Dear futur self || feat. F02-101

Je ne sais pas ce qui a pu faire changer les règles ainsi du jour au lendemain, mais si je tombe sur la personne, la chose, la monstruosité qui a décidé qu'il ne nous était désormais plus possible de dormir dans nos chambres je crois que je me paie une infraction à la réglementation pour lui casser les dents. Je n'aime pas transgresser les règles, c'est une évidence pas même questionnable qui semble claire à mon esprit depuis mes tous premiers instants dans cet endroit, mais comme tout le monde j'ai une limite. Comme tout le monde arrive un moment ou une situation qui arrive a simplement m'agresser plus qu'elle ne le devrait au point de me faire remettre en question tous les magnifiques principes par lesquels j'essaie de vivre ou plutôt survivre depuis près de trois mois maintenant. Toutes ces rigides habitudes qui me rendent un peu trop sérieux aux goûts de certains et font que je me trouve coincé dans cette situation pourrie qui me fait soupirer à la simple idée de retrouver mon logement au matin, craignant ce que je pourrais bien y trouver après que je ne sais qui ait décidé d'en faire son quartier général pour la nuit. Depuis la soirée boxer à la con que certains ont organisé dans ma chambre je crois que je m'attends un peu à n'importe quoi, mais assurément je ne m'attendais pas à ce qui m'a violé les narines ce jour-là lorsque j'ai posé le pied à l'intérieur. Personne, plus personne et heureusement pour quiconque a dormi là. Une odeur par contre subsistait... une odeur qui me semblait agréable et me levait le cœur en même temps. « Arf... » Je ne soupire que davantage en posant le pied dans ma chambre et cherchant comment me débarrasser de ce truc en l'absence d'une fenêtre pour aérer. Je ne le pourrais sans doute pas... et j'espérais surtout que mes vêtements n'avaient pas imbibé tout ça. Roulant des yeux, je fixe le plafond en réfléchissant avant de finalement me décider à simplement retirer tous les draps du lit pour les balancer dans le panier à vêtements se trouvant dans la salle de bain. Avec un peu de chance ça reviendra comme les vêtements dans les tiroir et sinon et bien il y en a un qui va trouver sa nuit bien triste s'il pensait squatter mon lit de nouveau.

Ceci fait, je me dirige vers le salon pour me laisser tomber dans le canapé en bougeant doucement mon bras. Ce que je pouvais me sentir bien depuis que je n'avais plus cette foutue attelle pour me coincer dans mes mouvements, mais je n'avais tellement plus l'habitude de bouger mon bras que j'oubliais presque de l'utiliser parfois. Tout le contraire de la situation lorsqu'il était fraîchement cassé. Il était surtout encore bien mou, bien... paresseux ce pauvre bras et avait assurément besoin d'un peu d'amour pour retrouver du tonus. Je ne savais simplement pas par où débuter pour arriver à l'aider sans étirer je ne sais quoi et me retrouvé coincé dans la situation dont je venais de me libérer. J'imagine que trouver ma chambre, le logement même, en bordel à l'occasion avait au moins l'avantage de me forcer à l'utiliser pour essayer de tout remettre en ordre. Je n'allais pas imposer ça à ma colocataire alors que tout était entièrement de ma faute. Enfin, tout n'était pas de ma faute en ce sens où je ne considérais pas réellement avoir fait suffisamment de tord pour mériter ça plus d'une fois et que les autres crétins avaient leur part de blâme à prendre dans cette histoire, mais ça restait ma faute en quelque sorte. Surtout parce que faire la paix avec ces imbéciles n'était assurément pas une option. Il faudrait vraiment que je trouve quelque chose à mettre dans mon lit pour les dissuader de venir... Des aiguilles peut-être? Une petite piqure dans les règles au moment de ce coucher ne leur ferait pas de tord. Quoique je risque d'empirer la chose ensuite. C'est un cercle sans fin cette histoire... Vivement que la bipolarité du changeur de règles joue en ma faveur.