Wake me up [F03-404]

Il ne pouvait même pas dire qu'il avait veillé, parce qu'il n'y avait rien à faire après 22h : une fois qu'on avait trouvé la chambre à squatter pour le soir, il suffisait juste d'attendre que les lumières s'éteignent, et que le sommeil vous gagne. 211 n'avait généralement pas de mal pour s'endormir, ou même pour dormir tout court, mais les réveils étaient violents et ce matin-là, ce fut particulièrement le cas. Il chouina quand la lumière frappa son visage, et se réfugia sous la couette. Ce n'était pas dans ses habitudes mais il aurait aimé, une fois de temps en temps, avoir droit à une grasse matinée.

C'est donc un peu plus tard que d'habitude qu'il émergea du logement qu'il avait occupé cette nuit-là, et visiblement toujours la tête dans la brume. Il fallait qu'il aille manger avant que ce ne soit plus l'heure, et ensuite il pourrait repartir dormir s'il y arrivait, ou au moins s'allonger. C'était quand même bizarre qu'il ait si mal dormi cette nuit, quand même...

Il s'approcha de l'escalier et commença à le descendre d'un air distrait. Ce fut sûrement la faute de sa nuit étrangement peu reposante, il manqua une marche au beau milieu de l'escalier et dévala le reste de la pente en roulant. Il avait poussé un cri de surprise, bientôt remplacé par un long gémissement de douleur alors qu'il gisait, allongé et les bras en croix, au pied des escaliers. Pour le moment, il ne sentait que la douleur des coups, et n'osait pas bouger pour constater les éventuelle fractures/foulures. Il espérait seulement qu'il n'y en aurait pas, même s'ils avaient désormais de quoi soulager un peu ce genre de choses.

Très franchement, il était pas si mal, allongé sur le dos comme ça, à regarder le plafond de la Ruche, l'air blasé. L'adrénaline faiblissait et ses membres commençaient à le lancer, tout comme une bonne partie de son dos. Il était presque sûr, étant donné les élancements aigus d'une de ses chevilles, qu'elle avait bien morflé.

— Génial...

Il restait par terre parce que franchement il n'avait rien d'autre à faire. Déjà qu'il avait un pied en moins à cause d'une blessure cheloue, si maintenant il devait avoir le dos cassé... Il essaya de bouger un peu, chose qu'il réussit à faire : c'était pas si grave que ça alors. Les rires qu'il entendait ne le dérangeaient pas plus que ça, du moins, pas tant qu'il ne savait pas l'étendue des dégâts. Il vit alors un visage hilare, mais qui essayait quand même de t'aider. Mieux que rien, alors tu souris :

— Nan j'veux pas te tuer non plus, attends t'inquiète pas...

Il tenta de se redresser, et ce fut une bonne chose qu'il y parvienne. Ses épaules étaient encore engourdies et il y avait de grandes chances qu'il ait quelques beaux bleus, mais il n'avait rien de cassé.

— Ouais bon, pas si grave. Mais ouais, dès le matin ça fait pas du bien...

L'arrière de son crâne commença à lui lancer, et en y passant la main, il sentit les bords d'une plaie et le liquide collant qui allait avec : il saignait. Merde. Il se tourna vers le sol, qui du coup était taché d'un peu de sang. Pas beaucoup, quelques millilitres à peine, moins : il s'était juste cogné très fort. À la tête. Pourtant ce n'était pas ce qui l'inquiétait.

— Merde, j'espère que c'est pas considéré comme une infraction !

Il se tourna vers la jeune femme, l'air davantage paniqué à l'idée de se faire enlever qu'à cause de sa blessure. Toujours assis, il tendit le bras vers elle, non sans se présenter :

— 211... J'vais avoir besoin d'aide pour me relever je pense. T'en fais pas, je te demanderais pas de me porter sur ton dos.

Il était plus facile de se focaliser sur les éventuelles blagues à faire que sur l'éventualité de se faire double bolosser par une IA débile. N'empêche que la question se posait : si on se fracassait sur le sol, est-ce que la Ruche nous en voudrait ?

La jeune fille qui était venue l'aider parlait beaucoup, mais ça avait l'avantage d'ancrer 211 dans la réalité et d'éviter de comater. Il se redressa même en lâchant une plaisanterie, qui lui fut retournée de façon plus sérieuse. Ouais, il était trop jeune pour mourir et ses cicatrices lui disaient qu'il avait déjà failli y passer plusieurs fois. Meh.

Enfin là, c'était pire : il s'était fait mal sur le sol et l'avait taché de sang. C'est à ce moment-là qu'il se rendit compte de ce que lui avait vraiment fait la Ruche. Le fait qu'il se préoccupe davantage des règles que de sa propre santé en disait long. Alors peut-être qu'il avait les règles de l'endroit en haute estime, ou peut-être qu'il se foutait profondément de ce qui lui arrivait... Peut-être les deux, même.

— Ouais t'es sympa mais je m'en fous pas des règles, il parait qu'il arrive des trucs vraiment pas cools aux gens qui les enfreignent.

Il n'en avait entendu que des rumeurs, mais il les croyait. Qui savait ce que la Ruche pouvait leur faire. Déjà qu'elle pouvait les faire apparaître et disparaître à sa guise... M'enfin. Il se releva grâce à l'aide de 404 - tiens, encore un 404 ! - et secoua doucement la tête pour lui dire que non, ça ne tournait pas trop. Ça aurait pu être bien pire, et même s'il saignait, ça ne devait pas être grand-chose.

Alors qu'il cherchait comment nettoyer le sol, il vit 404 affalée en train de le faire. Avec ses fringues.

— Mais arrête fait pas ça c'est dégueu !

Si ça se trouve, 211 avait une maladie qui se transmettait par le sang et voilà, tout le monde allait crever d'une infection zombie parce qu'il n'avait pas été foutu de tenir correctement sur ses pieds. Oh... Ok. Il se tint tranquille pas très loin, regardant impuissamment 404 s'activer. Il ne comprit pas ce qu'elle dit une fois qu'elle eut terminé, quoique ce fut assez clair. Juste, pourquoi 200 ? Bon bref, 211 se mit à sourire en voyant que ça n'avait pas l'air de la perturber plus que ça d'avoir des vêtements tachés.

— Ouais, c'est d'la merde ces fringues.

Elle revint ensuite, regarda sa blessure, qui devait sûrement être impressionante. Ça, 211 n'en doutait pas, mais il savait aussi que c'était généralement pas grand-chose.

— Nan t'inquiète pas, je vais y passer après manger, ça me ferait chier de louper l'horaire... Ça va bien tenir jusque là. Je parie qu'il y a plus de peur que de mal en plus. Et puis l'infirmerie... Ouais j'y passe mes journées donc t'en fais pas, je connais.

Il ne pourrait pas se recoudre tout seul s'il en avait besoin, mais c'était pas un problème : il pourrait toujours appeler Doc ou 66 pour leur demander de l'aider.

— J'ai faim. Viens on va manger.

Il l'aurait bien invitée mais 1. c'était débile 2. ils pouvaient même pas s'échanger de la nourriture. Ils pouvaient quand même bien s'asseoir à la même table, et discuter pendant qu'ils mangeaient. 211 alla chercher son plateau - oh tiens, il y a une tartine en plus - et s'installa à une table.

— Hé 404, merci pour ton aide.

Il la connaissait à peine, mais il lui souriait avec sincérité, persuadé d'être en face de quelqu'un de vraiment bien. Ça ne manquait pas dans la Ruche en réalité, mais ça faisait toujours plaisir à voir.

Ouais, elle n'avait pas tort. 211 n'avait pas fait exprès de tomber, alors il aurait sûrement une immunité pour les règles. Elles étaient absurdes, rigides à un point risible, mais elles pouvaient aussi étonner : si Aleksa n'était pas venu le chercher, c'est que 404 avait raison. Au moins avait-il échappé à un tourment plus terrible, comme ce fut le cas pour le coloc de 404.

— J'en ai entendu parler aussi ouais... Autant éviter que ça arrive.

Il se sentait un peu désolé, mais que pouvait-il y faire ? Il ne connaissait même pas son coloc, et vu les règles, il espérait seulement que ce n'était pas pour une connerie du genre partage de bouffe. Apparemment, c'était pas non plus bien grave de dégueulasser sa chemise, sinon elle était dans de beaux draps. Façon de parler. 211 avait déjà vu des chemises personnalisées, enfin une, celle de Friday, donc s'en servir de serpillère, ça devait aussi être autorisé.

— Ouais pas faux mais bon, on va éviter d'utiliser mon sang comme teinture, hein. J'y tiens un peu quand même.

Quand il lui dit qu'il pouvait s'en occuper tout seul, les yeux de 404 s'écarquillèrent tellement qu'il en rit de bon cœur.

— Je crois que je suis médecin. Donc, ouais, c'est pas grave.

Ils allèrent ensuite du côté des machines pour enfin manger — parce qu'il avait un peu la dalle quand même, le 211 — et 404 évoqua les bugs qu'il y avait pu y avoir il y a quelques temps. 211 acquiesça (pas trop vivement parce que voilà, tête qui tourne un peu quand même) et lui répondit :

— Je sais pas pour toi mais c'était n'importe quoi quand elles déconnaient. J'avais des plats stupides, genre des céréales le soir... Bon ça aurait pu être pire hein.

Ils se posèrent et purent enfin déjeuner. 211 en profita pour remercier 404. Il fallait bien ça, elle aurait très bien pu le laisser dans la merde, ou ne pas s'occuper du sang par terre. Personne lui avait dit de le faire, donc elle méritait ces remerciements.

— Oh ça doit faire deux mois que je suis là ? À peu près. J'ai pas le compte exact. Mais j'ai pas l'impression de connaître grand-monde non plus, je te rassure.

Il rit doucement, et se pencha sur son plateau, avec cette délicieuse tartine supplémentaire.

211 n’en tient pas rigueur à 404 de vouloir rire un peu de son manque de chance, et il rit avec elle à propos de sa blessure. Il ne pourrait pas régler le problème tout seul, mais c’était pas si grave au pire. Et puis, avec un peu de chance, Doc traînerait à l’infirmerie quand il irait. Bref, c’était pas du tout un sujet d’inquiétude.

Par contre, quand 404 se mit à demander des précisions sur les céréales, 211 eut bien du mal à spécifier : il haussa les épaules et répondit vaguement :

— Je sais pas, un truc qui avait le goût de carton. Genre flocons d’avoine tu sais, mais sans rien. J’aurais préféré le Big Mac même si…

Il tilta soudain. Bon, il s’était déjà posé la question, mais là ça commençait à devenir vraiment évident, presque oppressant. Il regardait son plateau, et essaya de faire la liste de tous les plateaux qu’il avait eu en deux mois. Au début, il n’avait pas fait attention, et puis il n’y avait aucune sensation de manque. Il savait que c’était équilibré et il mangeait à sa faim, donc il y avait littéralement zéro problèmes mais…

— J’ai peut-être des allergies alimentaires, qui sait ? En tout cas, mes plateaux sont souvent végétaliens.

Souvent, parce qu’il ne pouvait pas non plus vérifier la liste des ingrédients et capter que le lait de vache avait été remplacé par du lait d’avoine, ou qu’il n’y avait pas d’œufs dans tel plat. Quelque part, il était persuadé que c’était le cas, et que dans sa vie d’avant il était vegan ? Autant que faire se peut, peut-être : il n’imaginait pas un biker avec un kutte en cuir synthétique… Ou alors en cuir végétal ? Franchement, ça pouvait passer. Même dans son ancienne vie, 211 n’était pas du genre à être exactement comme tout le monde…

Et justement, 404 lui demandait s’il se souvenait d’autres trucs. Elle avait des tatouages, mais ça n’avait rien à voir avec les tiens : les siens étaient jolis, purement esthétiques. Ceux de 211 c’était autre chose : il releva ses manches et on pouvait y voir un serpent en ouroboros sur le poignet gauche, et un corbeau qui emportait un autre serpent dans ses serres sur son avant-bras droit. Au milieu d’une quantité effrayante de cicatrices, dont certaines étaient clairement auto-infligées.

— Ouais j’ai un tas de trucs chelous aussi. Je pense pas que j’étais quelqu’un de très fréquentable, hélas.

Quant à supporter la Ruche, c’était une bonne question. 211 avait du mal à y répondre. Il réfléchit un temps avant de lâcher des infos à demi-mots :

— C’est peut-être une deuxième chance, cet endroit… Même si j’essaie surtout de m’auto-persuader, je pense. Et sinon, je lis dans l’infirmerie quasi toute la journée. On sait jamais quand quelqu’un aura besoin de moi… Parfois Doc passe, avec 066. Si jamais t’as besoin d’aide, ils sont là aussi.

C’était toujours bon de connaître qui pouvait soigner, surtout dans un environnement aussi dangereux et froid.

— Et toi ? Tes tatouages sont jolis mais ça m’a l’air juste décoratif, pas comme si tu faisais partie du gang des… végétaux vengeurs, je sais pas.

Il rit de sa propre bêtise, et continua à manger jusqu’à finir enfin son plateau. Juste assez pour ne pas avoir faim jusqu’à midi, comme d’habitude.

211 hocha la tête quand 404 lui demanda s’il ne mangeait pas d’animaux, et même s’il n’en était pas certain, il devait se rendre à l’évidence. C’était ce que les faits disaient. Il rit quand la jeune femme lui demanda si ça avait le goût de carton, mais c’était vraiment limité à ce bol de céréales à la con qu’il avait eu ce jour-là.

— Hé, nan c’est bon ce que je mange d’habitude, là c’était vraiment ces céréales là. Sinon franchement, c’est vraiment pas mal… Je me dis même parfois que c’est même un peu plus varié ? Bref, si je pouvais je te ferais goûter tiens.

Après, à savoir comment la Ruche avait su qu’il avait un tel régime alimentaire, c’était une autre histoire. La question de 404 était légitime, mais il n’avait pas le début d’une réponse à lui offrir, malheureusement.

— Ça m’étonnerait même pas qu’ils analysent ce genre de trucs en vrai… Mais ouais, si ça se trouve on a dû remplir un dossier avant de venir ici et on était d’accord pour qu’on nous efface nos souvenirs ? Perso, je crois que j’aurais été d’accord.

Il n’avait pas dû être bien heureux dehors, se disait-il, avec tous les tatouages qu’il avait et la vie qu’il devait mener. Il repartit à se demander s’il n’était pas un connard dans une vie passée. Faudrait penser à changer de disque, mais bon, ça le travaille le petit. La réponse de 404 ne se fit pas attendre et le fit éclater de rire. Un rire franc, sincère, venu du cœur. Il ne la croyait pas entièrement, mais il appréciait sa verve et sa passion.

Quant à ce qu’elle disait de son ancienne vie… Ça sonnait beaucoup trop vrai. 211 souriait toujours, essayant d’oublier sa blessure à la tête, et se disait que ce que disait 404 était simplement logique. Rien à voir avec une quelconque sérendipité qui lui aurait fait découvrir sa vie avant lui-même.

— En vrai, y a pas quinze mille scénarios où un médecin finit avec des tatouages de gang donc j’imagine que ça doit être un truc dans ce goût-là. M’enfin. C’est passé, j’imagine.

Une nouvelle vie, hein ? Il aurait préféré avoir droit à cette nouvelle vie en dehors d’un endroit comme la Ruche, fermé et stérile, mais on fait avec ce qu’on a, semblait-il. Il soupira de nouveau et laissa 404 parler de ses tatouages. Il les trouvait plutôt jolis, même s’il se sentait un peu gêné de regarder ainsi les jambes d’une demoiselle comme elle. Pudique, vous avez dit ? Ou juste timide ? Bref, il allait enchérir sur ses suppositions quand elle le traita de… roux.

Il rit, fit semblant d’être outré, et, avec une main sur la poitrine, prit de faux airs dramatiques :

— Parce que je suis ROUX, je devrais pas être capable de pécho ? Sérieusement, je suis blessé là. Outré. N’empêche, éleveur de corbeaux ça sonne super classe.

Il réfléchit un temps, avant de secouer la tête.

— M’est avis que j’ai pas pécho grand-monde dans ma vie. Je crois pas que ça m’intéresse ou alors… Je préfère pas m’en souvenir ? C’est bizarre, c’est comme si quelque chose dans mon esprit refusait. Et je crois qu’il y a une bonne raison donc… ouais, j’ai pas trop envie de creuser.

Le passé pouvait bien rester où il était, pour maintenant. 211 finit simplement son petit-déjeuner en se disant que cette jeune femme était un vrai rayon de soleil, et que peut-être, il devrait se souvenir que des gens comme elle existaient dans cette Ruche pour quand… Pour les moments où ça n’allait pas vraiment.

Des... scato ? 211 éclate de rire encore une fois, s'imaginant aux prises de gens passionnés par le contenu de son caca. Il avait peut-être l'air coincé, austère même, mais en réalité il ne lui en fallait pas tant que ça pour se dérider. En tout cas, F404 semblait être la personne qu'il fallait pour ça. Il s'amusait vraiment, oubliant presque qu'il venait de s'OUVRIR le crâne et qu'elle avait son SANG sur sa chemise. Détails.

Reste qu'il avait soulevé une question pas si idiote : peut-être qu'ils étaient bien là parce qu'ils le voulaient bien. On leur avait effacé leurs souvenirs, alors c'était bien possible, oui. Il y réfléchit un peu, se disant que c'était clairement pas son 'dèl' non plus.

— Vu certaines images que j'ai eues, je pense que mon truc c'était les grands espaces, donc l'inverse d'ici...

Il y aurait fallu une vraie raison, un cataclysme d'une ampleur folle pour qu'il accepte de faire partie d'un tel programme. Pire même, il se demanda s'il aurait accepté de vouloir survivre à ce prix, alors qu'il avait le genre de cicatrices qu'il avait. Ou alors avait-il été réellement guéri ? Il s'imaginait qu'après être passé par certains bas particulièrement bas, on appréciait vraiment ce qu'on avait. Hmpf. Les souvenirs ne revenaient pas, et il faisait des hypothèses basées sur du vent. Autant continuer à plaisanter avec F404, sérieux.

Surtout si elle parlait de roux. Alors oui, les légendes nulles on va peut-être les oublier parce que 211 avait clairement pas besoin de ça, mais que F404 lui dise qu'elle aime les roux ça le rassurait un peu. C'était pas un cas totalement désespéré non plus. Par contre son chat...

— Mais Bagheera est pas noire ? Enfin bref. Moi je l'aurais appelé, je sais pas, Thomas O'Malley.

Il ne savait pas bien d'où lui venait ce nom, mais il aimait bien, ça swinguait presque. Quant à savoir pourquoi ils péchotaient pas ni l'un ni l'autre, c'était une grande question.

— Je pense pas non plus être du genre à draguer... Alors ouais, p'tet que ça m'intéresse pas ?

Ace...? Il secoua la tête. C'était pas ça. Franchement, nan, il en doutait. Là, bon, F404 était quand même jeune, mais avec quelqu'un de plus posé, il était pas sûr de rester exactement chaste. Il n'avait pas l'impression de l'être non plus.

Enfin. Il garda dans un coin de sa tête le matricule de F404, au cas où il voudrait lui parler encore, et il hocha la tête quand elle lui dit qu'elle était du côté créatif.

— Je squatte l'infirmerie. D'ailleurs, je ferais mieux d'y aller dès maintenant... Encore merci !

Il débarrassa son plateau et se dépêcha d'aller voir s'il y avait pas des gazes et du désinfectant pour son crâne. Il avait déjà eu du bol qu'on lui vienne en aide en vrai... Et d'avoir survécu.