Bon matin F02-500 !J'ouvris les paupières ; toujours les mêmes murs immaculés, les mêmes meubles, les mêmes draps. Cependant, rien de tout ça n'était mien. Je soupirais en m'assoyant sur le lit pour ainsi détendre mes muscles meurtris par la nuit de sommeil. Une autre journée tout aussi banale et routinière dans la Ruche. Je bondis hors du lit, que j'avais emprunté à un ami (il était toujours mieux d'aller dans une chambre à qui l'on avait confiance, si ?), pour me diriger vers la porte et l'ouvrir. Personne. Bien. Je n'étais pas trop d'humeur à me lancer dans les banalités avec un inconnu ce matin. J'attrapais mes choses - livres et appareil photo que j'avais précieusement gardé avec moi au risque de me les faire voler – et je sortis du logement. Direction 4-D pour me préparer et m'assurer que rien ne m'ait été pris.
Je déteste cette prison. Elle ne me dérangeait pas avant, mais maintenant qu'il y avait cette foutue règle de devoir dormir dans une autre chambre que celle qu'on nous avait attitrée, plus rien ne faisait du sens. Nous étions vraiment des rats de laboratoire et on s'amusait avec nos vies. Décidément, aujourd'hui était vraiment une mauvaise journée. Je me laissais espérer qu'après un petit tour à l'espace sport, mon esprit serait enfin léger et je pourrais ainsi terminer ma journée avec un bon livre, comme à mon habitude.
Je regardais passer les numéros sur les logements. 4-A, 4-B... 4-D, home sweet home ! Tout en ouvrant la porte, je me croisais les doigts pour ne pas surprendre un inconnu dans mon lit, bien qu'une partie de moi espérait voir une personne en particulier... J'avais bien dormi dans son lit, il aurait très bien pu dormir dans le mien. Cette drôle de sensation entre le soulagement et la déception lorsque je m'aperçus que ma chambre était vide.
Bien que ma chambre fût vide, le logement n'y était pas. Je me retournais vivement vers l'origine du bruit ; la salle de bain. Ce dilemme entre rester bien sage dans ma chambre sans un bruit, ou bien voir qui était présent dans cette salle habituellement inoccupée. La curiosité m'entraîna vers la deuxième option. Je fis quelques pas hors de la chambre et m'aperçus que la porte coulissante de la salle de bain n'était pas fermée. Je m'approchais doucement de l'ouverture et y jetais un coup d'œil à l'intérieur. Une femme – rousse, c'était ce qui me marqua en premier chez toi – se trouvait devant le miroir. La pauvre semblait avoir perdu ses repères. Une nouvelle peut-être ? Je ne crois pas t'avoir déjà vue te promener dans la Ruche. Je m'approchais en ta direction, tout en gardant mes distances.
« Hum... Salut, » te disais-je avec hésitation, préférant ma solitude plutôt que faire la conversation aux inconnus.
« Quelque chose ne va pas ? » Bon, cette question était peut-être un peu trop stupide. Je me repris rapidement en tentant de te faire un bon accueil.
« Vous êtes nouvelle, n'est-ce pas ? Je suis 500. Et j'habite juste à côté. » Je laissais une pause si l'envie te prenait de te présenter.
(c) princessecapricieuse