The First Cut is the Deepest [Feat. H01-88]

Le moins que l'on puisse dire c'est que le réveil avait été mouvementé, entre la peur et la douleur. Au point d'avoir finir par faire une crise d'angoisse et d'être de nouveau retomber dans les pommes. Le deuxième réveil n'avait pas été plus agréable que le premier. Bien que les douleurs étaient moins fortes, mon estomac s'était un peu apaisé, tout comme mon mal de crâne, mon corps semblait enfin sortir du brouillard et paraissait désormais apte à me porter si je désirais me lever. A première vue on aurait pu croire que ça allait mieux, que le choc était passé et que j'avais retrouvé mes esprits... Sauf que ce n'était clairement pas le cas. J'aurais cru être dans un mauvais rêve dont je me serais réveillé. Et pourtant je me réveillais dans la même chambre, dans la même tenue, avec les mêmes tourments. Ma tête était toujours aussi vide. Aucun souvenir n'était revenu. Rien du tout. Pas même un mot, un indice sur mon nom ou au moins sur un surnom. Absolument rien. Le trou noir était toujours là et ne laissait voir que le néant. Mes souvenirs n'étaient pas revenus. J'étais toujours pris au piège dans la même situation, dans un lieu que je ne connais pas, sans savoir qui je suis ou ce que je fais ici.

Cette fois, je suis plus préparé, alors j'essaie de ne pas me laisser dominer par la peur. Je n'avais pas très envie de tourner de l'oeil une nouvelle fois. Parce que ce n'était peut-être pas la meilleure chose à faire en lieu inconnu, Dieu seul sait qui pourrait venir et profiter de mon inconscience. J'étais peut-être dans un hôpital illégal où on volait des organes ! Instinctivement je me mis à déboutonner ma chemise pour chercher des traces, des cicatrices, des preuves. Sans rien trouver, enfin sauf une qui avait l'air très ancienne, datant de plusieurs années à en croire son apparence. C'était peut-être le début d'un souvenir ? J'ai continué d'observer la cicatrice mais elle n'a rien déclenché. Je ne sais plus comment je l'ai eue. Je referme ma chemise et je reste assis. Je suis resté assis à attendre durant probablement des heures. Je ne sais pas vraiment ce que j'attendais ? De retrouver soudainement la mémoire ? Que quelqu'un débarque pour expliquer ce qu'il se passe ? Une révélation ? Le prochain Avatar ? Alors que je ne sais même pas ce que c'est ni d'où ça m'est venu...

J'ai fini par décider de voir au moins si je pouvais sortir de cette chambre, j'en avais déjà marre de ces murs blancs. La porte n'était pas verrouillée, ce qui était déjà une bonne chose je suppose. J'ai pu rapidement faire le tour de ce qui semblait être mon logement, trouvant la salle de bain, les toilettes et une deuxième chambre qui avait l'air inoccupée. Bien qu'en y repensant, la chambre où je me suis réveillé avait l'air inoccupée aussi. Aucunes affaires personnelles, aucunes photos, aucun cadre accroché au mur. J'ai remarqué que je pouvais sortir du logement mais je n'ai pas tenté. La lumière a fini par s'éteindre pour ce qui semblait être un couvre-feu et je me suis retrouvé dans le noir. Seul l'écran dans l'entrée restait allumé, indiquant l'heure et diffusant inlassablement ce qui semblait être un règlement. C'était assez de lumière pour pouvoir atteindre la chambre où je m'étais réveillé.

Le lendemain j'ai passé la même journée, réveillé par la même voix après, à peine quelques heures de sommeil, qui semblait dire la même chose qu'hier. Sauf que je me suis permis de fouiller les lieux pour trouver quelque chose qui m'indiquerait où je suis. Ma recherche fut vaine, puisque je n'ai absolument rien trouvé. La salle de bain ne comptait que le nécessaire pour l'hygiène et les commodes juste les mêmes vêtements que ceux que je porte actuellement. Plusieurs fois. La même tenue. Je ne sais pas qui s'est chargé de choisir les vêtements mais visiblement cette personne n'a pas cherché à se creuser la tête... C'est assez effrayant d'ailleurs, ce qui était sûrement le but j'imagine. Ce n'est que le surlendemain, aujourd'hui, que je me décidais à sortir. Personne ne viendrait m'expliquer quoique ce soit de toute façon. Et je crois qu'il était temps de trouver quelque chose à manger. J'ai vu mon reflet dans le miroir en allant dans la salle de bain et j'étais aussi pâle que la chemise que je portais. Je suis sorti et j'ai fini par trouvé un ascenseur. Je l'ai utilisé pour me rendre au rez de chaussé, j'ai eu un léger vertige en entrant dans la grande salle commune. Après avoir passé deux jours seul c'était étrange de voir d'autres personnes. Mais ce qui interpelle le plus c'est le fait que tout le monde portait la même tenue sans exception. Finalement je n'étais pas sûr d'être capable de manger.

J'avançais dans la grande pièce sans trop savoir quoi faire, où aller, ni à qui parler. Tout le monde avait l'air plus ou moins occupé. Et aucun visage ne me semblait familier. J'étais au beau milieu de parfaits inconnus. Je devais faire un effort, je ne pourrais pas savoir ce qu'il se passe si je ne parle à personne. Je me dirigeais vers les bibliothèques, j'imagine que c'était mieux de déranger quelqu'un qui lisait plutôt que ceux qui étaient en train de manger ou de faire du sport. J'ai aperçu quelqu'un qui était simplement en train de chercher un livre, je me suis approché et j'ai pu remarquer que c'était des livres de médecines. Là pour une fois j'ai eu une drôle de sensation, certains livres ne m'étaient peut-être pas inconnus. Cette première impression autre que la panique et l'étrangeté des lieux m'as poussé à venir te parler. J'inspirais pour me donner du courage, parler pour avoir des réponses à mes questions, c'était facile, non ?

"E-Excusez moi... Bonjour ? Ma question va peut-être paraître bizarre mais où est-ce qu'on se trouve ?"
By Halloween sur Never-Utopia