BON MATIN H02-42. IL EST 6H DU MATIN, VOTRE RYTHME CARDIAQUE EST élevé CE MATIN. JE VOUS RECOMMANDE DONC QUELQUES GRANDES INSPIRATIONS AVANT DE SORTIR DU LIT. Vos besoins caloriques semblent avoir besoin d'être compensés. N'oubliez pas d'aller prendre votre petit déjeuner. JE VOUS SOUHAITE UNE BONNE JOURNÉE. -
Aie... - Fais-je en me recroquevillant sur moi-même pour me cacher sous la couverture. La voix tinte à mes oreilles comme une agression, mais ce n'est rien à côté de la lumière qui brûle mes yeux. Elle est brutale. Claire et mauvaise. Elle se reflète partout et amplifie ma migraine. Ça cogne dur, là-haut, dans mon crâne, mais la semi-pénombre que m'offre la couette aide à calmer les choses. Pourquoi est-ce que j'ai mes chaussures au lit? Je suis tout habillé. C'est quoi cette tenue? Une vague migraineuse chamboule mes questions. Pourquoi ce mal de crâne? Gueule de bois? Possible. Qu'est-ce que je faisais hier soir... Aucune idée. Attendez, on est quel jour? Att... Je me redresse d'un bond sur le lit. Le mouvement dérange mon cerveau mal maintenu dans mon crâne. La lumière m'agresse à nouveau. -
Aie! - Je sombre à nouveau sous la couette, ma seule amie. Qui suis-je?!
Naturellement, j'en passe par les sueurs chaudes, puis froides, puis une belle angoisse avant de pousser un long souffle. -
Tout va bien. Pas de raison de s'inquiéter. J'ai juste trop bu, hier soir. Peu importe où, ni quand, ni quoi. Je dois être... ouais, dans un hôpital. Ou une clinique. Ou une cellule de luxe? Nan, pas ça. - Je parle trop. Ça attaque mes oreilles. -
C'est probablement passager. Je vais sûrement trouver une infirmière ou quelqu'un pour m'expliquer ce qui se passe. J'ai peut-être eu un accident de voiture. Ou de vélo. Non, pas de vélo. Je fais du vélo? ... Bordel. - Je me redresse, plus doucement cette fois. La lumière est toujours gênante, mais mon cerveau suit le mouvement. Prudent, je glisse au bord du lit et pose les pieds au sol. D'une pulsion, je tente de me lever. Retombe en arrière. Sens la nausée monter et redescendre. Ok, mauvaise gueule de bois. Ça va bien se passer.
Tout est blanc. Tout est trop blanc. Même moi, et je ne parle pas de cette chemise. D'ailleurs, ce serait pas mal que je vérifie ma tronche. Et le reste. Ça m'aidera peut-être à me souvenir. C'est bizarre, j'ai le sentiment que si j'avais vraiment trop bu, j'aurais mal au ventre aussi. Et pas là. J'ai la nausée, certes, un peu, mais pas de la même façon. Cela dit, c'est tout aussi étrange que je me souvienne de ce qu'une gueule de bois est sensé faire. C'est quand même louche. Trouvant la porte, difficile à manquer, j'essaye de l'ouvrir. Et j'en passe par toutes les façons avant de réaliser qu'elle coulisse. Donc, normal, je la fais coulisser dans le mauvais sens avant de l'ouvrir correctement. Un couloir. Une porte. Un... canapé? Deux canapés?! Et un écran plat. Bizarrement, ça ne me rassure pas. D'un demi-tour lent, je note la présence d'autres portes, et une troisième différentes des autres. Probablement la sortie. J'allais me diriger vers elle avant de m'arrêter. Sortir sans avoir exploré cet endroit semble idiot. Pourquoi? Oui, j'ai hâte de comprendre, mais j'ai aussi peur de savoir. Ne pas savoir, ce n'est peut-être pas si mal. Alors inconsciemment, je reste en retrait. Je fais durer le suspense, et j'ouvre plutôt la porte qui me fait face. -
Heeu... Bonjour?Un jeune homme est là, sur un lit identique au mien. Il est pâle, visiblement pas dans son assiette et... Ses yeux sont grands ouverts? Il fait un bruit avec sa gorge. Comme un sifflement sec la pointant du doigt. -
Ça va pas? - Il me faut quelques secondes pour réaliser le problème et me demander ce que foutent les infirmières. -
Ok, bouge pas. - Dis-je en me retournant, encore. Deux portes. Deux chambres. Deux autres portes disponibles. Il y a forcément une... -
Ha! Trouvée! - Salle de bain. Par instinct, j'ouvre les armoires et attrape le gobelet en plastique que je trouve dans la première, avant d'aller le remplir au lavabo. Eau fraîche. J'avale le gobelet d'une traite avant de le reremplir tout en laissant mon regard accrocher le miroir. -
Hun... Ok. - Ma façon de prendre conscience de mon apparence. -
Ça aurait pu être pire, je suppose. - Et demi-tour. ENCORE. De retour dans la chambre, je rejoins le jeune homme et lui tend le gobelet plein. -
Tiens. - Et j'espère qu'il va pouvoir vite parler, parce que j'ai une chiée de questions à poser!