Ready to let go || Feat. H04-999

Ça ne t'avais pas semblé être une nécessité d'emblée tu dois l'admettre, pas non plus un besoin viscéral que tu te devais à tout prix de combler pour te sentir mieux. Pourtant ton reflet dans le miroir trahissait sans peine un entrainement qui devait avoir été un moindrement intensif en dehors de ces murs à en juger par la découpe plus que prononcée de certain de tes muscles. Ça t'avais surpris même tu dois l'admettre, ne te sentant pas forcément l'âme d'un grand sportif, mais peut-être y avait-il quelque chose en dehors de cet endroit qui avait su te motiver suffisamment si ce n'est une nécessité d'emploi ou simplement l'envie de te garder dans une certaine forme pour le principe. Ça te semblait un peu... démesuré pour un simple besoin de 'santé', mais qui sait. Tu ne connais pas la vie de ce toi que tu as été alors il serait difficile de poser précisément le doigt sur la raison qui te reviendra peut-être au fil du temps. Tu avais eu besoin de plusieurs semaines avant de finalement te décider à explorer plus amplement la section sportive de l'endroit, n'ayant pas la moindre idée de la meilleure façon de t'entraîner pour ne pas gaspiller tout ce travail semblant si dûment entretenu. Craignant presque stupidement les représailles de ton esprit le moment venu si tu n'essayais pas au moins un minimum et essayer tu l'avais fait. Essayer tu le faisais encore à essayer de trouver les limitations de ton corps en terme de poids à soulever, de temps à couvrir, d'angles dans les quels plier ton corps pour trouver les muscles que ça ferait travailler. Tu avais bien fait le tour de la bibliothèque pour trouver des ouvrages sur l'anatomie, mais en soit ça ne t'avais rien appris de plus que l'emplacement de certaines choses dans ton corps qui ne t'apportait rien de plus qu'une connaissance dans le trou vide de ton esprit.

Ce jour-là ne faisait donc pas exception à la règle et tu t'étais appliqué à occuper un peu de ton temps à soulever quelques poids jusqu'à ce que tes muscles te brûlent à l'excès avant de t'élancer sur la tapis jusqu'à ce que tu ne sentes simplement plus tes jambes. Ce que tu allais le regretter le lendemain... C'était une évidence alors que tu le regrettais déjà, peinant à stupidement rester debout et sans doute aussi rouge qu'un homard à avoir au minimum gardé ton pantalon pour réaliser tout ça. C'était la moindre des choses en l'absence de vêtements appropriés, mais surtout en présence d'autres personnes. Épuisé, stupidement épuisé, tu t'étais laissé tomber au sol dans un coin avec la serviette que tu avais pris dans la salle de bain avant de sortir de ton logement. La posant au sol pour te coucher dessus comme si tu espérais te faire bronzer de l'éclairage ambiant alors que tu essayais surtout de reprendre ton souffle en posant les mains contre ton torse et fermant les yeux. Il faudrait vraiment que tu trouves mieux que ça, mieux que t'épuiser au point d'avoir du mal à faire quoi que ce soit durant quelques jours sous prétexte que tu cherchais à trouver une limite quelconque à ton corps. Peut-être devrais-tu passer davantage de temps à observer ceux qui semblent vraiment savoir ce qu'ils font ici histoire de trouver quelqu'un qui pourrait te guider un minimum.

Peut-être devrais-tu commencer par te motiver à parler davantage avec tes semblables avant toute chose. Pas que ça te semble particulièrement difficile de le faire une fois lancé, mais tu ne te sentais simplement pas de socialiser plus que nécessaire. Sentant néanmoins la crainte de l'endroit lentement s'apaiser, sans doute devrais-tu commencer à y songer plus sérieusement pour passer à la prochaine étape en quelque sorte. Tu ne pouvais pas rester reclus dans ton coin pour l'éternité. À un moment ou un autre il faudrait que tu assumes ta présence au sein de la foule et que tu trouves une façon de t'y mêler sans te sentir mal de le faire pour autant. Prochain défi sur la liste après avoir appris à ne pas mourir comme un imbécile d'un entraînement totalement raté.

Tu peux le faire, tu le sens que tu peux le faire. Ce n'est pourtant pas compliqué et tu l'as même fait plus d'une fois depuis que tu es arrivé ici il y a... tu ne sais plus trop. Tu as cessé de compter après la première semaine, bien décidé à ne pas te laisser traîner vers le fond par un quelconque désespoir marqué au fer rouge dans ta chaire d'un calcul qui n'en valait pas la peine. Que tu sois ici depuis une semaine ou dix ne changerait assurément pas la donne ou la situation de toute façon, ça tu l'avais appris au fil de tes discussions. Ce qui importait au final ce n'était pas l'environnement, c'était toi. Comment tu te sentais en dedans, comment tu te sentais de t'approprier tout ça pour arriver à être fonctionnel et être davantage qu'un mec qui a la nausée à tous les réveils. Certes le manque de sommeil des premières semaines n'avait pas dû aider, mais le sport avait au moins eu l'avantage de te crever suffisamment pour te faire t'écrouler à la fin de la journée... et souffrir de trop, mais tu travaillerais à améliorer ça. Ça entrait dans la liste de tes objectif tout comme le fait de sortir un peu de ta torpeur pour inspirer un grand coup et juste vivre le truc. Pas que tu te sentais être un bavard excessif ou du type à socialiser à l'excès, mais ça c'était simplement toi et ça te plaisait bien. Ce calme plat de l'extérieur, ce sourire facile qui te venait au visage et ta facilité à l’empathie et l'aide des autres. Ça te plaisait bien oui. Hors de question de devenir un connard bavard pour donner l'impression que tu t'imposes. Tu n'en avais pas besoin et l'objectif n'était pas là.

Tu sursautas un peu lorsque tu sentis qu'on poussait ta jambe, te disant qu'on repassera pour le calme alors que tu fixes l'homme qui se tient près de toi. Il ne te semble pas le connaître et pourtant... quelque chose de familier s'impose à ton esprit, mais ce n'est peut-être que parce que tu l'as fixé sans t'en rendre compte lors de tes entraînements un peu plus tôt. À en juger par le look de son pantalon taillé en short, brillant, et la sueur lui ruisselant sur le torse il y était sans doute en même temps que toi. Tu souris, comme toujours, te redressant pour s'asseoir avant de lui répondre. « Et bien je crois que même si ça... » Commences-tu en pointant ton torse ayant assurément goûté le sport auparavant. « … dit le contraire, je ne sais absolument pas comment m'entraîner correctement parce que j'ai un mal de chien partout. » Tu grimaces en essayant de te relever au mieux, tes jambes brûlantes et douloureuses autant que tes bras tâchant mollement de reprendre la serviette que tu avais posé au sol. « Je devais être de ces types qui engagent des coachs ou quelque chose comme ça. » Lances-tu à la blague en t'essuyant le visage. « J'espère que tu t'en sors mieux que moi. Envie d'aider quelqu'un de complètement nul et désespéré? » C'était peut-être un premier pas dans la bonne direction qui sait. Davantage du moins que ton regard qui s'attarde sur la marque de brûlure à son flanc et que tu cesses de fixer pour ne pas le mettre mal, fronçant légèrement les sourcils avant de finalement lui tendre la main. « Je suis Deux. » Et actuellement un boulet, si tu veux être totalement franc avec toi-même. Sans doute l'entraînement qui t'es monté à la tête...

Oh, il a de la poigne et ça te surprend un moment il faut l'admettre cette assurance se dégageant de lui. Tu te dis que d'avoir quelques personnes au tempérament plus assuré ne fera assurément pas de mal dans un environnement comme celui-ci si quelque chose devait se passer. Ce qui est possible semble-t-il compte tenu des quelques rumeurs que tu as entendu. Ce n'est assurément pas toi qui serait en mesure de prendre les devant si un peu de leadership est de mise, étant probablement plus enclin à être celui qui essaie de calmer les troupes de derrière, mais il faut de tout pour gérer une crise non? « Enchanté aussi. » Réponds-tu, souriant à son commentaire concernant le 'paiement' de ses services. « Je ne sais pas si je saurai payer en conversations intéressantes, mais tu me chargeras des intérêts si je t'ennui à mourir. » On verra bien. Tu n'es pas le plus bavard, mais tu trouveras bien. Surtout que la conversation te semble d'un fluide étonnant en sa compagnie, appréciant tout de même ce petit geste infime, mais qui te sera peut-être profitable qui sait. Il aurait pu t'envoyer balader et ne pas t'offrir de t'aider ainsi, il aurait été en droit de le faire, mais il ne l'a pas fait et ça te ravi tu l'admets. Essayant de copier ses mouvements au mieux alors qu'il essaie de t'expliquer l'importance des étirements, ce qui tu arrives à faire pas trop mal. Au moins tu ne seras pas totalement un boulet et c'est un bon point pour toi. Tu souris tout de même de trop lorsqu'il parle d'une 'étoile de mer en pleine crise d'asthme', te disant que ça cerne bien ton état lorsque tu étais couché sur ta serviette à essayer de reprendre tes esprits ce qui n'est probablement pas normal après un entraînement. « Assurément je ne sais pas doser non. Je cherchais un peu la limite, mais je me doute que ce n'est pas le mieux. » Réponds-tu avant de le voir désigner la marque à son flanc sur laquelle ton regard c'était attardé.

Ça te sert les tripes et tu te dis que ce n'est probablement que le malaise qu'il t'aie vu l'observer même s'il ne semble pas s'en formaliser. Blaguant presque de la chose même alors qu'il te répond franchement ce que tout le monde peut dire pour répondre à presque n'importe quelle question ici. Il ne sait pas comment il a obtenu cette marque. Tu te demandes parfois si c'est une chance, ou non, de ne rien avoir de si massif marqué en ta chaire. Portant plutôt les doigts à la bague à ton doigt pour laquelle tu lui offrirais la même réponse. Bague que tu essaies de tourner pour libérer ton doigt qui semble un peu étouffé, tes doigts ayant sans doute enflé un peu de l'effort. Elle ne t'a jamais totalement semblé être à la bonne taille de toute façon, juste un peu trop serré même si ça ne te dérange pas trop en temps normal. « Désolé d'avoir fixé tout de même. » C'est la moindre des choses. « Et sinon je vote pour le Fashion Trend. Définitivement il y a de quoi faire. » Ajoutes-tu avant de réfléchir plus amplement à la réponse que tu pourrais offrir à son questionnement.

« J'ai trouvé les premiers moments ici plus difficiles. J'avais du mal à trouver ma place puis... je me suis dit que c'est bon j'avais assez donné niveau trouille et que ce serait plus profitable de chercher à m'améliorer plutôt que juste rester dans mon coin à ne rien faire. Alors je travailler à parler avec les gens et je travaille à garder la forme. » Je continue de suivre ses étirements sans trop de mal tout en continuant de parler. « Et puis je crois que mon ancien moi serait définitivement peu fier de moi si je détruisais tout ses efforts au profit d'un bide à resté assis toute la journée. » Continuais-je à blaguer. « J'essaie juste de me débrouiller comme je peux pour sortir la tête de l'eau, disons ça comme ça. Une checklist me semblait être une bonne option. » Je grimace un peu en sentant mes muscles déjà bien stupidement épuisés travailler. « Et toi? Pourquoi le sport? »

Tu l'observes s'asseoir par terre et faire usage d'une souplesse que tu vas devoir te découvrir à ne jamais réellement avoir tenté de toucher la pointe de tes pieds de la sorte, trouvant tout de même place au sol à ses côtés sans broncher. Plus que décidé à ne pas te laisser miner tes bonnes résolutions pour si peu alors que tu termines de lui expliquer ton point de vu puis lui renvoi la question. Elle se pose après tout. Étonnamment, ta souplesse n'est pas si mal et si tu n'arrives pas à toucher tes orteils tu n'en es tout de même pas très loin. Moins étonnamment, il t'explique comme il y a partiellement de ta raison pour le motiver, mais bien plus également et tu hoches la tête en esquissant un mélange de sourire et grimace puisque visiblement tu ne peux pas t'en empêcher. Comme si tu avais besoin d'ajouter une note de légèreté à toute chose même si ce n'est pas toujours nécessaire. Tu continues tout de même de suivre ses mouvements alors que la discussion se poursuit, tes muscles appréciant sans l'ombre d'un doute les étirements qui te font souffrir tout en te soulageant de cette misère que tu étalais à même le sol lorsqu'il t'a trouvé. Présumant que ça aidera peut-être un peu la douleur évidente qui pulsera de tout ton corps au réveil de demain. Tu l'écoutes revenir sur la peur que tu as évoqué, son son incompréhension de la chose alors que de ton côté c'était simplement une évidence même si tu ne l'as pas laissé transparaître à profusion. Ça aurait pu être pire, mais ça ne l'a pas été. Tu réalises que tu ne lui as pas demandé depuis combien de temps il est là depuis le début de votre conversation, te demandant si cette assurance lui est innée ou s'il la gagner à fil de temps passé ici. Ce dont tu doutes à l'entendre parler. Il te semble simplement ainsi, fort en plusieurs sens du terme, déterminé, assuré, sans juger pour autant et chercher plutôt à comprendre lorsqu'il n'arrive à poser le doigt sur quelque chose. Il a un bon fond ça tu en es convaincu.

« À la bonne heure si le paiement convient. » Que tu lui lances en prenant sa main et lui rendant son sourire alors que tu te relèves à sa suite. « Va pour les exercices à deux. » Encore une fois, tu t'appliques à suivre ses mouvements et ses indications, essayant de répondre au mieux à ses questionnements par la même occasion. « L'inconnu. Simplement ça. Même si je ne m'en souviens pas, mon environnement a été modifié, mes habitudes tout autant. Mon univers s'est écroulé au profit d'une nouvelle réalité à laquelle je n'étais pas préparé et quelque part au fond de moi ça a simplement créé cette onde de panique profonde qui m'a... figé de l'intérieur. À l'extérieur ça allait. Je respirais normalement, j'étais fonctionnel. » Comme si ça ne devait pas se voir, que la panique ne devait pas se lire sur les traits de ton visage. Comme si c'était une nécessité à laquelle tu ne pouvais tout simplement pas te soustraire. « J'avais simplement besoin de temps pour prendre mes marques et, comment dire, planifier mon approche en me faisant une tête sur tout ça. Je ne me sentais pas de foncer dans tout ça tête baissée sans avoir pris le temps de retrouver mon équilibre avant. » J'esquisse un nouveau sourire avant de terminer le fil de ma pensée. «C'était juste une étape nécessaire dans mon cheminement à moi, mais ce n'est pas forcément une étape qui est nécessaire pour tout le monde. Je ne sais pas depuis combien de temps tu es ici, mais à première vue ça ne semble pas être une étape par laquelle tu as dû passer. »

Il n'a pas tord en sa façon d'analyser ce que tu viens de lui dire et tu le sais. Peut-être qu'en effet c'est simplement toi qui a mal interprété les signaux que ton corps essayait de te lancer. Peut-être que non tu n'avais pas peur, que tu faisais simplement preuve d'une prudence excessive qui t'as poussé à te retrancher pour arriver à stabiliser cette insécurité bien davantage que peur. Insécure tu l'étais assurément ça il n'y a pas de doute sur le sujet, mais compte tenu de la situation ça te semblait tout simplement normal. Bien davantage que ta façon de gérer la chose sur la finalité, de gérer les 'crises' que tu as pu rencontrer sur ton chemin, les rencontres, où tu t'es simplement oublié au profit des autres peu importe ce qui aurait pu en découler. Certes il n'y avait rien de bien dangereux dans les dites situations, mais tu te demandais si en cas de risque tu en ferais de même. Si tu délesterais ta sécurité au profit de celle des autres, si vraiment il y avait de quoi désigner de normal le fait de ne pas faire preuve d'une once d'instinct de survie en ce sens. Peut-être oui que, tel qu'il le mentionne et que tu y avais déjà pensé, il y a de quoi voir un indice sur ton passé, celui que tu as pu être, tes principes, ta façon d'être et de vivre. Dans tous les cas ses commentaires te font afficher un nouveau sourire. « Tu n'as pas tord. J'imagine que c'est pour ça que c'est bien de partager ce genre de choses avec d'autres personnes. Parfois on a tellement le nez dedans qu'on ne voit plus claire, mais je crois que oui j'ai peut-être confondu un peu. Dans tous les cas je crois que j'essaie simplement de bien faire, de faire au mieux. Ça en dit peut-être beaucoup sur moi, mais ça j'imagine que je ne le verrai réellement qu'à force de temps ou si ma tête daigne me donner quelque chose sur le passé. »

Tu hausses les épaules avant qu'il ne les attrape pour te placer face à lui dans le but de poursuivre les exercices. Tu figes un peu à ses propos. Non pas parce que tu ne crois pas être en mesure de faire confiance à un 'inconnu', mais plutôt tout le contraire. Parce que ça te semble être l'évidence même de lui faire confiance et que tu ne te serais pas même posé de questions à ce sujet. Peut-être l'aura qu'il dégage, cette assurance qui te donne envie de suivre le mouvement sans réfléchir davantage. T'attrapant par les poignets, il ne te laisse pas réellement le choix de toute façon, ne doutant visiblement pas pour sa part, alors qu'il amorce un mouvement pour se placer en position assise et que tu en fais de même. « Je crois que c'est parfait... pour mon agenda social justement... » Que tu réponds finalement en sentant tes muscles rapidement protester. On croirait presque une compétition à qui a davantage d'endurance bien davantage qu'une question de confiance même si tu te doutes que la chute à ainsi forcer ne pourrait qu'être brutale. « Je ne te lâcherai. Promis. » Mentionnes-tu en le fixant dans les yeux, le corps en souffrance, mais tu t'en moques bien. C'est bien le but des exercices après tout non, de forcer? Demain matin tu ne doutes pas du tout que tu vas payer pour tout ça, mais ça aussi tu t'en moques bien.

Ton regard dévie en direction de vos mains, ses mains, alors que tu t'assures d'avoir une bonne prise. Fronçant les sourcils en remarquant la chevalière à son doigt. Pourquoi te semble-t-elle familière? « Tu... t'es réveillé... avec la chevalière? » Demandes-tu même si tu te doutes que la réponse est oui, tout comme tu t'es éveillé avec une bague à ton doigt. « Une... idée de sa... provenance... » Ajoutes-tu de ces propos un peu décousu par l'effort qui te brûle le corps tout entier bien que tu sois plus que décidé à ne pas le lâcher.

À ta question concernant la chevalière il se contente de te faire un signe, de t'indiquer que tu dois agripper une seule de ses mains de deux des tiennes. Voilà qui n'aidera en rien ton équilibre déjà un peu vacillant parce que tu avais poussé ton corps un peu trop loin, comme un crétin, avant qu'il ne t'aide à t'entrainer un peu plus correctement. Ton corps était déjà épuisé de l'effort et pourtant tu continues de le pousser et assurément tu sais que va venir le moment où tu vas simplement ne plus y arriver, aussi adéquat puissent être les entraînements en sa compagnie. Tu le fais tout de même, lui faisant un signe de la tête pour lui signifier que tu as compris avant de passer à l'acte. Réalisant que le but de son geste semble être de pouvoir admirer plus amplement la dite chevalière sur laquelle tu as porté ton attention. Ne l'avait-il pas observé avant ou cherche-t-il une réponse qu'il n'a pas encore trouvé à me livrer? Tu sens le rouge te monter aux joues de l'effort, une pression dans ton torse qui se forme alors que tu fermes les yeux un bref instant en expirant pour tenir le coup même si tu le sens de plus en plus à chaque seconde qui passe que ça ne va pas. Tu allais le lui signifier avant que l'inévitable se produise, entendant une semblant de réponse concernant la chevalier commencer à s'échapper de ses lèvres, lorsque tu bascules tout simplement vers l'arrière pour t'écraser lourdement sur le sol. Ne pouvant éviter son corps qui tombe à moitié sur le tient, qui rapproche vos visages et te tord les tripes. Non pas parce que tu aurais eu envie de combler les quelques centimètres vous séparant, mais plutôt parce que tu fus pris d'une inexplicable envie de le serrer dans tes bras comme si c'était la dernière chose que tu ferais en cet endroit avant de mourir. Que se passe-t-il donc entre vous deux? Entre ces impressions, cette sensation et cette chevalière qui oui semble titiller quelque chose en toi... Ça ne peut pas qu'être le fruit du hasard tout ça.

Tu n'en fais pourtant rien, le laissant basculer à côté de toi et ton corps qui essaie de se remettre de ce trop plein d'efforts alors qu'il te tend sa bague. Tu la prends entre tes doigts, minutieusement, glissant ton pouce contre les initiales qui y sont gravées. Entendant à peine sa question tant ton attention est absorbée. M Ø … Pourquoi le premier mot, le premier nom, à te venir à l'esprit en voyant cette bague est-il Magnus? Tu te mords la lèvre en serrant le bijoux dans ta main, tournant un regard confus dans sa direction lorsqu'il commence à s'étirer et te dit d'en faire de même. Regard qui ne gagne que davantage en confusion lorsqu'il ajoute que vous vous connaissez tous les deux. Tu n'es donc pas le seul à avoir cette impression...

Tu te redresses en grimaçant, te maudissant et ne pensant pas pour autant aux étirements. Tu t'assis simplement, les jambes croisées en fixant de nouveau la bague une dernière fois avant de la lui rendre. « Je pense que tu as raison. » C'est ce que tu dis d'abord et avant tout avant de prendre une grande inspiration, de glisser tes mains trempées de sueur dans ton visage l'étant tout autant. « Cette bague est familière, ton visage est familier. Il y a... quelque chose chez toi qui me donne envie de te faire un énorme câlin et... je sais que c'est étrange, mais je n'arrive vraiment pas à l'expliquer autrement. » Ton regard se reporte sur lui et tu le fixes en esquissant un sourire. « Quelque chose... me pousserait à placer ma vie entre tes mains. Je te fais confiance. Je ne doute même pas. » Tu reportes ton regard sur le sol en secouant la tête et souriant toujours légèrement. Comme si tu avais l'impression de dire n'importe quoi. « Magnus. Ta bague. Elle m'a fait penser au nom Magnus. Je ne sais pas pourquoi. C'est juste... familier comme tout le reste. Peut-être que je divague... »

Un coup d'un soir? Tu vas commencer à douter de ces sentiments qui semblent vouloir te faire chavirer, de cette impression que tu croyais similaire de son côté. C'est un beau garçon, certes, et ce serait mentir que d'affirmer ne pas avoir laissé ton regard s'attarder de trop sur des hommes à l'occasion depuis ton éveil ici, mais s'il y a bien une chose que tu ne ressens pas en le fixant, lui, c'est une envie dévorante de l'embrasser ou plus. Alors assurément l'option de l'ex n'a même jamais effleuré ton esprit, l'option du copain présent non plus. Ce n'est pas ça que tu ressens. Ce n'est pas dans cet optique que tu as mentionné ton envie de lui faire un câlin. C'était simplement parce qu'il y avait quelque part en toi quelque chose qui ressentait un besoin infini de lui dire que tout va bien se passer. De le sentir dans tes bras pour te confirmer qu'il est bien là, bien vivant, et que tu n'hallucines pas. Une impression de tenir à lui oui, fortement, très fortement même, mais pas sur un plan si personnel. C'était autre chose. Quelque chose de beaucoup plus chaud et chaleureux que ce ton de voix dont il use pour l'exprimer et qui ne t’incommode pas davantage que nécessaire. Voyant bien de son sourire qu'il cherche à sa façon à casser l'impression. Comme s'il ne savait pas réellement pas quel bout prendre tout ceci, mais c'est votre cas à tous. Chaque révélation, chaque impression, chaque réaction est sujette à un questionnement pour lequel vous n'avez pas de réponse et en un sens ça effraie. Une crainte que tu as laissé se dissiper, au fil de la conversation ou de l'effort tu ne saurais dire, au profit d'une envie démesurée de comprendre ce qui se passe avec toute cette histoire. Ton regard braqué sur lui lorsqu'il confirme cette déduction que tu as fait concernant la chevalière. Magnus... Serait-ce toi? Est-ce la raison pour laquelle ça t'a semblé si évident? Pourquoi porterait-il une bague avec ce que tu supposes êtres tes initiales si réellement c'est de toi qu'il s'agit? Le nom raisonnant bien quelque part dans ton esprit, mais ça pouvait être n'importe quoi. Un ami commun, un parent... un frère.

Il continue de parler et tu ne te sens pas de le stopper dans sa lancée, écoutant simplement les suppositions qu'il fait à son tour et le cheminement de ses pensées. Tout te semblant logique même s'il y a un tri à faire au point par point pour trouver ce qui pourra plus que tout le reste éveiller de potentiels souvenirs si vraiment vous vous connaissez d'avant. Je souris à ses commentaires sur la confiance, posant une main contre son épaule lorsqu'il détourne le regard. Pas longtemps, juste un peu, ne voulant pas le mettre mal. « Déjà, je crois qu'on peut totalement écarter la relation privé sous toutes ses formes. Pas que je n'apprécie pas les hommes, mais... ce n'est pas ça qui me titille de l'intérieur avec toi. Je n'ai pas envie de tomber sur ce chemin, ça ne me semblerait pas correct. Je mentionnais les câlins, mais c'était simplement... tu sais... te serrer dans mes bras et te dire que ça ira. Comme si... je devais le faire. Rien de plus que ça. Alors peut-être oui quelque chose qui serait plutôt de l'ordre de la famille ou d'une très forte amitié si on se sent l'un comme l'autre de se faire aveuglément confiance. » C'est du moins ce qui dans le lot te semblait le plus plausible.

Tu souris doucement, pensif, avant de continuer. « Si réellement il y a quelque chose entre nous, il vaut sans doute mieux passer un peu de temps ensemble. Ça peut simplement être pour faire de l'exercice ensemble. Comme ça s'il y a quelque chose, à force de temps, peut-être que nos souvenirs se placeront et qu'on pourra confirmer ce qu'il en est et... si Magnus est réellement mon prénom. Nous éviter ne nous aidera en rien et ta compagnie n'est pas désagréable soyons honnête. Je proposerais donc ça, entraînement pour que je cesse de faire l'étoile de mer et on voit ce qui en découle. Qu'est-ce que tu en penses? »

Tu souris, encore, comme un réflexe automatique à tant de choses qui cette fois est lié à l'acceptation de tes propositions par celui se trouvant près de toi. Il aurait pu refuser. Il aurait pu décider de fuir devant la potentielle évidence que vous avez une quelconque forme de passé, mais il est plutôt resté là à proposer également de faire davantage que le sport que tu avais proposé. L'activité te semblant être un accès facile à quelque chose pouvant faire office d'intérêt commun et te voyant mal proposer autre chose alors que tu viens tout juste de le rencontrer, même si ton esprit te dicte le contraire. Même si quelque chose en toi te pousse inévitablement à croire que non ce n'est pas la première fois que tu le rencontres à ainsi livrer le fond de ta pensée sans songer que tu pourrais le mettre mal à l'aise au passage à parler de cette envie de câlin. Comme si tu allais lui sauter dessus pour valider que oui un geste pourrait aider l'esprit alors que tu non, pas en l'ayant senti se braquer un peu... ou du moins pas jusqu'à ce qu'il le mentionne de nouveau, de lui même, ce câlin platonique avec lequel tu ne savais plus sur quel pied danser. Est-ce que ce serait vraiment approprié de faire ça avec lui, ici, maintenant, alors que tout est si flou et évident à la fois? Est-ce que vraiment ça t'aiderais, vous aiderais, à combler les trous dans cette image partiellement formée? Il n'y avait véritablement qu'une seule façon de le savoir non? « On peut varier les activités oui. Je crois que tu as raison et que ce serait une bonne façon de stimuler l'esprit. Je ne suis assurément pas un professionnel en amnésie non plus, mais ça me semblerait simplement logique qu'une chose expérimentée par le passé arrive à animer un peu le souvenir. »

Tu te pinces un peu la lèvre en acquiesçant de la tête pour toi-même avant de capter son regard du tient, un sourire rapidement de nouveau accroché à tes lèvres. « Court câlin platonique dans ce cas. Au mieux ça arrive en effet à éveiller quelque chose et sinon écoute au moins tu auras le mérite d'être la seconde personne à avoir eu un câlin de ma part. C'est mieux que rien. » Dix-huit s'étant plus que largement approprié la première place de ce côté lors de son arrivé. Il faut croire que cela devient une habitude pour toi de prendre les nouveaux venus dans tes bras. Donneur de câlins professionnel n'est donc pas totalement à écarter. Tu soupires doucement avant de t'approcher pour l'entourer de tes bras, te disant que faire la chose rapidement devrait écarter le malaise qui pourrait se former, mais tu n'y arrives pas. Tu n'arrives pas à faire ça rapidement, glissant tes mains dans son dos et le pressant contre toi te serrant le cœur si fortement que tu n'as plus envie de le relâcher. Tu te sens si soulagé et attristé à la fois, si perdu tout en ayant eu l'impression de te retrouver. Pas un amoureux quelconque non, mais définitivement il y a quelque chose de fort, très fort, que tu romps à contre cœur en soupirant de nouveau. « Je crois qu'on va devoir passer du temps ensemble oui. » Pour trouver, au moins pour comprendre ce qui peut se passer et chasser ce sentiment d'impuissance qui se fraye douloureusement passage en tes veines...