Trop de blanc dans ce bas monde

J
’ai pris du temps pour me lever. Entre la migraine et la vague envie de vomir, j’avoue je n’étais pas très jouasse à l’idée de sortir de la chambre, et découvrir le lieu. Mais j’ai fini pas oser sortir de là. Pour m’arrêter sur ce qui semble être un balcon ? Qui donne sur une grande pièce circulaire avec divers espaces non délimités. J’arrives à apercevoir des fauteuils et quelques canapés, et au centre, des séries de tables et chaises.

Il ya quelques personnes qui se balade dans l’ensemble de l’espace circulaire, sur le balcon comme moi, et dans la salle commune. Tout est toujours aussi blanc. Ca va pas du tout. Je cligne des yeux, les larmes qui montent. Oh merde, je deviens aveugle avec ces conneries.

Je m’appuie douloureusement sur la balustrade du lieu. Et murmure à moi-même :

« Ki mond mwen te tonbe? » (mais dans quel monde je suis tombée?)

Vraiment, c’est un monde trop étrange qui m’entoure. J’ai un peu le vertige, trop d’information, et en même temps, absolument aucune information sur où je suis, qui je suis, et ce que c’est que cette merde. Je ne suis que détresse et migraine.

Si seulement je pouvais avoir un café avec du whisky. Mais de manière étrange, t’as presque l’intuition que c’est pas ici qu’on va te servir un irish coffee.

Tu passes une main lasse sur tes vêtements blancs.  Puis tu soulèves tes lunettes lentement pour te frotter les yeux, essayer de limiter les effusions de larmes symptomatiques de « trop de lumière blanche dans la gueule ». Vraiment, cette couleur, je vais finir par la haïr avec violence. Et pourtant, je suis presque sûre que je suis pas violente par nature… Mais quand on me pousse à bout, il est fort probable que ça pète.

« men ki sa kaka sa a ye. » (mais qu'est-ce que c'est que cette merde)

Je regarde autour de moi pour voir si je peux pas trouver une personne à qui parler, une personne qui pourrait peut-être me guider ?

Et qui pourrait, avec un peu de bonté, m’aider à descendre les escaliers. Parce que rien qu’a la vue, je sens que les escaliers je vais les descendre sur le cul. Et j’ai déjà bien assez mal aux articulations pour ne pas rajouter une douleur au coccyx.

Il y a une jeune femme, un très joli bout de chou, qui n’a pas l’air très loin. Je m’avance vers elle, pour l’interpeller.

« Jenn fi, èske ou kapab ede mwen? » (jeune fille est-ce que tu peux m'aider?)