[HOT] A Better Tomorrow || feat. H02-42

Je ferme les yeux, laissant l'eau chaude mordre ma chaire de sa douloureuse caresse que j'apprécie pourtant tant sentir glisser contre ma peau comme un rituel que je me dois de réaliser. Profitant de cet instant de paix, du paisible du moment, pour me perdre dans mes pensées et oublier l'espace d'une douche l'endroit où je me trouve. Je suis ailleurs, loin de cet endroit, loin de cet enfer. Je suis dans cette vie dont je récupère lentement des morceaux, malmenant mon être, mon cœur, mon ressenti. J'entrevois un passé que j'aurais peut-être tout compte fait apprécié laisser bien enfoui dans les méandres de mes souvenirs effacés. Une vie que je ne vois pas me correspondre, des moments que j'aurais voulu ne pas me correspondre, et pourtant les faits sont là, les images sont réellement tout autant que le sentiment que oui tout ceci m'appartient. Ça fait mal, de voir tout ça sans réellement savoir quoi en faire d'autre qu'emmagasiner jusqu'à ce que davantage vienne s'ajouter. Mal de ne pas savoir pourquoi toutes ces choses sont arrivées, ce que j'ai bien pu faire pour en arriver à ce point de non retour que je sens me ronger de l'intérieur toujours un peu plus jour après jour. Je change, j'évolue, je frôle un être que je ne pensais pas être et l'étreint en délaissant celui que j'étais depuis mon arrivé ici. Délaissant cette image que j'espérais peut-être un peu trop laisser transparaître même si j'ai bien vu qu'au final je n'y suis pas arrivé de toute façon. La réalité bien trop encrée en mes tripes pour me faire totalement agir à l'inverse de ce que j'ai pu être. Je réfléchis, me questionne et fixe un point au mur de la douche sans me rendre compte que je suis en train de vider la bouteille de gel douche en entier à mes pieds, réalisant seulement lorsque la résistance se fait moins importante au creux de mes mains et que j'entends le vent caractéristique s'évadant de la bouteille vide. « Ah merde. » Que je marmonne entre mes dents avant d'amorcer un mouvement vers les armoires pour aller chercher une autre bouteille histoire de réellement me laver. Erreur de débutant.

En rien focus sur la situation, sur mon environnement, je perds tout bêtement pied en glissant sur la marre de savon à mes pieds et forcément j'essaie de me retenir comme je peux... avec mes deux mains. Le reste est digne d'une mauvaise comédie tant les mouvements que mon corps a fait me semblent irréels. La douleur irradie dans mon bras qui, heureusement, avait pris du mieux, mais la douleur me fait rapidement lever la main et c'est la cheville qui prend un peu pour le coup alors que je m'écrase sur le plancher de la douche. « Ah fuck... ça fait mal bordel... » Je me redresse comme je peux, reculant en grimaçant pour aller appuyer mon dos sur le mur de la douche, l'eau bouillante me tombant toujours dessus comme si elle s'en fichait bien de la situation. Moi... je n'ose pas trop bouger, je prends mon bras contre moi en me disant que je suis con de toute façon de ne pas porter mon attelle dans la douche alors que je peux simplement la changer comme je veux. Fixant ma cheville que je fais bouger un peu et qui ne me semble pas brisée, mais simplement un peu tordue. Ça devrait aller, mais pour me relever c'est une autre histoire... Bon, qu'est-ce que je fais? Ma nouvelle colocataire n'est pas là, je ne vais tout de même pas demander à Sixteen de venir me donner un coup de main...

Je me gratte la nuque avec rage en fixant la montre à mon poignet, réfléchissant à la personne à qui je pourrais envoyer un message pour avoir un coup de main... sous la douche. Pas que ça me gêne particulièrement, mais tout de même. Ce n'est pas le genre de chose qu'on demande à n'importe qui même quand on a pas particulièrement honte de son corps ou toutes les marques qui peuvent le couvrir. Puis, je me rappelle de la discussion que j'ai eu avec 42 il y a plus d'un mois... « C'est ça ou je reste là... » Je m'applique donc à lui envoyer un message, cherchant comment exprimer la chose avant de simplement lui envoyer 'Besoin d'un coup de main, tu peux venir rapidement?' et attendre. Il n'y a rien de plus que je puisse faire en ce moment de toute façon sans risquer d'empirer la situation d'une façon ou une autre.

J'ai fermé les yeux, tête appuyée contre le mur de la douche en laissant le temps passer. Ce n'est pas comme si je m'étais réellement laissé le choix en agissant comme un pauvre crétin et me trouvant coincé dans cette stupide position. Je pourrais essayer de me lever seul, je le pourrais, mais à m'appuyer sur une seule main pour me redresser dans cet environnement humide et mousseux alors que ma cheville me fait mal... Ça me semble être le pire plan à essayer de réaliser. Au moins j'ai eu la présence d'esprit de ne pas enchaîner les stupidités, cherchant plutôt pour une rare fois à obtenir de l'aide de la part d'une autre personne que moi-même. Peut-être qu'il y a encore quelque chose à faire avec moi après tout. Peut-être même si je semble avoir été un alcoolique fortement intoxiqué une partie de ma vie. Combien de temps ça je ne pourrais pas le dire. Je ne sais pas de combien de temps cette blessure dont je ne connais pas la cause a pu nécessiter pour être complètement guérie, pouvant simplement juger à l'allure de la cicatrice que ce n'est pas très ancien. Pas si frais non plus compte tenu de la teinte moins prononcée de celle sillonnant verticalement contre mon genou. C'est l'horizontale qui m'inquiète ou plutôt me fait me questionner davantage. Elle est moche, mal guérie, imposante, un peu boursoufflée même. J'y glisse mes doigts toujours sans ouvrir les yeux, sentant simplement son relief en fronçant les sourcils. Elle ne me fait pas mal, mais le souvenir lui semble être douloureux. Le souvenir me torture depuis quelques jours déjà, handicapant mes nuits déjà fortement réduites pour plus d'une raison. Le souvenir me fait me casser la figure dans la douche comme un champion également. Assurément, jamais depuis mon arrivé ici je n'ai été perturbé à ce point, secoué à ce point. Questionnant à chaque instant mon identité et ma perception des choses même si ce n'est visiblement pas mon fort d'additionner un et un...

J'attends donc jusqu'à ce que j'entende un 'Sept?' à la porte de la salle de bain et ouvre les yeux pour voir 42 se glisser dans la pièce. Retirant ma main de ma cicatrice au passage pour reprendre mon bras meurtri. Oh oui, idiot je sais que je le suis en cet instant précis, mais j'imagine que c'est bien de l'entendre me le rappeler. « Ce qui s'est passé c'est que j'avais la tête ailleurs, j'ai foutu du savon partout et je suis tombé alors oui c'est vraiment aussi évident que ça. Il faut que je me sorte toutes ces conneries de la tête... » Dis-je alors qu'il s'applique à baisser la température de l'eau pour la rendre fort plus confortable même si je supportais bien cette chaleur exacerbée. La douleur a au moins le mérite de me convaincre à chaque nouvelle journée que je suis, semble-t-il, toujours vivant. Douleur que je supporte un peu trop bien depuis le début et peut-être que la chose s'explique enfin. « Je ne crois pas avoir quoi que ce soit de cassé. Peut-être juste la cheville un peu tordue, mais rien qui devrait nécessité des soins. Quelques jours et ça devrait être passé. » Et voilà que je m'improvise médecin... « Essayer de me lever seul me semblait juste être un bien mauvais plan pour ne pas empirer la situation... » Débutais-je plus sérieusement avant d'esquisser un fin sourire et poursuivre. « … et puisque tu as si gentiment proposé de m'aider dans la douche je me suis dit que tu serais la personne toute désignée pour me donner un petit coup de main avec ça. Il me reste même un peu de mousse sur le corps si ça peut aider à faire entrer ça dans la case 'aider à me nettoyer'. »

J'avoue que j'ai bien du mal à retenir un léger rire lorsque je le vois essayer d'attraper la poire de douche et diriger le jet sur lui, me disant qu'à notre façon on est tous un peu idiot. Sourire a au moins le mérite de me faire du bien compte tenu de la situation, me faire oublier un peu cette misère que je laisse me torturer l'esprit alors que je ne devrais sans doute pas. Pas uniquement parce que c'est le passé et que je ne peux rien y faire de toute façon, mais aussi parce que ça ne pourra en rien changer le présent de la situation de savoir comment je me suis fait cette blessure semblant bien guérie depuis. Ça ne me rendra pas plus heureux de le savoir, ne me diras sans doute pas non plus comment sortir de cet endroit, et je devrais plutôt me concentrer sur l'instant présent et le positif que je peux y voir et non l'alcool, la chute, le trou béant... « Je ne bouge pas. » Que je répond simplement en souriant toujours lorsque je le vois sortir de la douche pour retirer une partie de ses vêtements trempés, affichant du même coup plus que visiblement la raison pour laquelle ces chemises semblent tout près de lui exploser sur le corps. C'est que c'est difficile à rater tout de même et je me demande du même coup s'il ne pourrait pas avoir un passé similaire au mien peut-être compte tenu de cette masse musculaire plus que développée. Quoique à côté de lui, même si j'ai pu constater être en bonne forme physique, je n'ai pas une physionomie encourageant les muscles si démesurément développés. J'acquiesce de la tête lorsqu'il mentionne être prêt à m'aider à me relever, passant mon bras autour de son cou et laissant le second simplement droit contre mon corps maintenant que j'arrive à le garder ainsi sans trop souffrir. Enfin, sans trop souffrir quand je ne viens pas de l'utiliser pour amortir une chute.

C'est sans trop de difficulté qu'il arrive à m'aider à me lever, le contraire m'aurait étonné, et m'aide à me stabiliser un peu alors que je baisse les yeux vers mes pieds pour fixer ma cheville. Je la sens tendue, brûlant légèrement, mais rien qui ne m'empêche de me tenir debout dessus ce qui me rassure je l'admets. Ça aurait pu être pire, mais cette fois j'ai eu de la chance, de même avec le bras. J'aurais fait cette mauvaises chute les premières semaines et j'aurais probablement entendu un 'crack' supplémentaire. « Ça semble aller oui. Merci, encore. » Je hausse un sourcil lorsqu'il mentionne qu'il va s'occuper du reste, me demandant bien ce qu'il va faire avant de me rappeler que j'ai baigné dans le savon et la mousse quelques minutes. Pensant aussi que je blaguais à moitié en ayant soulevé cette remarque sur l'aide au nettoyage qu'il avait mentionné le mois dernier que je pensais presque être une blague également, mais non. Il se place devant moi, ses mains glissant dans mes cheveux et un nouveau sourire s'étirant tout naturellement sur mes lèvres. « Tu vas être trempé. » Que je mentionne avant de continuer, me demandant s'il arrivera à entrer dans les vêtements qui sont dans ma chambre ou si chaque chambre possède ses propres vêtements appropriés. « Et ça ira oui. Ça va mieux... Tu vas devenir mon sauveur à ce rythme. »

C'est pour ça qu'il est là? Me sauver comme la bonne petite demoiselle en détresse que j'ai l'impression de devenir en sa compagnie? C'est que c'est limite humiliant vu ainsi, mais je ne m'en formalise tout de même pas. Appréciant sans doute simplement avoir un peu d'aide même si je suis le premier à la repousser. N'est-ce pas joli la contradiction? « Parfaitement clair. » Il aurait été difficile de croire qu'il est venu uniquement pour me nettoyer alors que ce n'est pas du tout la raison pour laquelle je lui ai demandé de venir. Ne lui ayant même pas du tout donné de raison lorsque je lui ai envoyé ce message. Ça aurait été très... osé de ma part disons de l'avoir fait venir simplement pour me faire jouer dans les cheveux comme il le fait en ce moment. Je ne suis tout de même pas désespéré à ce point. « Une réputation de nettoyeur professionnel? D'homme à tout faire peut-être à être versé autant dans les attelles que le nettoyage. C'est que c'est non négligeable comme curriculum vitæ. » Répondis-je en souriant toujours. Ça restait toujours mieux que la réputation que je me faisais de mon côté. Sérieux grognon professionnel qui n'était pas foutu de prendre sa douche sans se casser la figure au passage et possédait une chambre tout à fait appréciable à démolir le temps d'une nuit. Réellement rien à envier de ce côté, mais que puis-je réellement y faire de toute façon? Il est trop tard pour rattraper le coup avec ces crétins et l'envie n'y est pas réellement non plus.

« On va ajouter super-héro à la liste donc. » Ajoutais-je avant de le sentir glisser sa main contre ma nuque... mes épaules... et ressentir ce frisson me parcourir le dos malgré l'eau chaude y ruisselant. Ok... et bien... Si tout allait bien jusqu'à maintenant malgré l'étrange de la situation, c'est à dire moi nu qui me fait laver et lui à demi nu qui me lave, sa main contre ma nuque a assurément changé la donne. Pourquoi? Ça j'aurais bien du mal à l'expliquer tant la réaction de mon corps m'a semblé plus spontanée et incontrôlable que je l'aurais souhaité. Comprenant trop bien à quoi faisait référence la suite de ses propos. Comment expliquer ça...? Comment expliquer que visiblement la nuque chez moi est... en certains contextes... une zone à éviter... sans causer une gêne monstre qui ne semblait pas présente avant cet instant précis? Nous sommes des adultes non? Parler de la chose ne devrait pas être problématique... « Je suis... tellement désolé. » Que je débute en l'observant. « Je ne sais pas si la franchise va nous sauver de l'awkward de la situation, mais honnêtement je crois que le temps commence à être long ici et que toi à moitié nu dans ma douche qui me lave... » Je déglutis un peu avant de continuer en abordant un sourire tout de même un peu gêné. « … visiblement ça a éveillé quelque chose. Voilà. Pardon. » Terminais-je pour ne pas tomber dans le cru de la chose. Pour ne pas simplement dire que j'ai un stupide point G sur la nuque et qu'il est un peu trop bien foutu pour le bien de mon esprit qui forcément vient de mal tourner. Peut-être que j'aurais dû me débrouiller seul pour me relever finalement...

Il ne le prend pas mal et j'imagine que c'est une bonne chose, du moins je crois que c'est une bonne chose. Il semble même se moquer de ma tentative d'excuse en souriant à son tour avant de me... remercier? J'imagine oui qu'en quelque sorte c'est lui faire un compliment de sous entendre que sa présence joue pour beaucoup, voire même tout, sur la réaction actuelle de mon corps semblant chercher à... l'atteindre. Je me suis assurément cogné la tête en tombant pour penser de telles bêtises. Maintenant quoi? Il ne fuit pas, je suis propre, j'imagine qu'on passe à autre chose et qu'on continue nos petites vies comme il se doit en essayant d'oublier ce moment quelque peu... étrange? J'imagine qu'il aura au moins eu de bon de me confirmer le doute que j'avais déjà depuis quelques temps au niveau de l'orientation que je présumais avoir parce qu'un simple touché ne suffit pas à faire ça. Il faut davantage. Il faut un contexte, un visuel et des circonstances et là j'ai assurément un joli lot sous les yeux pour réunir beaucoup trop d'éléments au même endroit. « Oh bien merci aussi j'imagine alors. Heureusement que je ne tombe pas trop souvent sous la douche dans ce cas. Au moins je saurai qui appeler la prochaine fois. » Répondis-je à son commentaire en riant, souriant et levant les yeux au plafond de le voir fixer... ça. Bref. J'imagine que ça confirme également la chose de son côté à voir comme il n'a pas même miné de reculer. Hum... bien... C'est qu'elle évolue plus que prévue cette situation où je ne peux simplement pas m'empêcher de sourire comme si nous étions deux adolescents découvrant la vie pour la première fois. Ce qui est peut-être en quelque sorte le cas, de mon côté du moins, puisque je ne doute pas avoir déjà fait ça par le passé au vue de l'âge approximatif que je donne à ma tête dans le miroir, mais que je ne m'en souviens pas du tout. La joie des premières fois. J'avais déjà remarqué ne pas être malaisé par les hommes nus sous la douche avec mon premier colocataire, mais là c'est... autre chose.

C'est quelque chose qui le fait s'excuser à son tour alors qu'il rougit et que je ne peux définitivement pas cesser de sourire comme un imbécile, même lorsqu'il juge bon de m'asperger le torse de savon en prétextant que je finirai ma douche plus sale qu'au début. Il sous-entend quoi par 'sale' exactement alors que je suis sous le jet d'eau depuis un bon moment déjà? Il sous-entends quoi alors que je vois cette... impressionnante proéminence se dessiner en son pantalon? « Parce que tu as l'intention de me salir? » Que je demande en esquissant un nouveau sourire en coin avant de soupirer en fixant le plafond. « Je crois que nous savons tous les deux dans quelle direction s'enligne ce sauvetage et je crois aussi qu'on est... comment dire... un peu maladroit en ce moment? Alors... qu'est-ce que tu dirais qu'on partage un peu le savon hum? » Ajoutais-je avant de m'approcher de lui doucement, ne voulant pas forcément brusquer les choses en cherchant simplement à confirmer en quelque sorte que nous en sommes réellement à cette étape en ce moment. On ne sait jamais. Je plaque simplement mon torse contre le sien pour le couvrir de cette mousse qu'il m'étalait allègrement sur les pectoraux, l'agrippant par la nuque de ma main fonctionnelle avant de délicatement poser mes lèvres contre les siennes pour un très bref baiser. Cherchant toujours à confirmer plus que toute chose. « Alors? Besoin d'une douche? »

J'étire un nouveau sourire lorsqu'il mentionne que ce serait malpoli de me laisser là. Ce serait surtout sérieusement passer à côté du motif premier de sa présence ici qui s'est soldé par oui quelque chose de bien thérapeutique que je ne peux pas dire m'avoir déçu. Surtout quelque chose que je n'avais pas du tout imaginé se produire même si sur la finalité c'est moi qui a un peu... poussé ma chance pour le dire ainsi. Je ne le regrette pas pour autant et à en juger par cette proximité que nous semblons tous les deux vouloirs continuer de faire perdurer ne serait-ce que quelques minimes secondes ce n'est pas non plus son cas. Je le laisse m'aider à me relever, tournant un peu la cheville pour m'assurer qu'elle tiendra le coup. La douleur est là, légère, minime, désormais plus camouflée par une douleur bien plus agréable, mais je devrais arriver à m'en tirer sans trop de mal. Quelques journées à ne pas trop marcher dessus et tout devrait bien aller. Ça me fera une raison de rester couché et reposer le bras également au passage même si visiblement je commence à m'en sortir pas si mal pour ne pas le bouger. Enfin, sauf lorsque je perds pied comme un imbécile parce que quelque chose me tiraille l'esprit de trop. Je le laisse me rincer, nous rincer, effacer les dernières traces de ce moment qui commence déjà à se faner pour ne rester qu'un souvenir alors que le temps continue de passer. Je l'observe rincer le mur de sa souillure, m'observer et laisse un franc sourire s'accrocher à mon visage lorsqu'il réalise avec un peu de retard la raison de mon commentaire. Ce serait presque adorable. La pore est raccrochée, la douche éteinte et... je ne peux m'empêcher de me dire qu'il pousse un peu en décidant de m'essuyer, que je ne suis tout de même pas estropié à ce point, mais le laisse tout de même faire sans rien dire. Pour le principe. Je crois que mon orgueil a déjà pris le plancher pour aujourd'hui de toute façon alors au point où j'en suis...

J'observe ma montre lorsqu'il en fait de même, me disant qu'il faudra bien que je songe à déplacer ma carcasse ailleurs pour essayer de dormir un peu. Le sommeil devrait être bon après cet... exercice. La serviette qu'il avait posé sur mes épaules trouve le panier à vêtements avant qu'il ne vienne se presser dans mon dos pour... embrasser ma nuque et me soutirer un nouveau frisson. « Surtout besoin de tu lâches ma nuque si on ne veut pas dépasser le couvre-feu. » Répondis-je en me tournant vers lui pour lui voler un ultime baiser. « Ça ira j'ai l'habitude maintenant. » Ajoutais-je en souriant avant de me diriger vers la chambre pour farfouiller dans les tiroirs et en sortir des vêtements propres pour les enfiler sans trop de mal, plaçant l'attelle que j'avais laissé sur ma commode par-dessus ma chemise après coup. « Merci, pour le coup de main et le reste. » Je fixe de nouveau ma montre en soupirant. « Je te laisse ma chambre c'est cadeau, semblerait que je doive filer pour la nuit. » J'hésite un instant, le fixant, avant de finalement ajouter à mon au revoir. « Dit-moi si tu te casses la figure dans la douche à ton tour. Je viendrai t'aider avec plaisir. » Et sur ce je lui offre un dernier sourire avant de sortir du logement pour aller me trouver un lit à occuper, me sentant assurément plus calme et serein que j'ai pu l'être depuis longtemps. Demain sera assurément meilleur...