servir d'appui que de la voir se retrouver par terre. Elle ne fait rien ensuite pour la dégager, attend qu'elle se remette un peu. Elle demande ensuite quelque chose d'étrange, enfin, c'est ce qu'elle se dit sur le coup. « Dispa... oh, c'est Aleksa. Une sorte d'hologramme, d'aide virtuelle. Elle est pas réelle... elle répond aux questions à sa façon, mais elle va apparaître dès que tu te réveilles et te parler de ta santé. » On ne peut pas l'éviter. C'est assez énervant à la longue, même pour elle, de se faire dire qu'elle ne mange pas assez, qu'elle a besoin de tout... elle va très bien pourtant. Autant que possible.

« J'vais pas disparaître. » Elle la rassure, mais elle n'en sait rien en réalité. Elle ne sait pas trop pourquoi certaines personnes disparaissent et pas d'autres. Elle ne va pas lui dire tout de suite. Elle hoche ensuite la tête. « Je suis F01-013. » À la base, une étape à la fois. « On a tous un numéro aussi. » Rien de bien joyeux au final. « Je pense que l'on doit être... une soixantaine. » Elle préfère la prépare à combien ils sont ici. Elle n'a jamais tenu le compte, mais elle ne pense pas trop se tromper. « Tu veux t'asseoir ? Je peux t'aider à retourner dans ton logement jusqu'à ce que tu te sentes mieux... le réveil est toujours difficile. » Elle trouve que c'est une bonne idée, mais elle ne veut pas prendre de décision à sa place. C'est son premier réveil ici, à elle de voir comment elle veut gérer le tout, même s'il n'y a pas grand-chose à gérer.

Le réveil. Toujours perturbant d'une manière ou d'une autre. Poppy a eu un coloc une fois, qui ne l'est pas resté très longtemps comme cela arrive trop souvent ici, qui a paniqué et n'a pas bien pris le fait de se réveiller dans un endroit inconnu sans aucune mémoire. Il n'a pas du tout gérer. Pour l'instant, 737 semble gérer à sa façon, elle pose des questions, mais ne panique pas trop, semble accepter les réponses qu'elle lui fournie sans trop de problème. Elle resserre aussi son étreinte autour de la nouvelle arrivée, il y a plusieurs façons de rassurer, les paroles ne font pas tout. Elle n'a pas non plus une très grande notion de la vie privé des autres ou de leur espace vital. Parfois, c'est juste plus fort qu'elle et elle n'y pense pas dans l'immédiat, c'est une fois l'action faite qu'elle se dit qu'elle n'aurait peut-être pas dû. Elle essaie d'apprendre, mais c'est plutôt compliqué. Elle la raccompagne ensuite lentement jusqu'à son logement et jusqu'à un canapé.

Elle la regarde ensuite, attend qu'elle se sente mieux. Elle n'est pas pressée, n'a pas vraiment d'endroit particulier où aller. Elle a tout son temps et aider quelqu'un lui fait toujours aussi plaisir. Surtout que dès qu'elle regarder une nouvelle fois la brune, elle a toujours cette impression étrange qu'elle la connait d'ailleurs. Ce qu'elle pense de plus en plus être vrai, mais elle ne va pas lui en parler tout de suite. Elle hoche ensuite la tête, elle est comme elle effectivement : sans vraiment de mémoire et réveillée dans cet endroit sans trop savoir comment ou pourquoi. « On est vivant et on existe. » Enfin, de ce qu'elle sait, mais elle ne pense pas que de parler de ses doutes à une nouvelle arrivée soit ce qu'il y a de mieux à faire. Surtout si elle pose ce genre de questions. Lui parler de toutes les théories n'est pas une très bonne idée selon elle. Elle sourit ensuite doucement lorsque sa joue est touchée, elle se permet ensuite de prendre la main, de la serrer et de la garder dans la sienne pour indiquer qu'elle est bien là, vivante, existante et qu'elle ne va pas disparaître. Elle fronce ensuite des sourcils. « J'ai jamais entendu parler que c'est arrivé à quelqu'un... mais ça va sûrement te passer. Il y a beaucoup de détails à apprendre et à digérer. Ça va sûrement mieux aller plus tard. » Elle lui sourit doucement, essayant de l'encourager du mieux qu'elle le peut.

« Est-ce que tu as besoin de quelque chose ? » On ne sait jamais, peut-être qu'elle peut essayer de le lui trouver, même s'il n'y a pas grand-chose de disponible dans la Ruche. « Tu peux aussi me poser autant de questions que tu le veux, même celles que tu penses être illogiques. » Parce qu'elle, elle a pu en poser des illogiques faisant sûrement douter de son intelligence (elle doute toujours d'avoir un cerveau parfois).