Nous avons pris la très difficile décision de fermer le forum en date du 18 octobre 2020. Merci à tous pour ces beaux moments passés en votre compagnie. On vous aime tout plein! <3
Les choses se compliquent. C’est ce que tu te répètes, encore et encore, depuis un peu plus d’une semaine. Entre ta rencontre avec Javier qui t’a sauvé la vie et qui insinue très fortement que vous vous connaissez d’avant, puis la révélation sur ton prénom qui peut-être n’est pas ton prénom étant donné que tu ne te souviens de rien qui pourrait affirmer ou infirmer cette hypothèse ? Y’a aussi la disparition soudaine de ta colocataire, un beau matin. Est-ce qu’elle a fait une infraction ? Au début c’est ce que tu te disais. Jusqu’à ce que tu croises la route de 023 qui elle, après avoir enfreint le règlement, était réapparu. T’avais eu l’espoir de retrouver 509, du coup, mais jusqu’à maintenant elle était toujours aux abonnés absents. Et personne, à part toi, ne semblait être dérangé par ce constat. Que cet endroit, cette Ruche comme elle aime bien s’auto-appeler, n’est peut-être pas si tranquille qu’elle en a l’air. Que des personnes disparaissent alors que d’autres apparaissent. C’est à n’y rien comprendre.
T’as du mal à faire du tri dans tes idées, partagée entre la crainte de découvrir des vérités sur toi-même ou sur cet endroit dont tu ne serais pas prête à entendre ; et l’excitation, aussi ambivalent cela soit-il, d’avancer dans ta quête de réponses. Du coup t’as tendance à errer, depuis ces révélations, un peu comme une âme en peine. T’as évité le contact de Javier, et d’à peu près toutes les personnes qui potentiellement peuvent te ramener à ton dilemme existentielle du savoir ou pas savoir. C’est donc seule que tu te poses à une table de la cafétéria, tes mirettes ne se posant même pas sur ton plateau pour savoir ce qu’il contient. Pourtant, tu devrais être heureuse, car depuis que t’es sur la fin de ton sevrage l’Intelligence Artificielle semble être plus clémente avec toi et t’accordes des repas qui te ravissent les papilles.
Reclus dans un silence presque religieux, tu regardes droit devant toi, tentant, une fois encore, de trouver une solution. Une illumination. Mais ça t’embrouille plus qu’autre chose, alors tu finis, après un long soupire, par caler tes doigts autour de ta tasse de café bien noir pour les réchauffer. Plus par réflexe que par réelle nécessité car on peut pas dire qu’il fasse froid dans cet endroit. Enfin bref. Ton regard qui dérive, sans le chercher, et qui s’accroche sur un plateau non loin du tien. Un thé en simple repas, ainsi qu’un bol de riz. Un cruel rappel à ta condition de ces deux dernières semaines… Tu te sens attirée envers cette fille qui fait peur à voir. Qui a les mêmes traits tirés et fatigués que toi tu avais. « Laisse-moi deviner, thé au gingembre pour calmer les nausées ? que tu lances après t’être rapprochée, toi et ton plateau, d’elle et ainsi mieux lui faire face pour favoriser les échanges. C’était quoi ta came à toi ? Moi l’héroïne. » Ça te fait tout drôle d’enfin voir une autre toxico. De comprendre que tu n’es pas la seule dans cette galère.
Encore une journée, encore des douleurs, encore un bip contre une machine pour de la nourriture... toujours la même. Elle soupira lorsqu'elle vit que son plateau repas était le même que la veille. Et l'avant-veille. Et l'avant-avant veille. Sérieusement, elle était punie ou quoi ? Tous les autres avaient droit à des trucs sympas et sucrés, comme ce 309 hier. Tout ce qu'elle récoltait, c'était un bouillon et du riz. Bon... c'était peut-être tout ce que son estomac pouvait supporter... mais sa gourmandise lui disait le contraire. Récupérant son plateau, elle posa à peine le regard sur la machine hors service. On aurait vraiment dit que quelqu'un l'avait saccagée, et ça l'énervait de constater ça. Autant s'éviter un ulcère en plus d'être dans un piteux état.
Il fallait qu'elle reprenne des forces si elle voulait sortir d'ici... Ça faisait combien de temps ? Moins d'une semaine, non ? Ça lui paraissait déjà une éternité... Elle n'avait aucune notion du temps ici. Pas de jour, pas de nuit, mis à part sa montre et les annonces des écrans. Quelle vie... S'installant à une table sans trop de monde, elle commença à remuer sa nourriture sans trop de conviction. Elle en avait vraiment marre de toujours bouffer la même chose. Autant ne rien manger si c'était pour avaler juste de quoi survivre. Mh... les idées noires n'avaient peut-être pas complètement disparu. Tout comme les nausées. Elle pensait en avoir fini, mais ce matin son estomac lui rappela qu'elle n'était pas encore sortie d'affaire. Moins pire que les premiers jours, c'est clair, mais elle était loin d'être au top de sa forme. Elle n'osait même pas regarder la tête qu'elle avait, mais ça devait pas être beau à voir. Elle essaya de prendre son bol à deux mains, tentant de trembler le moins possible, et réussit à boire deux gorgées. Pouah... elle commençait à détester cette mixture à force...
« Laisse-moi deviner, thé au gingembre pour calmer les nausées ? » Mh ? Qui venait de lire dans ses pensées ? En tout cas, oui, rien qu'à l'odeur, c'était facile à deviner. Elle leva les yeux vers la voix féminine qui venait de l'aborder, et qui fit glisser son plateau - bien plus appétissant, bien sûr - en face du sien. « C’était quoi ta came à toi ? Moi l’héroïne. » continua la très jolie brune qui avait décidé d'être son compagnon de repas. 903 fronça les sourcils, surprise de voir avec quelle nonchalance une inconnue pouvait lui révéler un truc pareil. « L'héroïne ? » releva-t-elle. Elle avait l'air aussi affreuse pour ressembler à une camée en même pas cinq minutes de présence dans une pièce ? « Ça va pas la tête, j'ai pas de came. » Non mais et puis quoi encore, c'était quoi cette histoire ? Les gens avaient vraiment un grain ici. 'Fin, c'est vrai qu'elle avait un manque... mais... C'était peut-être ça ? Elle était en manque ? Mais en manque de quoi...
903 tourna plusieurs fois sa cuillère dans son bol de soupe. Peut-être que la fille n'avait pas tort, en fait... « Le truc, c'est que je sais pas. Enfin, je sais plus. Il me manque un truc, mais je sais pas quoi... Ça m'étonnerait que ce soit un truc comme l'héroïne... » En vrai, elle en savait rien. Jetant un regard inquiet à l'inconnue, elle commençait à réaliser qu'il y avait un sérieux problème chez elle. Non pas qu'elle s'en était pas aperçue depuis le temps, mais son tête-à-tête avec la fille lui confirmait tout ça. « ...ça te faisait quoi, toi ? » Si elle avait vécu les mêmes choses... Alors il se pourrait que... Pffff... elle avait fait quoi comme conneries dans sa vie d'avant pour en être là ? Sérieusement, elle allait commencer à avoir une image d'elle-même très surprenante... Est-ce qu'elle avait envie de retrouver ses souvenirs finalement ? Essayant de manger tant bien que mal malgré le gros manque de motivation en regardant son plateau, elle mastiqua lentement son riz bien cuit en observant la brune. « Tu es ? » demanda-t-elle au bout d'un moment. Elle n'aimait pas se présenter en premier.
Alors oui, tu t’étais promis de ne plus en reparler. De ne plus afficher cette faiblesse qui t’a obligée pendant plus de deux semaines à rester cloitrer dans ta chambre et de lutter pour ne pas sombrer encore plus dans un gouffre sans fond. Mais c’est la première personne que tu reconnais. Avec qui tu t’identifies vraiment. Parce qu’à défaut de savoir qui vous étiez avant, tu te vois en elle maintenant. Et Dieu sait que pendant cette dure période de sevrage t’aurais été rassurée de voir que t’étais pas la seule. Que vous étiez plusieurs personnes plongées dans la même galère. Donc même si à présent c’est trop tard pour toi, à voir sa tête t’as l’impression qu’elle au contraire elle est encore en plein dedans. D’où le fait que tu l’accostes sans sommation et que tu ne tournes pas pendant dix ans autour du pot.
Elle semble surprise de tes paroles. S’offusque, même, que tu puisses porter de telles accusations. Pendant un instant t’as l’impression qu’elle bluffe et qu’elle tente de noyer le poisson en rejetant tout en bloc. « Oh chérie, pas de ça avec moi, je sais reconnaitre une junkie en sevrage quand j’en vois une, que tu lances donc, lui balançant un regard appuyé et lourd de sous-entendu. » Si avec le reste du commun des mortels son excuse elle passe crème, avec toi, cependant, ça ne marchera pas. Parce que t’es passée par là et que tu sais reconnaitre les signes quand ils sont devant tes yeux. Alors autant qu’elle l’accepte le plus rapidement possible, que vous en veniez au cœur du sujet parce que tourner autour du pot ça va bien deux secondes.
Sauf qu’elle n’avoue pas. Qu’elle semble réellement perdue face à tes révélations. Tu l’observes, toujours aussi contrariée, qui tourne sa cuillère dans son bol de riz. Comme si elle analysait la véracité de tes propos. Ou qu’elle tentait, tant bien que mal, de t’ignorer en priant très fort pour que tu disparaisses. Allez savoir… Elle finit cependant par te dire qu’elle ne sait pas. Avoue qu’elle a un manque, mais qu’elle ne pense pas que soit l’héroïne. Alors tu fronces les sourcils, dubitative. Quoi, Aleksa à son réveil ne lui a pas dit qu’elle était en sevrage ? Elle l’a laissée dans le flou durant tout ce temps ? C’est bizarre… Elle poursuit en te demandant quels étaient tes symptômes, « Les vomissements, l’irritabilité, les cauchemars, la faiblesse musculaire… La liste est aussi longue que mon bras, que tu lâches avec un haussement d’épaules. Et toi ? » Parce que de toute façon elle le saurait, si elle avait été accroe à l’héroïne. Y’aurait qu’à vérifier en regardant l’état de ses bras. Les tiens sont criblés d’anciennes traces d’injections alors si pour elle ce n’est pas le cas alors c’est qu’en effet l’héroïne c’était pas sa came. Mais clairement, c’était autre chose. « Tu peux m’appeler M, que tu lances d’une voix détachée, encore préoccupée par ce qu’elle vient de te dire. » T’as une théorie à vérifier, d’où le fait que tu ne lui demandes pas quel est son matricule (car après tout avec tous ces numéros comment ne pas se perdre ?) et que tu reviennes au plus important, « Aleksa t’a pas dit à ton réveil que tu allais avoir des symptômes de manque ? Une pause, tandis que tu recules ta chaise en pivotant ton attention sur le côté, On va vite en avoir le cœur net, raclement de gorge, @Aleksa ? Quelle était son addiction avant d’arriver ici ? » Tu la pointes du doigt au moment où l’hologramme émerge devant toi.
Aleksa apparaît, pouf, à côté de @F01-234 en souriant.
« Bonjour F01-234, F01-903 n'était pas sujette à une, mais deux addictions, qui sont l'alcool et la cigarette. Est-ce que vous souhaitez le résumé des effets secondaires engendrés par le syndrome de manque ? »
Répond-t-elle toujours souriante tout en lançant un regard bienveillant en direction de F01-903.
Sujet: Re: poison in our veins (F01-903) Sam 8 Fév - 17:06
poison in our veins
F01-234 &' F01-903
◊ ◊ ◊
« Oh chérie, pas de ça avec moi, je sais reconnaitre une junkie en sevrage quand j’en vois une. » 903 avala difficilement sa salive et commença à se tortiller sur sa chaise. Elle se fichait d'elle ou bien elle avait vraiment un problème d'addiction ? Ça commençait à la travailler sérieusement. C'était juste une torture de ne pas se souvenir de tout ce qu'elle avait pu vivre. Et si elle était en sevrage comme la brune disait, elle avait vécu des choses... de sacrées choses. « Les vomissements, l’irritabilité, les cauchemars, la faiblesse musculaire… La liste est aussi longue que mon bras. Et toi ? » Elle avait l'impression de revivre son arrivée avec 626 lui posant des questions sur son état, encore et encore. Ça lui rappelait un film qu'elle avait sûrement déjà vu mais, eh ! Comment savoir. Malheureusement ça correspondait assez bien à ce qu'elle vivait, et son regard s'assombrissait à mesure que la liste de la brune cochait les cases de ses symptômes. 903 posa lentement ses couverts, le repas étant désormais au second plan de ses préoccupations. Merde... est-ce qu'elle était vraiment une droguée ? Quel genre de vie elle avait pu vivre avant d'arriver dans cet enfer blanc ? « ...c'est à peu près ça oui... » marmonna-t-elle comme une enfant qui devait avouer qu'elle avait eu tort. C'était pas vraiment la révélation qu'elle avait envie d'avoir... Elle était presque soulagée de ne plus en parler lorsque sa camarade de table lui dit comment l'appeler. M... c'était la première fois que quelqu'un se présentait à 903 par autre chose que son matricule. Cela l'intriguait un peu. Est-ce qu'elle se souvenait de son nom ou est-ce qu'elle se l'était attribué ? Malheureusement, ce serait une question pour plus tard, car "M" avait autre chose derrière la tête.
« Aleksa t’a pas dit à ton réveil que tu allais avoir des symptômes de manque ? » Merde, c'était reparti... 903 réfléchit un instant avant de secouer la tête. « Non... enfin, peut-être, mais je ne m'en souviens pas. C'était vraiment trop flou, et j'étais mal en point dès le réveil... j'ai pas dû me concentrer sur elle... » Elle se rappelait bien d'une petite voix lointaine, mais elle avait eu envie de s'en éloigner le plus rapidement possible. Pour une fois, ça aurait peut-être été utile de l'écouter. Raison de plus de se sentir absolument stupide dans cette situation que 903 commençait à détester. Apparemment, ce n'était pas suffisant comme réponse. « On va vite en avoir le cœur net. » ...hein ? de quoi ? « Aleksa ? » Non, oh, non. Pas elle ! Elle allait pas faire ça en plein milieu de... « Quelle était son addiction avant d’arriver ici ? » Et si, elle l'avait fait. 903 regarda M avec des yeux ronds, au bord de l'indignation. Cette satanée Aleksa apparût, bien entendu, toujours présente à l'appel hein. Ugh, elle lui faisait toujours cette sensation de malaise dès qu'elle apparaissait d'un coup avec son faux sourire...
« Bonjour F01-234, F01-903 n'était pas sujette à une, mais deux addictions, qui sont l'alcool et la cigarette. » 903 ouvrit la bouche, les sourcils outrageusement froncés. Aleksavenaitderévélersonpasséd'addictàtoutelacafétéria ???!!! « Est-ce que vous souhaitez le résumé des effets secondaires engendrés par le syndrome de manque ? » « Non ! » répliqua immédiatement 903. « Non merci, je vais m'en passer ! Je pense que tu en as trop fait, Aleksa, merci bien ! » lui dit-elle sèchement en la chassant d'un geste de la main comme elle avait l'habitude de faire. Mais quelle plaie celle là ! « Et toi... » 903 dévisagea la brune, ne cachant pas sa colère. « Merci pour la discrétion, c'était super approprié ! » Déjà qu'elle n'aimait pas révéler des détails sur sa vie, voilà qu'une parfaite inconnue et probablement une dizaine d'individus dans la pièce connaissaient le passé qu'elle-même ignorait. Le cœur battant dans les tempes, elle écrasa son riz avec sa fourchette avant d'en manger de grosses bouchées, totalement irritée et rouge de honte. Alcool... cigarette... c'était sûrement moins pire qu'elle s'était imaginé...
Néanmoins, rien qu'au nom des deux drogues qu'elle avait eu l'habitude de prendre, elle venait de réaliser que les pièces du puzzle qu'elle essayait de retrouver depuis son arrivée étaient complètes... Légèrement calmée après avoir englouti la moitié de son riz, 903 fit mine de parler pour elle-même. C'était plus simple que de refaire face au regard inquisiteur de "M" en face d'elle. « Alcool et cigarette... j'imagine qu'on n'en trouve pas, par ici. » fit-elle avec un léger rire moqueur. Elle commençait à en avoir envie, cependant. Maintenant qu'elle savait ce que c'était, elle trouvait le sevrage encore pire.
(c) oxymort
Invité
Invité
Sujet: Re: poison in our veins (F01-903) Mer 12 Fév - 0:09
C’est à peu près ça, et à mesure que tu énumères la liste des effets secondaires possibles tu sens l’attitude de ta voisine s’assombrir. C’est que t’as visé juste. Mais en même temps, pour quelqu’un qui sait reconnaitre les signes, c’est d’une évidence… Comme si c’était noté sur son front. C’est étonnant, d’ailleurs, qu’elle n’ait toujours pas fait le lien d’elle-même. Parce qu’elle a bien du remarquer qu’elle n’était pas comme tout le monde, non ? Que tout ceux autour d’elle riaient aux éclats quand elle elle était en proie à des maux qui l’obligeaient à se tenir éloignée de tous et de tout ? Au fond, elle devait surement savoir, mais préférer fermer les yeux et se conforter dans son amnésie… C’est du moins l’explication que tu lui trouves, après avoir énumérer tout ce raisonnement.
Dans tous les cas, aujourd’hui est le jour où elle va découvrir la vérité. Où elle va connaitre un pan de son passé et de son ancienne personnalité. Certes, ça ne sera pas beau à voir et elle va découvrir probablement le pire, mais c’est pour mieux avancer, pas vrai ? Car entre l’amnésie et la vérité, même si cette dernière est blessante, elle est toujours la meilleure option. C’est en tout cas comme ça que tu le penses, et si cette fille n’a pas le courage de poser LA question qui vaut dix millions de dollars, et bien tu la poseras pour elle. Parce que c’est comme ça que ça marche, les amis, pas vrai ? Vous êtes là pour vous entraider dans les moments difficiles. Et quel autre moment plus difficile que celui-là pour le moment ?
Alors oui, tu le fais. Tu mets les deux pieds dans le plat et tu poses LA question alors qu’Aleksa vient d’apparaitre à côté de toi. La réponse, d’ailleurs, ne se fait pas attendre. Alcool et cigarettes, ça va, ça pourrait clairement être pire. C’est pas pour jouer à celle qui morfle le plus, mais l’héroïne semble être la drogue la plus coriace des trois, donc bon… Tu prends donc la nouvelle plutôt à la légère, et quand la fille congédie Aleksa avec froideur, c’est presque avec surprise que tu braques tes mirettes dans sa direction. Au final, les explications ne tardent pas. Tu penches légèrement la tête vers la droite et vers la gauche, te mordant l’intérieur des joues. C’est vrai que faire intervenir Aleksa en plein milieu de la cafétéria c’était pas la meilleure idée du siècle, surtout pour toi qui, jusqu’à présent, avais tout fait pour ne pas ébruiter ton addiction. Mais bon, prise dans l’euphorie de te trouver une copine junkie… T’avais parlé plus vite que tes pensées et voilà… « Désolée, que tu te contentas donc de dire, baissant les yeux vers ton omelette. » Inutile d’essayer de te justifier, de toute façon elle est dans un tel état de colère qu’elle ne t’écouterait pas. Tu coupes donc des morceaux de ton omelette, piochant dedans d’une manière songeuse. Ton regard reste braqué dans la direction de la demoiselle, l’observant avec rage entamer son bol de riz. Au moins ça lui aura ouvert l’appétit…
Elle finit, cependant, par reprendre la parole. Semble s’être adoucie. Peut-être qu’elle se sent soulagée d’avoir finalement une réponse à ses insondables questions ? « Non, en effet, que tu rétorques lentement, continuant de découper ton omelette avant d’en fourrer un morceau dans ta bouche. Le bon côté c’est que si on a essayé de se sevrer avant de venir ici et qu’on a toujours replongé, au moins là on sera sûres de rester clean… » Mieux vaut voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide, et sans la tentation devant vos yeux au moins vous serez sûres de ne pas replonger. « C’est qu’un mauvais moment à passer, tu sais. Une fois que le syndrome de sevrage sera terminé, tu te sentiras bien mieux et tu ne ressentiras plus de manque. Une pause, un petit sourire qui se veut réconfortant, quand bien même jusqu’à présent elle n’a pas voulu relever son regard dans ta direction. Ça fait combien de temps que t’es ici ? Surement pas longtemps, sinon les effets secondaires ne seraient pas aussi flagrants. Même si mon approche n’était pas la meilleure, au moins maintenant tu peux mettre des mots sur ce qui t’arrive… » Et c’est mieux que de rester dans l’ignorance, n’est-ce pas ?
M s'était excusée, et 903 se surprit à regretter un peu sa colère lorsqu'elle remarqua que la brune baissait les yeux sur sa propre nourriture, peu fière de ce qu'elle venait de faire. Ugh... la belle affaire... elle aurait été à sa place, elle aurait sûrement fait un bazar pour la persuader qu'elle avait fait ce qu'il fallait faire. Mais non, M ne semblait pas être comme ça. Une pétillante jeune femme qui n'avait pas la langue dans sa poche mais qui n'avait pas un mauvais fond pour autant. C'était bon à savoir...
Elle la suivit même lorsque 903 se remit à faire la conversation. Intérieurement, elle la bénissait de ne pas avoir rendu les choses gênantes et difficiles. Peut-être que ce moment ne serait pas si désagréable, finalement. « Non, en effet... Le bon côté c’est que si on a essayé de se sevrer avant de venir ici et qu’on a toujours replongé, au moins là on sera sûres de rester clean… » C'est sûr... mais... c'était autant un enfer qu'une bénédiction. « C’est qu’un mauvais moment à passer, tu sais. Une fois que le syndrome de sevrage sera terminé, tu te sentiras bien mieux et tu ne ressentiras plus de manque. » 903 sonda la jeune fille de ses yeux bleus, une pointe d'inquiétude diluée dans l'iris. C'était vrai, ça ? Elle allait vraiment s'en sortir... ? « Ça fait combien de temps que t’es ici ? » « Euuh... pas longtemps... à peu près 5 jours, je dirais... » elle avait redouté cette question, mais lorsque ce fut fait, elle était quelque peu soulagée. « Même si mon approche n’était pas la meilleure, au moins maintenant tu peux mettre des mots sur ce qui t’arrive… »
903 médita ces mots en mâchant son riz sans conviction. C'était la chose à faire, hein ?... Néanmoins, qu'elle sache ou non, elle serait dans le même piteux état. D'un côté, une partie d'elle se disait à quoi bon ? « Oui, mais... commença-t-elle avant de finir d'avaler sa bouchée. Ouais, ok, j'ai comblé... tu as comblé mon vide. Mais t'as pas l'impression que c'est à double tranchant ? Je veux dire... maintenant que je sais ce qui me manque... je vais avoir envie de le chercher... » comme une réponse, la main qui tenait sa cuillère trembla jusqu'à faire sauter quelques grains de riz au-delà de son plateau. Posant la cuillère, elle s'empressa te la tenir sur ses genoux avec son autre mains. C'est vrai... ça rendait la chose plus réelle. Et c'était tout bonnement effrayant. « Combien de temps ça a duré pour toi ? Tu ressens encore des symptômes ? » elle ne savait pas à quel point l'héroïne et l'alcool étaient différents en terme de sevrage, mais elle ne saurait dire si sa réalité était pire que celle de M. En plein dans la tempête, c'était difficile d'imaginer un cyclone.
(c) oxymort
Invité
Invité
Sujet: Re: poison in our veins (F01-903) Lun 2 Mar - 15:50
Cinq jours. C’est donc tout récent. Tu m’étonnes qu’elle soit dans le mal, les deux premières semaines, et surtout la fin de la première et le début de la deuxième, c’est un peu le pire du pire. Là elle est en pleine chute, plongée dans le fond du gouffre sans savoir si elle va pouvoir remonter la pente un jour et pouvoir entrevoir la lumière. Elle doit broyer du noir avec tous les symptômes qui sont à leur paroxysme. Mais c’est que temporaire, et maintenant qu’elle est au plus bas elle ne pourra qu’aller sur le mieux. « T’es dans la phase critique, ça va durer encore quelques jours et après tu verras ça ira mieux. Tu n’en es pas persuadée, bien évidemment, car bien évidemment tu n’as pas la science infuse et tu n’étais pas tout à fait dans la même situation qu’elle, mais bon, ça doit s’en rapprocher. Enfin en tout cas c’est ce qui s’est passé pour moi. » Tu ponctues la fin de ta phrase en piochant dans ton omelette un morceau que directement tu avales.
Elle rebondit ensuite sur le fait que cette révélation c’est un peu à double-tranchant. Et elle n’a pas tort. C’est vrai qu’à présent elle va forcément avoir la tentation d’aller chercher une bouteille d’alcool ou un paquet de cigarettes. Mais le bon côté, c’est qu’ici il n’y en a pas. Alors même si l’envie devient obnubilante, elle n’aura pas le choix. Tout comme toi avec l’héroïne. « Tu y penses parce que t’es en plein sevrage, mais de toute façon ici il n’y a rien de tout ça donc tu verras, à la longue, l’envie se fera moins impérieuse et au final elle finira par disparaître. » Ou du moins c’est ce que tu te dis. Toi aussi, il t’arrive d’y penser. Surtout quand tu revois tes cicatrices au niveau de tes avants-bras. Mais en même temps il n’y a rien de tout ça dans la Ruche, donc… T’as fini par te faire une raison. « Faut voir le bon côté, sans la tentation à côté bah ça sera pas dur de résister… » Un haussement d’épaules alors que tu termines ton omelette. C’est le seul point positif que tu trouves à cet endroit, au moins il aura réussi à te sevrer de ton addiction. Pour combien de temps, ça tu n’en sais rien, mais si jusqu’à présent tu n’avais jamais réussi à être clean au moins maintenant c’est fait. Et puis sans les raisons qui t’ont poussées sur cette pente glissante, comment pourrais-tu replonger ?
Tu entoures tes mains autour de la tasse de café brûlante pour te les réchauffer, ne faisant aucun commentaire quand tu remarques la main de 903 se mettre à trembler. Elle est dans le pic des symptômes alors… Ça ira mieux pour elle après. « Deux semaines, à peu près. J’ai cru que j’allais mourir et ne jamais m’en sortir, mais au final maintenant je sens que c’est derrière moi. Un sourire qui se veut encourageant. Je fais encore des insomnies et quand j’arrive à trouver le sommeil c’est pour faire des cauchemars, mais difficile de savoir si c’est en lien avec le sevrage ou avec cet endroit… En tout cas ça fait à peu près trois semaines que je suis ici et je commence enfin à sortir la tête de l’eau. Ça fait un bien fou... » Donc qu’elle positive, qu’elle garde espoir, bientôt ça sera aussi son tour. « Tu te souviens de quelque chose toi ? Tu as fait des rencontres intéressantes ? » De son passé. De ses envies, autres que ses addictions. De tout ce qui pourrait vous faire vous rappeler qui vous étiez avant.
La sérénité de "M" la déstabilisait fortement... comment pouvait-elle être aussi confiante après avoir vécu le calvaire que 903 était en train de vivre ? Tout en elle criait que ça ne s'arrêterait jamais, qu'il fallait qu'elle mette quelque chose dans son corps pour que ça s'arrête. Mais ce quelque chose, elle n'allait pas pouvoir le trouver ici, comme l'indiquait sa camarade de table. « Tu y penses parce que t’es en plein sevrage, mais de toute façon ici il n’y a rien de tout ça donc tu verras, à la longue, l’envie se fera moins impérieuse et au final elle finira par disparaître. » À l'instant T, ça lui paraissait tout bonnement impossible. Cette envie plus forte que la soif elle-même détruisait toutes ses pensées tel un virus qui s'insinuait dans son cerveau. S'ils avaient pu reboot leur mémoire, pourquoi pas tout le reste tant qu'à faire... bande d'enfoirés. « Faut voir le bon côté, sans la tentation à côté bah ça sera pas dur de résister… » Non, 903 avait beau chercher, elle ne voyait pas le bon côté. Elle avait tout simplement envie de quitter la salle et chercher par tous les moyens à calmer son manque. N'importe où. N'importe comment. Elle aurait pu démonter la ruche brique par brique dans l'espoir de trouver quelque chose pour la soulager. Quel goût ça avait, déjà ? L'alcool, la cigarette... elle aurait tué pour revivre la sensation que ça lui faisait avant. Tout ce qu'elle avait, c'était le fantôme de leur passage. Et ça, c'était insupportable. Comment "M" faisait donc ? « Est-ce que... tu as eu envie de chercher partout ? Je veux dire... il y a pas quelque chose dans ta tête qui t'a dit que ça pouvait être possible de trouver ce que tu cherches ? Tu l'as déjà fait ? » 903 était quasi sûre que oui, et elle espérait surtout que la réponse de la jeune femme l'apaise un peu, en quelque sorte. Il allait falloir, parce qu'elle avait lâché ses couverts et tenait désormais le bord de la table fermement en appuyant avec ses doigts. Complètement crispée.
Cependant, le témoignage de son interlocutrice la fit se détendre un peu plus. Elle lui faisait comprendre à quel point elle en avait bavé, et effectivement il n'y avait pas de raison pour qu'elle ait moins souffert qu'elle en ce moment. Alors elle disait sûrement vrai pour le reste. Même si là, maintenant, c'était super difficile à croire. « Je fais encore des insomnies et quand j’arrive à trouver le sommeil c’est pour faire des cauchemars, mais difficile de savoir si c’est en lien avec le sevrage ou avec cet endroit… En tout cas ça fait à peu près trois semaines que je suis ici et je commence enfin à sortir la tête de l’eau. Ça fait un bien fou... » Effectivement les insomnies c'était aussi son pain quotidien. Mais elle avait encore du mal à croire qu'on puisse se sentir bien dans cette soit-disant ruche. « Même en étant ici ? Je veux dire... si cet endroit te donne des cauchemars alors je crois bien qu'on partage le même avis. » elle avait tout détesté depuis son réveil. Plus les jours passaient, moins ça s'arrangeait. Elle voulait juste gagner de la force pour pouvoir sortir une bonne fois pour toutes.
« Tu te souviens de quelque chose toi ? Tu as fait des rencontres intéressantes ? » 903 secoua lentement la tête avant de redonner un peu d'attention à ce qu'il y avait sur son plateau. Non, et c'était complètement déprimant. Une rencontre par contre, elle en avait fait une. 626. Mais c'était après tout ça... 626 ! Oui, c'est vrai, le piano sur son bras ! « Je sais juste que je jouais du piano... ou quelque chose comme ça. Mais c'est tout... et toi ? À part la lettre "M" ? » pour 903, c'était déjà une chose énorme que de se rappeler d'une lettre de son prénom... Elle espérait que ce détail pourtant majeur refasse bientôt surface pour elle, histoire de regagner un semblant d'identité voire même d'humanité.
(c) oxymort
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: poison in our veins (F01-903)
poison in our veins (F01-903)
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Accueil 
