Hivepocalypse? || Feat. H01-176

Du progrès... J'imagine que c'est ainsi qu'on peut qualifier ce qui s'est passé ce matin à mon réveil. J'avais cette mélodie dans la tête, ces quelques notes auxquelles je n'arrivais à associer aucunes paroles. Quelque chose qui est pourtant venu me chercher aux tripes même si je ne saurais, maintenant que je suis éveillé, retrouver les notes m'ayant retourné l'estomac comme peu de choses depuis que je me suis éveillé ici. Il y avait quelque chose dans cette mélodie qui a fait perler une lame unique au coin de mon œil, qui m'a fait me redresser d'un bond dans mon lit pour y porter les doigts. J'ai donné un bon coup de poing dans les draps, sur le matelas, en jurant entre mes dents. Il y a quelque chose d'anormal avec cet endroit, outre le fait qu'on y est coincés comme des animaux en cage. Pourquoi me rappeler de quelque chose sinon alors que mon cerveau est une page blanche depuis des semaines? Pourquoi me sentir si mal alors que je ne me souviens de rien? Je me suis assis au bord de mon lit, posant les mains contre mes tempes en fermant les yeux dans l'espoir de me rappeler de l'air, des notes, de n'importe quoi, mais rien ne me venait. Rien de plus que cette boule au ventre qui persista un peu avant de disparaître comme tout le reste. Je soupire fortement, pinçant l'arête de mon nez en me disant qu'avec un peu de chance si c'est arrivé une fois ça arrivera peut-être encore. Qu'il vaut peut-être mieux ne pas le forcer pour que ça revienne tout naturellement. Après tout, j'ai bien arrêté de chercher depuis un moment déjà ce qui pourrait m'activer un peu l'esprit, peut-être que ça y est pour quelque chose. Ne pas me prendre la tête pour si peu...

Maintenant habitué à cette petite routine que je réalise systématiquement, presque les yeux fermés, je place les draps de mon lit, vais passer un peu de temps dans l'espace sport après m'être habillé et rentre finalement prendre une douche avant de redescendre en bas pour aller manger quelque chose. Si j'étais réticent à le faire au début, craignant presque ce qui pouvait potentiellement se trouver dans la nourriture qu'on nous servait, j'ai dû me faire à l'idée que sans manger j'allais simplement mourir dans un coin sans que personne ne s'en soucis outre mesure. Personne ne me connaissais réellement après tout alors pourquoi ma perte affecterait-elle quelqu'un qui a déjà bien d'autres soucis à gérer? Je me suis dit qu'entre ça ou autre chose j'allais bien finir par mourir un jour de toute façon. L'entraînement avait tout de même de bien que le menu incluait inévitablement une bonne dose de protéines et le nécessaire pour me permettre de tenir jusqu'au prochain repas. Le temps entre ça... je le passais en m'occupant comme je le pouvais.

Il était environ 10h15 quand je me suis finalement décidé à aller chercher un livre pour aller m'asseoir dans l'espace repas. Non que je sois pressé que 11h arrive pour la prochaine période de repas autorisée par ces super règles, mais simplement parce qu'entre un canapé dur comme le roc et une chaise dure comme le roc, je préférais encore la chaise et la possibilité de m'appuyer sur la table. Le livre? Un genre de recueil en espagnol sur les grandes chansons de ce monde, parce que visiblement j'étais plus que fluent en espagnol à en juger par ma facilité à lire tout ceci. Ça et l'anglais assurément, un peu d'allemand également et d'autres langues sur lesquelles je ne m'étais pas encore penché plus que nécessaire. Je me sentais comme un traducteur vivant, mais n'arrivait tout de même pas à m'expliquer pourquoi tout le monde se comprenait si bien et pourquoi je n'arrivais en fait pas à poser le doigt sur la langue que nous parlions tout. Comme si... je la comprenais tout simplement. Les mystères de la prison. « Visiblement je ne suis pas capable de lire la musique, pratique. » Que je marmonne pour moi même en refermant le livre et posant ma tête contre la table. Fichue mélodie...