Brotherhood of Nobodies ft. Zéro & Kal

Hum... hum... hum... na... naaaaa... na na... hummmm.... na... na.... na na na........ Ce cadeau tombé du ciel est définitivement le meilleur truc que j'ai reçu dans cet endroit jusqu'à maintenant. En terme d'objets apparûts mystérieusement évidemment, parce que rien ne peux se mesurer au reste. Je suis bien et heureux et joyeux et je chantonne dans ma tête comme un crétin avec mon crayon de couleur coincé entre les lèvres... alors que je n'en ai pas besoin parce que je dessine avec cette AWESOME tablette graphique sortie de nulle part. C'est Noël quelque part dans le monde c'est évident et visiblement j'ai été suffisamment sage pour avoir droit à ce cadeau que j'use à l'excès quitte à en tuer la pile rapidement. Je m'en fiche. Je serai heureux le temps que ça aura duré et le temps que j'aurai pu l'utiliser et en faire profiter Friday tout autant parce que ce truc est MERVEILLEUX. Tellement merveilleux que le moment de la découverte est encore un fouillis sans nom dans le flou de mon esprit parce que je me rappelle simplement vaguement d'un hurlement et d'une danse de la joie tout sauf glorieuse, mais je m'en fiche parce que je danse de la joie pour tout et n'importe quoi de toute façon. Oh je ne suis pas naïf hein. Je le sais bien que les vilains là ils essaient de m'acheter parce que cet endroit je lui grogne dessus depuis le tout début, mais ce n'est pas parce que j'accepte une offrande que je suis complètement conquis non? Parce que je ne le suis pas. Je déteste encore cet endroit, juste moins son contenu. Et ce matin bien je profite de son contenu pour faire des essais de nouveau super-héros en leur trouvant des noms totalement effroyables dont moi seul ait le secret et en profitant de la présence de mon plus un contre lequel je sursaute comme un con lorsque ma montre s'active pour me dire que j'ai un message. Je m'attendais à tout sauf à ça. Je m'attendais surtout à plein de gens plutôt qu'à ce Moby? 523? Je le connais?

Je pose mon crayon en fronçant les sourcils, tout de même curieux de voir en quoi lui pourrait avoir trouvé quelque chose qui me concerne. Puis c'est qui cette autre personne à qui il a envoyé le message? Il dit bien 'est-ce que vous pourriez me rejoindre' non? C'est... louche. Définitivement c'est un piège. Et qu'est-ce qu'on fait quand on tombe face à face avec un piège! Je serais tenté de dire qu'on se sauve en sens inverse, mais je sais pas. Celui-là me donne envie d'enfiler ma cape invisible et le désamorcer que personne d'autre ne tombe dedans. Puis j'ai toujours rêvé de crier au loup du haut d'un balcon. Je file donc la tablette à Friday en lui offrant un adieu digne de ce nom et lui disant que si je ne reviens pas je lui lègue toutes mes trucs évidemment puis prend mon courage à deux mains et me dirige vers le logement en question en sentant mon cœur qui tente une mission suicide hors de mon torse.

Je cogne avant d'ouvrir la porte, doucement, simplement pour tomber sur musculor et oh.... c'est lui Moby. Pourquoi est-ce que lui a trouvé un truc qui nous concerne tous les deux moi et musculor? On a oublié un truc à la soirée pyjama et il vient de s'en rappeler? « Hey... hum... so... what have you found? » S'il me dit une bombe je me tire hein que ce soit bien clair. Ça ou je me cache derrière musculor parce qu'il semble avoir la carrure d'un mec qui peut encaisser un minimum mine de rien.

Alors déjà la tête que fait ce Moby ne me rassure en rien, mais lorsqu'il commence à parler d'une lettre qu'il a trouvé en mentionnant que je devrais reconnaître mon écriture... je fige un peu. Une... lettre? Mon écriture? Je me demanderais bien comment c'est possible, mais cet endroit semble déterminé à nous prouver que tout est possible. Ce pourquoi je reste convaincu de la présence de ces écureuils mutants dans l'un des logements. « Hum... oh... ok. » Que je marmonne vaguement avant de prendre la lettre entre mes doigts pour la lire. J'y reconnais en effet mon écriture, celle que je fou partout en écrivant mes bêtises et tentatives de BD, mais pas que. Dans le bas de la lettre il y a Boris. Le Boris. Mon Boris que je dessine depuis mes tous premiers instants dans cet endroit stupide et désagréable. Je lève les yeux vers lui en déglutissant avant d'entreprendre la lecture du message et... je sens un frisson désagréable me traverser le dos. Pas à cause du message juste... une impression. Parce que le message en soit me fait plutôt raté un battement de cœur et ça ça fait un mal de chien pas possible. Hey baby bro... Il a bien dit qu'elle lui est adressé cette lettre? C'est... il est... Je prends une grande inspiration avant de simplement arrêter de respirer, entendant à peine ce que musculor marmonne à côté de moi. J'entends juste mon cœur qui tambourine fortement dans mes oreilles, le rouge qui me monte au visage au fur et à mesure que je laisse mes yeux glisser sur les mots que j'ai écrit oui. I know that I have been the worst bro EVER today and I'm sorry about it. Tout va bien déjà... Un pas dans la direction des vilains semble-t-il. C'est pour ça que je me sens si mal en lisant ça? I know it's not easy for you with Cam and me away... Cam? Oh. C'est ce qu'il a dit non musculor? Cam. C'est lui Cam donc?

Je continue de lire, déglutissant encore quelques mots plus loin. ... I shouldn't have drink that much. I know I am an asshole when I drink. Oh. C'est donc ça qui doit expliquer pourquoi je me sens si mal d'avoir ça entre les doigts. C'est une excuse d'ivrogne parce que visiblement je ne sais pas me tenir quand je bois. Heureusement que je ne me suis pas collé le nez sous cette fontaine il y a quelques mois alors parce que ça aurait pas été joli. Donc gentil Zéro... sauf en boisson. C'est noté. Des excuses, beaucoup d'excuses, des... I wish you would come to Vegas so I could show you my little life and... Vegas? Oh... c'est donc ça que je devais vouloir dire en parlant de l'avoir laissé derrière parce que clairement l'accent et ce dont j'avais parlé avec 99 confirment Londres, mais je vivais à Vegas. Wow... je vendais des BD dans la plus grande vile du vice et de la débauche des USA. Je suis... ... even if my biggest succes is to make peanut butter and jelly sandwich. Je suis un loser horrible c'est pas possible. Qui drunk chante sur un bout de papier et est pas foutu de signer avec son nom en entier. D. Un simple, stupide, minuscule D... Blake. Je... Je suis mort ça y est.

Je respire à peine, le regard fixé sur la lettre que je relis en boucle encore et encore comme si ça allait me donner une quelconque forme d'illumination divine alors que non, pas du tout. Je le vois bien que c'est mon écriture, je le sens bien que oui c'est... ils sont... ma famille? Sauf que mon cerveau semble déterminé à rester clos comme une huitre. Comme s'il y avait quelque chose dans toute cette vie de loser qui suffisait à mon esprit pour me donner envie de ne pas me rappeler de quoi que ce soit. Alexander Blake, 'Lec comme je l'appelais visiblement, Cameron Blake, Cam, et... et D. Je ne sais pas, je... secoue la tête en observant musculor... Cameron... prendre Moby... Alexander dans ses bras et je ne sais franchement pas quoi faire lorsqu'il se tourne dans ma direction en semblant chercher à connaître la définition de ce D. « Je... » Déglutis encore parce que la salive me manque. Woh. C'est beaucoup tout ça. « Je ne sais pas. C'est hum... oui je... j'ai écrit ça oui. J'ai fait Boris en bas et... oh... des frères... j'ai des frères... je... vais aller m'asseoir ok... » Et je passe simplement près d'eux pour aller poser mes fesses dans un canapé en tenant toujours la lettre dans mes mains comme si c'était un truc hyper précieux à ne pas abîmer. « J'arrive à me souvenir de rien honnêtement. Mon cerveau fonctionne un peu au ralentis depuis que je suis ici. » Ça ou c'est l'histoire de ma vie.